SlideShare une entreprise Scribd logo
¤¤ Le Filament magazine. Numéro 31, de juillet et août 2013 ¤¤
Journal libre et indépendant paraissant le 1er
du mois
SSoommmmaaiirree
Editorial 1
Ombres et Lumières 2
A la une: 2
Ce que je pense… 9
Devinettes 11
Proverbes et dictons 12
Courriers des Lecteurs 13
Franc-parler 14
Paroles, musique et politique 17
Perdu de vue 18
Ce jour-là 18
Diaspora 21
Réflexions 24
Dixit 26
Encres indélébiles 26
Controverses 27
Y’en a marre 28
Actualité oblige 28
SOS 29
Le débat est ouvert 31
Matière à réflexion 31
Morceau choisi 32
La Presse des Presses 32
Sous l’art à palabres 32
Page des jeunes 33
L’Humeur d’OBQ 36
Penser l’avenir 36
Humour 41
Arts et Littérature et culture 42
Page de l’AECI 44
Le Forum du Filament 44
Sanctuaire 45
Leçon de vie 46
Etat de nos droits 47
Religion 50
Santé-Conseils 51
Amanien ?... 52
Economie & Finances 55
Livres à lire 57
Le Courrier du Golfe 60
Les Indépendances africaines 62
Le cahier littéraire 63
In Memoriam 63
Fable 64
Regards croisés 64
Vérités et contrevérités 64
Bloc-notes 65
Le bêtisier 67
Libres propos 68
A dire vrai… 68
Agenda 69
Dossier de l’Education 69
Mots et expressions 69
Le conte du mois 70
Tableau d’honneur 71
Libres propos 72
Mot de fin 73
EEEddd iiitttooorrr iiiaaalll
Dans l’une de nos précédentes
parutions, une de nos lectrices qui
reçoit assez régulièrement LLee FFiillaammeenntt
nous a posé les quelques questions
suivantes : « Il est tout à fait normal
que vous demandiez à chacun de
participer à la production ou
réalisation de votre magazine, en vous
envoyant des articles.
Mais, quelles sont les
conditions ? Les articles
rédigés étant des œuvres
de l'esprit, les productions
sont-elles rémunérées et à
combien? ».
Nous profitons de cet
éditorial pour lui
répondre, et par la même
occasion, répondre à
toutes les personnes qui
ont les mêmes
préoccupations, quant aux
droits à la propriété et aux
droits et rémunérations
des auteurs.
Aux uns et autres, nous faisons savoir
et nous précisons que LLee FFiillaammeenntt est
un journal sans aucune subvention et à
but non lucratif, c’est-à-dire qui n’a pas
pour objectif de générer de l’argent,
mais qui vise à favoriser et faciliter la
prise de conscience et de
responsabilité, la prise en main de
notre destin.
Par ailleurs, LLee FFiillaammeenntt est
entièrement gratuit, parce que nous
sommes convaincus qu’on doit pouvoir
s’instruire sans frais et qu’on doit
pouvoir faire des réalisations
grandioses sans grands moyens.
Pour toutes ces raisons, les
contributions ne sont pas rémunérées.
Les personnes qui sont intéressées à
vendre et même bien vendre leurs «
œuvres de l’esprit » n’ont qu’à
s’adresser à d’autres journaux et
autres périodiques de chez nous ou
d’ailleurs.
Quant à nous, nous allons continuer,
tout simplement, tout modestement, à
suivre la ligne de la liberté et de
l’indépendance que nous avons, à
dessein, choisie et nous mettrons tout
en œuvre pour vous proposer, chaque
mois, un Filament plus beau, plus libre,
plus enrichissant, répondant à votre
attente. Et ce, grâce à vos
contributions et suggestions
que nous croyons pouvoir
toujours utiliser à bon
escient et sans but lucratif...
Nous continuerons aussi à
privilégier la recherche,
l’investigation, l’analyse et
la documentation qui nous
différencient des journaux à
sensations.
Merci de continuer à nous
aider volontiers à diffuser
largement Le Filament.
Excellente lecture et bonnes
vacances.
A très bientôt.
Léandre Sahiri,
Directeur de Publication.
*
Nous recherchons un financement pour
l’impression et la distribution en kiosque
de votre journal LE FILAMENT.
Contactez-nous. Merci.
LE FILAMENT désigne le
fil conducteur qui, dans
une lampe électrique,
produit de la lumière au
passage du courant et
conditionne le temps de
vie d’une ampoule. On
voit donc que le
FILAMENT est
indispensable dans le
phénomène de
production de la lumière
qui nous éclaire et qui
sert à éclairer, à rendre
les objets visibles. C’est
grâce à la lumière que les
ténèbres ne sont plus
obscures.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 2
OOOmmmbbbrrreeesss & LLLuuummmiiièèèrrreeesss
LLaa lluummiièèrree eesstt iinnddiissppeennssaabbllee àà
nnoottrree vviiee
Bonjour à toutes et à tous,
Je voudrais vous parler de l'importance de
la lumière, du soleil et de leurs effets sur
notre santé. La lumière est notre première
source d'énergie, et nous ne pouvons vivre
sans elle...
C'est grâce à la lumière que le monde
végétal se développe, via la photosynthèse,
source de vie.
Il est important de s'exposer régulièrement
au soleil, ne serait-ce que 20 à 30 minutes
par jour, tout en évitant les heures
chaudes. Il est préférable d'aller au soleil
régulièrement, lors de vos activités
(jardinage, promenades, jeux dans le
jardin...), plutôt que de s'exposer en
continu du matin au soir sur la plage
pendant vos congés d'été, sous peine
d'attraper des coups de soleil et de risquer
un cancer de la peau !
Sachez-le, le manque de lumière, de rayons
UV, peut accentuer ou être une des causes
des dépressions saisonnières, de troubles
du sommeil, trouble de l'appétit, baisse de
libido, fatigue chronique, etc.
La lumière du soleil donne un indice
d'éclairement extérieur, selon l'heure de la
journée, et des saisons, et renseigne notre
cerveau qui va sécréter la mélatonine,
hormone grâce à laquelle nous pouvons
prendre conscience de l'alternance du jour
et de la nuit.
Les actions de la mélatonine sont
nombreuses : renfort du système
immunitaire, stimulant naturel, anti-
oxydant, anti-âge, protecteur
cardiovasculaire, stimulant..., c'est
l'hormone du sommeil. La mélatonine est
sécrétée en l'absence de lumière, durant la
nuit, avec une production maximum vers 2
ou 3h du matin. C'est l'hormone centrale
de régulation des rythmes
chonobiologiques intervenant dans la
plupart des autres sécrétions hormonales.
Sa sécrétion est bloquée par la lumière,
qu'elle soit naturelle ou artificielle. Il est
donc important de dormir dans le noir
(attention aux veilleuses dans les chambres
des enfants laissées toute la nuit !)…
La mélatonine favorise le tonus et l'éveil, et
influence de façon positive le
comportement et l'humeur. Il est donc
capital de veiller à respecter notre horloge
biologique. Regarder la télévision ou rester
devant l’ordinateur tardivement retarde la
production de mélatonine.
Chaque jour, faites briller la lumière dans
votre cœur, soyez à l'écoute de vos
rythmes biologiques ; cela vous aidera a
sauvegarder votre équilibre physique et
psychique.
Clarisse Caron,
Naturopathe
LLEE FFIILLAAMMEENNTT
Fil conducteur incandescent !
Ta lumière qui se diffuse lentement
Se consumera surement.
Noyau de la conscience !
Fibre énergétique !
Lampe incandescente de vie
Source de lumière
Nous baignerons toujours dans ta
rivière.
Éveille-nous !
Fibre calorifique !
Dans les consciences endormies
De ceux qui demeurent toujours dans
la pénombre
Entre, agite, désenchaîne
Réveille-nous!
Etincelle de vie !
Au milieu de ceux qui veulent sortir
de l'ombre
Loin des courts-circuits
Loin de ceux dont la mémoire
disjoncte
Loin de ceux qui veulent engouffrer
ce si beau pays
Que ta lumière nous éclaire toujours!
Oh Filament !
Quel bel ornement !
Comme un axone
Emerge de ton corps cellulaire
Et que tes fibres
Source de lumière
Fassent la différence
Avec les discours filandreux!
Oh Filament !
Brin de lumière !
Incandescente lumière
Demeure encore et toujours
Pétillant et scintillant !
Kady Coulibaly
BBiillaann àà mmii--
ppaarrccoouurrss ddee MM..
AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa,,
pprrééssiiddeenntt ddee CCôôttee
dd’’IIvvooiirree
Le président ivoirien Alassane
Ouattara a célébré le mardi 21 mai
dernier son deuxième anniversaire
à la tête du pays. Après une
accession au pouvoir très difficile,
à la suite de violents affrontements
post-électoraux en 2010, l’actuel
président de la Côte d’Ivoire garde
toujours espoir et se propose de
sortir son pays de l’ornière dans
laquelle il s’est engouffré depuis
bon nombre d’années.
Au-delà de la célébration de ce
deuxième anniversaire de son
arrivée au pouvoir, c’est surtout le
bilan de ses réalisations qui
intéressent les Ivoiriens. Voilà
pourquoi ce sujet est à la une :
Quel bilan économique et politique
peut-on tirer de ces deux ans de
présidence ?
Mme Lydie Boka, directrice de
l’agence d’analyse StrategiCo et
spécialiste de la Côte d’Ivoire et
Docteur Cheick Diabaté,
enseignant Chercheur, a
l’Université de Colorado, aux USA,
nous donnent leurs opinions sur les
deux ans de la présidence
d’Alassane Ouattara.
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 3
LLyyddiiee BBookkaa ::
LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee
OOuuaattttaarraa eesstt gglloobbaalleemmeenntt
ppoossiittiiff..
Afrik.com : Alassane Ouattara a célébré,
le 21 mai dernier, ses deux ans au
pouvoir, quel bilan économique et
politique peut-on tirer de ces deux ans
de présidence ?
Lydie Boka : Le bilan est globalement
positif. On sent bien que son
gouvernement est au travail. Cependant,
il doit faire des efforts, surtout sur le plan
de la réconciliation. Sa gestion du
pouvoir doit être un peu plus inclusive. Il
est accusé d’avoir fait du rattrapage
ethnique. Et, il doit aussi lutter contre le
cumul de mandat de la plupart des
personnalités politiques ivoiriennes. Sur
le plan économique, il n’y a pas photo. La
croissance de la Côte d’Ivoire était à -5%
pendant la période post-crise de 2010.
Elle est passée, en un an, à +6%. En 2013,
elle atteindra 10%. Cependant, le
président Ouattara doit veiller à une
bonne répartition de la richesse. Le PIB
doit être augmenté. Il doit accélérer la
cadence et fournir de l’électricité dans
certaines zones du pays.
Afrik.com : Justement, en parlant
d’économie, la directrice du FMI (Fonds
Monétaire International), Christine
Lagarde déclarait, le 7 janvier dernier,
que « l’heure d’un nouveau miracle
ivoirien est venu ». Fin mars, le FMI
révise à la hausse la croissance
économique du pays. Est-il permis sous la
présidence d’Alassane Ouattara de croire
à un « nouveau miracle de l’économie
ivoirienne » ?
Lydie Boka : Pas encore. Le délai est trop
court. La Côte d’Ivoire vient tout juste de
sortir d’une crise politique. Le pays doit
pour le moment attirer les
investissements étrangers. Le pays ne va
pas se baser sur une seule matière
première (le Cacao) pour se développer.
Le miracle du pays passe par sa gestion.
Même si le miracle est réalisable, Il faut
qu’il y ait d’abord une paix durable.
Afrik.com : Vous venez de souligner que
la Côte d’Ivoire ne peut pas se baser
uniquement sur le Cacao pour assurer
son développement. Pourtant, le pays est
très riche en ressources naturelles : or,
manganèse, fer, bauxite, argent, cuivre…
qu’est-ce qui bloque le développement
de ce pays alors ?
Lydie Boka : C’est un pays avant tout en
développement. Dès les premières
années après l’indépendance, le pays a
plus misé sur l’exportation du Cacao. A
cette époque, chaque pays colonisé
devait exporter vers la France. Pour le
Sénégal et le Burkina, c’était le coton.
Pour la Côte d’Ivoire, c’était le Cacao. A
cause d’un manque d’expertise local,
tous ces pays (y compris la Côte d’Ivoire)
se sont cassés la figure quand les cours
se sont effondrés. Mais le pays est en
train de miser sur d’autres ressources
naturelles, telles que l’or. La Côte d’Ivoire
produit environ 12 tonnes d’or par an.
Les chiffres sont illustrateurs : 2800
tonnes en 2008, 6943 tonnes en 2009,
7937 tonnes en 2010, 9000 tonnes en
2011 et 12 000 en 2012.
Afrik.com : Parlons un peu de politique.
Un rapport de l’ONU rendu publique, il y
a un mois, accable le gouvernement
d’Alassane Ouattara qui est accusé
d’appliquer « une justice à deux vitesses
», pourquoi le président Ouattara peine-
t-il à rétablir la stabilité politique et
sociale en Côte d’Ivoire ?
Lydie Boka : C’est la réalité de la
politique africaine. Quand vous venez au
pouvoir, vous avez besoin de vous
appuyer sur des personnes. C’est
important la publication de ce rapport
car on va assister à moins d’impunité.
D’ailleurs, il a même commencé à
sanctionner certains de ses partisans
accusés de commettre des exactions.
Alassane Ouattara ne pouvait pas le faire
dès le début de son mandat parce qu’il
devait consolider son pouvoir. Le
processus de changement est en cours.
Mais, c’est très timide. Il peut mieux
faire. Et, il doit tendre la main à son
camp adverse.
(Source : Afrik.com)
*
MMaammaaddoouu KKoouulliibbaallyy ::
LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee
OOuuaattttaarraa eesstt ttoottaalleemmeenntt
nnééggaattiiff..
C’est le « système D » qui permet à ceux
qui gouvernent l’Etat de Côte d’Ivoire de
régner. Le « système D » en question se
décline en plusieurs aspects, tous liés et
auto-entretenus. D comme Démagogie, D
comme Déficit, D comme Dette, D
comme Désespoir, D comme Désastre, D
comme Discrimination, D comme
Détournement de fonds publics.
Emerveillez-vous donc chaque jour de la
semaine avec un D.
Lorsqu’il était candidat à la Présidence de
la République, le programme du Dr
Ouattara était celui du «vivre ensemble».
Le semestre qui a suivi son arrivée au
pouvoir, il a avoué qu’il ne s’attendait pas
à trouver une situation plus
catastrophique que celle qu’il avait
anticipée. Ses calculs se sont donc révélés
faux. Le dépérissement de l’Etat était, dit-
il, plus profond. La défaillance de l’Etat
était au-delà de ce qu’il avait cru, lui qui a
été pourtant représenté au gouvernement
par plusieurs ministres – et non des
moindres –, qui a partagé le pouvoir
depuis le 5 août 2002, date d’entrée de
son parti au gouvernement ; lui qui a eu,
depuis janvier 2003, le statut de président
d’Institution ; lui qui a participé à la
cogestion du pouvoir et dont les hommes
ont contrôlé un Etat parallèle à l’Etat de
Côte d’Ivoire appelé à l’époque « zone
CNO » ; lui enfin avoue n’avoir rien
compris à ce qui se passait alors. N’y a-t-il
pas de quoi s’émerveiller : constater
qu’après dix ans de règne, Ouattara avoue
ne rien comprendre au pouvoir en Côte
d’Ivoire ?...
Dès le premier semestre, il a abandonné le
programme du «vivre ensemble» pour la
chasse aux sorcières de ses présumés
adversaires et ennemis. Chasse qu’il a
conduite jusqu’à ce qu’il se rende compte
que la vengeance ne paye pas toujours en
termes de stabilité, d’emploi et de
croissance.
Il passe, pendant le second semestre, au
programme du «rattrapage ethnique», pour
constater, en fin de première année, que le
chômage ne baisse pas. Bien au contraire,
il augmente avec le chômage ethnique et le
coût de la vie de plus en plus élevé.
A 30 mois de la fin de son mandat,
Ouattara a un nouveau programme de
gouvernement: être candidat en 2015.
Il abandonne ces premières logiques
impuissantes pour passer au programme
de «l’émergence de la Côte d’Ivoire à
l’horizon 2020», grâce à de vieux
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 4
programmes de dépenses publiques
d’infrastructures de la fin des années 70
qu’il dénomme PND (plan national pour
le développement). Il fait des campagnes
de communication sur la croissance
économique qui serait de retour avec des
taux de 10%, mais constate que la
pauvreté et le coût de la vie augmentent
aussi dans des proportions incalculables.
Comme les chiffres qui sont utilisés pour
évaluer la croissance sont faux, il lui est
difficile de dire que ceux utilisés pour
évaluer la pauvreté, le chômage et le coût
de la vie sont eux aussi faux. A faussaire,
faussaire et demi. Une fois de plus, il
change, le PND est oublié et on s’engage,
trente mois avant les élections, avant
même qu’il nous dise combien d’habitants
il y a en Côte d’Ivoire, avant qu’il ne mette
en place une commission électorale
sérieuse, avant qu’il ne nous permette de
reconstituer la liste électorale, dans son
nouveau programme de gouvernement : il
sera candidat en 2015, car il ne peut
réaliser ses promesses électorales faites
entre 1994 et 2010, en seulement 5 ans. Il
lui faut un autre mandat et dans les trente
mois à venir, tel sera son programme :
convaincre les populations qu’il fera en
sept ans ce qu’il n’a pas fait en trois ans. Il
ira en campagne ici à l’intérieur du pays et
aussi à l’extérieur car, à défaut de travailler
pour avoir de l’argent, il ira s’endetter
pour y arriver.
Le thème de campagne d’Alassane
Ouattara : la nationalité et le foncier
Devant notre émerveillement le président
passe à la vitesse supérieure. Il faut trouver
un thème de campagne qui paye, et qui,
par le passé a bien payé. «Je vais régler
maintenant les questions de nationalité et
de foncier».
Faire un traitement conjoint des questions
de la nationalité et du foncier rural revient
à se lancer dans une mission impossible,
mais qui aura l’effet recherché de réveiller
les vieux démons de l’ivoirité, de la
xénophobie et de l’exclusion dans une
ambiance qui suit l’annonce de la
candidature du Dr Ouattara, président de
la République en exercice.
Depuis les violences de la crise post
électorale, de nombreux Ivoiriens sont
rejetés par leur État et sont réfugiés au
Libéria, en Guinée, au Mali, au Burkina
Faso, au Ghana, au Togo, au Benin et
bien plus loin encore. Non content de
négliger le phénomène et de se montrer
incapable de les rassurer et de les faire
revenir, Alassane Dramane Ouattara
propose plutôt de régler en urgence de
prétendus cas d’apatrides, c’est-à-dire des
gens qui vivraient en Côte d’Ivoire depuis
l’indépendance de 1960 et qui ne seraient
citoyens de nulle part. Alors qu’il interdit
la nationalité à de nombreux citoyens
ivoiriens en exil, il cherche de putatifs
apatrides auxquels il voudrait donner la
nationalité. N’y a-t-il pas de quoi
s’émerveiller?
Le président Ouattara, face à la
déperdition de sa popularité et pour
remobiliser ce qui était son électorat
traditionnel avant son arrivée au pouvoir,
tente de ressortir les démons de la division
qui lui avaient été tellement favorables par
le passé. Ces démons collectivistes qui
entraînent les populations à choisir non
plus leurs destinées propres, en tant que
citoyens, en tant qu’individus, en tant que
personnes humaines, mais à se définir
d’abord comme groupes plus ou moins
homogènes.
Pour Alassane Dramane Ouattara, les
habitants de notre pays appartiennent à
leurs langues, à leurs ethnies, à leurs
tribus, à leurs religions ; ils ne
s’appartiennent pas à eux-mêmes. Le
démon du repli identitaire qu’il veut
attiser est celui qui nous conduit à choisir
notre groupe tribal et à nous identifier à ce
groupe comme entité homogène
autonome. Le résultat est que chacun de
nous, les partis politiques en premier, doit
définir le groupe qu’il aime et ceux qu’il
n’aime pas selon l’humeur du moment,
selon les alliances du moment, selon les
tactiques politiques du moment. Le
gouvernement doit en faire autant et
même donner l’exemple. Cet holisme
politique, qui instrumentalise l’ethnie, la
tribu, la région, la religion en les mettant à
la disposition des ambitions politiques,
cultive la discrimination collective, oppose
les groupes ethniques, nourrit les
antagonismes de groupes, les envies, les
jalousies, les conflits communautaires.
Lorsque vous êtes dans une catégorie peu
nombreuse ou peu appréciée par le
pouvoir dont la détention donne des
forces, vous serez brimé parce que votre
seule valeur se trouve dans votre nombre
et votre identité collective, tribale. Ce
collectivisme définit des catégories
importantes et fortes et les impose aux
catégories classées comme peu importantes
et faibles. Ce système discriminatoire et
tribal conduit aux conflits tribaux et
ethniques. Faut-il s’en émerveiller ?
Juste pour détourner l’attention des
populations sur la mauvaise gouvernance
et les grandes déceptions, pour remobiliser
un électorat qui, par le passé, a été très
sensible à son discours identitaire, la
candidature annoncée et appuyée par un
projet de règlement présenté comme
conjoint entre la nationalité et le foncier
rural...
Le pillage systématique du sol et du sous-
sol par des mafias politiques
Combiner cette approche discriminatoire
et les questions foncières, c’est nous
éloigner du fond du règlement des
questions foncières et, pendant ce temps,
mieux organiser le pillage systématique des
ressources du sol et du sous-sol par le canal
de mafias politiques.
Ce constat pousse à espérer que les
Ivoiriens prennent conscience des dangers
du système D dans la république de
Ouattara, et que l’émerveillement béat et
fataliste fasse place à l’éveil des consciences
et à l’action. Ensemble, nous réussirons.
Mamadou Koulibaly
Président de LIDER
DDoocctteeuurr CChheeiicckk DDiiaabbaattéé ::
MMoonnssiieeuurr AAllaassssaannee
OOuuaattttaarraa,, llee bbiillaann ddee vvooss
ddeeuuxx aauu ppoouuvvooiirr,,
ppaarrlloonnss--eenn !!
• Le 3ème pont : c'est un vieux projet du
Président Bédié où tout avait
été fait, révisé sous le Président Gbagbo
à 60 milliards de FCFA, si cela se réalisait
sous fond propre et un usage gratuit.
Aujourd'hui, attribué à Bouygues dans
des conditions financières (coût de
démarrage 180 milliards de Francs CFA
avec une évolution aléatoire de ce coût).
L’état contribue à hauteur de 50 milliards
de FCFA et les associés à hauteur de 10
milliards. En réalité, le pont sera
entièrement construit avec l’apport de
l’Etat, mais le contribuable ivoirien va
devoir payer, durant 30 ans, près de
1000 milliards gratuitement à Ouattara
et à ses amis vendeurs.
• Le barrage hydroélectrique de Soubré
et l’autoroute de Bassam : deux projets
du Président Gbagbo dont l'étude et le
tour de table des bailleurs de fonds
avaient été faits ; une société d’Etat avait
même été créée spécialement par le
Président Gbagbo, pour gérer le projet
Autoroute Abidjan-Bassam. Il fallait le feu
vert du FMI, donc de la France pour
mobiliser le crédit chinois.
• Le Deuxième Terminal à conteneurs du
port d'Abidjan : où son attribution au
consortium Bolloré-Bouygues fait des
vagues au sein du gouvernement.
Monsieur Jean-Louis Billon, élu président
du conseil général de Hambol, par défaut
de démocratie, nous joue maintenant les
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 5
vierges effarouchées en se drapant
d'indignation, pour s'étonner de la
mauvaise gouvernance du gouvernement
auquel pourtant il appartient,
spécifiquement en ce qui concerne
l'attribution du marché du 2ème
terminal. Monsieur Billon, quand on
applaudit au moment où la Françafrique
bombarde notre pays, il faut savoir que
les bombes ont un prix que les vendeurs
réclameront tôt ou tard.
• Le pont de Jacquelin : Projet conçu
sous le Président Gbagbo, une société
d’Etat avait été créée spécialement pour
la gestion de la construction du Pont.
• L'autoroute du Nord : les travaux
étaient en cours d'exécution.
• La réhabilitation des rues, l’échangeur
de la Riviera et l’assainissement : Projets
conçus et mises en œuvre par le
président Gbagbo, à partir de 2009 après
le point de décision du processus PPTE.
• L’hôpital de Gagnoa : Projet négocié et
démarré sous le Président Gbagbo.
Donc, à y voir de plus près, hormis les
révisions de prix pour récompenser les
vendeurs, les projets ci-dessus ne font
pas partie du bilan de Monsieur
Ouattara.
Alors, dans ce bilan de Monsieur
Ouattara qu'est ce qui nous reste ?
• La réhabilitation des universités : où
un mètre carré (1m2) de peinture coûte
aussi cher qu'un mètre carré (1m²) de
bitume, voire plus. Un marché de 110
milliards attribué de gré à gré.
• La cherté de la vie : le coût élevé des
denrées de première nécessité est une
triste et pénible réalité que personne ne
peut nier.
• Les unités de santé et les médicaments
gratuits : les promesses concernant la
santé se sont concrétisées et soldées par
l’absence de médicament et les
conditions désastreuses dans les
hôpitaux.
• La libération du cultivateur-squatteur
du Mont Péko : j'ai nommé Monsieur
Ouédraogo Amadé Rémi dit Ourémi Ex
gradé des FRCI, armée de Monsieur
Ouattara ;
• Le RATTRAPAGE : terme utilisé par
Monsieur Ouattara lors de l'un de ses
nombreux voyages à Paris et mis en
exécution. Alors que la Côte d'Ivoire a la
capacité de faire travailler tous ses
cadres et tous les enfants du pays, pour
peu que l'on se donne la peine d'y
réfléchir sérieusement. Le « vivre
ensemble » s’est soldé par l’exclusion des
autres groupes ethniques.
• Le fait d'arme du règne de Monsieur
Ouattara : C’est l'exil intérieur et
extérieur, l'emprisonnement, la torture
et le massacre comme celui de Nahibly
des pro-Gbagbo ou supposés.
Le bilan de Monsieur Ouattara se résume
donc en la récompense des vendeurs de
démocratie, à la destruction de la
cohésion sociale et la promotion des
médiocres aux postes-clés du
gouvernement et de l’administration, à
l’emprisonnement des cadres du pays, la
contrainte à l’exil, le génocide du peuple
Wè et leur expropriation économique.
Malgré ce bilan, Monsieur Ouattara veut
que les Ivoiriens prolongent une telle
politique pour une Côte d’Ivoire sans
eux et contre eux.
Monsieur Ouattara, au vu de votre bilan,
je me demande : pour quelles raisons les
Ivoiriens vous mettront à la tête de leur
pays en 2015 ? Que cela ne vous
déplaise, une fois de plus, vous allez
avoir besoin de la communauté
internationale pour parvenir une fois
encore à vos fins.
Monsieur Ouattara, sous le Président
Gbagbo, malgré le coup d'État échoué et
transformé en rébellion grâce à la
Françafrique, malgré le pays coupé en
deux, malgré le simulacres sur les
responsabilités du bombardement du
camp militaire français de Bouaké,
malgré le massacre des Ivoiriens par
l'armée française devant l'Hôtel-Ivoire et
sur les deux ponts, malgré les
innombrables complots, la Côte d'Ivoire
tenait debout, ses institutions tenaient
debout, les fonctionnaires et les corps
habillés étaient payés, sans apport de
l'extérieur ; tous les partis politiques
recevaient leur indemnité,
conformément à nos lois ; les dettes
intérieures et extérieures étaient
payées ; les chantiers profitaient à toutes
les entreprises ivoiriennes et l'argent
circulait. Malgré cette rébellion,
entretenue par la Françafrique, l’Etat
était le reflet de la nation ivoirienne, les
Ivoiriens se parlaient, riaient ensemble,
dansaient ensemble, et mangeaient
ensemble.
Monsieur Ouattara, sous votre règne, on
nous dit que l'argent travaille, et
pourtant nous ne voyons rien. Sous votre
règne, la nation ivoirienne a été
déchiquetée.
Monsieur Ouattara, j'ai l'impression
qu'une lumière s'est éteinte au-dessus
de notre Pays.
Vous avez déclaré, dans les premiers
jours de votre prise de pouvoir par les
bombes françaises, que vous alliez
incarner Nelson Mandela pour la Côte
d'Ivoire, afin de réconcilier les enfants de
ce pays. De l'Afrique du Sud, vous avez
importé le Vuvuzela et vous avez
remplacé la réconciliation par le bruit sur
la réconciliation.
La réconciliation, qui aurait dû être la
colonne vertébrale des actions de votre
gouvernement, a été une grosse
fumisterie, pour endormir vos
commanditaires, la communauté
internationale et les ONG.
Devant un tel bilan, pas de doute que si
Monsieur Alassane Ouattara le souhaite,
les Ivoiriens l'éliront, en 2015, par
acclamation. Pas besoin de vote.
A l’heure de la désillusion
Devant un tel bilan, on voit bien que
tous ceux qui ont fantasmé, en pensant
que Monsieur Alassane Ouattara allait
gérer la Côte d'Ivoire dans une parfaite
démocratie sont désabusés. Tous ceux
qui rêvaient que Monsieur Alassane
Ouattara allait verser des milliards de
Francs CFA pour en faire profiter à tous
les Ivoiriens ont déchanté. Tous ceux
qui…
Alors, nous allons tourner la page sans
lui, Monsieur Alassane Ouattara. Oui, en
2015, c'est sans vous Monsieur Ouattara.
Nous allons construire une nouvelle Côte
d'ivoire apaisée, sans exilés, sans
prisonniers politiques, sans tortures, sans
massacres impunis, sans justice à deux
vitesses. Nous allons construire une
nouvelle Côte d'ivoire avec un peuple
réconcilié. Les Ivoiriens ont trop souffert
et ne veulent plus souffrir.
Docteur Cheick DIABATE,
Enseignant Chercheur, Université de
Colorado, USA.
*
UUnnee ppoolliittiiqquuee ééccoonnoommiiqquuee
bbaassééee,, ssuurr llaa mmeennddiicciittéé
dd’’EEttaatt
«Notre pays étonnera le monde… ». Telle a
été l’annonce prophétique faite en fin
d’année 2011 par Alassane Ouattara au
moment où tous ses soutiens politico-
financiers extérieurs le présentaient
comme le «messie» venu «délivrer la Côte
d’Ivoire». En 2012, on a beau écarquiller les
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 6
yeux, porter des loupes, on n’a pas vu ce
qui a étonné le monde. Sauf s’il est
question d’exactions inqualifiables sur les
partisans de Laurent Gbagbo.
Lors de sa visite « historique » en Côte
d’Ivoire, la présidente du Fmi, Christine
Lagarde, dans un esprit de soutien à un
membre du clan, a prophétisé un
«deuxième miracle ivoirien, un miracle qui
peut voir le jour, cela ne fait aucun doute»
(discours à l’assemblée nationale).
Il est peut-être trop tôt pour juger de la
qualité de cette prophétie. Mais, après
deux années de gestion Ouattara, on est
certain que cette prophétie risque de ne
jamais s’accomplir sous ce régime.
Un état économique inquiétant
En effet, de nombreuses données indiquent
que le pays se retrouve aujourd’hui dans
un état économique inquiétant, en dépit
des apparences soutenues par des
campagnes de communication
démagogiques destinées à frapper les
esprits des partisans indécrottables et un
réseautage pour convaincre les
investisseurs internationaux. Au nombre de
ces campagnes médiatique, figure en
bonne place le slogan « l’argent ne circule
pas parce qu’il travaille ». Alors que si
l’argent travaillait réellement, on aurait
senti une vivacité de l’activité économique
dans le pays et chaque citoyen aurait
constaté les résultats dans son portefeuille.
Que constate-t-on réellement? Une chute
des recettes fiscales (un gap de 34
milliards FCFA au cours du premier
trimestre) et douanières (par exemple, le
trafic du Port autonome d’Abidjan a chuté
de 26%, alors que ce port est considéré
comme le poumon économique du pays.).
On constate aussi que le niveau
d’investissements est bien en-deçà des
prévisions, et qu’une inflation non
maîtrisée affecte le niveau de
consommation des ménages, etc.
Tout ceci, verni par une incompétence
dédaigneuse de l’administration Ouattara
(du fait d’agents de bas niveau recrutés
comme récompense de guerre), une
impéritie d’un régime paralysé par l’ombre
omnipotent du président Laurent Gbagbo…
Tous ces facteurs se conjuguent pour
rendre le contexte socio-économique
inextricable et inquiéter les Ivoiriens et les
traditionnels partenaires de la Côte
d’Ivoire.
Miracle ou mirage ?
Pour qu’il y ait possibilité de « miracle », il
faudrait que la politique libérale choisie
par Alassane Ouattara soit enrobée de
substances nécessaires au progrès
économique comme pouvait l’écrire Adam
Smith. Parmi ces conditions
institutionnelles figurent en bonne place
l’Etat de droit, la bonne gouvernance
économique, l’émergence d’un
entrepreneuriat dynamique qui tire le
progrès économique. Ce que Christine
Lagarde appelle « Plus d’investissements,
une meilleure inclusion et une
gouvernance plus solide» (ibid).
La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara suit-
elle ce modèle? On en doute fort.
En effet, avec le partenariat public-privé,
presque tous les secteurs importants de
l’économie nationale sont contrôlés par le
privé extérieur avec des investissements
non marchands pour la plupart. En plus, le
système économique mise sur une
spécialisation de «l’économie nationale»
dans quelques cultures d’exportation dont
les cours fluctuent (café, cacao, bois etc.).
Un tel système est voué à l’échec.
Ensuite, l’entrepreneuriat local est
délibérément étouffé au profit des
multinationales (dont la plupart ont
financé la guerre en Côte d’Ivoire). Une
sorte de retour de l’ascenseur qui se gère
dans les officines secrètes. Raison pour
laquelle Alassane Ouattara a pris le
contrôle des marchés publics. Le
libéralisme dont il se prévaut n’a pas
encore amélioré sa note depuis deux ans
d’exercice du pouvoir dans l’index de
liberté économique. On apprend, à ce
propos, que dans le secteur bancaire, le
gouvernement est en train de dépecer
malicieusement les banques nationales, au
profit des grosses multinationales. Ce qui
va conduire inévitablement à de dangereux
monopoles privés. Tout simplement parce
que le « big business » et les gros contrats
signifient corruption, favoritisme,
clientélisme et passe-droits dans la Côte
d’Ivoire actuelle. Exemples patents : ces
forces parallèles et internes qui écument
tous les pôles économiques.
Pour ce qui est de l’Etat de droit, point
n’est besoin de faire de longs
développements. Les organisations
internationales des droits de l’homme se
sont longuement répandues sur la
question. Outre les tortures, elles
dénoncent le bâillonnement de l’opposition
et les entraves à la liberté syndicale. Que
dire du rattrapage ethnique qui crée un
malaise profond au sein de la société, une
division profonde entre «privilégiés» et
«bannis».
En somme, il faut être aveugle pour ne pas
se rendre compte que l’économie
ivoirienne va à la dérive. Des chefs
d’entreprises nous confiaient récemment
que, avant l’avènement d’Alassane
Ouattara, ils n’ont jamais été autant
éprouvés. L’Union européenne, porte-
parole des partenaires techniques et
financiers de la Côte d’Ivoire, n’entretient
pas l’espoir. Elle qui vient de demander
une fois de plus au gouvernement de
revoir sa copie sur l’Etat de droit et la
gouvernance économique, avant tout
décaissement des fonds destinées au
financement du Pnd. Or, le gouvernement
ne jure que sur l’argent du Pnd (un dérivé
du Dsrp élaboré par le pouvoir Gbagbo,
lequel document a pesé de tout son poids
dans l’atteinte du point d’achèvement)
pour engager des investissements. Comme
quoi, il ne suffit pas d’être un homme du
milieu financier et bénéficier d’un
réseautage pour décréter l’émergence de
son pays. Un miracle économique est-il
possible pour une économie basée, deux
années durant, sur la mendicité d’Etat? On
ne peut le croire.
J-S Lia
*
AALLAASSSSAANNEE OOUUAATTTTAARRAA ::
MMOOII,,
PPRRÉÉSSIIDDEENNTT EENN 22001155 !!
On le sait, Monsieur Alassane Ouattara
était présent au Cameroun pour
proposer sa fameuse patrouille
conjointe pour la surveillance des côtes
maritimes des pays du Golfe de
Guinée, qui, en réalité, est le plan
français d’occupation des espaces
maritimes d’Afrique, après avoir
occupé l’espace terrestre par le
renouvellement des différents accords
de défense.
A peine descendu de son avion en
provenance du Cameroun, les premiers
mots de Monsieur Alassane Dramane
Ouattara dit ADO sont la présentation
de sa candidature pour les élections
présidentielles de 2015.
En plus, on a droit à son nouveau
programme de campagne qui nous dit
que ce Monsieur ne pourra pas réaliser
pour l'actuelle mandature de 5 ans
l'ensemble de ses promesses de la
précédente campagne. Monsieur
Alassane veut donc réviser son
chronogramme 2010-2015 de 5 ans : il
veut le passer à 10 ans, sans nous
présenter un état d'avancement des
travaux, ni un bilan de mi-parcours.
Car, d'habitude, dans les pays
démocratiques, ce sont les Présidents
en exercice qui sont les derniers à
présenter leur candidature, avec le
soutien de leur parti et en se basant
sur leur bilan.
Docteur Cheick DIABATE,
Enseignant Chercheur, Université de
Colorado, USA.
*
CCoommmmee
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 7
ddeess AAmméérriiccaaiinnss
Il y a des gens qui disent :
"On doit vivre comme des Américains,
On doit regarder le pays et ne pas
chercher son origine".
Ceci est fort est possible,
Sauf que la socialisation de mon Pays
s'est faite différemment
Différemment de celle des États-Unis
Sauf que, eux-mêmes, les Américains
Dans ce melting-pot dédaléen
Ils s'accrochent à leurs origines
D'où, certains sont dits "Afro-
américains"
Et revendiquent d’être "afro-
descendants"
Et ils nous visitent ici
En Ethiopie, au Ghana, au Nigeria, au
Liberia...
Pour retrouver, avec fierté et sans
honte,
Leurs « roots ».
Comme ces Américains-là,
Je suis moi-même
Fière de mon origine
Fière de mon histoire.
Comme des Américains-là,
Je ne me renierai jamais!
Je suis une Grande Avikam pur-sang,
Je suis originaire de Lahou-Kpanda
Dans le territoire de Grand-Lahou!
Là-bas dans le Sud littoral.
Je suis la fille adorée de mon père
Lui-même Avikam de mère Gôdié
Elle-même issue d’un patelin de
Kôssou
Du côté de Fresco.
Ha ! Mon beau Kôssou!
Bourgade Perchée sur cette colline en
bordure de mer
Bercée jour et nuit, par les flux et
reflux des vagues
J’y ai mes gênes
J’y ai mes traces
J’y ai mon essence
Toute mon ascendance y est couchée
L'arrière-arrière-arrière père de mon
grand-père y est né.
Je suis la fille adorée de ma mère Dida
de Hiré Watta
Elle-même fille du chef du canton de
Bouakakro
Et grande mangeuse de foutou et de
tchétchra devant l'éternel
Mon nom est Dagault Marie-Laure
Désirée,
On m'appelle aussi Wassawaney!
Ablé Sépi est le nom des guerrières de
ma famille.
Je suis ivoirienne pur-sang et fière de
l'être
J'ai une histoire
Et mon histoire
Elle coule de source parce qu'elle est
vraie.
Qui dit mieux ?
Marie-Laure Désirée Dagault
*
LE FILAMENT magazine
Fondateur et Directeur de Publication :
Léandre Sahiri
Secrétaire Gl de la Rédaction :
Julius Blawa Gueye
Rédacteur en Chef : Serge Grah
Comité de Rédaction :
Léandre Sahiri, Sylvain de Bogou,
Serge Grah, Jean-René Vannier,
Thomas Oholli Niamké. Julius
Blawa Gueye, Djédji Monnet, G S
Jonathan, Macabre Etty. Serge-
Nicolas Nzi. Nikitta Kadjoumé,
Cédric Marshall Kissy, Lettê naa
Lettê, Marcel Amondji, Bérénice
Wadé Nemlin, Zacharie Acafou.
Nick de Bessou, Roche
Sossiéhi,Paul Zahiri
Contacts: lefilament@hotmail.com
00 44 75 56 56 33 86 / 00 44 77 71 10 30 93
www.lefilament.info
*
«PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess aauuttrreess,,
ssii ttuu vveeuuxx llaa ggaarrddeerr bbrriillllaannttee »»..
((PPaauull AArrnnaauudd))
*
Comment commander cet
ouvrage
Ce livre est disponible à la vente au
format papier et au format
numérique (PDF) en librairies ou
visitez le site Internet :
www.monpetitediteur.com
Ou :
www.leandre-sahiri.monpetitediteur.com
*
SSaanngg
C’est une douleur lancinante
Qui mon sang traverse
Chaque fois que je tends à oublier
Mon sang, Mon teint.
Le père disait :
« Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni
la boussole
Ceux qui n'ont jamais su dompter la
vapeur ni l'électricité
Ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le
ciel
Mais ceux sans qui la terre ne serait
pas terre ».
Je suis de ceux qui n’ont découvert
Ni science
Ni firmament
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 8
Ni onde
Mais sans qui Gaïa ne serait pas elle-
même, hellène.
Quand je me remémore les paroles du
père
Je ne peux oublier mon identité.
C’est un devoir de mémoire et de
conscience.
Ce sang me fonde comme je le fonde
Ce sang Noir
Ce sang pur, épuré, blessé, lésé,
dépiauté, dépouillé, calciné, assassiné
Ce sang d’Homme
Le sang de mes Ancêtres,
Le sang de l’opprimé
Le sang du martyrisé
Sang versé
Mon sang
Ma marque
Ma scarification.
C’est une douleur lancinante
Qui mon sang traverse
Chaque fois que je tends à oublier
Mon sang, mon teint
Sang noir, mon sang.
Sang, notre encens.
Drake
*
«PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess
aauuttrreess,, ssii ttuu vveeuuxx llaa ggaarrddeerr
bbrriillllaannttee »».. ((PPaauull AArrnnaauudd))
*
JJaammaaiiss lliibbrree,, ttaanntt qquuee……
Honneur et gloire à vous tous
combattants d'ici et d'ailleurs !
Merci pour la libération de nos cadres
politiques par le combat !
Quant à moi, depuis le 11Avril 2011,
date du coup d’État de Dramane
Ouattara contre les institutions
ivoiriennes, je me suis senti toujours en
prison.
La Côte d'Ivoire, sous Dramane
Ouattara, est devenue une prison à ciel
ouvert.
Voilà pourquoi, je ne me sentirai jamais
libre, tant qu'il restera un seul Ivoirien
proche du Président Gbagbo Laurent en
prison;
Je ne me sentirai jamais libre tant que le
Président ivoirien Son Excellence
Gbagbo Laurent et son épouse Simone
resteront en prison.
Je ne me sentirai jamais libre tant que
Blé Goudé Charles, Dibopieu Jean Yves,
Yavo Martial, Youan-Bi Angenor,
Billaud Daniel, Guéi Patrick et autres
resteront en prison.
Je ne me sentirai jamais libre tant que
les Généraux Dogbo Blé, Vagba
Foussegny, les Colonels Aby Jean, Okou
Maudy, Katet Gnatoa, les
CommadantsYagba Kipré, le Capitaine
Kangbe Antoine et autres resteront en
prison.
Je ne me sentirai jamais libre tant qu'il
restera un seul ivoirien contraint de
vivre hors de son pays en exil.
Je ne me sentirai jamais libre tant que la
Côte d'Ivoire restera menacée par des
envahisseurs étrangers.
Je ne me sentirai jamais libre tant que
Dramane Ouattara n'aura pas été dégagé
par notre lutte démocratique du fauteuil
usurpé.
Je combattrai jusqu'à ce qu'aucun
ivoirien ne se sente menacé dans son
quotidien.
Je combattrai pour le droit à la liberté de
tous les Ivoiriens, sans exception.
Et, quand il semblera nécessaire, pour le
régime de Dramane Ouattara, qu'il me
ramène dans une de ses prisons.
Car jamais, je ne renoncerai au combat
pour la restauration de la démocratie
dans notre pays.
Je demeure à ce titre un candidat
potentiel pour la prison parce que mon
être est formaté pour le combat.
Et, je combattrai au côté de tous les
Ivoiriens en souffrance.
Sans violence, comme sans faiblesse.
Koua Justin
*
VViissiittee ddee SSoorroo
GGuuiillllaauummee,, àà GGaaggnnooaa
La visite du président de
l'assemblée nationale, Soro
Guillaume, prévue pour le 15 Août
2013, à Gagnoa semble poser plus
de problèmes que l’on a cru. Que
cache cette visite de Soro
Guillaume ? Pourquoi tient-il tant à
se rendre dans la région du Goh
dont Laurent Gbagbo, détenu
actuellement à La Haye, est
originaire ? Soro serait-il en train de
recherche une réhabilitation de sa
conscience (s’il en a !) ou il veut-il
se faire pardonner par ses victimes
(cela ne se fait pas par !). Soro
mérite-t-il d’avoir des honneurs à
Gagnoa ? N’est-ce pas une parade
des criminels de guerre à Gagnoa ?
Vos analyses et commentaires
dans nos prochaines parutions.
*
« Quand des enfants meurent de
faim
Je ne veux pas savoir que la
lune est belle
Que la fleur a un parfum exquis
Je ne chante plus;
Je pousse des cris séditieux ».
Charles Nokan
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 9
Ce que je pense
Une Chronique de Léandre Sahiri
[Cet espace ou bloc-notes me permet
d'analyser et de commenter librement
les sujets d’actualité, de chez nous ou
d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon
jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y
accueillir et à partager quelques idées
avec vous].
«Beaucoup de ce que je dis peut paraître
amer, mais c'est la vérité. Une grande
partie de ce que je dis peut paraître
comme semer le trouble, mais c'est la
vérité. Une grande partie de ce que je dis
peut être perçue comme une incitation à la
haine, mais c'est la vérité. (Malcolm X).
LLee ssyynnddrroommee ddee
SSttoocckkhhoollmm
Du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011,
nombre de nos compatriotes, dont des
chefs de famille, des personnalités
politiques, des cadres, des travailleurs
compétents et autres, adultes ou
jeunes, ont séjourné, la plupart contre
leur volonté, au Golf Hôtel d’Abidjan,
en Côte d’Ivoire. Selon des sources
bien informées, ils étaient entièrement
dépendants d’Alassane Ouattara, sous
le couvert de RHDP.
Pris en otage
L’existence des pensionnaires du Golf
Hôtel était liée, directement et
inexorablement, à Alassane Ouattara, y
compris pour chaque geste de la vie
quotidienne : impossible de parler, de
manger, de boire, de bouger, de
satisfaire leurs besoins naturels sans
autorisation préalable, sans être épiés.
Il s’agissait, en fait, d’une régression au
stade infantile. Ainsi donc, pris par
violence, ou par ruse, ou par surprise,
ces compatriotes pensionnaires du
Golf Hôtel, privés de leur propre
liberté, étaient pris en otage par
Alassane Ouattara au Golf Hôtel qui
était le QG de campagne Alassane
Dramane Ouattara, et que celui-ci avait
transformé, pendant la crise post-
électorale, en centre de
commandements et d’opérations pour
la conquête du pouvoir d’état.
De nombreuses personnes se sont
demandé et se demandent encore et
toujours qu’est-ce qui justifie cette
prise en otage et pourquoi Bédié et les
autres ne pouvaient-ils pas sortir,
d’eux-mêmes du Golf Hôtel?
La réponse est toute simple : C’était
des otages.
Et, comme dans toute prise d’otages,
ces compatriotes pensionnaires du
Golf Hôtel constituaient, pour leur
ravisseur, la garantie pour obtenir la
satisfaction de sa revendication, du
moins l’exécution de son plan infernal
de prise de pouvoir, y compris sans
avoir acquis la victoire par la voie des
urnes.
En effet, le ravisseur tenait en laisse
nos compatriotes et les utilisaient,
implicitement, d’une part comme
moyen de pression vis-à-vis de
l’opinion internationale, en vue
d’astreindre Laurent Gbagbo et le
peuple ivoirien à céder à son exigence.
D’autre part, c’est aux fins d’éviter
d’être attaqué ou bombardé,
autrement dit, c’est pour se mettre à
l’abri, que le ravisseur maintenait,
comme des boucliers humains, nos
compatriotes au Golf Hôtel.
Le choix du Golf Hôtel n’était pas
fortuit
Dans toute prise d’otage, le choix du
lieu et des victimes n’est jamais fortuit.
En général, les preneurs d’otages
choisissent des lieux jugés stratégiques
et des personnes sensibles. Par
exemple, la prise d’otages du 13
décembre 2010 à Besançon, en France,
a eu lieu dans une école maternelle. Le
choix de l’établissement n’était pas dû
au hasard : le preneur d’otage était lui-
même issu de ce quartier de la
Planoise, au sud-ouest de Besançon,
dont il avait fréquenté le collège et il
s’en était pris à des enfants âgés de
moins de 6 ans. La prise d’otages de
Manille (Philippines) en août 2010 eut
lieu dans un autobus transportant un
groupe de touristes venus de Hong
Kong. La prise d’otages de Moscou
(850 personnes), perpétré en octobre
2002, par une cinquantaine de rebelles
tchétchènes eut lieu au théâtre de la
Doubrovka de Moscou, pendant la
comédie musicale Nord-Ost, destinée à
la jeunesse. La prise d’otages du 20
novembre 1979 par des
fondamentalistes islamistes et
opposants à la famille royale
saoudienne, eut lieu à la grande
mosquée Al-Masjid al-Haram, à La
Mecque (Arabie saoudite), etc.
Dans le même ordre d’idées, le choix
du Golf Hôtel n’était pas le fait de
hasard. Jadis surnommé « l’oasis dans
la ville », le Golf Hôtel d’Abidjan, 5
étoiles, situé dans le quartier
résidentiel de la Riviera, à une demi-
heure de l’aéroport international Félix
Houphouët-Boigny et à 10 minutes du
centre ville, est bâti sur un des plus
beaux et reposants sites d’Abidjan. Il
domine la lagune Ebrié et offre 306
chambres de luxe climatisées dont 11
suites et 3 appartements agréablement
décorées, avec une vue sur la baie de
Cocody ; ce qui ajoute un plus à son
charme magique.
Cet hôtel était devenu une forteresse
jalousement gardée par les forces
onusiennes et les rebelles. Ceux-ci, les
rebelles, en avaient fait, depuis 2002,
leur quartier général. Tout le monde le
savait et c’était donc, en connaissance
de cause, que le président du RDR avait
déménagé de sa villa cossue, pourtant
située à une centaine de mètres
seulement de cet hôtel, pour y installer
son Quartier Général, assuré d’être
désormais sous la bonne garde des
Casques bleus de l’ONU et des rebelles,
assuré de consolider son prestige,
certain de se rendre intouchable,
inaccessible, inattaquable.
C’est, en fait, ainsi assuré et fort de
cette « barricade », qu’il pouvait tenir
des discours enflammés, brandir des
menaces et des sanctions, lancer des
mots d’ordre guerriers et des appels à
la désobéissance, sans être pour le
moins inquiété, et sans que nos
compatriotes qui s’y trouvent, dans les
conditions précaires au goût carcéral,
ne puissent en sortir, malgré les appels
et en dépit des cris de détresse de
leurs parents et amis.
Pourquoi Bédié et les autres ne
pouvaient sortir d’eux-mêmes du Golf
Hôtel ?
En général, les otages disposent de peu
ou pas de moyens, ni de manœuvre
pour fuir ou pour s’échapper.
Et même, la fuite, lorsqu’elle s’avère
possible n’est que rarement tentée,
parce que la plupart des otages restent
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 10
inhibés par la peur d’être éliminés, par
le doute, et de surcroît, par la
fascination pour leur situation dont ils
désirent intensément connaître
l’évolution ou dont ils espèrent
ardemment une issue heureuse.
Et puis, les otages sont parfois aussi
coincés par la honte publique (ce que
Pierre Amédée appelle le « Zéguiré
zo »), tentés qu’ils sont de se protéger
des sanctions possibles à leur sortie
(exécutions, exclusion, etc.), eu égard à
leurs propres antécédents.
Par ailleurs, au cours de leur captivité,
certains prisonniers développent ce
qu’on appelle le « syndrome de
Stockholm ». C’est le phénomène
psychique qui, curieusement, incite des
individus pris en otage à manifester
une certaine sympathie vis-à-vis de
leur (s) ravisseur(s).
Ce syndrome, qui a été décrit en 1978
par le psychiatre américain F. Ochberg
auquel on doit cette dénomination,
porte le nom de la capitale suédoise,
parce qu’il a été observé pour la
première fois, en août 1973, dans cette
ville, chez plusieurs employés de
banque du Crédit suédois.
En effet, bien qu’ils aient été, malgré
eux, les victimes d’un hold-up manqué,
ces employés de banque du Crédit
suédois avaient défendu leurs
agresseurs qui les avaient pris en
otage, des heures durant ; et même,
lors du procès qui a suivi l’arrestation
de ces preneurs d’otages, certains
employés avaient témoigné en faveur
de ceux-ci. Qui plus est, une employée
du Crédit suédois était allée même, par
la suite, jusqu’à devenir la femme d’un
des attaquants de la banque.
Comme on le voit, le « syndrome de
Stockholm » peut parfois être
d’intensité si forte qu’il conduit
certaines victimes à épouser la cause
des ravisseurs ou des terroristes, du
moins à participer à leurs actions,
comme l’atteste la déclaration de
M. Henri Konan Bédié du 21 décembre
2010. Ce jour-là, M. Bédié disait à
l’endroit de celui qui le tenait en otage
au Golf Hôtel, et je cite : « je voudrais
d`abord et avant toute chose,
réaffirmer mon soutien total au
nouveau Président de la République de
Côte d`Ivoire, SEM Alassane
Ouattara ».
Il est même arrivé que le meurtre
d’otages ou de policiers n’ait pas pu
remettre en cause ce puissant courant
d’empathie ou de sympathie. Ce fut,
par exemple, le cas de Patricia Hearst,
qui n’avait pas hésité à attaquer une
banque avec ses anciens agresseurs
devenus complices. Ce fut aussi le cas
de certains passagers qui avaient
également développé des sentiments
positifs envers leurs ravisseurs, en
décembre 1999, pendant le
détournement de l’avion indien, qui
avait connu de multiples escales
imprévues entre New Delhi, Lahore et
Dubaï...
Ce fut aussi et surtout le cas de nos
compatriotes pensionnaires du Golf
Hôtel, pris en otages au Golf Hôtel qui,
par honnêteté par rapport à leur
propre inconscience, proclamaient,
haut et fort, M. Ouattara vainqueur
des élections, alors même qu’ils
savaient que les résultats avaient été
anormalement proclamés hors-délai et
au QG de l’un des candidats ; alors
même qu’ils connaissaient fort bien les
subterfuges et les faux dont
M. Ouattara avait fait usage et qui,
conséquemment, refusait
systématiquement le recomptage des
bulletins de votes et la vérification des
Procès-verbaux du scrutin du 28
novembre 2010.
Les p ren eu rs d ’ot ages
En général, les preneurs d’otages sont
des forcenés, c’est-à-dire des individus
qui présentent de trouble (physique
et/ou moral) de la personnalité et qui
se comportent, d’abord et avant tout,
comme des hors-la-loi. Rappelons, par
exemple, que le preneur d’otages de
Besançon était un dépressif, qui
« n’avait pas pris son traitement ».
Quant au preneur d’otages philippin,
Roland Mendoza, c’était un ancien
policier honoré en 1986 comme un des
dix meilleurs officiers du pays, mais qui
avait été renvoyé en 2008 de la police,
étant accusé de vol, d’extorsion et
d’infractions liées à la drogue...
Les troubles psychologiques, souvent
importants, dont les preneurs d’otages
souffrent ont un rapport direct avec
leurs origines, leurs identités, leurs
frustrations, leurs enfances, leurs
déficits sociaux, sexuels et sanitaires au
plan physique et psychologique, et
autres ; c’est cela qui les amène, bien
souvent, à prendre leurs rêves pour la
réalité et à embarquer, dans leurs
aventures plus ou moins suicidaires,
des personnes innocentes et fragiles.
Ces troubles, qu’on nomme, en
psychologie, « paranoïa »,
appartiennent au groupe des
psychoses et se caractérisent, entre
autres, par un délire systématisé. Ces
troubles n’affaiblissent généralement
pas les capacités intellectuelles. Mais,
ils donnent à l’orgueil une dimension si
démesurée qu’on aboutit à une
surestimation de soi-même. On parle
alors d’« hypertrophie du moi »,
laquelle est mêlée de susceptibilité,
d’angoisses de persécution, de
jugement faux, de déni ou rejet de son
identité réelle, de mensonges, de
raisonnement apparemment logique
mais reposant sur des postulats faux et
parfois grossiers, de relents
d’agressivité, de désir permanent de
vengeance, etc. A cela s’ajoutent
l’obsession du pouvoir, la violence, les
violations des droits et libertés, les
références permanentes à l’argent, à la
communauté internationale, etc.
C’est ce que je pense.
Léandre Sahiri.
*
« Je ne suis pas d'accord avec ce
que vous dites, mais je me battrai
jusqu'au bout pour que vous
puissiez le dire ». (Voltaire).
*
« Quand on veut répondre à un
intellectuel, c’est par des
arguments bien étayés qu’on
procède et non par des injures, ni
par des arguties de bas étage ».
(Julius Blawa Gueye).
*
Les propos injurieux, diffamatoires,
racistes, etc., sont strictement interdits,
entre autres conditions, pour la
publication des textes dans « Le
Filament ». Nous privilégions le débat
d’idées et la courtoisie.
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 11
TTrraapppp''aaiissee
Papa n'aime pas le bonbon,
Il dit que ça donne des caries;
"ah bon!"
dis-je et j'en ris;
Alors papa dit:
"si enfance savait!",
le bonbon suçant, moi je vais...
Maman aime à faire
des plats mi-salés
et quand je me mets à râler,
elle me dit de ne pas en faire
une particulière affaire
car dans toute chose devient salée
toute borne trop déplacée;
Grand'pa et grand'ma,
ces deux-là aiment trop les mâts,
ces hauts lieux où ils font flotter les
conseils,
juste, disent-ils, pour me tenir à l'œil,
moi le friand des mets vermeils;
et moi je les porte au coin de l'œil
quand je vois m'échapper tant de merveilles;
Et qui a raison?
Et qui a tort?
Chacun a déjà son bord
face à ces questions à foison:
alors que décider
quand nous sommes tous décidés
face à ce contentieux à vider?
Cédric Marshall Kissy
*
*
DDD eee vvv iii nnn eee ttt ttt eee sss
« Les énigmes et les devinettes font
appel à notre imagination, à notre
créativité, à notre bon sens, a notre
capacité à résoudre des problèmes… Il
s’agit de déjouer les apparences,
imaginer des solutions innovantes.
Parfois, les énigmes et les devinettes
sont un bon prétexte pour apprendre,
pour délier l’esprit et l’exercer au jeu de la
symbolique ». (E. Tououi Bi Irié).
*
Il y'avait un couple très amoureux qui
vivait au campement. L'époux avait un
chien de chasse. Le maître et son chien
allaient un matin au champ lorsque le
chien dit à son maître : « Maître, veux-
tu que je te montre notre secret ? ». Le
maître, étonné, lui rétorqua : « mais,
dis-moi, depuis quand j'entends ce que
tu dis ? ». Le chien répondit : « à partir
de cet instant, tu entendras tout ce que
disent et diront les oiseaux, les animaux
et tous les objets de la nature »…
De retour au campement, un homme
vient annoncer à son épouse le décès
de sa mère. Dans ses pleurs et ses
mouvements, la femme heurta la porte
d'entrée de la maison. « Qu'ai-je fait
dans la mort de ta mère pour que tu me
bouscules ? », s'interrogea la porte. Le
mari qui comprend et entend tout ce
qui est dit par les objets, se mit à rire.
Or, le pacte signé avec le chien était de
ne jamais dévoiler le secret, même s’il
lui arrivait d’avoir un fusil pointé à son
nez. La femme qui a vu son mari rire
alla raconter à ses parents que son mari
s'est moqué de la mort la mère de sa
femme. Comme sa femme ne revenait
plus après l'enterrement, l'époux s'y
rendit avec son chien. C'était l'occasion
pour les parents de régler le différent.
Quand il s'est agi de passer la parole à
l'homme pour s'expliquer, le chien a
commencé à tourner sur lui-même et dit
a l’homme : « souviens-toi de notre
pacte-secret. Rappelle-toi que le
dévoiler équivaut à ta mort ».
Il se trouve ainsi que l’homme a un
choix à faire : soit, il dévoile le secret et
il meurt ; soit, il ne dit rien et perd sa
femme.
A la place de cet homme, qu’auriez-
vous choisi ?
(Devinette proposée par Mathurin Inza
Mandela).
Proposez des
devinettes
*
Si vous connaissez des
personnes qui méritent de
figurer dans notre «Tableau
d’honneur», n’hésitez pas à
nous en faire part.
*
Discutons sur le fond
Nous nous réservons le droit de ne pas publier
les textes qui ne sont pas suffisamment
argumentés ou qui contiennent des
affirmations sans preuves, des injures gratuites
et inutiles… Merci.
MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ
RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN
QQuuii iinntteerrrrooggeerr aa
AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa
ssuurr ssee ss ccrriimmee ss ??
Selon le ministère de la Justice ivoirien
« Près de 200 personnalités de l’ancien
régime sont concernées par ces
auditions », dont le chef du Front
populaire ivoirien Pascal Affi
N’Guessan, le parti de Laurent Gbagbo.
Dans une parodie de justice, Laurent
Gbagbo a été auditionné, sans ses
avocats, le samedi 7 mai 2011.
La justice ivoirienne l’accuse
« d'exactions, d'appels à la haine et de
concussion après l'élection du 28
novembre ».
Président installé par la France
néocoloniale de Sarkozy, qui entend
bien toucher les dividendes de son
intervention armée, Ouattara fait
d’ores et déjà figure d’usurpateur et de
criminel, arrivé au pouvoir, non par la
voie des urnes, mais par la voie des
armes. Il a du sacrifier des milliers de
vies humaines pour parvenir a ses fins :
occuper le fauteuil présidentiel de cote
d’Ivoire.
Qui interrogera Alassane Ouattara sur
ses crimes ?
Verd i
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 12
BBBiiieeennn dddiiirrreee
Chronique de
Zougouri Guy Martial
Lohourougnon
-----------------------------------------------
Il est bon de dire simplement les choses
et de bien les dire, plutôt que de vouloir
dire autrement et de saper son langage
du fiel du ridicule et de tournures
rébarbatives.
--
Il me semble important, par ces temps de
rudes compétitions à tout point de vue,
d'inciter à mon humble niveau tous les
francophones et autres francophiles à
prendre désormais la décision de
s’exprimer et d'écrire bien.
Même s'il est vrai que la langue française
n'est pas la langue maternelle de tous; il
n'en demeure pas moins que l'on doit
avoir un langage dépouillé des scories
d'une ignorance écervelée et d'un
scandale langagier à tous crins.
Je voudrais, loin d'être prétentieux,
m'atteler à restaurer le bon usage de
l'expression suivante :
On n’écrit pas les médias, mais les
media, (sans le /s/ et sans accent)
comme dans l'emploi des pluriels
maxima, ultima, referenda, desiderata
dont les singuliers se font en /um/.
Désormais, ne dites plus : avoir comme
l'impression. Dites plutôt: Avoir
l'impression: j'ai l'impression que cet
homme veut me rouler dans la farine.
Désormais, ne dites plus : cotiser de
l'argent.... Dites plutôt: Se cotiser.
Puisque la notion de se cotiser induit
déjà celle de l'argent. Ce serait un
grotesque pléonasme. Exemple : se
cotiser pour offrir un cadeau
d'anniversaire...
Désormais, ne dites plus : c'est de ma
faute ou ce n'est pas de ma faute.
Dites plutôt: C'est ma faute ou ce n'est
pas ma faute. Exemple : c'est ma faute si
les élèves s'expriment de plus en plus
mal.
Ne nous méprenons pas. Quand vous
entendez dire : "Parle et je te dirai qui tu
es". Cela signifie que la façon de parler,
de s'exprimer est indubitablement liée à
la façon d'être, de savoir-être et de
savoir-faire.
Prenez soin de votre langue et de celui
des autres. A bientôt!
Zougouri Guy Martial Lohourougnon
*
PPeeiinneess eett ddoouulleeuurrss
Les peines m'ont souillée
Les douleurs m'ont blessée
Blessée jusqu'au cœur de mon âme
Ma chair en a pâti
A la douleur, elle a compati
Dans les peines et douleurs
Une vie volée, une vie violée
Volée en éclat, violée de ses droits
Accentuée par des omissions
Remplie de démissions
Abusée de soumissions
Une vie toute en suspension
Désuète de l'amour d'un père
protégée de l'amour d'une mère
Seule, sans défense
Sans parfois finance
Alors, quand de moi la vie s'est détournée
Vers elle je me suis tournée
Forte, fière et femme
J'ai fondé de mon destin les contours
dans l'action, avec foi, toujours
En sachant que rien ne serait facile
Car habituée à me battre seule
Depuis les chemins tortueux
Jusqu'au chemin de la réussite.
Kady Coulibaly
La petite sirène
("Confidences de femmes").
*
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre.
Elle vous est réservée
pour vous exprimer.
Librement. Pour vous
prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement.
Pour faire partager vos
opinions et vos thèses...
LL’’aannaallpphhaabbééttiissmmee eesstt ll’’uunnee
ddeess pprriinncciippaalleess ccaauusseess ddee
llaa ddéélliinnqquuaannccee jjuuvvéénniillee
Le niveau d’analphabétisme au sein de la
communauté ivoirienne en Angleterre, à
l’image de notre pays d’origine, reste
encore très élevé malgré l’abondance des
infrastructures scolaires et la profusion
des structures de formation.
Or, l’analphabétisme est l’une des
principales causes de la délinquance
juvénile dans la majorité des cas au sein de
la communauté ivoirienne de l’Angleterre,
notamment à cause des parents
analphabètes qui ne peuvent pas aider
leurs enfants à faire les devoirs de maison,
encore moins collaborer avec les
enseignants ou participer aux réunions
d’encadrement scolaires. De telles lacunes
exposent les enfants à l’échec scolaire, au
chômage et aux comportements déviés.
Par ailleurs, l’abandon scolaire est un
problème sans frontières qui affecte notre
société, d’une manière générale. Ses effets
peuvent être très graves, contribuant à la
délinquance juvénile répandue, au
chômage, au crime, etc.
L’échec scolaire est en rapport direct avec
la déscolarisation des mineurs.
L’inadaptation scolaire habitue à vivre en
marge des règles sociales, l’apprentissage
se fait alors dans la rue, parfois au contact
de plus grands ayant eux-mêmes connu
l’échec scolaire. Pourtant l’école est un lieu
d’instruction et de socialisation ; c’est
l’antichambre de la société adulte.
D’autre part, tout comme l’autorité du
père, le respect du professeur risquerait
d’être aboli un jour proche, si rien n’est
fait. Car, pour un jeune en voie de
marginalisation, l’enseignant pourrait être
vu comme un simple représentant d’une
institution ou de la société qu’il rejette.
Ainsi, tous ces jeunes se retrouvent plus
facilement en situation d’échec sociale,
situation qui fait le lit de la délinquance et
de la violence.
L’absence de la scolarisation peut avoir un
impact négatif par rapport aux jeunes dans
la mesure où ceux-ci n’intériorisent pas
certaines valeurs scolaires et morales. Ce
qui peut les pousser dans la délinquance.
Dally Gogognon, Psychologue
*
« Élevons-nous au-dessus des
contingences immédiates et
comportons-nous en êtres
pensants et intelligents ».
(Félix Houphouët-Boigny)
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 13
Proposez des proverbes et dictons
que nous publierons dans cette
rubrique. Veuillez en fournir
l’origine ou la source, une
signification brève ou une petite
illustration. D’avance merci.
1 « On n'acquiert pas la renommée
sur un lit de plumes ». (Proverbe
turc). Explication : Dans la vie, on n’a
rien sans effort ! Ce n'est pas en restant
couché ou en se dorant la pilule au
soleil, que l'on va construire son avenir
et se faire un nom. Un proverbe anglais
dit : « Rien ne vient sans peine, sauf la
pauvreté ».
2 La dernière goutte est celle qui
fait déborder le vase. (Proverbe
français cité par Thomas Fuller, 1652-
1734). Explication : Ce proverbe est
utilisé pour dénoncer les effets de
l'excès. Trop, c'est trop ! La patience a
ses limites, et face à une personne qui
ne sait pas s'arrêter, on finit par
craquer.
3 « Bons nageurs sont à la fin
noyés ». (Ancien proverbe français).
Explication : Ne sous-estimez pas un
danger et restez prudent. Une trop
grande confiance en soi peut être fatale,
même si vous jugez être un expert en
la matière. Un proverbe grec dit :
« Celui qui aime le danger finit par y
trouver sa perte ».
4 « Pour faire taire autrui,
commence par te taire ». (Proverbe
latin de Sénèque, 64 ap. J.-C.)
Explication : Ce proverbe est une
sagesse et un conseil à la fois. Lors
d'une dispute, si vous souhaitez y
mettre un terme, commencez vous-
même par vous taire.
Jean-René Vannier
*
CCCOOOUUURRRRRRIIIEEERRRSSS
DDDEEESSS LLLEEECCCTTTEEEUUURRRSSS
Nous recevons beaucoup de
courriers. Nous vous en remercions.
Continuez à nous écrire.
@
Félicitations pour ce numéro très
riche. (Debora d'Eburnie).
@
Merci Léandre - J'ai déjà lu une partie
entre autre les articles de Paul, que
j'avais déjà lus mais que j'ai tant de
plaisir à relire, et puis les poèmes de
ma sœur Béatrice.
Sans oublier l'excellent Macaire, mais
aussi Patrice G et Thomas et plein
d'autres nouveaux... Ainsi que les
nouvelles rubriques croustillantes
comme "Parole de Claudus" ... Un
excellent numéro que je vais encore
trop vite dévorer. Bérénice Wadé
Nemlin.
@
Ce numéro est riche, vraiment
riche...Merci maître! (Macaire
Etty)J’ai commencé à lire ce filament
il prend de plus de confiance, je suis
tjrs avec vous je veux parler de ton
équipe. J’ai eu un moment où je lisais
rapidement car j'avais d'autres soucis
mais maintenant tout va bien à
bientôt mon frère. (Michel Zahibo).
@
Bonne initiative grand frère le
manque de connaissance est une
mort pour un peuple. Le filament est
une superbe idée grd frère et je te
félicite pour ça très enrichissant.
Agba Franck Fagnidi.
@
Bonjour mon frère Sahiri. Je te
remercie de m'avoir compté parmi
les personnes auxquelles tu as voulu
faire partager la bonne nouvelle
concernant la naissance du
"Filament". J'espère vivement qu'il
nous aidera à être illuminés par toute
forme de bon savoir. Mais cela,
pourvu que nous voulions nous
exposer à sa lumière salvatrice -
sourire. J'adresse toutes mes
félicitations à toi et à ton équipe
éditoriale. C'est un pas de géant que
vous êtes en train de placer. Seuls
des individus au cœur noir
pourraient vous souhaiter une
mauvaise chance. Mais, je suis
convaincu que votre volonté et votre
intelligence les vaincraient sans
doute au finish. Oui, c'est surtout la
fin qui compte. Sans quoi, tout
chemin n'est jamais bien nettoyé... Je
vous vois tout à fait prêts à affronter
le pire pour parvenir au meilleur. Et,
en toute indépendance, une ligne
majestueuse que vous avez choisi
d'embrasser. Encore bonne chance
au "Filament" et au plaisir d'en
prendre connaissance au fil du
temps. Toute ma sincère
considération.Ton frère Nohoré
Gbodiallo Guikou Bilet Zafla
@
Merci prof pour mon numero de
Filament. Sois béni et courage.
Pasteur Jean Kousso.
@
Merci pour le magazine, très
intéressant. Agnès Lorougnon.
@
Merci à vous. Le Filament s'améliore
visiblement à chaque parution. Une
rubrique Afrique de l'Ouest est à
envisager... Une rubrique « Afrique
de l'Ouest » est à envisager... Ndiaye
Malick.
@
ATTENTION !
Des individus mal intentionnés sont en
train de diffuser dans les emails et sur
Facebook des films à caractère
pornographiques à notre insu. Nous ne
nous en apercevons pas, mais nos
correspondants les reçoivent comme si
nous étions à l'origine de la publication,
et parfois même avec un petit
commentaire. Si vous voyez une chose de
ce genre sur mon profil ou dans votre
boite de réception, avisez la personne
supposée être l’expéditeur, surtout ne
cherchez pas à l'ouvrir car c'est un
VIRUS.
Copiez et faites passer, ce message.
Scannez maintenant vos ordinateurs si
vous avez des anti-virus!
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 14
FFFRRRAAANNNCCC--- PPPAAARRRLLLEEERRR
Une rubrique du Doyen Thomas Oholli
Niamké, pour nous aider à y voir clair
dans les problèmes et situations que
nous vivons au quotidien.
LLaa ssoorrcceelllleerriiee nn’’eesstt
qquu’’uunn mmyytthhee
Nous Africains, avons encore du
chemin à parcourir pour nous défaire
de cet état d'esprit négatif qui
consiste à croire que la sorcellerie
existe, alors qu’il s’agit, en vérité d’un
fait que je qualifierais de
« dépression mentale », pour ne pas
dire de conte de fée
Le mythe de la sorcellerie africaine.
En effet, la sorcellerie n’est qu’un
mythe.
Et, ce
mythe
nous
amène
très
souvent
à
entend
re des
confessions, voire même des
accusations incroyables de ces soi-
disant sorciers contre eux-mêmes, et
la société dite réfléchie et pas
dépressive qui écoute ces derniers
éprouve du plaisir à les condamner,
souvent en public, et parfois même
avec l'appui ou la complicité de la
justice moderne.
Mais, quant à l'explication du
fonctionnement de la sorcellerie,
ceux-là mêmes qui y croient
n'arrivent jamais a expliquer
rationnellement de quoi il s’agit.
Comment peut-on être en possession
de tant de pouvoirs mystiques et se
faire frapper dès le premier round
sur le ring ou dans un combat ou dans
une compétition quelconque ?
Comment peut-on être si naïfs, si
ignorants, au point de ne pas pouvoir
demeler le faux du vrai, l’imaginaire
du réel, le fictif de la logique et du
rationnel?... Ici, questions et réponses
resteront confondues!
Africains, la sorcellerie est un état
d'esprit, tout comme croire en
l'existence d'un Dieu qui, d'un avis
franc, est un mensonge universel pour
démunir certains humains, notamment
les plus faibles d’esprit et les plus
naïfs d’entre nous, de leurs facultés
de réflexion. Croire en la sorcellerie,
c'est tout simplement accepter
l'ignorance et le sous-développement.
Africains, il est grand temps de nous
débarrasser de cet état d'esprit
négatif, si nous tenons à notre
développement sous toutes ses
formes (social, politique, économique,
culturel, industriel, etc.).
De mon berceau de naissance, j'ai
entendu tant de confessions de soi-
disant sorciers. Il y a ceux de
l'odyssée qui prédisent et situent
même la fin de vie de certaines
personnes à des dates précises, mais
peut-être par erreur de calcul,
beaucoup de ces condamnés à mort
ont vécu plus de 90 ans. Comment
alors expliquer ces prédictions?
Il y a les soi-disant sorciers
scientifiques; Ceux-ci prétendent
être des fabricants d'avions
nocturnes. J’en connais encore un
autre qui, de mon berceau de
naissance jusqu’à ce jour, soit depuis
plus de quarante années, continuent
de collecter et rassembler toutes
sortes de matériaux pour la
construction, dit-il, d'un avion
nocturne ; mais, toutes les
pièces détachées se voient en
plein jour... Il n’y a que ceux
qui refusent de réfléchir pour
admettre que ce dernier est
sorcier. Je soutiendrais, moi,
que ce dernier est plutôt
dépressif et qu’il a besoin
d'aide de ceux qui
réfléchissent et qui ont encore la
pleine possession de leurs facultés
mentales.
Enfin, il y a les soi-disant sorciers
socialistes ou philanthropes, ceux-là
qui, d'après leurs récits, protègent et
défendent les cas des vulnérables de
leurs confréries et entourages.
Voici tant de propos qui devraient
nous soumettre à la réflexion. Mais,
bien au contraire, ces propos nous
conduisent vers la plus grande
ignorance et à un tel degré que nous
n'arrivons plus à faire la distinction
entre les plus dépressifs qui
prétendent être réfléchis et les
dépressifs qui sont des pauvres
innocents qui ont besoin de notre aide.
Voici pourquoi les interventions des
illustres personnages tels que
Montesquieu, Mandela, et bien
d'autres, qui affirment que "
L'Education est l'arme la plus
efficace a être utilisée pour changer
le monde", sont à prendre au sérieux
et à intégrer dans nos vies. Ceci est
tellement vrai que tout personne qui
n’est pas éduqué, va, dans la majorité
des cas, réagir négativement contre
tous propos au-delà de son
entendement, parce que la faculté
d'analyse rationnelle lui fait défaut.
Et, si remède n'y est pas porté à
temps, ces personnes vivront une
mort en sursis dans la société.
Africains, acceptons que les
Européens, pour parvenir à ce niveau
de développement, ont accepté
l'instruction, pour sortir de
l’obscurantisme et écarter tous les
obstacles qui favorisent l'ignorance.
Africains, il nous appartient de suivre
ces bons exemples pour accéder aux
changements positifs.
En conclusion, la sorcellerie n’existe
pas. C’est tout simplement un mythe.
Très souvent, ce sont des dépressifs
ou malades mentaux que, naïvement,
nous appelons sorciers.
La sorcellerie et
le diable
africains sont
des fléaux
négatifs qui
freinent notre
développement
sous toutes ses
formes et qui
nous mènent à
persister dans
notre sous-développement. Nous
avons encore un choix, nous instruire,
nous éduquer pour nous offrir des
chances de salut.
Le doyen Thomas Oholli Niamké,
Londres
I n f o
Si vous avez des difficultés pour rédiger un article,
n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous
accompagner dans la correction, rédaction, mise
en page (syntaxe, plan, insertion de photo…).
Contactez-nous par email ou par téléphone.
lefilament@hotmail.com
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 15
AAddiieeuu ssoolliittuuddee
Ô démente et insolente solitude
Dans ma vie souvent tu fis tempête
Imposant de néfastes habitudes
Auxquelles je dus me soumettre.
Tu as aleviné ma vie si longtemps,
Naguère j’ai même cru vain et perdu
L’espoir, un beau matin de printemps,
D’un allégeant rendez-vous avec l’élu.
Ô sournoise et grossière solitude
Tu songeais à jamais, dans ton donjon,
Me garder captive de ta servitude,
Moi douce et docile Cendrillon.
Tu peux encore venir me harceler
Mais tes multiples et fourbes efforts
Seront manifestement à l’échec, menés,
Cette fois l’Amour sera le plus fort.
Ô malveillante et cruelle solitude
Dans mon cœur la passion fait rage
Je sais aujourd’hui avec certitude
Que je serai affranchie de ton esclavage
Mon valeureux Prince est en chemin
Et le cœur léger je te crierai Adieu
Car quand il me prendra enfin la main
Contre toi, lui et moi serons deux.
Bérénice Wadé Nemlin
La Luciole d'Abidjan
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous
est réservée pour vous exprimer.
Librement. Pour vous prononcer sur
les sujets d’actualité. Librement. Pour
faire partager vos opinions et vos
thèses...
BBêêttiissee qquuaanndd ttuu nnoouuss
ttiieennss……
Le président Alassane Dramane
Ouattara a bouclé sa tournée dans le
Nord du pays, région dont il se
présente comme natif et qu'il a
appauvrie avec sa rébellion, près de
dix années durant.
A MBengué, M. Ouattara a dit ceci et
nous citons : « J'invite chaque Ivoirien
à se comporter comme un Américain, à
ne pas parler de son origine. La Côte-
d’Ivoire est au-dessus de chacun
d’entre nous ».
Quand j'ai écouté ce bout de phrase,
sorti de la bouche de M. Ouattara, j'ai
eu des frissons et je vais vous dire
pourquoi :
1- Faisons comme les Américains et ne
parlons pas de nos origines : je me
demande si Ouattara a vraiment vécu
aux États-Unis. Pour sa gouverne,
dans ce pays, bien qu'ils soient tous
fiers d'être Américains, chacun
revendique son appartenance à une
communauté et fait toujours
référence aux origines de ses parents.
Les populations vivent souvent dans
les quartiers selon leurs origines: les
Chinois dans Chinatown, les Italiens
dans Little Italia, et ainsi de suite.
Mais, ils sont tous aussi fiers, les uns
et les autres, d'être Américains. La
preuve Barack Obama, qui est le
président de ce pays, rappelle, tous
les jours, ses origines kényanes.
Arnorld Swarzeneger rappelle tous
les jours qu'il est autrichien de
naissance. Madeleine Albright, qui fut
secrétaire d'État américain, rappelle
toujours qu'elle est Tchécoslovaque
de naissance. Et, les exemples sont
légions, comme par exemple, dans le
sport avec les Monica Seles, Pete
Sampras ou André Agassi.
Par ailleurs, ceux qui ont vécu aux
États-Unis savent la ferveur autour de
la fête de la St-Patrick où des millions
d'Américains célèbrent leurs origines
irlandaises...
Alors, de quel pays appelé États-Unis
parle Alassane Dramane Ouattara?
Celui sorti, sans doute, de son
imagination, et dont JFK est, selon lui,
l'auteur de la phrase ''I have a
dream''.
On comprend mieux Ouattara.
Il n'est pas, du tout, fier de ses
origines, a tel point qu'il a renié sa
propre mère pour s’en fabriquer une.
Il a renié son père. Il a renié son pays
de naissance : le Burkina Faso.
2- « La Côte d'Ivoire, est au-dessus de
chacun d'entre nous » , a dit Ouattara.
Koutoubou!
Toi Ouattara, tu peux dire ça,
aujourd'hui. Pardon si tu n'as pas
honte, il faut avoir pitié de toi et te
rappeler, pêle-mêle, tes déclarations
passées. Qui a dit dans ce pays ''Je
rendrai ce pays ingouvernable'', ''il faut
que l'ECOMOG vienne faire la guerre
pour m'installer'', ''On refuse que je
sois candidat parce que je suis du nord
et musulman'', ''Les FDS ont été
idiots'',''il faut mettre la Côte-d'Ivoire
sous tutelle de l'ONU'', ''je fais le
rattrapage des gens du nord'', etc. Qui
a dit ? En ce moment, la Côte-d'Ivoire
n'était pas au-dessus de tout, n'est ce
pas?
Quand on a plus de 70 ans comme
Ouattara, ça se comprend qu'on soit
victime, de temps en temps, de trous
de mémoire. Mais, pour lui,
sérieusement, c'est exagéré. Et, ici,
nous tenions à lui faire ces petits
rappels.
Mais, permettez-moi de terminer en
mettant en exergue ce qui caractérise
Alassane Ouattara: il dit une chose et
fait son contraire. Celui qui ne veut
pas que les Ivoiriens parlent de leurs
origines déclare gaillardement à
chacune des étapes de sa tournée
qu'il est est en visite chez lui, au Nord.
Bêtise quand tu nous tiens !
Moriba Fofana,
Natif de Kani et fier de l'être.
*
CCCooonnnssseeeiiilllllleeezzz ««« LLLeee FFFiiilllaaammmeeennnttt »»»
ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss,,, ààà vvvooosss cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss,,,
ààà vvvooosss cccooollllllèèèggguuueeesss,,, ààà vvvooosss aaammmiiisss………
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 16
CECI EST VOTR E PA GE
PUBLICITAIR E POUR VOS
ANNONCES
TTTAAAMMM---TTTAAAMMM,,, SSSOOOUUURRRCCCEEE DDDEEE
MMMEEESSSSSSAAAGGGEEESSS SSSOOONNNOOORRREEESSS,,,
TTTAAAMMM---TTTAAAMMM………
ANNONCES
Bientôt se tiendra à Londres, en
Angleterre, une grande
conférence internationale sur
l’actualité en Côte d’Ivoire.
Thème : « Information et débat
sur la situation sociale et
politique en Côte d’Ivoire »
*
Chanteuse
Professionnelle
et mère d’un
enfant autiste,
Présidente-
Fondatrice de
l’ONG AEAA
(Aide aux
Enfants Autistes
d’Afrique), Yao
Rose a besoin
de vos conseils,
de vos idées et
suggestions,
mais aussi de
votre apport de tout genre pour ouvrir un
centre
d’accueil et
d’éveil de
son ONG à
Abidjan, en
Côte
d’Ivoire.
Pour plus
d’informati
on,
contactez
Yao Rose a
besoin de
vos conseils, de vos idées et suggestions,
mais aussi de votre apport de tout genre.
*
SAMEDI 29 JUIN 2013.
MANIFESTATION GRANDIOSE DES
RESISTANTS DE LA DIASPORA POUR
BLE GOUDE A PARIS.
*
Opportunités et Offres
L’Association AFUSE
Propose des cours d’initiation et de
maintenance informatique (Cours en
groupe ou individuel à votre domicile).
Accompagnement des personnes en
difficulté pour les démarches
administratives et sociales. Contact :
06 26 03 26 13 / 06 27 29 59 23
Email : afusebrunoy@yahoo.fr
*
L’espace Anibwé
L'Espace Culturel Panafricain
Anibwé propose : librairie, Edition,
manifestations culturelles tout au
long de l'année.
52 rue Greneta 75002 Paris. France
Tel/Fax: 0033(0)1 45 08 48 33
Email: k2inter@voila.fr
www.anibwe.com
*
Découvrez la librairie en ligne :
livres et auteurs issus de toute
l'Afrique, ainsi que la Revue des
bonnes nouvelles d'Afrique qui vise
à répandre l'AFROPTIMISME.
www.diasporas-noires.com
*
Surprise-surprise- visitez le site:
www.city2visit.com
*
A Londres.
Chaque mois,
votre journal gratuit
AAFFRROO LLOONNDDOONN NNEEWWSS
Contact :
Tel. 08432899053 or
Mob. 07853 41 42 89
Email:afro.london@gmail.com
*
*
Appel à contribution pour
un projet d’ouvrage
collectif.
Libérez votre créativité !
(inscrire la mention ouvrage collectif)
Pour toute information, veillez prendre
contact avec nous :
Ghislaine Sathoud
Responsable du projet de publication
gsathoud @hotmail.com
*
CETTE PAGE
PUBLICITAIRE VOUS EST
RESERVEE POUR VOS
ANNONCES
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 17
PPaarroolleess,,
mmuussiiqquuee eett
ppoolliittiiqquuee
[Nous publierons des textes en rapport
avec la vie des artistes. Nous vous invitons
à proposer pour cette rubrique des textes
de chansons qui vous ont plu ou qui ont
une certaine portée (morale, civique,
politique par exemple) ou qui reflètent
l’actualité. Vous pouvez les accompagner
d’un commentaire. D’avance merci].
PPaabblloo UU--WWaa,,
uunn aarrttiissttee eennggaaggéé
L’engagement, entre autres définitions,
consiste pour un artiste ou un écrivain à
avoir conscience qu’il ou elle est investi(e)
d’une mission, qu’il ou elle a un devoir :
participer à l’évolution du monde, à
l’amélioration des conditions de vie dans
la société.
Dans ce sens, l’artiste ou l’écrivain qui se
veut être engagé ne considère pas son
œuvre ni comme un beau mensonge, ni
comme un simple jeu de mots ou de sons
destinés à divertir ou a amuser la galerie.
Bien au contraire, l’artiste ou l’écrivain qui
se veut engagé(e) conçoivent leur
musique, leur livre, entre autres, comme
une expression privilégiée au service de
l’idée de progrès, en aidant l’être humain
à prendre conscience de sa dimension
humaine, à se libérer des pressions et
oppressions sociales, culturelles et
politiques qui l’asservissent. C’est cette
attitude que l’écrivain Albert Camus
appelle « se mettre au service de ceux et
celles qui subissent l’histoire, refuser le
mensonge et résister à l’oppression ».
Dans ce sens, Aimé Césaire présente
l’engagement comme une noble mission
qu’il symbolise en ces termes : « Ma
bouche sera la bouche des malheurs qui
n’ont point de bouche ; ma voix, la liberté
de celles qui s’affaissent dans le cachot du
désespoir ».
C’est que Césaire a fait sienne la célèbre
« théorie du voyant » ou de la « voyance
poétique » de Rimbaud qui confère à
l’artiste ou à l’écrivain la mission sacrée de
mage : « être voyant, se faire voyant »1
, en
vue d’éclairer et non pas d’obscurcir…
Dans le même ordre d’idées, l’écrivaine
sénégalaise Aminata Sow Fall précise que
la responsabilité de l’artiste ou de
l’écrivain engagé(e) est d’éveiller les
consciences, de soulever les problèmes de
l’heure, de contribuer à ouvrir les yeux sur
les situations politiques et sociales du
moment. Par exemple, en tant qu’écrivain
engagé, Emile Zola a pris position, au
moment de l’Affaire Dreyfus, notamment
avec son fameux « J’accuse ».
Au regard de toutes ces définitions et en
scrutant quelque peu ses chansons, on
peut affirmer, sans risque de se tromper,
que Pablo U-Wa est un artiste engagé.
Comme Césaire, faisant de sa bouche la
bouche des malheurs qui n’ont point de
bouche et de sa voix, la liberté de celles
qui s’affaissent dans le cachot du
désespoir, Pablo U-Wa utilise sa musique
pour revendiquer les libertés et les droits
de l’homme, en particulier le droit à la vie
et l’autodétermination des peuples.
Pablo U-Wa dénonce la suprématie des
pays du Nord sur les pays du Sud,
suprématie qui met à nu le déficit
déconcertant de justice, basé
inéluctablement sur l’exploitation des
ressources naturelles et humaines des
pays du tiers-monde l’expoliation, avec
comme principe la loi du plus fort...
Au total, Pablo U-Wa est un artiste
militant, engagé, qui porte un regard
critique sur le monde, qui dit sa « part de
vérité ». Sa musique se situe aux
antipodes des créations-marchandises qui
visent à distraire le public, à l’abêtir, à le
domestiquer. Sa musique est loin des
futilités superficielles qui abaissent parfois
1 Arthur Rimbaud. – Lettres du Voyant.
la qualité de la production de certains
artistes de talent, plutôt que de les élever.
Léandre Sahiri
(Extrait de « Pablo-U-Wa, un artiste
engagé »)
*
A lire dans notre prochaine parution :
LL’’iinntteerrvviieeww hhiissttoorriiqquuee dd’’AAllpphhaa
BBlloonnddyy
(Avec un franc-parler décapant, l’artiste
parle d’Alassane Ouattara et du RDR,
de feu Houphouët-Boigny, Henri Konan
Bédié, Laurent Gbagbo, ainsi que de
Mme Dominique Nouvian Folleroux
Ouattara...).
*
« La musique, c’est du bruit qui
pense ». (Victor Hugo)
><><
LL''oorraaggee
L'orage a été violent
Il a duré une partie de la nuit
Alors je plains les gens
Qui ne trouvent pas un abri
En ce siècle où nous sommes
Cela ne devrait plus exister
Aussi je pleure sur les hommes
Qui essaient de subsister
Pour certains la vie est un enfer
Ils n'ont vraiment pas le choix
L’expérience qu'ils ont sur terre
Dans la nature qui fait force de loi
Car quelle que soit la saison
Des humains en toute innocence
Même quand ils font attention
Perdent le goût à l'existence
L'orage a été violent cette nuit
Je dois dire qu'il n'a pas été gentil
Pour certains il leur a tout pris
Leur terre, leur bien et même la vie.
Béatrice Koungou
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 18
P o i n t d e v ue
LLee nniivveeaauu ddee ccuullttuurree
ggéénnéérraallee ddee nnooss
hhoommmmeess ppoolliittiiqquueess
llaaiissssee àà ddééssiirreerr
La sclérose de l'esprit aidant,
l'escroquerie intellectuelle et le
banditisme politique ne peuvent que
prospérer et triompher. Plus on
écoute nos hommes politiques, plus
on constate, avec effarement, qu'ils
ne lisent absolument rien. Leur
niveau de culture générale laisse à
désirer et va même en s'affaissant. Ils
n'ont pas d'idées originales, et
semblent plutôt se méfier de toute
innovation pensante.
En ce sens, l'histoire et la philosophie
politique ne les intéressent pas et ne
les attirent pas. Leurs réflexions,
dans ces domaines, sont
approximatives ou nébuleuses.
Manifestement, la pensée est un
exercice pénible pour eux et ils
n’aiment pas penser. Ils détestent la
contradiction et la contestation et ils
sont vindicatifs, avec la rancune
tenace. Ils adorent trop les louanges
pour encaisser les critiques, sans
souffrance, et les attaques, sans désir
de vengeance.
Dans l'ensemble, ils ne possèdent
aucune éloquence personnelle. Ils
improvisent, lamentablement, leurs
discours, ou s'appliquent à les lire et
à les débiter, d'une manière
mécanique, sans aucune conviction
oratoire. Leurs propos sont juste
moyens et d'une rhétorique passe-
partout. Les articulations peuvent
véhiculer tous les sujets et s'adapter
à n'importe quel auditoire. Tant les
rythmes, les cadences et les
intonations, sont les mêmes. C'est à
pleurer de rires, bien souvent!
Pau l Zah iri,
Politologue, philosophe
*
Indignez-vous
"Le motif de base de la
résistance c'est
l'indignation"
(Stéphane Hessel).
*
MMaall ddee GGuueerrrree
Tirs assourdissants traversant
Le lourd sommeil de mon peuple
dormant,
Cris mélancoliques d'enfants disant adieu,
Corps gisant dans la marre de sang,
Les cloches de ta guerre ont sonné et moi
j'ai mal.
Une femme implore ton pardon;
Hélas » ! Elle ne l'obtiendra jamais!
Son mari est déjà atteint dans la poitrine.
Son bébé coupé en deux.
Car ta guerre a frappé et moi j'ai mal.
Comme un tonnerre de désespoir, Ta
guerre a grondé!
Une pluie de sang a aussitôt inondé
Plaines et montagnes.
Tout vole aux éclats sous le crépitement
des kalachnikovs.
Car le vent de ta guerre a soufflé pour
ravager mon peuple.
Et moi j'ai mal.
Mon peuple aux mains nues face à tes
chars et obus!
Succombant sous le poids des tirs sans
raison,
A part la raison du plus fort!
Et moi j'ai mal car tu as tort.
Ô Nostalgie des années colonialistes!
L'écho de ton impartialité
Me parvient en fanfare de criminalité,
Comme pour, de toi, faire
Une puissance meurtrière.
Politique d'un ère impérialiste
L'apologie du mensonge étant le noyau de
ta force d'interposition,
Comme pour, de toi, faire
Une politique mensongère.
Et moi j'ai mal.
Insensible force dominatrice
J'ai mal de toutes tes guerres d'horreur,
Conduites par ton capitalisme sans
honneur!
Dictateurs et Africanistes des temps
révolus!
J'ai mal de toutes vos atrocités sans pitié,
Qui génèrent veuves et orphelins.
Pour ces familles brisées,
Ces amputés et ces affamés,
J'ai mal et puis j'ai mal...
Rosalie Kouamé («Roska»)
Nota : Poème écrit en 2004 en hommage aux
victimes tombées sous les balles de l'Armée
Française en guerre contre la Côte d'Ivoire
depuis le 19 Septembre 2002. Les 4, 5, 6
Novembre 2004, les soldats français ont
ouvert le feu et ils ont tué près de 200
jeunes, dans le but de pouvoir renverser le
Régime du Président Laurent Gbagbo.
**
CCCEEE JJJOOOUUURRR---LLLÀÀÀ………
Une rubrique pour rappeler des faits
historiques marquants. Envoyez-
nous vos textes.
LLee 1100 jjuuiilllleett 11994400
10 juillet 1940 - 10 juillet 2013! Voilà 73
ans qu'après avoir accepté l'armistice,
devant l'Allemagne nazie, le Président
du Conseil, Philippe Pétain se faisait
attribuer les pleins pouvoirs à Vichy.
Par une écrasante majorité de députés
qui l'avaient bien suivi, soit 569 voix
contre 80 et 17 abstentions. Ce vote
marquait donc la fin juridique de la 3°
République française. Qui sera
abrogée au profit de "l'Etat français"
ayant pour "Chef de l'Etat" le
Maréchal Pétain. Il imposera une
dictature administrative chargée
d'appliquer les clauses léonines de
l'armistice. Les français décimés, et la
France sortie exsangue de la première
guerre mondiale, ne s'estimèrent pas,
du tout, capables, en majorité, de
résister aux armées hitlériennes. Ils
s'inclineront ainsi, de la manière la
plus lamentable, devant cet état de fait
avec leur pays coupé en deux.
Seule une petite minorité refusera
l'armistice, avec à sa tête le Sous-
secrétaire à la Guerre, Charles De
Gaulle, qui constituera à Londres le
Gouvernement provisoire de la
République française, après son
fameux « appel du 18 juin ». C’est
le premier discours prononcé par le
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 19
général de Gaulle à la radio de
Londres, sur les ondes de la BBC,
le 18 juin 1940, dans lequel il
appelle à ne pas cesser le combat
contre l'Allemagne nazie et dans
lequel il prédit la mondialisation
de la guerre. Ce discours – très peu
entendu sur le moment, mais
publié dans la presse française le
lendemain et diffusé par des radios
étrangères – est considéré comme
le texte fondateur de la Résistance
française, dont il demeure le
symbole.
Paul Zahiri
Merci de nous envoyer à publier vos
textes.
*
LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee
(Des histoires vraies et
inspirantes que vous
saurez apprécier, des
conseils simples et justes
que chacun de nous
devrait s'approprier dans
sa vie).
~~~~
Aristide Gnaléhi
*
« Ce n'est pas en te plaignant
sur facebook que les choses
changeront. La résistance doit
rentrer dans sa phase active sur
le terrain... Réveillons nous! »
(Lazare Koffi Koffi).
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle
vous est réservée pour vous
exprimer. Librement. Pour vous
prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement. Pour faire
partager vos opinions et vos
thèses...
LLaa tteerrrree,,
CCoommmmee ll’’êêttrree hhuummaaiinn,,
nn’’aa ppaass ddee pprriixx
Dans un commentaire sur
Abidjan.net, Monsieur Ali Aladji
Gbingnin a affirmé que les terres que
ses parents d’origine étrangère
occupent aujourd’hui sont des biens
qu’ils ont achetés aux autochtones. A
cela, j’aimerais demander à Monsieur
Ali Aladji Gbingnin : combien vos
parents ont-ils acheté ces terres ?
Savez-vous que la terre, comme l’être
humain n’a pas de prix ? Savez-vous
que la dot n’est pas le prix que vaut
un être humain ? Savez-vous que la
dot ne vous fait pas propriétaire
d’une femme, même si elle vous
donne certains droits, comme par
exemple : la garder à votre domicile,
coucher avec elle pour faire des
enfants (« rentabilité »), lui faire
exécuter certains travaux pour
subvenir aux besoins de la famille,
etc.
Monsieur Ali Aladji Gbingnin, tel est
aussi le cas de la terre. On a des droits
sur une terre, parce qu’on a payé une
certaine somme pour l’acquérir, mais
on ne devient pas propriétaire de
cette terre qui est un « legs », c’est-à-
dire un patrimoine, un héritage. C’est
pourquoi les milliardaires Saoudiens
ou autres, quelle que soit leur
fortune, ne pourront jamais acheter,
ni la France, ni la Côte d’Ivoire, ni le
Brésil, ni l’Angleterre, ni le Burkina
Faso, etc. Vous comprenez.
Monsieur Ali Aladji Gbingnin, nos
parents ont accueilli,
GÉNÉREUSEMENT, en toute
hospitalité, vos parents sur nos terres
que nos ancêtres nous ont léguées.
Nos parents ont cédé, à vos parents,
des terres cultivables non cultivées
pour qu’ils puissent y bâtir leurs
maisons, des commerces, des ateliers,
pour qu’ils puissent y travailler et
avoir des ressources pour ne pas
mourir de faim, pour améliorer leur
bien-être et devenir ce qu’ils n’étaient
pas dans leurs régions ou pays
d’origine. A mon avis, cela mérite de
la part de vos parents et de vous-
même de la reconnaissance à nos
parents.
Mais voilà. Au lieu de dire MERCI à
nos parents, votre ingratitude vous
excite et vous incite à insulter nos
parents, en les traitant de « fainéants
» qui ont vendu leurs terres et qui
passent leurs temps à jouer au damier
ou au ludo ; en les traitant d’«
individus de mauvaise foi » qui, sans
honte aucune, vendent leurs terres et
viennent ensuite les réclamer ; en les
traitant de « gens hypocrites » qui
veulent récupérer leurs terres, de
force, après que les acheteurs (càd
vos parents) les aient rendues
rentables.
Dites-moi, Monsieur Ali Aladji
Gbingnin, comment vos parents ont-
ils rendu ces terres rentables ? nos
parents sont-ils devenus fainéants
depuis l’arrivée de vos parents et
comment peut-on expliquer que des
paresseux qui passent leurs temps à
jouer au damier aient pu avoir assez
de moyens financiers pour se bâtir de
belles maisons, pour avoir de grandes
plantations de café et cacao, pour
scolariser leurs enfants qui comptent
parmi l’élite de notre pays?
Monsieur Ali Aladji Gbingnin,
continuez à vociférer, à cracher dans
la soupe. Continuez à refuser de
reconnaître que l’accueil réservé à vos
parents est insignifiant. Continuez à
proclamer que l’hospitalité de nos
parents à vos parents ne vaut pas que
vous nous exprimiez votre gratitude,
au regard des sommes colossales que
vous parents ont payées pour acheter
les terres qu’ils occupent. Merci
beaucoup.
Léandre Sahiri.
*
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 20
____________________
Cette rubrique a pour objectif de
mieux faire connaître l’histoire de la
Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce
qu’il nous faut nous souvenir. Parce
que "tant que les lions n'auront pas
leurs propres historiens, les histoires
de chasse continueront de glorifier les
chasseurs". Parce qu’il nous faut
savoir et comprendre les événements
anciens et récents, en vue d’éviter de
répéter les erreurs d’hier. Nous avons
le droit de savoir. Nous avons le
devoir de mémoire. Intervenez !
Témoignez ! Participez !... pour lever
le voile sur les points d’ombre de
notre histoire. (Faustin Dizo
Gnahoré).
*
Dans la dynamique actuelle de
réconciliation voulue par la
Commission dialogue, vérité et
réconciliation (CDVR), nous
vous proposons à lire le texte
ci-dessous intitulee « La
Charte des Akans » qui avait été
publié en 2007, dans le journal
ivoirien, "L'Intelligent
d'Abidjan". Parce qu’il nous faut
savoir et comprendre les
événements anciens et récents,
en vue d’éviter de répéter les
erreurs d’hier. Nous avons le
droit de savoir. Nous avons le
devoir de mémoire. Nous avons
le devoir d’informer et de faire
comprendre les fondements de
la haine irrationnelle d'une
bonne partie du peuple baoulé
contre le président Laurent
Gbagbo et les Bétés.
LLLAAA CCCHHHAAARRRTTTEEE DDDEEESSS
AAAKKKAAANNNSSS
« La Côte d’Ivoire a été longtemps perçue
comme un havre de paix, une nation
multiculturelle et de grande symbiose
ethnique. C’est cela qui a fait sa notoriété
et son prestige. Aujourd’hui, force est de
constater que notre pays a totalement
perdu les automatismes qui ont fait sa
distinction.
L’exclusion est désormais érigée en
système de gouvernement. Des groupes
ethniques subissent des injustices
indescriptibles. C’est le cas des Akans qui
chaque jour sont victimes de brimades et
de frustrations dans tous les secteurs
d’activités, dans l’administration civile
comme dans l’administration militaire
sans oublier le monde des affaires. Nos
amis refondateurs dont la coloration
ethnique ne fait l’objet d’aucun doute
s’accaparent de tout. Expropriations,
nominations fantaisistes, ostracismes,
gangstérisme étatique, célébration du
culte de la médiocrité, crimes
crapuleux…, voilà le spectacle macabre
qui nous est quotidiennement offert. Il
s’agit là d’une minorité de complexés qui
sème partout la terreur et qui joue
cyniquement à étouffer et à casser de
l’Akan.
Chers frères et sœurs Akan, il est temps
de se réveiller et de prendre nos
responsabilités historiques en main.
Tu es Akan, tu es dans l’armée, dans
l’administration ou dans le monde des
affaires, réveille-toi, l’heure a sonné pour
la marche des Akan. L’heure a sonné
pour la réhabilitation de la justice et pour
la prise du pouvoir que nous savons
d’ailleurs exercer dans les règles de l’art
et avec la profonde sagesse qui
caractérise notre société. Unissons-nous
et tenons-nous prêts car très bientôt, la
chaîne d’affirmation et de consécration
se signalera. A la force brute nous
substituerons l’ordre républicain, à la
politique hasardeuse et démagogique,
nous substituerons des stratégies
concrètes de développement de notre
nation. Loin d’être une révolution
ethnique, la charte des Akan est une
interpellation à une prise de conscience
nationale et à la volonté de rétablir
l’équilibre social par la lutte contre les
injustices sociales dont sont victimes les
Akans.
Réveillez-vous militaires et forces Akans
de développement car notre pays se
meurt. Nous n’avons plus de routes, plus
de boulot, nos hôpitaux sont vides, notre
jeunesse est livrée à la dépravation et à
la débauche.
L’école qui est la formation de base est
sacrifiée : le Lycée Scientifique,
l’Université et les Grandes écoles de
Yamoussoukro se meurent. Le système
éducatif est totalement infecté par une
bande de voyous et de criminels militants
au sein de la FESCI. Cette organisation
politico-militaire qui en réalité est une
milice à la solde de ces politiciens de
pacotille constitue pour notre pays une
véritable gangrène. Doit-on laisser ces
gros grains nous spolier de nos biens et
nous ranger prématurément au placard
sous prétexte qu’on ne pavoise pas avec
eux ?
Akan ressaisis-toi et reste à l’écoute. Tu
constitues un poids démographique
important et incontournable. Cherche à
te placer devant et non derrière. Les
compétences civiles et militaires ne nous
font pas défaut et tu le sais.
Incessamment, vous serez conviés à la
consolidation de la charte.
Oh… c’est vrai qu’ils en riront ; mais
souvenez-vous que la charte du Nord a
fait des effets. Notre charte va porter ses
fruits pour le bonheur de l’Homme
ivoirien.
L’autorité de l’Etat sera restaurée et le
citoyen sera respecté dans son intégrité
physique comme morale.
Nous vous invitons donc à un nouveau
pacte social fondé sur le mérite, l’ordre,
la justice, la discipline sociale et le
respect des valeurs républicaines.
Chers frères et sœurs Akans, mobilisons-
nous pour mettre fin à cette grande
imposture, cette délinquance politique
qui nous sert en permanence un décor
mortuaire.
Nanan Loukou Kou 1er
Nanan Tala Koutoua IX
(Publié dans le quotidien ivoirien
"L'Intelligent d'Abidjan" du 1er octobre
2007 ").
Ivoiriens, Ivoiriennes,
Cette « Charte» nous interpelle. Faites
connaître votre opinion et réaction. Nous
les publierons dans nos prochaines
publications. Réactions.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 21
MMoonn sseerrmmeenntt
Si vous voulez la paix avec la guerre,
Moi, je voudrais l'amour avec la haine.
Si vous voulez la fin du terrorisme,
Sans vouloir la fin de ceux qui les
financent
Sans mettre un terme aux trafics qui les
alimentent
Mais en donnant des rançons ici et là...
Moi, je voudrais la fin :
La fin du terrorisme de masses,
Qui passe par les masses médias, La fin
des blocs militaristes de masses, qui
possèdent les armes les plus
destructives de la planète
Et qui entretiennent les systèmes
économiques qui y sont liés et qui en
vivent.
Vous ne nous conduirez pas vers la
mort
Sans que nous vous y introduisons
nous aussi.
Il n'y a pas de mondialisation par la
force, et ce que vous voulez faire par
vos faillites respectives à l'Afrique,
Nous le ferons en Europe et aux
Amériques.
Nous sommes des petits-enfants de
colonisés et pour ma part de colons,
Mais, que ma vie me soit enlevée, si je
ne parviens pas à faire ma part dans ce
renouvellement du genre.
Cimper Nayra La Diotima
Source : Ressources-Africaines
*
DDDiiittteeesss---mmmoooiii PPPooouuurrrqqquuuoooiii ???
DDDiiittteeesss---mmmoooiii cccooommmmmmeeennnttt ???………
Dans cette rubrique, retrouvez
chaque mois, une question
suivie de réponse, avec G S
Jonathan. Il s’agit d’expliquer le
pourquoi et le comment des
choses de la vie. Parce que
« Heureux qui peut savoir l’origine
des choses de la vie » (Virgile).
Par exemple, dans nos prochaines
parutions :
Pourquoi les balles de golf ont-elles
des trous ? Pourquoi baille-ton ?
Pourquoi porte-on l’alliance au 4e
doigt ? Pourquoi ne sentons-nous pas
nos propres odeurs ? Pourquoi les
Anglais roulent-ils a gauche ? Etc.
*
Mesdames,
messieurs,
Quels sont les livres qui vous ont le
plus marqué(e) dans votre vie ou
que vous jugez être les meilleurs et
que vous conseillerez à lire ?
Envoyez vos réponses et
commentaires au Filament
(lefilament@hotmail.com)
ou à Macaire Etty
ethimacaire@yahoo.fr
*
(Chaque mois, nous publions dans cette
rubrique une interview sur les questions
d’actualité. Nous attendons vos
propositions et contributions)
*
dddiiiaaassspppooorrraaa
Une rubrique pour parler de la
vie et des activités sociales,
culturelles et politiques des
Africains de la Diaspora
RRééssoolluuttiioonn ddee llaa ccrriissee
iivvooiirriieennnnee :: ddeess
iinntteelllleeccttuueellss
rrééfflléécchhiisssseenntt àà PPaarriiss
Quelle Côte d’Ivoire en 2030 ? Les
pessimistes pourraient rétorquer à leur
tour quelle Côte d’Ivoire avons-nous
depuis le 11 avril 2011 ? Les deux
interrogations sont sûrement
importantes. C’est sans doute pour
poser le diagnostic de cette situation
désastreuse qu’une réflexion qui a trait
à la première interrogation a été
lancée par des intellectuels et des
politiques Africains, à Paris, le vendredi
7 juin dernier, à la Maison d’Afrique,
sise au 7 rue Carmes à Paris...
« Dans une situation où chacun a ses
raisons, et sa raison, la paix est un
risque que tous les Ivoiriens doivent
prendre… ». Ces propos sont de David
GAKUNZI, directeur de l’IREA-Maison
d’Afrique, la personnalité autour de la
quelle se sont rassemblés une
vingtaine de participants répertoriés
comme membres des différentes
tendances politiques de la plate-forme
politique ivoirienne et aussi de la
société civile, pour poser la
problématique de l’identification et du
traitement avec «rationalité et
objectivité des tendances lourdes,
susceptibles d’influer sur le futur de la
Côte d’Ivoire ».
Sans langue de bois, mais aussi sans
parti pris, la rencontre a permis à des
acteurs importants de la crise
ivoirienne tels : Le ministre Kaé Eric,
président du parti politique AIRD, Abel
Naki, patron du mouvement CRI-
PANAFRICAIN, Doumbia Major, ex-
fesciste, Dr Kouyaté Oumou de la
CIFDDH, Alexis Zahoua, représentant
Europe de l’UNG en France et bien
d’autres personnalités africaines de se
prononcer sur la perspective du retour
de la paix en Côte d’Ivoire.
Quel pourrait être le scénario du pire
après ce que la Côte d’Ivoire a vécu
ces 10 dernières années ?
Telle est l’une des questions inscrites
au programme des sessions et qui s’est
très vite
transformée
en question
centrale.
Invités tour à
tour, a donné
leur vision de
cette
problématiqu
e, les
participants
ont fait des analyses très probantes.
Faisant chorus, les intervenants ont
commencé par épingler les différents
régimes politiques qui se sont succédé
à la tête de la Côte d’Ivoire. Avant de
déplorer entre autres sujets, le
bâillonnement de la société civile,
réduite désormais à une poche de
personnes qui s’activent plus pour
bénéficier de prébendes, au lieu de
mener le combat de la restauration des
droits de l’homme constamment
bafoués.
Les participants ont ensuite souhaité
qu’une visibilité autre que celle des
extrémistes puisse illuminer le paysage
politique ivoirien. Et, comme à l’heure
d’aujourd’hui, la situation politique est
délétère sur place en Côte d’Ivoire, et
que les acteurs locaux ne sont plus à
mesure d’engager cette importante
partie, la diaspora a été mise en
mission pour éveiller les consciences,
afin de changer les donnes et faire
bouger les lignes.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 22
Le processus de réconciliation
nationale piétinant fortement, les
participants à la rencontre ont
souhaité que les Ivoiriens puissent
trouver des solutions en interne,
notamment dans la tradition et les us
et coutumes. Etant entendu que les
ethnies du pays ont toujours eu leurs
mécanismes de résolutions des
conflits.
Ce comité de réflexion qui tend à
devenir plus tard une force de
proposition s’engage à court terme à
fournir, aux acteurs de la crise
ivoirienne, des publications ainsi
qu’une série de résolutions et
recommandations qui pourront servir
de base de travail pour booster la paix
et le vivre ensemble.
Augustin Djédjé
Source: www.eventnewstv.tv
*
MMoouuvveemmeenntt DDeess IIvvooiirriieennss
((MMDDII)) ::
AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa ddooiitt
êêttrree ttrraadduuiitt ddeevvaanntt llaa
jjuussttiiccee ppoouurr ggéénnoocciiddee
Le MDI, s’est engagé à lutter pour
qu’Alassane Ouattara soit traduit
devant la justice pour génocide.
Ivoiriens, ivoiriennes, si vous croyez
qu’il est tant de se débarrasser
d’Alassane Ouattara, le Mouvement
Des Ivoiriens est le mouvement qu’il
faut joindre, quel que soit le lieu où
vous vous trouvez sur cette terre.
Les autres mouvements patriotes, ont
fait de la libération de Gbagbo, la
mission de leur lutte. Mais, pour le
MDI, l’urgence aujourd’hui, c’est le
départ d’Alassane Ouattara ; d’où, la
focalisation de notre lutte sur tout ce
qui peut contribuer à exposer
Ouattara au monde entier comme un
criminel sanguinaire sans âme, ni
conscience, qui doit quitter le pouvoir
en Côte d’Ivoire, et ce, le plus tôt
possible et au plus tôt comparaître
devant la justice, pour génocide et
crimes contre l’humanité.
Chaque jour qu’Alassane Ouattara
passe au pouvoir en Côte D’Ivoire est
un cauchemar pour le peuple de Côte
D’Ivoire qui ne peut plus supporter la
tyrannie de cet étranger-ingrat sur
notre sol.
Le MDI a besoin de vous, les vrais
patriotes qui veulent contribuer à cette
lutte non-violente, mais intelligente.
Contactez-nous pour joindre le MDI,
le Mouvement de libération de la CI.
La Resistance Jusqu’au Bout ! La
Soumission Jamais !
Patriote Gnawa, Coordinateur
General du MDI
*
Mougins (Nice)
Devant le domicile du
président Alassane Ouattara,
à Mougins, dans le sud de la
France, Abel Naki dépose une
gerbe de fleurs, en mémoire
des victimes en Côte
d'Ivoire.
*
Que faire ?
Dans son traité politique « Que
faire ? », écrit et publié en février
1902, Lénine (Vladimir Ilitch
Oulianov), homme politique russe,
fondateur de l'Union soviétique,
fait observer que « la conscience
politique de classe ne peut être
apportée à un individu opprimé que
de l’extérieur ». Cette assertion
souligne et confirme le rôle
prépondérant de la diaspora. En
effet, pour Lénine, les gens de la
diaspora, c'est-à-dire les citoyens
vivant à l’étranger, ont toujours
été le pivot ou le levier des
révolutions et des changements
opérés dans leurs pays d’origine.
Qu’en est-il de la diaspora
africaine ?
Exprimez-vous.
*
RRêêvvee dd’’EEssppooiirr
Tant qu’on rêve encore
Avec nos yeux d’enfant
Faisons un dernier effort
Pour changer les temps
Tant que dans nos yeux
Se lisent nos émotions
Et que la terre de nos aïeux
Respire à travers nos passions
Tant que sur toutes les lèvres
Nous pouvons cueillir des baisers
Que retombe la fièvre
Afin de mieux nous aimer
Tant qu’on peut oublier nos peines
Et faire tomber ces grosses chaînes
Je voudrais avec vous me réjouir
Et baigner dans l’océan de l’avenir
Tant que nous rêvons encore
Et que dans nos grands cœurs
Existent de superbes décors
Pourquoi cacher nos valeurs
Marcelle Obrou
Extrait de « L’air du temps »
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 23
LLLaaa vvvééérrriiitttééé,,,
rrriiieeennn qqquuueee lllaaa vvvééérrriiitttééé !!!
Par Nick de Bessou
_________________________________
Dans cette rubrique, le juriste
Nick de Bessou vous invite,
chaque mois, à partager ses
réflexions et ses analyses sur tous
sujets.
__________________________
LLiibbéérraattiioonn ddee 1144
ppeerrssoonnnnaalliittééss pprroo--GGbbaaggbboo ::
NNee nnoouuss llaaiissssoonnss ppaass
ddiissttrraaiirree ppaarr llee rrééggiimmee eenn
ppllaaccee
La justice ivoirienne a décidé
d’accorder la liberté provisoire à 14
personnalités pro-Gbagbo
emprisonnées dans le cadre des
enquêtes qui ont mené aux violences
postélectorales, en 2010-2011. C’est ce
qu’a annoncé Bruno Koné, le porte-
parole du gouvernement, lundi 5 août,
à la sortie du Conseil des ministres
Selon Bruno Koné, «cette décision est
la bienvenue pour le gouvernement.
C’est une mesure d’apaisement pour
faciliter la réconciliation. La Côte
d’ivoire doit sortir de l’état de
belligérance ».
De q u elle réc o n c iliat io n et
Et at d e b elligéran c e p arlen t
le go u vern emen t ivo irien ?
Selon notre compréhension des
choses, la réconciliation est le
rétablissement de l’entente une ou
plusieurs personnes en mauvais
termes. Ce qui est le cas de la Côte
d’ivoire, dû à certains Ivoiriens
adorant la facilité et soutenus par
certaines grandes puissances qui
tapissent dans l’ombre. Avant de parler
de conditions réunies pour la
réconciliation, est-ce que les tenants
du pouvoir actuel ont-ils la réelle
volonté d’aller à la paix, et les
conditions sont-elles réunies pour y
parvenir ? Nous disons simplement
non !
L’échec Banny dans sa mission de
CDVR, (Commission Dialogue, Vérité et
réconciliation) est confirmé par son
mandant, avec un salaire mensuel de
sept millions (7.000.000 Cfa) de nos
francs qui n’a servi à aucun intérêt
général jusqu’à présent. Cela s’est
confirmé par son propre constat le
samedi 13 juillet 2013 à sa résidence
Morofê, à Yamoussoukro. Il disait à
Alassane Dramane Ouattara : « Nous
exhortons le président de la République
comme les acteurs politiques dans leur
ensemble à emprunter la voie du
compromis et du consensus, afin
d'éviter à notre pays la réapparition
des problèmes de gouvernance qui ont
provoqué la crise ».
Pour le président de la CDVR, il est
temps de faire de la politique
autrement…
Et que pour que cela soit effectif, ils
doivent le faire plutôt comme le
recommande le bon sens, la morale, la
raison, et responsables. Et ne pas
attendre de subir la pression du
peuple digne qui finit par avoir raison
des instigateurs et bourreaux pour
libérer quelques prisonniers politiques
pro-Gbagbo. Nous n’allons jamais nous
réjouir à aucun moment de cela. Nous
allons plutôt accroitre la pression
d’avantage. Redoublons d’effort et de
vigilance, car les plus de 700
prisonniers taxés de pro-Gbagbo de
Ouattara, ces innocents doivent être
libérés maintenant et sans conditions.
Car ces mêmes adversaires
(occidentaux et leurs collabos)
politiques n’ont d’yeux que pour leurs
intérêts égoïstes personnels au mépris
de la vie humaine… La libération de
quatorze personnalités « pro-Gbagbo »
par le régime en place en Côte d’Ivoire
ne doit pas nous détourner de notre
objectif principal qui est la libération
de tous les prisonniers politiques, à
commencer par le Président Gbagbo, le
père de la démocratie en Côte d’Ivoire.
« Notre première pensée va à nos amis
qui retrouvent une liberté dont ils ont
été privés depuis trop longtemps, plus
de deux ans pour la majorité d’entre
eux.
En fait, le régime en place leur à volé
deux ans de leur vie, sous les prétextes
les plus fallacieux qui n’honorent pas la
justice ivoirienne ». Bernard Houdin,
nous interpelle pour cela. Ce que nous
savons, disons et réclamons aussi, que
la France ait le courage de libérer
toutes les innocentes personnes
qu’elle à rendue prisonnières pour ses
intérêts égoïstes, entre les mains
souillées de sang humain des ivoiriens
de M. Ouattara. Car, sans elle, ce
dernier n’aurait jamais osé s’attaquer à
la Côte d’ivoire. Soyons donc très
vigilants, l’ennemi tente de nous
distraire parce qu’il se croit toujours fin
stratège. Mais, c’est peine perdue, car
il est naïf de croire que celui qui n’est
pas naïf est naïf.
Nous voyons toutes les manœuvres
lugubres du régime en place. Celles-ci
ont pour but essentiel d’endormir la
conscience du peuple ivoirien pour
mieux continuer les basses besognes.
Nick De Bessou
Juriste & Anthropologue Politique.
Président du FDRC (Forum pour la
Démocratie et la Résolution des Crises).
*
UUnn aarrcc--eenn--cciieell
Un arc-en-ciel
Se baladait sur les paumes du ciel
Dans une palette de couleur
Mon imaginaire sort de son ordinaire.
Je remonte le temps
Sur un tapis volant
Guidé par mon fantasme
Dansant un chant folklorique ;
Qui réveille une tradition poétique.
Un arc-en-ciel ;
Se détache de ses rênes
Afin de me joindre
Dans un atelier de bonheur.
Où on peint des toiles
De la magie des esprits
Qui rédigent
La dignité des démunis du monde
Les étoiles posent ses ailes,
Sur le papier de la noblesse
Afin d’éclairer les sentiers battus
Je rejoins très volontiers les causes des
vertus
Mon rêve se prolonge dans le temps et
dans l’espace
Et il refuse de se plier devant la réalité
amère
De l’injustice humaine.
Fattoum Abidi
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 24
Cogitons
Une chronique de Paul Zahiri
IIll nn''yy aa ppaass ddee vviioolleennccee
ssaannss rriissqquuee ddee
vveennggeeaannccee,, nnii ddee
rreepprrééssaaiilllleess ssaannss rriissqquuee
ddee ccoonnttrree--rreepprrééssaaiilllleess..
Des prisonniers politiques incarcérés dans
le septentrion ivoirien ont été remis en
liberté provisoire.
Mais, le mot provisoire gardera toujours
son côté dérisoire. Il est affligeant de
voir prospérer tant de méconnaissance
anthropologique, une telle incurie
intellectuelle, et autant de cécité politique.
C'est à tort qu'on croit que le pire n'est
jamais probable, alors que l'histoire, avec
sa formidable capacité de régression, est
jalonnée de contre-exemples. Il n'y a pas
de violence sans risque de vengeance, ni
de représailles sans risque de contre-
représailles.
Le ressentiment joue un rôle essentiel qui
nourrit l'esprit de vengeance et l'éternel
retour du même qui est la violence. C'est
là la menace par excellence, car toute
violence appelle une contre-violence.
Cette réponse à une action qu'on
condamne, mais dont on reproduit le
double parfait.
L'expulsion, l'incarcération, ou la mise à
mort des boucs émissaires ne sont
efficaces que si elles s'appuient sur la
volonté unanime de la communauté ; mais
aussi et surtout, sur la méconnaissance du
mécanisme victimaire. Un bouc émissaire,
vu comme un bouc émissaire est
définitivement perdu comme bouc
émissaire. Il faut redouter que son
expulsion, son incarcération, ou sa mort
ne suscite des réactions de haines
structurées et transmissibles. C'est toujours
un affront qu'il importera de venger.
En ce sens la pratique du lynchage
judiciaire n'a plus aucune efficacité
politique de nos jours.
Paul Zahiri
MMaatthhiillddee
Comme une rosée matinale
Dans ma vie brutale
Tu apportes le baume
Quand sur moi ta paume
Voyage goguenarde
Nonchalante et peinarde
A ton bouquet bienfaiteur
Ma respiration de ta saveur
Se nourrit avec démesure
Moi qui abuse sans mesure
De ta beauté homéopathique
Qui encense mes jours chaotiques.
Serge Daniel Atteby
*
*
MMaaééttoo PPoouurr ZZéékkiiaa
Ce que je profère là
Ce n’est pas chose à entendre
A moins que tu n’adores
Comme moi
L’absence
L’absence au milieu du corps
Le corps au milieu de l’absence
Sur une île gouvernée par des effluves
Et des tempêtes folles.
A moins que tu n’adores
Comme moi cette longue marche au bout
de l’absence
Où la mort est à proximité du visage
Tout juste à un doigt de pied
De ce long détour par la terre
Pour monter jusqu’à la racine du ciel !
Joachin Bohui Dali,
(Extrait de Maéto Pour Zékia, éd. Ceda).
(J. Bohui Dali est né à Niagokadé-Troko, parti trop tôt au
pays du repos).
*
DDDiiixxxiiittt
Dixit qui signifie : « il a dit ») est une
formule tirée du latin au 7e siècle après J.-
C). Selon tous les dictionnaires, ce terme
provient de dixi, prétérit du verbe dico, qui
aurait signifié à l’origine « montrer » ; puis,
par extension, le verbe dico a été donné
pour les sens de : « parler, dire, discourir,
sermonner, proférer, chanter ou encore
prédire… ». Faites des propositions de
déclarations ou d’extraits de discours, pour
cette rubrique qui vous est ouverte.
≈ ≈ ≈ ≈
*
« Ne compter que sur soi évite bien
des déceptions, sachant que l'on a
besoin des autres pour avancer.
Cependant, ne rien attendre en
retour permet d'avancer
librement... ».
*
MMMEEESSS
RRREEEFFFLLL EEEXXX IIIOOONNN SSS
P a r J o s e p h M a r a t
LLaa jjuussttiiccee
ddeess vvaaiinnccuuss
Il y a quelques semaines, je suis tombé
sur un éditorial de Venance Konan. J’ai
d’abord pensé que c’était un écrit de
Tiburce Koffi. Un détail qui n’aurait rien
changé parce que j’étais de toute façon
résolu à ne plus m’intéresser à ce que
ces deux pouvaient écrire sur ce pays.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 25
Ce sont des lettrés qui ont fait le choix
défendre leur tribu et leurs avantages.
Et, on ne peut absolument rien y
changer. Je me suis par contre
intéressé à cet édito parce que j’ai eu,
au fur et à mesure que j’avançais dans
la lecture du texte, la nette impression
que le mercenaire faisait l’aveu de
l’échec de son combat.
Dans ce texte, Venance Konan a
abordé deux thèmes de la rhétorique
politique actuelle et a montré à quel
point le désespoir de la défaite est
palpable dans le camp d’en face. Je
passerai son allégorie de la Côte
d’Ivoire malade, reconnue par
l’éditorialiste comme étant toujours
souffrante, après avoir passé deux
bonnes années dans les mains de
l’hyper-docteur Ouattara Alassane,
alias « Docteur solution » ou Démiurge
de milliards.
Apparemment l’hagiographe du régime
semble douter de l’efficacité des
solutions que son mentor administre à
la Côte d’Ivoire malade…
Venance Konan a abordé le thème de
la réconciliation et de la justice des
vainqueurs.
A propos de la réconciliation, il asserte
qu’on ne peut réconcilier des
personnes qui ne veulent pas se
réconcilier. Quant à la justice des
vainqueurs, pour lui, nulle part, les
vainqueurs ne dressent un tribunal
pour faire leur propre procès. Des
vérités de la Palisse qui révèlent la
laideur d’une mentalité politiquement
limitée.
En effet, si on part du postulat que seul
Laurent Gbagbo était le mal ivoirien et
qu’il aurait suffi de l’extirper du
pouvoir pour que le peuple ivoirien se
retrouve dans tous les sens des termes,
ce n’est rien moins qu’un aveu
d’impuissance, si on est réduit à sortir
de telles évidences deux ans après
avoir écarté le mal absolu.
Au-delà de ce constat malheureux,
Venance Konan oublie que, dans un
Etat moderne, le concept de
réconciliation n’a pas de sens parce
que dans un pays tous les citoyens ne
sont pas obligés de s’aimer. Ce qui,
toutefois, les oblige, c’est leur
adhésion au contrat social. Et, ce n’est
pas en brandissant les armes ou en
incarcérant ses adversaires politiques
qu’on l’obtient. Il faut arrêter les
jérémiades du genre «Qui peut obliger
des personnes qui sont fâchées à se
réconcilier?». Il faut arrêter la comédie
de Charles Konan Banny et aller à
l’essentiel dans la construction d’un
Etat de droit.
Quand la justice des vainqueurs, si la
préoccupation est aujourd’hui
récurrente dans les ONG, hier pro-
Ouattara, c’est justement parce
qu’elles se sont rendues compte
qu’elles se sont trompés.
En Côte d’Ivoire, ce sont les vaincus qui
veulent faire la justice des vainqueurs.
Joseph Marat
Source : topblogjosephmarat.com
*
Faites connaitre et faire lire
LE FILAMENT
*
LLaa ccrrooiixx
Passant au pied de la croix
La croix qui est plantée sur la colline
A l’entrée du village
Et qui semble veiller sur les habitants
Marie voit que le Christ,
De sa croix, est tombé.
Cette nuit, sans doute,
Le grand vent de l’orage
Qui faisait rage
L’a décloué et l’a jeté par terre
Le Christ.
Elle se signe, deux fois, trois fois.
Elle a, Marie,
Mal, très mal
De voir le Christ si mal traité
Aujourd’hui par le vent
Et hier par les hommes
Pour qui il s’est fait homme
Et pour qui il a renoncé à tout
Y compris il a renié ses propres
parents.
Elle se signe encore, deux fois, trois
fois.
Elle a, Marie,
Mal, très mal
Parce que le Christ
Dans sa chute
Il s’est fait mal :
Des doigts lui manquent ;
Une jambe lui est cassée…
« Je ne vais tout de même pas
Ah ça non !
Porter le corps du christ
Au chirurgien ou au menuisier
Pour le souiller, pour le profaner… ».
Ce disant, elle fond, Marie
Pieusement, sensiblement,
En larmes.
Elle se signe encore, deux fois, trois
fois.
Elle a, Marie,
Mal, très mal
Parce que le Christ
Il est lourd, si lourd
Qu’il lui glisse entre les bras
Et il se fait
En tombant
Encore plus mal.
Mais,
De par un effort cornélien
Elle réussit
A remonter le Christ
A ajuster les clous
Les clous dont on a percé
Les pieds et les mains du Christ
Et elle sourit, et elle sourit, Marie
D’avoir remis
Le Christ sur la croix.
Elle se signe encore, deux fois, trois
fois.
Avec recueillement,
Elle fléchit les genoux, Marie, et
Devant le Christ bien en croix,
Elle récite, deux fois, trois fois,
Le « Notre père », et
Toute fière d’elle d’avoir donné à Dieu
La preuve indubitable de sa foi
Avec la ferme conviction
Avec la bonne assurance
Avec la tranquille confiance
Qu’elle a été agréable à Dieu
Qu’elle a agi selon la volonté de Dieu
Et donc qu’elle, Marie,
Ira
Sans passer par le Purgatoire
Tout droit au Ciel.
Elle se signe encore, deux fois, trois
fois.
Léandre Sahiri
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 26
EEEnnncccrrreeesss
IIInnndddoooccciiillleeesss
(Une rubrique de Lettê naa Lettê,
pour dénoncer, stigmatiser les
dérives inhérentes à l'action
politique et contribuer à les
circonscrire, si cela est possible).
ÇÇaa bboouuggee
Affi est dehors
Sangaré est dehors
Grébé est dehors
Lida est dehors
Douati est dehors.
On respire un peu mieux
Au milieu des cendres
Froides et chaudes
Du sacré Badwê immortel.
Koua est dehors
Michel est dehors
Symboles vivants
Du royaume d'enfance
De notre Badwê réincarné
Inattendument debout
Et en confiance.
Nous,
On ne va pas bouder notre plaisir Même
si Simone de "Paroles d'honneur" est à la
prison nouvelle d'Assabou
Dans le Denguelé Dyula.
Même si Laurent, notre Bagnon, notre
Woudi, le Kanegnon de "Côte d'Ivoire
pour une alternative démocratique" est
toujours en captivité chez les racistes
Boers.
Nous,
On ne va pas changer les termes cultes -
Liberté, Vérité, Dignité - de notre
engagement résistant.
Nous,
On dit que le "mélangeur" de notre
Badwê immortel, c'est le perdant dans les
urnes et sous l'arbre à palabres de
novembre-décembre 2010.
Nous,
On voit le Foyer national Dyula dans les
terroirs Wê du Badwê.
Et la sorcière de ICI (traduire en
roumain) y parade au milieu des fèces
noires du p´tit gars de Camdessus et du
pov´con de Neuilly.
Nous,
On retient que les bourreaux ont rasé les
Badwê dans Duékoué-Carrefour,
Adebem, Okroyou, Anokoi Kouté...
Et,
Comme au Rwanda,
Les bourreaux traquent au crime de
génocide les victimes,
Les survivants miraculés de Duékoué-
Carrefour, Adebem, Okrouyo, Anokoi
Kouté...
Nous,
On sera toujours contre ce terrifiant
mensonge, il est un crime abominable.
Le crime au faciès .... des Noirs.
Nous,
On ne dira jamais merci à un bourreau.
Nous,
On ne serrera jamais la main d'un
menteur.
Nous,
On ne se réconciliera jamais avec les
égorgeurs des nôtres.
Nous,
On quittera le territoire colonial français
de la Côte de l'Ivoire.
C'est ça notre Liberté
C'est ça notre Vérité
C'est ça notre Dignité.
Lettê naa Lettê
Le jour se lève toujours
*
MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ
RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN
Madame, Monsieur, serais-je
née si mes parents étaient
homosexuels ?
Merci de partager! Et merci
aussi de répondre à mon
interrogation. Bonne
journée.
Véronique Oupeu
*
LLee rreeggaarrdd,, ccoommmmee uunn ssiiggnnee
dd’’aaddiieeuu
Ce matin, je suis venue te dire tout mon
amour
De nos enfants, je suis venue te porter
l’affection sans détour
Alors pourquoi, dans ton regard, il y a
comme un signe d’adieu ?
Non, c’est impensable de toi.
Alors, ressaisis-toi.
Ne nous laisse pas sans toi
Je suis venue te dire que tant de choses
nous attendent.
Tu ne peux oublier, le soir venu, au bord du
lac, nos amoureuses ballades
S’il te plaît, ne mets pas mon âme sous
cette pression
Ne me donne pas cette horrible
impression….
D’un homme vaincu, d’un homme fini
D’un homme résigné et tournant la
dernière page de sa vie
Tu es de la tribu des lions, de la lignée des
hommes courageux
Tu es le fils de la bravoure
Alors, pourquoi baisses-tu les yeux ?
Mesures-tu, dans nos cœurs, la peur ?
De notre maison,
Tu es la poutre maîtresse
Tu es l’assureur.
Pourquoi donc, dans ton regard, je lis
comme un signe d’adieu ?
Oh ! Mon rocher, sur toi est bâtie notre vie.
Oh ! Mon brave lion
Oh ! Deproux
Ressaisis-toi., je t’en prie
Et si tu devais t’en aller, la ruine tu laisseras
derrière toi.
Nous ne voulons pas être séparés de toi
Pourquoi donc, dans ton regard, je lis
comme un signe d’adieu ?
Ressaisis-toi et admire la beauté du soleil
sortant
Je t’en supplie, fais-le au nom de nos
enfants.
Reste auprès de tes enfants, auprès de ta
bien-aimée.
As-tu pensé à l’état de ruine où tu nous
laisseras tels des immolés ?
Alors pourquoi, dans ton regard, il y a
comme un signe d’adieu ?
Ne laisse pas tomber…
Amour, désir,
Fais-le pour tes enfants,
Fais-le pour ta bien-aimée.
Patrice Agbo,
Le temps d’une rose.
*
I n f o s
Si vous avez des difficultés pour rédiger un
article, n’hésitez pas à nous contacter, nous
pouvons vous accompagner dans la
correction, rédaction, mise en page
(syntaxe, plan, insertion de photo…).
Contactez-nous par email ou par téléphone.
lefilament@hotmail.com
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 27
CCCOOONNNTTTRRROOOVVVEEERRRSSSEEESSS
Une chronique de Nikitta
Kadjoumé
QQuu’’eesstt--ccee qquuee
llaa PPaaiixx ??
Difficile question puisqu'on ne ressent
l’importance de la Paix que lorsqu'elle
est absente. Pourtant, sans aucun
doute, tout le monde y aspire. Et sans
doute, plus les Ivoiriens aujourd’hui.
Apres plus de 10 années de crise
aigues, on peut aisément savoir que les
Ivoiriens ne veulent pas de la guerre.
La Paix se définirait-elle par ce qu’elle
n’est pas, en l’occurrence, l’absence de
conflit et de violence ? Le petit
Larousse, édition 1999, ne dit pas autre
chose, quand il définit la Paix comme «
la situation d'un pays qui n'est pas en
guerre. C'est un état de concorde,
d'accord entre les membres d'un
groupe, d'une Nation, c'est la
tranquillité, la quiétude exempte
d'agitation, de discorde ». Mieux, la
Paix est un facteur déterminant de
développement.
Nikitta Kadjoume
*
PPPoooiiinnnttt dddeee vvvuuueee
><><><><><
Faites-nous parvenir vos réflexions
et vos analyses sur tous sujets.
Exprimez votre point de vue.
><><><><
*
TToouutt eesstt nnooiirr
Noir de noir
Noir de cœur
Noir de pensée
Tout est noir
oh Afrique
Je n'aime pas les Noirs
Afrique des quémandeurs éhontés
Afrique des mains tendues
Afrique de la noirceur des cœurs
Afrique sans faciès dont l'ombre
rengainée se trouve à la racine de leur
envol vertigineux
Afrique de la merdique
C'est quand trouverai-je ton nombril
atavique pour te raboter plus héroïque
sur les cendres subliminales de Chaka, de
Samory Touré, de Bidi Gbeuli.
Dans cette eau sanctificatrice tarie de
guerriers, je chercherai dans l'antre de la
nuit giboyeuse de mystère pour te faire
porter les oripeaux de la résurrection.
Afrique des nuits du satyre repues de la
satire rétrograde
C'est nous
Afrique des troubadours
C'est nous
Afrique de la merdique au sein des
peuples béatifiés
C'est nous
Afrique de l'autodafé de ses hérauts veufs
de bravoure
C'est nous
Et Afrique mon continent qui se meurt
sous la horde des pourfendeurs, jamais
rassasiés de mourir de la fanaison de ma
terre.
Oh, je n'aime pas les Noirs
Mathurin Goli BI Irié
YYY’’’eeennn aaa
MMMaaarrrrrreee !!!
[Cette rubrique présente, expose des faits
insolites, ambigus, incongrus, etc. Elle estdestinée
à exprimer nos coups de gueule, à dénoncer ce qui
nous paraît anormal, intolérable et à faire
partager nos opinions. Car, même s’il n’est pas
bon d’écrire certaines choses sur le Web et dans
les journaux, parce que l’image de notre pays ou
de notre continent en prend un coup, nous ne
pouvons pas rester sans révéler ce qui nous fait
défaut; nous ne pouvons pas ne pas dénoncer les
actes, les faits et les situations qui nous minent,
n’est-ce pas
Lorsque ce qui se passe dans
nos villes et villages n’est
plus acceptable,
RÉAGISSONS ET AGISSONS !
Réagissons
Tous et toutes,
Aux vices et aux fléaux qui
ravagent
notre continent.
*
ODEWÊ
Association pour le Développement des WÈ
(ADEWE)
Les Wè sont un peuple de l’Afrique de
l’ouest à cheval entre la Côte d’ivoire et le
Liberia, comme les Senoufo au nord ou les
Akans à l’Est. En Côte d’ivoire, le pays des
Wè se situe entre les fleuves Cavally et
Sassandra. Leur nombre était estimé à plus
d’un demi-million, administrativement
réparti entre les sous préfectures de
Facobly, Kouibly, Bangolo, Duékoué, Guiglo,
Taï, Blolequin et Toulepleu (wobebli.net).
Aujourd'hui, après le génocide, combien
sont-ils et que reste-t-il de ce peuple
martyrisé. Qui saura le dire ?
*
LLaa ccaalloommnniiee
J'ignorais tout de cette appréhension
Sans pouvoir m'expliquer cette peur sans raison
Cette envie de pleurer ne voulant pas finir
Ce que mon subconscient me faisait pressentir
Un jour, l'on m'apprit ce qu'alors j'ignorais
La raison de ce mal qui toujours me hantait
Ô sombre calomnie, tu suivras ton chemin
En rampant hypocrite dans ton triste destin.
Insidieuse, perfide, je te sentais en moi
Comme fiel tu coulais, je le sentais pas
Mais dans mon cœur tu allais me meurtrir
De cette ignominie tu allais me couvrir
Là en qui j'avais mis ma totale confiance
Qui m'apparaissait dans un espoir comme une anse
Comme un ciel de mouettes aux ailes d'argent
Un rivage enchanté limpide et apaisant
Elle s'est gonflée comme la voile d'un navire
S'est déplacée d'une bouche à un rire
Elle est partie d'un continent à l'autre
Sans que je puisse en ignorer les autres
La calomnie s'enfle, se propage et saccage
Détruit tout sans vergogne sur son passage
Elle te laisse l'âme et le cœur pantois
Pour une faute que tu ne connais pas
Elle apporte le malheur la calomnie
Et beaucoup d'humains n'ont pas compris
Qu'elle est une arme de destruction
Alors tous nous devons faire attention
A ne pas colporter d'infâmes ragots
De ceux qui font mal, qui ne sont pas beaux
Car comme l'épée de Damoclès un jour
Elle reviendra te pourfendre sans détours.
Béatrice Koungou
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 28
François Hollande déclare
«impossible » la réparation des
ravages de la traite négrière et de
l’esclavage
Allant à l’encontre des propos de
François Hollande, le président du
Cran, Louis-Georges Tin, a déclaré à
des journalistes: « Tout crime
appelle réparation, et quand on
refuse la réparation, c'est qu'on
refuse qu'il y ait eu véritablement
crime».
Source : Reuters
*
Message de
Evelyne Patricia Lokrou
Merci d'acheter et de lire mes livres. Merci d'en
parler. Merci aussi d'aimer ma page (blog). Mes
livres sont disponibles aussi sur arbres à lettres,
librairie dialogues, rue du commerce,
chapitre.com, amazon.com, amazon.fr, edilivre,
entre autres. Merci.
*
MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ
RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN
Pour le Professeur BOA
THIEMELE, « LA SORCELLERIE
N’EXISTE PAS »
Qu’en pensez-vous ?
Pour en savoir plus, voir le blog :
www.ivoirecritique.blog4ever.com
**
DDaannss llee rreeggaarrdd dd''uunnee
ffeemmmmee
Dans le regard d'une femme se
cache parfois tout ce qui ne se lit
pas sur ses lèvres
Dans le regard d'une femme se
cache parfois les douleurs que
masquent ses sourires et ses fous
rires
Dans le regard d'une femme se lit
tous les maux et diables qui la
tourmentent
Dans le regard d'une femme
peuvent naitre des Amours
sulfureux et impossibles
Des Amours torpilleurs et périlleux
Dans le regard d'une femme peut
se blottir toute la misère du monde
Dans le regard d'une femme peut
éclore toute une tendresse et toute
une saveur inimaginables
Toute une sensualité indescriptible
Dans le regard d'une femme
peuvent jaillir des appels, des
envies, des déceptions, des
passions...
Tout cela pour dire que le regard
d'une femme peut dire tellement
de choses !
Christelle Sandra
*
MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII
Proposez-nous des textes intéressants
(rares ou pas) dont la lecture vous a
vivement impressionné(e) et qui
peuvent être enrichissants,
profitables, pour les uns et les autres.
D’avance merci.…
*
LLaa ssoolliittuuddee
Ce n'est pas l'absence de l'amour, mais
son complément. La solitude n'est pas
l'absence de compagnie, mais le
moment où notre âme est libre de
converser avec nous et de nous aider à
décider de nos vies.
Alors, que soient bénis ceux qui ne
redoutent pas de se tenir sans
compagnie, qui ne cherchent pas
désespérément une occupation ou un
amusement, ou quelque chose à juger.
Parce que celui qui n'est jamais seul ne
se connaît pas lui-même. Et, celui qui
ne se connaît pas se met à redouter le
vide. Mais, le vide n'existe pas.
Un monde immense se cache dans
notre âme, attendant d'être découvert. Il
est là, avec sa force intacte. Et, il est
tellement nouveau et tellement puissant
que nous avons peur d'en accepter
l'existence. Parce que le fait de
découvrir qui nous sommes nous oblige
à accepter que nous pouvons aller
beaucoup plus loin que nous en avons
l’habitude. Et cela nous effraie.
Extrait du manuscrit retrouvé de Paulo
Coelho
Wannee Geny
*
Ce que je pense
Une Chronique de Léandre Sahiri
[Cet espace ou bloc-notes me permet
d'analyser et de commenter librement
les sujets d’actualité, de chez nous ou
d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon
jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y
accueillir et à partager quelques idées
avec vous].
*
PPRREENNDDSS
MMAA MMAAIINN
Tiens ma main créature aglyphe
Tu connais ni crocs ni griffes
Saisis-la fermement, cette main
Ma sœur sans limite
Ma sœur au cœur pur
Ma sœur étincelante de bonté
Ma sœur
Ruisselante de générosité
C’est la main fraternelle
Cette main
C’est la main lourde de confiance
Ma main
La main à la poigne inlassable
La main tutélaire
Qui piétine
L’ire des tornades
Les rafales des railleries
L’amertume répandue
Pour toi
Je serai la pluie
La pluie qui écrase le feu
Je serai l’imprenable citadelle
Je serai la fourmi qui terrasse
l’éléphant
Dans l’abîme de la peur
Où t’a enfermé l’autorité parentale
Je t’ouvrirai un angle du ciel
Et je te cueillerai des étoiles
Je serai encore et encore
Prométhée
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 29
Pour que ta lueur
Ne s’éteigne point
Même dans l’épaisseur grasse
Des nuits amères
Ta lumière poindra
Authentique Luciole d’Afrique
Prends ma main Cenirébé
Je ruinerai tes peurs
Impitoyablement
J’éventrai tes manques de confiance
Résolument
Je déchirerai le voile qui te cloue
Dans l’anonymat
Immanquablement
Je forcerai ta croix au repos
Je crucifierai ta solitude
Sur cent bois de Golgotha
Tiens ma main ma sœur
Fermement
Energiquement
Agrippe-toi à cette main chaste
Arcboute-toi
Surtout ne regarde pas hier
Hier honteux de milles faiblesses
Hier honni
Par ton maintenant débout
Prends ma main ma sœur
Mon affection intarissable
Désaltéra tes soifs d’amour
Ma voix de braise chauffera
Tes solitudes affamées
Et sur mes épaules
Viendront reposer tes pleurs
Alors prends ma main Cenirébé
Cette main déterminée
Cette main immense
C’est la main de Dieu
C’est la main d’amour
C’est la main infinie
Macaire Etty
(Un poème sculpté dans la forge
d’un cœur fraternel)
*
N’hésitez pas à nous
envoyer vos i mpressions,
vos poi nts d e vue et vos
idées, même en vrac. Nous
pouvons v ous aider à
rédiger vos textes et à en
faire la mise en page et les
publier da ns la rubrique
appropri ée, avec v otre
accord, votre signatu re ou
anonymat gara nti
AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR
AAWWAA EEHHOOUURRAA
Contacts :
TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82
81 et (225) 01 37 70 75.
DINDE FERNAND AGBO: (225) 07 04 71
11 / Fixe: (225) 30 68 92 19.
*
Je cherche les traces de ce grand
monsieur. Il s'appelle Moustapha
Samaké. C'est lui qui m'a appris les
rudiments du journalisme quand en
mai 1990, quelques jours après la
proclamation du multipartisme en
Côte d'Ivoire, j'ai rejoint la
rédaction de l'hebdomadaire Le
Nouvel Horizon. J'ai perdu ses
traces depuis de nombreuses
années maintenant. (Souleymane
Senn).
*
PPaarrttiicciippeezz
aauu FFoorruumm LLiittttéérraaiirree
Participez au forum littéraire, en
répondant aux questions suivantes :
1. En tant que poète (ou pas), quelle
définition donnez-vous à la poésie et
que représente-t-elle pour vous?
2. On entend souvent dire que la poésie
n’intéresse pas le grand public, en
particulier les Africains ; est-ce votre
avis? Pourquoi ?
3. Comment expliquez-vous la
réticence des éditeurs à publier de la
poésie?
4. Que peut apporter la poésie aux
hommes dans un continent en proie à
des problèmes d'ordre existentiel?
5. Que doit-on faire pour faire aimer
davantage la poésie ?
*
LLaa ddaannssee
En toutes saisons
Nuits et jours
Nous chantions
Nous dansions
En toute inconscience
Non sans insouciance.
En tous espaces
En toutes circonstances
Nous dansions
Et nos corps dansaient
Et nos têtes dansaient
Et nos muscles dansaient
Au rythme de nos désirs
Dans un délire de frénésie
Comme si le monde
A jamais nous appartenait.
Puis vint le 11 avril 2011
Ce jour-là
Le diable
Dans notre danse
A nos dépens
Avec malice
Mit sa queue.
Et depuis
Ce n’est plus la danse
C’est la décadence.
Léandre Sahiri
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 30
*
VViieenntt ddee ppaarraaîîttrree
« LE BON USAGE DE LA
RÉPÉTITION DANS
L’EXPRESSION ÉCRITE ET
ORALE »
Tel est le titre du livre que nous
propose Léandre Sahiri. C’est un
ouvrage de référence qui s’adresse à
tous et à toutes, jeunes et adultes.
Mais, il intéressera, particulièrement,
les politiques, les administrateurs, les
journalistes, les éducateurs, les
enseignants, les étudiants, les
écrivains, les compositeurs, les
critiques littéraires, les chercheurs…,
ainsi que toute autre personne qui
désire enrichir son expression,
améliorer son style et s’inspirer des
grands auteurs et illustres orateurs.
478 pages - ISBN : 9782342000450 -
Essais - Edition brochée
Pour commander:
www.monpetitediteur.com/librairie
*
« AAffrriiccaaiinnss,,
RRéévveeiilllloonnss--nnoouuss
ddee nnoottrree lloonngg eett
lloouurrdd
ssoommmmeeiill !! »
Adjé Kouakou
(Producteur et Présentateur d’émission
radio)
*
*
PPPaaarrrooollleee dddeee
CCClllaaauuuddduuusss
Une Chronique de Claudus Kouadio
______________________
JJee ssuuiiss ll’’IIvvooiirriieenn
nnoouuvveeaauu
De partout dans le monde, ils sont
nombreux, ces gens que Martin
Luther King, dans sa célèbre lettre
écrite le 16 Avril 1963 depuis la
geôle de Birmingham, appelle les
« voyageurs de la liberté ».
Et, depuis l’assaut final de la
rébellion internationale contre la
Côte d’Ivoire, ils ont été encore
plus nombreux ceux qui ont
rejeté, du revers de la main, le
carcan de l’ONU qui, par
l’entremise de l’armée française et
des rebelles du chef de guerre
Ouattara, tentait de couvrir leurs
vœux d’émancipation réelle, de
souveraineté confirmée et de
liberté.
Dans leur désir fou de faire
respecter la dignité humaine et
leur vote, ils sont tombés par
centaines sous les bombes
assassines de l’armée française et
des troupes onusiennes. Pour leur
refus de plier l’échine face à cette
idéologie importée portant à faire
croire que Alassane Ouattara est
l’homme qu’il faut à notre pays, ils
ont été brûlés vifs, massacrés à
coups de machette ou de rafales de
Kalachnikovs. Face à leur
intransigeance vis-à-vis de
l’essence de leur combat, au regard
de leur refus de violer leur
conscience, ils ont été
emprisonnés, sans raison établie ;
mais, ils ont accepté ce traitement
et sont allés en prison pour être en
phase avec leur âme et leur
conscience.
D’autres sont partis. Mais, ils n’ont
pas, pour autant, quitté la Côte
d’Ivoire. Ils ont juste quitté ce
bourgeon de dictature très
militarisé cloné dans les loges de la
franc-maçonnerie, et remis entre
les mains ensanglantées du pion
Alassane Ouattara, pour finir leur
mission contre le peuple de Côte
d’Ivoire. Ils ont certainement
quitté la laideur purulente de la
politique d’épuration ethnique
instaurée par celui que la Côte
d’Ivoire appelle maintenant « le
boucher de Sindou ».
D’autres ont dit non à la fin avérée
de la liberté d’expression dans
notre pays où, depuis l’enlèvement
du Président Laurent Gbagbo par
les services secrets français, le
chantre de la pensée unique ayant
opéré la destruction des locaux de
tous les organes de presse qu’il ne
contrôle pas, les médias
nationaux (Presse écrite, radio,
Télé) existants sont tous à la solde
du chef de guerre Alassane
Ouattara.
Certains ont été contraints de
quitter le pays face à la chasse à
l’homme lancée sur le territoire
ivoirien pour anéantir l’opinion
contraire, mais surtout, le
bouillonnant, lourd et effrayant
silence des justes.
Que la Côte d’Ivoire continue d’y
croire. Ces filles et ses fils ne seront
pas tous des félons. Sur la terre de
leurs ancêtres, certains continuent
de subir les humeurs morbides de
la rébellion internationale pilotée
par Ouattara Alassane. Pendant
cette tempête qui ravage la
différence sur son passage, d’autres
ont fait allégeance à la rébellion
armée pour profiter d’un semblant
de sécurité anesthésiante et
d’espèces sonnantes et
trébuchantes souillées par le sang,
les larmes et la sueur du
contribuable ivoirien...
Sèche tes larmes mon beau pays,
Enterre tes enfants morts pour toi
dans la terre de nos pères,
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 31
Fais ton deuil de manière
honorable
Prie ton Dieu pour qu’il te bénisse.
Il reviendra le beau temps où, les
« voyageurs de la liberté »
reviendront en terre d’Eburnie,
avec une panacée contre Alassane
Ouattara, le mal incurable qui
gangrène la Côte d’Ivoire, pour
enfin hisser notre drapeau, sur le
sommet de la démocratie
triomphante.
Comme pour reprendre une
chanson des noirs américains
pendant la lutte contre la
ségrégation raciale en Géorgie, je
dirai :
« Me voici, j’arrive
Et j’baisse pas la tête bien bas
J’me tiens tout raide, j’cause très
haut
J’suis l’Ivoirien Nouveau.
Claudus Kouadio
*
*
EEBBUURRNNIIEE
VVOOIICCII LLEE TTEEMMPPSS DDEE TTAA
RREESSTTAAUURRAATTIIOONN !!
Par la puissance de feu de leurs
oiseaux d’acier,
Ils ont envahi une nuit mon Eburnie
bien-aimée.
Par un déluge de plombs chauds,
Ils ont troué le corps sacré de ma
patrie.
Pyromanes enragés et possédés,
Ils ont allumé partout des brasiers
dévorants
Et mon Eburnie est devenue, depuis,
Un champ de ruines et de cendres.
Par leurs assauts de haine sur mon
Eburnie,
Des rivières rouges de sang
Ont ruisselé au fond des forêts
noires.
Des cris de douleur stridents
Ont transpercé les montagnes les
plus hautes.
Sur nos places leur passage
dévastateur
N’a semé que détresse et désolation
Pour s’emparer de tous les trésors
enfouis.
Par les voix fortes portées en écho
De leurs média ensorceleurs et
mythomanes
Ils ont transmis inimitié et désamour
Au sein de mon peuple bien-aimé.
Ils ont provoqué de profondes
déchirures
Dans mon âme et dans mon corps de
citoyen
Pour espérer me séparer de mon
Eburnie
Et me déposséder de mon paradis.
Mais, ce ne fut qu’un temps.
Ils ont fait leur temps !
Voici que vient à présent
Le temps de mon Eburnie bien-aimée
Le temps de sa résurrection
Le temps de sa restauration
Le temps de son rayonnement
Le temps de sa glorieuse
régénération
Citoyen d’Eburnie,
Sèche donc tes larmes.
Voici venu le temps de ta délivrance.
Citoyen d’Eburnie,
Remplis ton cœur d’allégresse
Réveille-toi,
Reprends goût à la vie
Et refais ton humanité si précieuse.
O fier citoyen,
Construis-toi un vaste jardin fleuri
Et que de ton cœur longtemps
meurtri
Jaillisse une source pure et vivifiante.
Citoyen d’Eburnie,
Console-toi.
Voici le temps de ton rédempteur.
Couronné d’une constellation
lumineuse,
Il vient t’apporter liberté et dignité.
Sa lumière envahit déjà les ombres
Et les fils des ténèbres sont aux abois
Ils bavent leur dernière goutte de
venin
Les yeux rougis par sa victoire
annoncée
O Eburnie !
Mon Eburnie bien-aimée !
Ils arrivent tous tes enfants
dispersés.
Ecoute leurs chants triomphateurs
Ils arrivent de tous les horizons
Avec à leur tête le béni de ton sein
Qui vient ressouder ton corps en
lambeaux.
De partout entends leurs voix
sonores s’écrier :
«C’est le temps de ta res-tau-ra-tion
!»
Lazare Koffi Koffi
*
Restons courtois et respectueux des
uns et des autres.
Discutons sur le fond.
LLLeee DDDééébbbaaattt eeesssttt
OOOuuuvvveeerrrttt
Envoyez-nous vos propositions de
thèmes et contributions (si possible,
avec illustration)
…
Thème du mois :
LLaa ffrraannccoopphhoonniiee ::
mmyytthhee eett rrééaalliittéé
Le mercredi 22 mars 2012, au foyer des
lycées modernes 1 et 2 de Gagnoa, lors
d’une conférence publique sur le thème
"Francophonie, diversité culturelle et
cohésion sociale", l’écrivain et homme
de culture ivoirien, Alain Tailly, a
relevé le rôle fédérateur de la
Francophonie et la richesse des cultures
plurielles qu’elle véhicule.
"La francophonie se révèle comme une
diversité de peuples, de races, de
langues nationales qui se réunissent
autour du français comme langue
fédératrice, langue d’échange, langue
de communication", a expliqué le
conférencier à la demande de la
direction régionale de la Culture et de
la Francophonie de la région du Goh, et
ce, dans le cadre des festivités éclatées
de la journée internationale de la
Francophonie.
Selon M. Alain Tailly, la Francophonie
a des enjeux politiques, économiques et
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 32
culturels, et offre aux Etats membres,
qui composent l’Organisation
internationale de la Francophonie
(OIF), un vaste champ de partenaires
économiques, de diversité et
d’échanges culturels, grâce au support
de la langue française.
L’homme de culture a indiqué que la
prise de conscience de l’authenticité
des Etats ne doit pas conduire les
peuples à des replis sur soi, au risque de
fragiliser les nations en construction
comme la Côte d’Ivoire et causer de
graves conflits.
Le secrétaire général de la préfecture,
Pépé Joseph, représentant le préfet de
région, a salué l’initiative prise par la
directrice régionale de la Culture et de
la Francophonie, Mme N’Guessan
Blanche, dans le cadre des journées de
la francophonie, et noté que
l’importance du thème et la qualité de
l’exposé du conférencier nécessitaient
que l’ensemble des composantes de la
société prennent part à cette conférence
suivie par un grand nombre d’élèves.
Source : AIP
La Francophonie est-elle un
facteur fédérateur des
diversités et de cohésion ?
Vos avis et commentaires
*
La Presse des
Presses
Une chronique de Sylvain de
Bogou pour vous inviter à lire et à
analyser des coupures de presse
d’actualité brulante
*
(Une rubrique initiée par feu Faustin
Dizo Gnahoré, historien, pour une
réflexion critique sur les faits et les
actes qui ont cours ou qui ont eu lieu
dans pays du golfe de Guinée, et en
général en Afrique)
CCaassssee--ttêêttee ppoouurr llee
ssiinnggee--rreebbeellllee
Rigolez, rigolons
Rigolez, rigolons
Un très gros chimpanzé
Au sommet d’un fromager.
Qu’est-il allé chercher ?
Comment y est-il arrivé ?
Qu’avait-il espéré ?
S’il veut bien y rester
Ce sera son affaire
S’il veut aussi descendre
Il aura bien à faire
A lui de le comprendre
A lui de bien penser
Prier, n’est pas son don
Sauter, pas du tout bon
S’il appelle au secours
Cela ferait sa honte
S’il ne fait rien du tout
Il fâcherait le monde
Quelle bien triste affaire !
Qu’y a-t-il bien à faire !
N’y a pas lieu de pleurer
Et non plus de crier
Rigolez rigolons
Rigolez, rigolons.
Faustin Léla Yao,
(Extrait de « Cris d’Alerte ».
*
Imaginez-vous comment vivent et ce
que font les gens qui n’aiment pas
lire ou qui ne lisent pas du tout !?
VVooiiccii ppoouurrqquuooii jj’’aaii vviirréé mmaa
sseeccrrééttaaiirree……
Je me suis réveillé ce jour là et j'avais
un an de plus. Je ne me sentais pas très
bien, mais j'espérais que ma compagne
me souhaita un «joyeux anniversaire».
A ma grande déception, elle ne m'a
même pas dit bonjour. Mes enfants
aussi ne m'ont même pas parlé. Arrivé
au bureau, ma secrétaire m'a dit :
«Joyeux anniversaire!». J'étais heureux,
car au moins elle s'était rappelée de
moi ; mais à ma grande tristesse, mes
collègues ne s'en étaient pas rappelés.
A midi, ma secrétaire (Je ne vous la
décrirai pas, j’en connais qui vont faire
le pied de grue devant mon bureau…)
me dit : « Pourquoi ne pas manger
ensemble!!! ».
J'ai répondu que c'était la plus belle
chose qu'on m'avait proposé ce jour-là.
Alors, nous sommes partis prendre un
verre et manger ensemble.
Sur le chemin du retour au bureau, elle
m'a dit : « Pourquoi retourner au
travail, si tôt, un tel jour ? ». Sur le
coup, elle proposa de passer chez elle.
Arrivés chez elle, elle m'a offert un
verre et m'a dit : « Ça ne te dérange
pas que je me mette à l'aise ! » J'ai
répondu : « quelle question ! » Et, dans
ma tête, je me disais que ça pouvait
être une expérience intéressante...
Elle rentre dans sa chambre et revient
avec un énorme gâteau, suivie de ma
compagne, mes enfants, mon patron et
de tous mes collègues. Et moi, j'étais à
poil, comme un con dans le salon !!!
C'est pourquoi j'ai viré ma secrétaire!!!
Serge Grah
Faites lire
et
faites vivre
Le Filament !
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 33
LLL aaa PPP AAA GGG EEE
DDD EEE SSS
JJJ EEE UUU NNN EEE SSS
Ici, les jeunes parlent aux jeunes. Ici,
jeunes et adultes échangent, sur tous
les sujets, sans langue de bois, sans
masque, sans faux-fuyant…
« La vie d'un peuple est constituée d'une
chaîne de générations. Et, chaque génération
a une mission : il nous appartient de
l’accomplir ou de la trahir ». (Frantz Fanon).
*
LL’’aavveenniirr ddee ll’’AAffrriiqquuee eesstt
eennttrree nnooss mmaaiinnss,, nnoouuss
lleess jjeeuunneess AAffrriiccaaiinnss
"Assume ta jeunesse" est un slam
engagé écrit par le jeune béninois
K-Mal Radji, sur l'initiative de
l'organisme communautaire NO
LIMIT GENERATION. Cet opus invite
tous les jeunes du monde en
général et d'Afrique en particulier à
s'assumer et à être de vrais acteurs
de développement. Nous
proposons ci-dessous le texte
integral de cette chanson.
AAssssuummee ttaa jjeeuunneessssee
Depuis 1960,
Mon pays va de vagues en vagues et
divague
Un demi-siècle qu’on
reeeeeeeeeeeentre dans le mur et le
développement on le largue.
C’est vrai , c’est la faute à personne
Car du Béninois à l’Africain on attend
que l’heure de Dieu sonne
How can I tell you that the life you live
is not your own
Je ne t’apprends rien, c’est sûr,
Nous savons tous que la vie est dure
Excuse cette tête de slameur elle pense
qu’ici nous vivons dans une folie
générale, que tout le monde est fou
Excuse-la aussi parce qu’elle pense que
la surdité n’est pas seulement cette
maladie où l’on a les oreilles bouchées
parce que tout le monde est sourd
Ma jeunesse, son problème c’est «
swag is no question »
Maybe Kadhafi is crasy
Maybe is not your problem
Faudrait peut-être penser à bruler le
“yes we can”
Montrer le « yes Africa you can’t »
Afficher le « OBAMA is dangerous »
Mesdames mesdemoiselles et
messieurs bienvenue dans la savane ,
l’Afrique
Ici nous savons très bien quémander
oui
mes pairs et moi nous savons très bien
demander de l’aide
Comment, Comment pouvons nous
penser que c’est parce qu’ un noir est à
la tête de la plus grande mafia du
monde Oups
de la plus graaaande puissance
économique du monde il allait penser à
nous
L’Amérique à ses problèmes et ses
intérêts c’est tout
I would love to live in the country
where you don’t pay light and water
j’aimerais vivre dans un pays où l’on ne
paye pas l’électricité et l’eau
Où le liiitre d’essence est 55 francs, ou
la bourse de l’étudiant est 1647 euros
soit le salaire d’un français
My history teacher told me: your
country is independent
But Is not true parce que nous ne
sommes même pas capables
d’éteindre nos télés et d’allumer nos
cerveaux, dira mon ami Giovanni
Dans mon pays, la tête qui pense
l’union africaine est appelée « une tête
folle »
Je comprends pourquoi ce vieux
président qui est pas beaucoup allé à
l’école les a tous traités d’intellectuels
tarés
Dans mon pays l’heure de
l’abrutissement c’est 20h 30 :
feuilleton de marimar à rubis ou de la
fille du jardinier à Youri on aura tout vu
Et ma jeunesse, anhh cette jeunesse
qui devrait changer les choses une
partie d’elle traine dans le wesh my
nigger, vient pas me test , wesh jsuis le
best
But let me tell you my nigger that this
way is wrong
Tchoooo
Ici les gens se désolidarisent,
nous vivons sans le savoir dans la plus
belle des crises
And you can ask my friend what I’m
say: I say do what you have to do and
let’s heaven do the remaining
Born black they call me black man
But I’m not black in my heart
I’m not black in my mind
Adieu Thomas sankara parce qu’il a
compris
troooooooooooooooooooooooop tôt
Ce qu’ils comprendront
trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès tard
Ma jeunesse n’a plus de héros, N’a plus
de modèle
A part ces vendeurs de sexe hommes
corrompus vendus de leur race qui
traînent dans nos télés, ils ne savent
rien de patrice Lumumba, de thomas
Sankara, de n’Kwame Nkrumah, de
Samory Touré.
Mais, cette jeunesse hhaa, cette
jeunesse ne doit pas être une jeunesse
de révoltés mais une jeunesse de
révolution
L’esprit est lumière, il a reçu la lumière
sacrée
Noir de peau oui, mais pas noir dans la
tête
Blanc de peau, mais pas noir dans la
tête
L’esprit doit conduire ma jeunesse
A rendre possible aujourd’hui
L’impossible d’hier
No limit génération
Vas y assume ta jeunesse
Enfoiré
Ecrit par k-mal RADJI ( slameur
béninois) sur l’ initiative de « no Limit
generation ».
*
Bousso Dramé : le geste
symbolique d’une jeune
Africaine indignée. Le refus
d’être « traitée comme une
moins que rien »
Bousso Dramé, lauréate du concours
d’orthographe organisé par l’Institut
français de Dakar, a refusé de
participer à un voyage en France pour
suivre une formation à laquelle son
prix lui donnait droit. Indignée, elle
explique son geste et donne les
raisons de sa colère.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 34
Son refus est le geste symbolique
d’une Africaine indignée.
En avril, Bousso Dramé a remporté le
concours d’orthographe organisé par
l’Institut français de Dakar dans le
cadre de la semaine de la
Francophonie. Le 27 juin, en guise de
récompense, la lauréate devait se
rendre en France pour y suivre une
formation en réalisation de films
documentaires. Mais, au lendemain
de l’obtention de son visa, la jeune
consultante a décidé de renoncer à
son séjour en France en signe de
protestation.
Elle s’en explique dans une lettre
ouverte adressée au consul général
de France et au directeur de l’Institut
français, qu’elle vient de publier sur
Internet : « Durant mes nombreuses
interactions avec, d’une part, certains
membres du personnel de l’Institut
Français, et, d’autre part, des agents
du Consulat de France, j’ai eu à faire
face à des attitudes et propos
condescendants, insidieux, sournois et
vexatoires».
Le consul général de France à Dakar,
Alain Jouret, se dit quant à lui «
désolé » d’apprendre la mésaventure
de Bousso Dramé, non sans préciser
qu’il lui eût semblé préférable de
prendre contact avec ses services afin
de tirer la situation au clair avant de
prendre sa décision.
Les raisons de sa colère
Je u ne Afriqu e : comme nt
s ’ e s t pa s s ée l a re ncontre
vis a nt à pré pa re r l e voy a ge
?
On nous a expliqué comment allaient
se dérouler le séjour et la formation.
Ce qui m’a frappée, c’est que notre
interlocutrice formulait avec
insistance des recommandations
infantilisantes : nous devions bien
nous comporter et veiller à véhiculer
une bonne image, car nous étions en
quelque sorte les représentants de
l’Institut français du Sénégal… En
substance, elle nous demandait de
bien nous tenir pendant ce séjour. Je
n’ai pas apprécié cette attitude
paternaliste.
L’objet de ce voyage c’est de suivre
une formation, pas de faire du
tourisme et de profiter de la France.
Y a - t- il e u d’ a u tres
ré fl e xions qu i vou s a ie nt
choqu é e ?
Oui. On nous a précisé que nous
allions recevoir un per diem
extrêmement généreux, tout en nous
mettant en garde : « Faites attention,
vous allez être tentés par le shopping,
il y a beaucoup de choses à acheter à
Paris. Et surtout, gardez-vous de tout
dépenser et de laisser une note
impayée à l’auberge de jeunesse
sinon vous empêcheriez les futurs
candidats de bénéficier de cette
opportunité ! »
Ensuite, on nous a expliqué que la
formation prendrait fin le 11 juillet et
que nous rentrerions à Dakar dès le
lendemain, sans même une journée
de battement. Étant donné que j’ai de
la famille et des amis en France, j’ai
souhaité étendre mon séjour de trois
jours, en prenant tous les frais à ma
charge. Je les ai senties très frileuses,
prétextant que ce serait impossible,
que l’ambassade soupçonnerait que
je compte rester en France
illégalement. Là aussi, on m’a
rétorqué : « Vous savez, personne n’a
le profil-type d’un immigré clandestin
», ce que j’ai trouvé insultant. «
Mademoiselle, l’objet de ce voyage
c’est de suivre une formation, pas de
faire du tourisme et de profiter de la
France », m’a-t-on rétorqué. Il m’a
fallu énoncer par écrit que j’étais
prête à renoncer au voyage pour
obtenir gain de cause.
Le s raisons de sa colère : pourquoi
elle a a nnulé s on s é jour
« Lorsque je me suis rendue au
consulat de France pour déposer mon
dossier de demande de visa, et une
autre fois pour récupérer mon
passeport, j’ai été reçue par une
guichetière extrêmement
désagréable. Quand j’ai fini par lui
faire remarquer qu’elle ne respectait
pas la plus élémentaire courtoisie, elle
m’a répondu qu’elle n’était pas payée
pour être courtoise, ni pour distribuer
des sourires. Je lui alors expliqué
qu’aujourd’hui, à cause de ce genre
d’attitudes, l’image de la France se
trouvait écornée en Afrique,
particulièrement chez nous. « Que
vous me trouviez désagréable ou pas,
cela importe très peu », m’a-t-elle
répondu. J’étais très en colère et le
ton est monté au point qu’un garde
sénégalais est même venu m’extirper
de la cabine. En quittant l’ambassade,
j’ai décidé, le cœur lourd, de renoncer
à ce voyage.
Je ve ux fa ire p as s e r un
me s s a ge e n p re na nt ce tte
dé cis ion
Si le prix à payer pour bénéficier de
cette formation est d’être traitée
comme une moins que rien, je préfère
renoncer à ce privilège dans sa
totalité. Subir une telle attitude dans
mon propre pays est quelque chose
que je ne peux accepter sans réagir.
J’ai aussi voulu poser un acte
symbolique pour mes frères et soeurs
sénégalais qui, tous les jours, se font
écraser dans les ambassades de la
zone Schengen.
Je veux espérer que ma décision fera
réfléchir les autorités consulaires des
différents pays qui adoptent ce type
d’attitude à l’égard des Sénégalais,
nous traitant comme des voleurs ou
des clandestins en puissance.
(Propos recueillis à Dakar par Mehdi
Ba. Lire l’article et l’interview
complète dans Jeuneafrique.com)
Connaissez-vous
« La Charte africaine des droits
et du bien-être de l’enfant » ?
*
JJeeuunneess dd’’AAffrriiqquuee !!
JJeeuunneess dduu mmoonnddee !!
RRééaaggiisssseezz..
EExxpprriimmeezz--vvoouuss !!
EEccrriivveezz..
EEnnvvooyyeezz--nnoouuss vvooss tteexxtteess,,
aannaallyysseess,, aavviiss eett
ccoommmmeennttaaiirreess,, eettcc..
NNoouuss lleess ppuubblliieerroonnss ddaannss ppaaggee
qquuii vvoouuss eesstt rréésseerrvvééee
*
Dans notre prochaine parution :
MESSAGE DE MARCUS GARVEY
A LA JEUNESSE ET AUX
INTELLECTUELS AFRICAINS
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 35
Qu'est-ce qu'une
jeunesse éduquée?
*
Conseils d’un vieil artisan
aux jeunes
*
AAppppeell àà llaa jjeeuunneessssee
aaffrriiccaaiinnee
Par Issa Saley
*
«Le délit de
caleçon»
Savez-vous ce que
c’est ? Quel est votre
avis ?
De nos jours, on constate que
les filles ne portent plus du tout
des caleçons. Je me demande
pourquoi. Est-ce pour séduire les
hommes? Votre commentaire et
votre point de vue nous intéresse
Exprimez-vous !
*
« Je m'indigne, donc
je suis ». (Gyorgy Balint)
*
*
LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee
(Des histoires vraies et
inspirantes que vous saurez
apprécier, des conseils simples
et justes que chacun de nous
devrait s'approprier dans sa
vie).
Jeune fille,
Tu es Ivoirienne, belle, jeune,
intelligente et celibataire. Tu es
appellee a te marier et Dieu est
certainement entrain d'apprêter
son fils avant d'organiser votre
rencontre.
Tu poses sur facebook avec tes
seins et tes jambes dehors. A qui
veux-tu ressembler?
Tu exposes ce que les hommes
aiment chercher avant de
découvrir tu veux quoi?
Demain quand tu n'auras
personne pour te faire une
proposition de mariage tu vas
accuser les sorciers du village.
Ressaisis-toi et couvre-toi, porte
des habits décents parce que tu
ne sais pas jusqu'a ou tes photos
vont arriver.
Je t'aime et prie pour toi.
Que Dieu te bénisse SHALOM.
Emmanuelle Gnali
RReennaaiissssaannccee
La décadence
Elle prépare la renaissance
Parce que la nuit profonde
Précède toujours le jour lumineux.
Nous croyons en un avenir radieux
C’est là, dans ce combat orageux
La raison de notre persévérance
Et le sens de notre espérance.
Dans ce combat féroce
Où tombent sans cesse
Des héros les armes à la main
Nous recherchons la liberté pour demain
Nous rejetons, en êtres évolués,
La cruauté et la terreur
La barbarie et ses horreurs
Qui sont les attributs des arriérés et des
demeurés
Nous croyons venu le temps
Pour notre continent
D’émerger des égouts de l'esclavage
permanent
D’abandonner ici et maintenant
Les chemins boueux et sinueux
De l’abaissement déshonorant
Pour prendre en main
Notre destin
Pour assumer assurément et pleinement
Notre mission d'éduquer l'humanité.
Nicolas Agbohou
*
DD’’OOUU VVIIEENNSS--TTUU ??
Es-tu de la lignée d'Hélios
Un envoyé d'Apollon ou d’Éros ?
Dieux de beauté, d'amour et du vent
Soufflant encore au soleil levant …
Viens-tu du conseil d'un séraphin
Veiller sur chacun de nos demains ?
Un bel ange à la peau d’ébène
Pour soigner chagrins et peines …
J’ai cherché au fond de tes yeux
J’ai trouvé un monde merveilleux,
J’ai vu la terre de tes ancêtres
Cette contrée qui t’as vu naitre.
J’ai deviné dans ton regard si doux
Le pays de la Reine Aura Poku,
Et de grands rêves idylliques
Des héritiers de terre d’Afrique.
Tu as cette sagesse, ce dévouement
Qu’on eut un jour tes ascendants,
Pour tes prochains, tu traces le chemin
Toi mon étonnant Prince africain.
Bérénice
La Luciole d'Abidjan
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 36
LLL’’’HHHuuummmeeeuuurrr dddeee.........
………OOOlllyyymmmpppeee BBBhhhêêêlllyyy---QQQuuueeennnuuummm
IInntteelllleeccttuueellss
aaffrriiccaaiinnss,, jjee vvoouuss
iinnvviittee àà
ll’’iinnddiiggnnaattiioonn eett àà
llaa rréévvoollttee !!
J’étais choqué, profondément
indigné d’avoir entendu à la
télévision le chef de l’Etat
français, Nicolas Sarkozy,
proférer un diktat demandant à
un chef d’État africain, en
l’occurrence Laurent Gbagbo, de
se soumettre ; c’était comme à
l’ère coloniale où les commandants
de cercle péroraient leurs
injonctions aux « boys ».
C’était inadmissible en 2010 ; ce
ne le sera pas en 2011, encore
moins aujourd’hui.
Intellectuels africains, sortez du
bois ! Je vous invite à l’indignation
et à la révolte. Sinon, aujourd’hui
chiens couchants de ceux qui vous
encensent dans les journaux, ce
sont les mêmes qui, demain, vous
vomiront avant que vous ne
deveniez des barbons : ce qui se
passe en Côte d’Ivoire est autant
notre problème que celui de ceux
qu’on recrute et qu’on rémunère
afin qu’ils en discutent, suggèrent
des menaces, s’exécutent...
Olympe Bhêly-Quénum
Nota : Pour en savoir plus sur les
œuvres d’Olympe Bhêly-Quénum,
visitez son web site :
www.obhelyquenum.com
*
LLaa vviiee eesstt uunn ddeessssiinn
« La vie est un dessin. Il faut la colorier pour la
rendre belle. Il y a des parties plus sombres, et
d'autres plus colorées. C'est ce qui crée toute sa
beauté. Et, peu importe ce qui va arriver, il faut
continuer de dessiner, et sans effacer, pour ne
pas détruire tous ces beaux moments
passés...! ».
WanneeGeny
*
PPPEEENNNSSSEEERRR
LLL’’’AAAVVVEEENNNIIIRRR
Une rubrique de Roche Sossiéhi
----
Parce qu’il n’est plus possible de se
taire. Parce que parler c’est agir. Parce
que se taire c’est mourir... L'heure est
venue de PENSER pour aider à
PANSER notre société malade d'elle-
même, par la faute de tous. Sans
exception. Le temps est venu de
PENSER le Changement, puis de
Changer le Pansement. Dans cette
optique, je vous proposerai ici, chaque
mois, des textes pour vous inviter à
cette tâche aussi exaltante que
passionnante : PENSER. C’est un
devoir à la fois personnel et collectif.
Roche Sossiehi.
L’Afrique veut le
respect…
Notre Leader nous a déjà donné le ton
du combat à travers un discours aux
allures prophétiques et prémonitoires
d’une actualité bouleversante. C’était
lors de son discours à la journée de la
Paix le 15 novembre 2000. Ecoutons-le
attentivement : « Un jour viendra où
dans ce pays, il aura deux camps : d'un
côté celui dont le territoire et la nation
se confondent pour la défense de ce
que nous sommes et d'un autre côté,
celui pour lequel ni la nation, ni le
territoire, encore moins la République
que nous tenons à bâtir n'a de sens
encore moins de valeur... ».
Je relis toujours avec admiration ces
bribes de discours du Président
Laurent Gbagbo : « On a de grands
combats à mener. Et, les grands
combats qu’on a à mener, ce n’est pas
pour se venger des gens. C’est pour
être Hommes, aussi, comme les autres.
C’est ce qu’on appelle la dignité. Quand
quelqu’un passe, il faut qu’on sache
que c’est un Homme qui passe. C’est
tout ce que nous voulons ; c’est tout ce
que nous recherchons. On ne cherche
pas à dominer ceux qui nous ont
dominés hier ; à nous venger ; non.
Mais, on veut qu’on reconnaisse que
nous sommes des Hommes, au même
titre que les autres. (…) Quand tu
passes, il faut qu’on dise : voici un
Homme qui passe. La première chose
qu'il faut comprendre, c'est que, dans
toutes négociations, même si elles sont
techniques, c'est la dignité. Oui, nous
sommes les combattants de la dignité.
L'Afrique veut le respect…. Mais,
l'irrespect ne peut pas être accepté par
les générations à venir. L'indignité ne
peut pas être acceptée par les
générations à venir. La génération que
je représente, c’est de donner la
dignité, c’est de forcer le respect. …
Nous n’avons absolument rien contre le
peuple français. Mais, quiconque, au
nom d’intérêts idéologiques ou
économiques, veut nous asservir nous
trouvera débout ! La mort vaut mieux
que le déshonneur. Je ne me laisserai
pas déshonorer et je ne laisserai pas
déshonorer le peuple qui m'a élu.
Jamais ! ».
J’aimerais dire à la Jeunesse ivoirienne
et africaine qu’il n’y a pas de destin et
d’avenir par procuration. Elle n’a pas le
droit de confier son avenir à d’autres
Peuples dit amis de l’Afrique. Les
Occidentaux qui
« dominent provisoirement » se sont
battus pendant des siècles depuis le
moyen-âge et qui continu de se battre
pour améliorer leurs conditions de vie.
Les Chinois aussi depuis Mao Tsé
Toung et Deng Xiaoping se battent
depuis des siècles pour le rayonnement
de leur peuple. Le Brésil depuis Lula da
Silva est un puissant émergeant avec
aussi l’Inde. Ils forment les BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique
du Sud).
Jeunes Ivoiriens et Africains :
INDIGNEZ-VOUS et ENGAGEZ-VOUS
pour notre Avenir ! Sortez de votre
léthargie et surtout de votre naïveté :
ni les Occidentaux encore moins les
Chinois ne développeront nos pays
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 37
appauvris et surexploités. Le monde
est un monde de compétition, de
concurrence ! Les pays n’ont pas
d’amis, ils n’ont que des intérêts a-t-on
coutume de dire. Nous avons le Temps
pour allié, la nouvelle donne
géopolitique nous est favorable :
levons-nous et battons-nous car
personne ne le fera à notre place.
Nous, Jeunes de cette génération
avons trois Révolutions à accomplir :
spirituel, culturel et mental !
Méditons pour finir ces vers du poète,
écrivain et homme politique chilien
Pablo Neruda: « Nos ennemis peuvent
couper toutes les fleurs, mais ils ne
seront jamais les maîtres du
printemps. ».
Roche Sossiéhi
*
AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE ::
AA LL''EENNSSEEIIGGNNEE DDUU SSEENNSSUUEELL
A partir de textes donnés ou de quelques
consignes formelles, une série de
techniques propres à débloquer
l'expression sera mise en œuvre afin
d'aboutir a des créations personnelles.
Une grande part sera laissée à l'échange
des participants.
Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26.
augustegnalehi@hotmail.com
*
Selon le Professeur Ramsès
BOA THIEMELE,
« LA SORCELLERIE
N’EXISTE PAS ».
Qu’en pensez-vous ?
*
____________________
Cette rubrique a pour objectif de
mieux faire connaître l’histoire de
la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce
qu’il nous faut nous souvenir.
Parce que "tant que les lions
n'auront pas leurs propres
historiens, les histoires de chasse
continueront de glorifier les
chasseurs". Parce qu’il nous faut
savoir et comprendre les
événements anciens et récents, en
vue d’éviter de répéter les erreurs
d’hier. Nous avons le droit de
savoir. Nous avons le devoir de
mémoire. Intervenez ! Témoignez !
Participez !... pour lever le voile
sur les points d’ombre de notre
histoire. (Faustin Dizo Gnahoré).
*
LLeettttrree oouuvveerrttee àà mmeess
ssœœuurrss eett ffrrèèrreess dduu NNoorrdd ddee
llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree
Chères sœurs et chers frères du
Nord de notre pays, la Côte
d’Ivoire,
A travers cette adresse, nous
voudrions vous interpeller, mes
chers sœurs et frères du Nord de
notre pays, la Côte-d’Ivoire, que
nous aimons tous et que nous
partageons avec nos frères des
autres groupes ethniques.
En effet, pour rappel, il est connu
de tous que l’actuel chef de l’Etat,
M. Alassane Dramane Ouattara a
fait son entrée véritable en
politique en 1994. Face à la traque
de Bédié et de la justice ivoirienne
qui le sommaient de fournir les
preuves de sa nationalité
ivoirienne, l’homme, au cours
d’une conférence à Paris en 1999,
prit le dangereux raccourci d’un
discours justificatif au caractère
ethno-religieux : « On ne veut pas
que je sois candidat, parce que je
suis musulman et du nord »
Ces propos marquaient une grande
première dans le jeu politique
ivoirien. Le choc ressenti dans le
pays était à la mesure de la
dangerosité et du caractère inédit
du discours. Depuis lors,
malheureusement, cette phrase
destructrice a fait son chemin en
Côte d’Ivoire.
Au début, les Ivoiriens dans leur
ensemble hormis les « initiés »,
avaient cru qu’il s’agissait juste de
propos politique pour rallier à sa
cause les nordistes, communauté
alors majoritairement militante du
PDCI-RDA. D’ailleurs cette vision
des choses se concrétisa, car la
majorité des militants du RDR est
aujourd’hui constituée des
ressortissants du Nord de la Côte
d’Ivoire. Cette adhésion massive à
ce parti, il faut le reconnaitre, se
manifesta de manière avérée à
l’arrivée du président Laurent
Gbagbo au pouvoir, ce à deux
niveaux :
D’abord, tout le Nord de manière
générale à servi de base à la
rébellion qui a endeuillé les
Ivoiriens à partir de 2002. Cette
rébellion, par son positionnement
géographique principal et l’origine
de ses principaux leaders donnait à
penser à un conflit du Nord
majoritairement musulman contre
le Sud chrétien, selon le schéma
décrit plus haut par M. Alassane
Dramane Ouattara.
Les raisons servies par ceux qui ont
porté le coup meurtrier à la mère
patrie, sont que l’on venait pour
restaurer la dignité du peuple du
nord longtemps bafouée, en plus
de la promesse d’un bien être
social. Hélas ! Souvenir pour
souvenir, après neuf ans
d’occupation anarchique et
d’exploitation incontrôlée de cette
partie du pays, de Touba à
Korhogo, en transitant par Séguéla,
Kong, Odienné pour ne citer que
ces localités, le constat est très
amer : aggravation de la misère,
décimation de la population active,
exode des jeunes vers le sud,
propagation du VIH/SIDA,
destruction de l’école avec
l’utilisation des enfants comme des
combattants, aggravation des
conflits éleveurs-planteurs,
mévente des produits (coton,
anacarde), pauvreté généralisée…
Ensuite, avec les élections de 2010,
cette population semble prendre
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 38
fait et cause pour le candidat du
RDR. Cette vision des choses est
pourtant loin de la réalité, car la
brave population du Nord s’est
trouvée prise en otage par les
rebelles du MPCI et contrainte par
ces derniers, sous les armes, à
voter ‘’massivement’’ et même
abusivement pour leur mentor,
comme en témoignent les scores
staliniens réalisés par le leader du
RDR dans cette zone.
Après l’installation de M. Ouattara
au pouvoir dans les conditions que
nous connaissons, les Ivoiriens
étaient légitimement en droit
d’espérer en une véritable politique
de réconciliation, d’union et de
reconstruction, au sortir de plus
d’une décennie de crise militaro-
politique ponctuée par une terrible
guerre postélectorale. Que nenni !
Il leur sert à leur grand étonnement
une gestion outrancièrement
ethno-tribale, conceptualisée et
expérimentée sous le vocable de
‘’rattrapage ethnique’’.
En effet, en déclarant au journal
français L’EXPRESS, à propos de sa
politique de recrutements et de
nominations exclusifs de
ressortissants du Nord : « Il s’agit
d’un simple rattrapage. Sous
Gbagbo, les communautés du Nord,
soit 40% de la population, étaient
exclues des postes de
responsabilité», M. Alassane
Dramane Ouattara venait de jeter
un autre pavé dans la mare déjà
boueuse du microcosme politique
ivoirien. Après ‘’l’ivoirité’’ dont il
s’est proclamé illustre victime, il
venait, à son tour, de créer un
concept monstrueux et nocif en
Côte d’Ivoire.
En fait, le rattrapage ethnique
accrédite la thèse selon laquelle le
nord, grâce à Alassane Dramane
Ouattara, se «rattrape » des
injustices qu’il aurait subi au
détriment des autres régions de la
Côte d’Ivoire, particulièrement sous
le règne du président Laurent
Gbagbo.
Les observateurs de la vie politique
dans notre pays et au-delà
noteront que, c’est bien la
première fois qu’un dirigeant
africain, à cet ultime niveau de
responsabilité, reconnait
ouvertement et sereinement, qu’il
fait ses nominations sur une base
purement tribale et
communautaire. Ils noteront
également la contre-vérité
flagrante qui accuse gratuitement
le président Gbagbo de
marginaliser les nordistes. Les
preuves contraires surabondent,
mais nous en ferons l’économie
pour l’occasion, de peur de nous
éloigner de la quintessence de
notre sujet.
En réalité, avec la politique de
‘’rattrapage’’ initiée par l’actuel
Chef de l’Etat, la part belle est faite
aux ressortissants du ‘’nord’’ dans
l’administration centrale comme
dans l’armée. Jugeons-en nous-
mêmes : le gouvernement de la
République de Côte d’Ivoire, les
responsables d’institutions,
d’administrations centrales et
d’administrations décentralisées,
les responsables des sociétés d’Etat
sont tous majoritairement d’origine
nordiste. L’armée de Côte d’Ivoire
(FRCI) ainsi que toute la hiérarchie
de cette armée qu’on peut sans
risque de se tromper qualifier de
tribale, appuyée par les supplétifs
‘’dozos’’ est dominée par les
anciens Chefs de guerre, tous
pratiquement de la même région.
Est-ce à dire que les nordistes ont
la primauté sur les autres
populations ivoiriennes ? Sont-ils
les seuls dotés de compétences
pour gérer ce pays ? Chacun
conviendra que non. De feu Félix
Houphouët Boigny jusqu’au
président Laurent Gbagbo en
passant par les présidents Henri
Konan Bédié et feu Robert Guéi, la
Côte d’Ivoire a été gérée en ne
lésant aucune région. « Le nord
n’est certainement pas moins
développé que toutes les régions
de la Côte d’Ivoire. Il suffit de voir
les voies d’accès aux zones
productrices de cacao, la principale
source de devises du pays pour s’en
rendre compte. Au sud, à l’Est, à
l’Ouest et au Centre, il y a des
localités inaccessibles, non
électrifiées, sans centre de santé ni
école » (Notre Voie n°4460 du 5
juillet 2013 P.2). D’où vient alors la
marginalisation des nordistes qui
justifierait un ‘’rattrapage’’ ?
La gestion du pouvoir d’Etat à
laquelle nous assistons aujourd’hui
est loin de bâtir une cohésion entre
les filles et les fils de ce pays. Pire,
M. Ouattara, avec sa visite débutée
le 02 juillet 2013 dans la Région des
Savanes affirme sans gêne et je le
cite : « le nord n’a pas eu sa part de
redistribution nationale (…) donc je
suis venu vous dire que j’ai de
grandes ambitions pour le district
des savanes (…) ».
Au-delà du discours purement
électoraliste et populiste à l’endroit
des siens, il est malheureux
d’observer, de la part d’un chef
d’Etat qui dit prôner ‘’le vivre
ensemble’’, l’apologie du tribalisme
et du régionalisme. Ainsi, du
rattrapage ethnique dans les
nominations dans l’administration
publique et les sociétés d’Etat,
monsieur Ouattara vire au
rattrapage régional par les
investissements massifs annoncés
au nord, au détriment des autres
régions du pays.
Face à cette situation qui fragilise
notre nation depuis plusieurs mois,
sœurs et frères cadres du Nord,
devons-nous, par notre mutisme
cautionner cette politique dite de
rattrapage ? Sous le prétexte que
cette politique nous profite, allons-
nous fermer les yeux sur le danger
que court la Côte d’Ivoire avec une
ethnocratie qui consiste à ne placer
partout rien que des ressortissants
du Nord de la Côte d’ Ivoire ?
Quelle image renvoyons-nous aux
dizaines de milliers d’Ivoiriens
licenciés de leurs services pour
nécessité de rattrapage ? Et le sort
des femmes et des enfants de ces
familles livrées à elles-mêmes ?
Allons-nous accepter plus
longtemps que le nord serve de
‘’Goulags’’ et de camps de tortures
pour bon nombre de nos
compatriotes non nordistes sous la
surveillance d’une armée et d’une
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 39
milice perçues comme tribales ?
A bien y voir, les ressortissants du
nord ont été au cœur d’une
décennie d’instrumentalisation par
les dignitaires du régime actuel,
dans leur stratégie de conquête du
pouvoir. Celle-ci a consisté, pour
eux, à opposer le nord aux autres
régions de Côte d’Ivoire pour mieux
se positionner dans le rôle de
«redresseur » de tort des nordistes.
Et la vraie vision de M. Ouattara a
été exprimée au cours de sa
tournée actuelle au nord lorsqu’il
dit : « Ne parlons pas de nos
origines… ». Comment peut-on
vivre dans un pays en ignorant ses
origines ? Notre grand chef, nous
invite en réalité à brader notre
nationalité, en faisant de la Côte-
d’Ivoire un NO MAN’S LAND.
Chers sœurs et frères du nord,
militants du PDCI, du RDR, du FPI et
des autres partis politiques, j’en
appelle à votre conscience et à
votre attention ; un sentiment anti-
nordiste est en train de naître chez
les autres Ivoiriens, victimes
d’exclusion causée par le
rattrapage et encouragée par notre
silence ou notre complicité.
N’oublions pas, par ailleurs, que
nous, originaires du nord, sommes
aussi désabusés par cette politique
ethno-tribale qui se transforme
sous nos yeux en une VERITABLE
EXCLUSION de l’ivoirien tout court
dans son propre pays. Au nord
comme dans les autres régions de
Côte d’Ivoire, nos terres sont
occupées par des ressortissants
étrangers (burkinabés, guinéens,
maliens) déversés par cars entiers…
Oui, il ne faut pas se leurrer, les
nordistes sont aussi expropriés et il
faut avoir le courage de le dire. A
Touba, Séguéla, Mankono, la triste
réalité s’impose à tous sans qu’une
véritable réponse politique ne soit
apportée. Aussi, ne nous fions pas
aux patronymes des personnes
nommées dans l’administration,
dans l’armée et des élus pour nous
réjouir au motif que l’on promeut
les originaires du nord. Je vous
invite à plus de discernement, car la
défense des intérêts du pays
s’impose à nous autant qu’aux
concitoyens des autres régions,
parce que la Côte d’Ivoire nous
appartient au même titre.
Chers sœurs et frères du Nord,
militants du FPI, du PDCI, du RDR et
des autres partis, aujourd’hui nous
assistons pour certains de façon
impuissante, pour d’autres avec
une complicité avérée et active à la
gestion ethno-tribale du pouvoir.
Cette politique d’un autre âge
divise les Ivoiriens, car elle crée un
communautarisme au lieu de
construire une NATION. Elle
formalise un repli identitaire,
accentue la fracture sociale et
relègue le fameux ‘’vivre
ensemble’’ à un simple slogan riche
de sa vacuité.
Vous mes sœurs, Vous mes frères
du grand Nord sans exception, nous
vous interpellons ici sur le danger
de cet autre concept. Nous qui
avons des quartiers
‘’dioulabougous’’ dans toutes les
villes du pays, véritables symboles
de notre acceptation et de notre
intégration au sein des autres
communautés ivoiriennes, nous
vous invitons à prendre nos
responsabilités, car notre beau
pays s’effondre.
Alors pour éviter le pire, comme un
seul homme, levons-nous et disons
non à cette forfaiture, disons non à
cette déchirure de notre nation.
Nous, cadres et populations du
Nord, désolidarisons-nous de cette
posture sectaire, montrons aux
autres Ivoiriens que nous sommes
pour la construction d’une nation
forte et solidaire et non d’une
tribu.
Oui,
- Parce que la manipulation des
différences régionales et ethno-
religieuses ne peut constituer une
politique nationale durable ;
- Parce que les exclus d’aujourd’hui
peuvent revendiquer aussi les
rebellions de demain ;
- Parce qu’il faut mettre un terme à
la longue parenthèse tribaliste,
divisionniste, trompeuse et
dangereuse en cours en Côte
d’Ivoire ;
- Parce qu’il il y a encore, dans
toutes les régions de Côte d’Ivoire
et particulièrement au nord de
notre pays, des Ivoiriens lucides qui
voient venir le danger d’une
véritable guerre civile ;
Nous, les nordistes, disons haut et
fort : ‘’ nous ne nous reconnaissons
pas dans cette politique dite de
rattrapage. Comme un seul
homme, dénonçons la division
flagrante du peuple ivoirien, en vue
de construire dans la dignité,
l’union et la prospérité une Côte-
d’Ivoire réconciliée avec elle-
même.
Vive une Côte d’Ivoire qui doit
avancer dans la diversité ethnique,
car main dans la main nous iront de
l’avant.
Oui, nous le pouvons….
Bamba Massany,
Ex-députée de Port-Bouët
Secrétaire général-adjoint du front
populaire ivoirien
source.notrevoie.com
*
« Les Amis du Livre » est une
organisation pour :
- développer le goût de la lecture chez
les jeunes, pour la promotion du livre
et de la lecture à travers des
associations qui organisent des
activités autour du livre, incitent les
jeunes à lire effectivement, à
fréquenter les lieux de culture que sont
les librairies et bibliothèques et, à
participer à toutes les activités autour
du livre.
- Créer toutes les occasions de mettre
des livres dans les mains des jeunes
afin de donner à chacun la possibilité
d'une rencontre avec le livre. Ce qui lui
ouvrira les portes des bienfaits de la
lecture et de l’univers.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 40
- Faire en sorte que livre ne reste pas
absent encore longtemps dans la vie de
nos jeunes. Changer leur
représentation vis-à-vis du livre. Et
éviter surtout qu’ils parviennent à l'âge
adulte sans jamais avoir connu les joies
et les bouleversements que provoque
la lecture d’un livre…
« Nous voulons offrir des livres à nos
enfants des lycées et collèges afin que
le Livre et la pratique de la Lecture
fassent partie de leur quotidien et que,
leurs résultats scolaires, mauvais ces
dernières années, s'en ressentent
positivement. Toute chose qui fera que,
demain, nous aurons une société de
citoyens capables de se comprendre et
de comprendre les principes qui
fondent le monde dans lequel ils vivent.
Voilà ce qui nous motive à travers "Les
Amis du Livre" et la collecte que nous
avons initiée ».
Serge Grah
*
PPPeeerrrddduuu(((eee))) dddeee
vvvuuueee ???.........
RRReeetttrrrooouuuvvvooonnnsss---
nnnooouuusss !!!
Cette rubrique estdestinée à publier gratuitement
vos annonces pour vous aider à retrouver vos
amis, vos parents, vos anciens camarades d’école
ou de lycée ou de fac, anciens collègues, anciens
tuteurs, bienfaiteurs…, qui sont, comme on dit,
« perdus de vue » ou disparus et dont vous
souhaiteriez avoir des informations ou des
nouvelles toutes fraîches...
Avis :
Faites-nous parvenir des informations
au sujet de
LLEEOONN--LLUUCC BBEELLIIBBII NNKKOOLLLLOO
Ancien ministre camerounais, né vers 1933
et mort en 1985… D’avance merci de votre
contribution.
*
Franck et Marie-Agnès Dago recherchent
leur père
DDAAGGOO GGNNAAHHOOUUAA MMEEDDAARRDD
Né en 1947 à Tanolilié, sous-préfecture de
Lakota qui vivrait en Grande-Bretagne.
Merci de contacter « Le Filament » pour
toute information :
lefilament@hotmail.com
*
Vous recherchez une âme sœur,
vous avez perdu de vue un ami ou
un parent, vous avez retrouvé un
document important de quelqu’un,
vous avez été victime d'un abus de
confiance ou d'une escroquerie...
Adressez-vous au FILAMENT pour
publier votre avis de recherche, de
perte ou de disparition.
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous
est réservée pour vous exprimer.
Librement. Pour vous prononcer sur
les sujets d’actualité. Librement. Pour
faire partager vos opinions et vos
thèses...
Nous condamnons
Barack Hussein Obama
sur toute la ligne
Barrack Hussein Obama, le nègre
de service des multinationales
américaines qui l'utilisent pour le
triomphe du capitalisme mondial, a
poussé l'idiotie de son
comportement jusqu'à faire la
promotion de la pédérastie en
Afrique...
Nous le condamnons sur toute la
ligne... Comment Obama peut il se
foutre des Africains de la sorte?
En effet, comment dans une
Afrique en proie à des difficultés de
tous ordres, Barack Obama,
premier président noir des Etats-
Unis, peut-il venir parler
d'homosexualité? Dans un Sénégal
ou le taux de mendicité est le plus
important au monde, comment
Obama peut-il demander à l'Etat
sénégalais de dépénaliser la loi sur
l'homosexualité, là où les
Sénégalais attendaient de lui des
promesses plus intéressantes?
Comment a t il pu faire cela? Peu
importe ce qu’il est, peu importe
qu’il fasse l'apologie de ce que nous
considérons, nous, comme une
monstruosité, parce que ça
déshumanise l'humanité, mais il
faut respecter les Africains et leurs
coutumes, même si les Occidentaux
prennent plaisir à bafouer la vie des
Africains par les guerres qu'ils
organisent...
Merci au président Macky, qui avec
une simplicité et courtoisie
déconcertantes a rappelé le nègre
de service Obama à la réalité
africaine...
Et, c'est avec cette honte qu'il
arrive en Afrique du Sud où, dans
un communiqué laconique, il se
rappelle brusquement que l'Afrique
avait besoin d'électricité...
Quelle idiotie et quelle
malhonnêteté?
Heureusement que l'Afrique digne
est désormais consciente que toute
imposture, d'où qu'elle vienne n'a
plus sa place chez nous.
Zokohi Zadi
PPEERRLLEE DDEE PPLLUUIIEE
Il n'est pas de plus jolie Princesse,
Elle est un bouquet de délicatesse,
Tu me manques tant ma poupée,
Dans mes bras j'ai hâte de te serrer,
Tu es mon tendre Bonheur,
Les pétales du cerisier en fleurs,
Une minuscule perle de pluie,
Ou se reflète les couleurs de la vie.
Bérénice
La Luciole d'Abidjan
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 41
Rions un peu,
parce que le
rire, c’est la
santé ; le rire,
c’est le propre
de l’homme ;
et puis, la
vérité est
parfois dans le rire. Mais
attention ! Le rire bruyant
révèle bien souvent le vide de
l’esprit...
Une mère a 2 enfants. L'un s'appelle
Jenesaipas et l'autre Cervelle. Jenesaipas va
pour la première fois à l'école et Cervelle va
au marché. A son arrivée à l'école son maître
lui demande à Jenesaipas :
- comment tu t'appelle ?
- Jenesaipas.
- Te fous pas de moi. Dis-moi comment tu
t'appelles, sinon tu vas chez le directeur.
- Jenesaipas.
Le maître l'amène chez le directeur :
« Comment tu t'appelles », lui demande le
directeur.
- Jenesaipas.
- Dis-moi comment tu t'appelle, sinon j'appelle
ta mère.
- Jenesaipas !
Le directeur appelle sa mère et lui demande :
- Madame comment s'appelle votre fils ?
- Jenesaipas.
- Mais, ou est donc passée votre cervelle ?
- Au marché !
(Anna Tall Torodo)
"Oooh Nadège Blé, qu'est-ce que tu es une fille
ADOrable" !
Mais, ça va pas non ?! Rectification ! Je suis
une fille GBAGBOrable.
Je me souviens d’un passage de l’immense
Bruly Bouabré au 20 heures
Le journaliste : Frédéric Bruly Boaubré, vous
êtes un peintre internationalement connu.
Comment êtes vous venu à peinture
FBB : Peinture ?
Le journaliste : Vous êtes peintre n’est ce pas ?
FBB : Non
Le journaliste : Vous ne prenez pas de pinceaux
pour peindre des tableaux
FBB : Non
La conférence de rédaction aurait excusé le
journaliste et accusé le vieil artiste de sénilité.
Les pauvres, aucun des journalistes ne savait
que Bruly Bouabré était DESSINATEUR ( qui
faisait des dessins au crayon de couleur sur
papier cartonné) et pas PEINTRE. Un simple
passage sur wikipédia aurait suffit. Edwige H.
Rosemonde.
(Cissé Bacongo, à la Une de Nord-Sud
quotidien) : « Je ne suis pas l'INVESTIGATEUR
des violences ». « Evidemment, nous-mêmes,
on sait ça, Monsieur le ministre-député-ex-
futur-maire, parce que tu n'es pas policier pour
mener des investigations. Mais nous, on dit : tu
es l'INSTIGATEUR. Et ça, c'est pas pareil ! ».
Jonathan Kacou
Un fou dans un asile était dans la cour en train
de dessiner sur une feuille, le surveillant
présent lui demanda :
- Qu'est-ce-que tu fais ?
Il répondit
- Je dessine Dieu
- Le surveillant curieux prit la feuille de la main
du fou et regarda. Il ne vit rien et dit :
- Mais il n'y a rien sur ta feuille !
Le fou répondit:
- Mais ! Toi-même, tu es fou ou quoi ? Est-ce
que tu as déjà vu Dieu une fois?
Anna Tall Torodo.
A ppe l :
N o u s v o u s i n v i t o n s à p ro p o s e r
d e s h i s t o i re s d rô l e s e t à f a i re
p a rt a g e r v o t re s e n s d e l ’h u mo u r
e t v o t re b o n n e h u me u r. D’ a v a n c e
me rc i .
*
Envoyez-nous des
informations à publier et
vos liens préférés.
Contactez-nous pour proposer
articles, rubriques, photos
et vidéos, etc.
lefilament@hotmail.com
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est
réservée pour vous exprimer. Librement.
Pour vous prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement. Pour faire
partager vos opinions et vos thèses...
SOUS L'ERE DES
JUSTICIERS DU NORD.
Nous vivons chaque jour un peu plus en êtres
agressés. Nos cris de détresses, nos angoisses,
nos appels à l'aide sont portés en écho vers
ceux qui croient pouvoir entendre sans
écouter et qui prétendent voir alors qu'ils
souffrent de cécité. Comment vivre dans ce
monde, dans cette Côte d’Ivoire qui devient
de plus en plus sombre, plus froid à cause de
l'indifférence et de la méchanceté, un pays où
l'on nous refuse le droit à la différence, le
droit à la liberté d'opinion, le droit d'être les
maîtres de notre propre destin ?...
Les géniteurs de la charte du nord exigent que
nous souffrions en silence et que nous
taisions notre révolte.
Avec notre argent, ils achètent des armes pour
réprimer dans le sang ceux des nôtres qui
revendiqueraient juste un peu de liberté.
Et pourtant, ce sont ces mêmes qui, hier,
criaient sur tous les toits : xénophobie,
exclusion, dictature, poudrière identitaire,
escadron de la mort, etc.
Et pourtant, ce sont ces nouveaux rois qui,
chaque jour, chantent les éloges de la liberté.
Avec en sourdine, la voix de leurs maîtres
impérialistes qui ne cessent de nous
empoisonner l'existence, en nous poussant à
la soumission et à la servitude.
Ces promoteurs de la Charte du Nord ont
trouvé un fond de commerce pour s'éterniser
au pouvoir. Le cynisme érigé en doctrine est
devenue leur boussole politique. La violence
par laquelle ces propagandistes du fanatisme
s'expriment, met en évidence leur incapacité à
réaliser un projet politique clair. Ces
charlatans, devenus triomphateurs par
l'hypocrisie et le mensonge, veulent même
s'approprier Dieu. Ils prétendent être investis
par sa force pour nous conduire sur le bon
chemin, transformer notre pays en un pays
émergeant d'ici 2020.
Ainsi, ils veulent nous emmener à douter de
notre capacité à mener le combat pour la
restauration de notre dignité .Mais, nous ne
cèderons jamais, parce que notre liberté nous
la voulons. Cette quête de la liberté, nous la
continuerons par les gens d'aujourd'hui et par
les générations futures.
Le rêve de la liberté procure l'espoir. Cela fait
deux ans qu'ils essayent de nous faire
disparaître ; mais, nous ne fléchirons pas, car
il nous reste encore d'autres longues années à
vivre heureux sur la terre sans nous renier.
Oui ! Nous luttons aussi pour confirmer le
principe que les valeurs démocratiques sont le
patrimoine commun de l'humanité.
Et moi, je suis plus que convaincu que nous y
parviendrons. c'est juste une question de
temps.
LA LUTTE CONTINUE....
Zedia Ibrahim
Source : abidjandirect.net
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 42
AAARRRTTTSSS,,, LLLIIITTTTTTÉÉÉRRRAAATTTUUURRREEE
EEETTT CCCUUULLLTTTUUURRREEE
BBEERRNNAARRDD BBIINNLLIINN--DDAADDIIEE :: LLEE
PPAATTRRIIAARRCCHHEE DDEE LLAA LLUUTTTTEE
EEMMAANNCCIIPPAATTRRIICCEE !!
Lorsque des amis m’ont informé du projet
de faire, dans
une revue, la
présentation
des personnes
ayant (eu) une
part notable au
combat
d’émancipation
des peuples
africains, un nom résonna dans ma tête :
Bernard Binlin-Dadié ! Cet homme est
notablement présent et actif chaque fois
qu’il est besoin de se battre en faveur de la
dignité humaine, de la liberté des peuples et
plus précisément pour la libération de
l’Afrique. Sa part au combat est énorme,
mais son nom et son image restent comme
ignorés des historiographes de notre temps,
en matière de lutte émancipatrice. Il est à
mes yeux la preuve palpable de la véracité
de l’adage selon lequel « nul n’est prophète
chez soi ». Alors, on réalise que les
véritables héros sont méconnus chez eux et
en leur temps. Ils sont comme l’air, dont
personne ne se soucie qu’il est absolument
indispensable à la vie, tant qu’on l’a, et on
ne prend conscience de son importance
vitale que lorsqu’il vient à manquer. Bernard
Binlin-Dadié est de ces hommes dont
l’histoire retiendra qu’il aura combattu
l’injustice, principalement celle exercée par
les acteurs de tous genres de l’impérialisme,
à travers le colonialisme déshumanisant,
depuis plus de trois quarts de siècle. En fait,
la dimension de l’homme, au plan de
l’action militante, est tellement immense
que cela paraît une véritable gageure que de
prendre sur soi de parler de lui ! C’est
assurément ce qui explique que l’on ait si
peu d’empressement à le présenter, en tant
que grand combattant ! En ce qui me
concerne, j’ai parfaitement conscience que
je ne donnerais qu’une infime partie de la
dimension de ce patriarche de nos luttes
émancipatrices. Mais, j’ai décidé de me jeter
à l’eau, pour faire le pas audacieux, et dire
de l’homme quelques mots. Mon souhait,
c’est qu’il y ait par la suite, des
présentations plus détaillées de cette figure
emblématique de la lutte émancipatrice.
Dadié, le patriarche infatigable du combat
libérateur !
Bernard Binlin-Dadié est aujourd’hui un
patriarche, au sens biblique du terme. Né en
1916, il est à quelques années de la
centaine. C’est un âge très honorable, cette
époque de sa vie où souvent l’homme
regarde avec lassitude, émerveillement, ou
parfois une certaine condescendance, le
déroulement de la vie, en suivant les
événements avec quelques regrets de ne
plus avoir l’âge de faire ceci et cela. Cet
homme-là subit le poids de son âge, et on
dit qu’il est vieux ! Mais Bernard Binlin-
Dadié n’est pas vieux : il n’a pas eu le temps
de vieillir ! D’ailleurs, il y a quelques jours, à
l’occasion d’une manifestation du CNRD
(Congrès National de la Résistance pour la
Démocratie) un courant politique dont il est
le président, il disait, le jeudi 11 avril 2013 :
« on ne devient pas vieux pour avoir vécu un
certain nombre d’années. On devient vieux
parce qu’on a déserté son idéal. Vous êtes
aussi jeune que votre foi, aussi vieux que
votre doute ; aussi jeune que votre confiance
en vous-même, aussi vieux que votre
abattement ». Cet homme, à presque cent
ans, est à la pointe de la lutte émancipatrice
de l’Afrique et principalement de la Côte
d’Ivoire. Sa foi et sa confiance en lui-même
sont restées intactes depuis les années mil
neuf cent trente, lorsque, à la fin de ses
études, à son premier poste de
fonctionnaire de l’administration coloniale,
son patron, un colon averti qui lui trouvait
des allures d’insoumis sans aucun complexe,
lui lança : « tu ne peux pas enseigner ; tu
iras en prison ! » Là-dessus, il dut se
contenter d’une autre fonction que celle
d’enseigner, ce qui ne l’empêcha pas de
subir toutes sortes de brimades colonialistes
y compris d’être incarcéré à la prison de
Grand-Bassam. Ses compagnons de lutte du
début, devenus réformistes pour la plupart,
ne lui épargnèrent pas de subir les
tracasseries oppressives et l’isolement, à la
proclamation des indépendances factices de
1960, même s’il fut, quelques temps,
ministre de la Culture sous le règne du
président Houphouët-Boigny! Dadié
n’abandonna pas pour autant le combat.
Bernard B. Dadié, l’incorruptible défenseur
de la justice et de la liberté par le verbe :
Dadié a choisi très tôt la lutte au plan des
idées. Sa très large et dense production
littéraire en témoigne, de même que sa
présence permanente sur le terrain, par la
publication d’articles de presse. « Climbié,
Béatrice du Congo, Papassidi maître escroc,
Moa Ceul, Le pagne noir, Cailloux
Blancs »…Voici quelques unes des
productions littéraires de l’écrivain Bernard
B. Dadié, « le seigneur des lettres
ivoiriennes », selon le mot de feu le
journaliste, écrivain et critique Jérôme
Diégou Bailly. Son œuvre est plurielle et
variée : il touche à tous les genres de la
littérature. Du conte au roman, en passant
par la poésie, Dadié écrit pour la défense de
la justice et de la liberté, pour
l’émancipation de l’homme… Enfants,
lorsque nous entendions le mot
« indépendance », nous nous rappelions cet
extrait de « climbié », l’oncle Ndabian
parlant à son neveu : « le travail, et après le
travail, l’indépendance ; n’être à la charge
de personne…Telle doit être la devise de
votre génération … ». A la vérité, Bernard B.
Dadié fait partie aujourd’hui de ces
personnes qui sont une référence en
matière de constance et de pertinence dans
la pensée et dans l’action. Il est une sorte de
« conscience morale » ainsi que le dit mon
frère et camarade, le professeur Gnagne
Yadou. En plus de sa riche production
littéraire, on ne saurait occulter sa présence
régulière dans les tabloïdes ivoiriens : il ne
se passe pas de semaine sans qu’un texte de
haute facture, signé de Bernard B .Dadié, ne
soit publié dans l’un ou l’autre des
quotidiens ivoiriens les plus lus. Evidemment
nous parlons ici des publications non
engagées à ramer pour ceux qui tiennent le
bâton en faveur de l’oppression
impérialiste ! Hier 12 avril, Dadié publiait
encore un texte plein d’enseignement et
d’assurance, où il invitait les Ivoiriens à
« s’armer de l’amour du prochain et de la
soumission à Dieu », pour mener le combat
contre ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu
et se disent puissants parce qu’ils
possèdent des bombes et imposent aux
autres la force brutale. Maîtrisant avec une
rigoureuse précision le déroulement des
faits et les dates des évènements
importants de notre histoire, Bernard Dadié
est une bibliothèque vivante. Il a de ce fait
une claire compréhension de toutes les
ruses de l’oppresseur, et chacune de ses
interventions dans la presse est
incontestable lorsqu’il explique, dénonce,
condamne ou appelle à la résistance. Au-
delà de la qualité esthétique des textes de
Dadié, on est édifié, conforté, rassuré !
Aujourd’hui encore, la France de
l’impérialisme inhumain, qui n’a jamais eu
de scrupule à opprimer en Afrique toute
valeur réelle, ne rate aucune occasion de
faire payer à cet homme son attachement à
la liberté, à la justice et à l’égalité entre les
hommes. C’est ainsi qu’en 2005, en tant que
membre honoraire des instances dirigeantes
de la francophonie, il avait été invité à Paris,
à une réunion de cette institution. Eh bien,
l’ambassade de France à Abidjan lui refusa
simplement le visa, pour l’empêcher de se
rendre à cette rencontre : on était à un
moment délicat du coup d’Etat de la France
contre notre pays, suite aux tueries de
novembre 2004, à l’Hôtel Ivoire, et Dadié
venait de publier un texte appelant à la
résistance ! Et on continue de nous chanter
que l’organisation de la francophonie, qui
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 43
est comme le franc CFA, un outil de
l’impérialisme insatiable, n’est qu’un cadre
d’échanges culturels, dans cette Afrique où
subsistent des collabos inqualifiables et des
apatrides de bas étage, des individus
qu’étouffent un égoïsme innommable. A
l’époque, des personnes informées ont
suggéré au patriarche de protester contre
cette avanie. Mais, impassible et un peu
rieur, il répondit : «Non ! Ce n’est pas
nécessaire ! Cela ne vaut pas la peine ! La
francophonie, c’est leur chose, qu’ils en
fassent ce qu’ils veulent ; nous, nous avons
des combats à mener ! » Tel est l’homme !
Fier, mais respectueux de l’autre dans ses
positions, même les plus anormales!
Puisse l’Eternel, notre Dieu, garder encore
plus longtemps parmi nous, Bernard Binlin-
Dadié !
BEDI HOLY
*
Le métier de
« nègre littéraire»
Comme dans beaucoup de domaines, la
littérature a ses zones d’ombres. L’une
d’entre elles consiste à faire appel à un
écrivain caché, généralement appelé un
« nègre », dont l’activité consiste à rédiger le
livre d’une autre personne, célèbre le plus
souvent. Cette pratique est de plus en plus
répandue par un monde médiatisé et par
l’argent qu’elle rapporte aux maisons
d’édition. En quoi consiste le métier de
« nègre » ?
Un « nègre » ou « nègre littéraire » est
l’auteur anonyme d’un texte signé par une
autre personne, souvent célèbre. Il « élabore,
corrige, refond les œuvres auxquelles un
autre met son nom ».
L’emploi du mot « nègre » dans cette
acception date du milieu du XVIIIe siècle,
en référence à l’exploitation des populations
noires d’Afrique. Aujourd’hui, certains
estiment qu’il est plus politiquement correct
d’utiliser le mot « nègre » avec des guillemets
ou de le remplacer par la locution « nègre
littéraire » ; ces locutions sont parfois
remplacées par l’anglicisme « écrivain
fantôme » (« ghost writer » en anglais, cf. le
film de Roman Polanski The Ghost Writer)
ou par l’expression «prête-plume».
Au XVIIIe siècle, dans le langage familier
spécialisé des écrivains et des éditeurs, on
trouve le mot « teinturier » avec le même
sens. Par exemple. Mme la comtesse de
Beauharnais a fait présenter une comédie,
elle a été reçue ; on ne doute pas que le sieur
Dorat ne soit son teinturier,
Voltaire, quant à lui, utilisait le terme
« blanchisseur ». Selon Hetzel, Le général
Manstein pressait Voltaire de revoir ses
Mémoires. Le roi m’a envoyé son linge sale
à blanchir, il faut que le vôtre attende,
répondit Voltaire, qui venait de recevoir du
roi de Prusse un paquet de vers à corriger.
Pour mieux comprendre en quoi consiste ce
travail, Lucie PITZALIS a interviewé un
« nègre », historien de métier, qui a écrit
plusieurs ouvrages historiques salués par la
critique. Son nom ne sera pas mentionné
pour conserver le secret de sa participation à
cette activité. De même, l’anonymat des
personnalités évoquées a été respecté.
A lire dans notre prochaine parution.
*
Dans notre prochaine parution :
« Ecrire pour la patrie et l’avenir »
Par Maurice Bandama,
Ex-Président de l’Association
des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI), ministre
de la culture.
*
Découvrez « La Maison des
Auteurs » de limoges.
*
Echange de bons procédés : Tiburce
Kpoffi m'a dédicacé, "L'amour est un
grand pleur", je lui ai signé "L'ombre
du pont". Josué Guébo.
(Chaque mois, nous publions dans cette
rubrique une interview sur les questions
d’actualité. Nous attendons vos propositions
et contributions)
*
Quelle place occupe le
sommeil dans votre vie?
« En ce qui me concerne, je passe très
souvent des journées noires et des nuits
blanches. Ne me demandez pas ce que je
fais en ces moments… J’écris ». Léandre
Sahiri
*
AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE ::
Un groupe de spécialistes se propose de
réaliser très bientôt l'atelier de poésie. En six
séances de deux heures et de manières
ludiques. Une grande part sera laissée à
l'échange des participants.
Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26.
augustegnalehi@hotmail.com
*
UUnnee mmuussee eexxttrraaoorrddiinnaaiirree
L’Amour est la plus majestueuse des muses.
Le confort, l'adresse et la beauté fusent
Quand elle déverse toutes ses chansons
Sur l'épineux chemin de la création.
Son âme, sage comme la vieillesse,
A les gestes qu'il faut au sculpteur pour
éclore
Une statue aussi chaste qu'une aurore
Qui exulte sur la cour d'une princesse.
Elle porte savamment sur son dos soyeux
Tous les artistes qui, de ses mains,
s'éprennent
Et les conduit vers des aventures sereines
Pour cueillir des joyaux aux pieds de Dieu.
Sa blouse blanche auréolée de mille taches
Est le symbole de sa passion folle
Pour l'esthétique et de tout ce qui arrache
A l'art des fleurs qui, des rêveurs, font des
idoles!
Aimé Comoé
in « L'averse de l'aurore »
LLLaaa PPPaaagggeee dddeee lll’’’AAAEEECCCIII
Une rubrique de Josué Guébo
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 44
Principale structure des gens de lettres en
Côte-d’Ivoire, l'AECI (Association dezs
écrivains de Côte d’Ivoire) est depuis plus
d’une vingtaine d’années, l’espace de
promotion, de valorisation du Livre et de
l’écrivain ivoirien.
*
Chaque mois,
Le président de l’AECI, Josué
Guébo, vous invite dans cette
rubrique à découvrir un auteur
ivoirien.
Ce mois-ci, nous vous présentons
Maxime Kouadio N’DRI
Maxime Kouadio N’DRI est un
écrivain, poète, romancier et
graphiste ivoirien né à Azaguié en
1986. Après ses études primaires à
Abbey-Bégnini et à l’école primaire
catholique de Yakassé-Mé, le Collège
Moderne d’Azaguié l’accueille pour le
premier cycle d’enseignement
secondaire et le Lycée Moderne
d’Agboville pour le second cycle.
Titulaire d’une Licence ès lettres,
spécialité Linguistique et option
communication, obtenue au
département d’Anglais à L’université
Félix Houphouët Boigny de Cocody, il
embrasse une carrière littéraire avec
deux œuvres éditées dont « L’envol
Du Cœur » parue aux éditions
balafons à Abidjan en 2012 et « La
Nouvelle » aux éditions Edilivre Paris,
en mai 2013, il compte, à ce jours,
plusieurs manuscrits inédits dont :
« Savoirs Perdus », « Les larmes dans
le vent », « Sous l’arbre à palabres »,
La Nouvelle, etc.
Dans nos prochaines, nous vous
proposerons quelques extraits de
textes de Maxime Kouadio N’DRI.
Madame, monsieur,
S’il vous plait, à un mariage ou à
un anniversaire
Songez à offrir au moins un livre...
Nous comptons sur vous !
(Association des écrivains de Côte
d'Ivoire)
*
LLLEEE FFF OOO RRR UUU MMM
DDDUUU FFFIIILLLAAAMMMEEENNNTTT
Sur la problématique des Africains qui ne
lisent pas, nous attendons vos points de
vue et témoignages.
<><>
« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout
appris. J’adore lire et par dessus tout,
j'adore écrire ». Fatim Souanou Coulibaly
*
AAuu PPllaaiissiirr ddee LLiirree
Je pense qu’il existe deux types de
livres : il y a ceux dont les mots, dont
l’histoire nous plongent dans un monde
onirique, dépassant les limites du réel,
transportant le lecteur dans une quête
d’évasion et d’émotions vives, et il y a
ceux qui nous guident
intellectuellement, qui ouvrent au
débat, à des questions existentielles
sur le monde qui nous entoure, qui
nous permettent de développer un
bagage culturel.
L a l ec t ur e es t u n m ot eur de
c h an gem ent et de
dé vel oppem ent de
per for m anc es .
L’éducation est la base de tout. Dans le
milieu scolaire, elle passe par
l’alphabétisation. Dès notre plus âge,
on nous apprend à lire et à écrire,
prérequis fondamentaux pour une
intégration dans la société.
Se plonger dans un livre et s’en
imprégner une heure, une journée ou
une vie entière, en étant allongé sur
son lit, pendant la pause-déjeuner, ou
encore dans les transports en commun
(quel que soit le type de livres), il n’y a
rien de tel pour converser avec un
auteur, et entrer dans son univers.
Non, la curiosité n’est pas un vilain
défaut, du moins pas en matière de
lecture. Lire et apprendre sont deux
verbes qui me paraissent
complémentaires. Ainsi, être disposé(e)
à lire, c’est être disposé(e) donc à
apprendre. Ce qui constitue un
premier pas vers le développement de
soi. La lecture est un moment intime,
relativement simple matériellement
puisqu’il ne suffit que d’un stylo et
d’une feuille de papier (ou encore d’un
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 45
ordinateur) pour transmettre quelque
chose, mais encore faut-il être assez
éveillé(e) pour en comprendre le sens.
Le monde, les sociétés, évoluent à une
vitesse incroyable, je ne vous apprends
rien, et parfois on peut vite se sentir
perdu(e) ou dépassé(e) par les réalités
environnantes. L’exigence règne dans
ce bas-monde et les choses se
compliquent.
L i r e i m pl i que d’ac q uér i r et
c om pr endr e un voc a bul ai r e,
des q ual i t és d’expr es s i ons ,
des qu al i t és d’éc r i t ur e , entre
autres.
Je pense qu’on lit pour écrire, on lit
pour savoir, on l i t pour bât i r l es
m éc ani s m es de nos
r éfl exi ons .
A la question, qu’est-ce que la lecture
nous apporte ?
Je dirais qu’il me paraît bien naïf, ou
alors restrictif de ne voir en la lecture,
qu’un passe-temps, ou une obligation
scolaire. Notre capacité à lire remonte
à bien longtemps, et pourtant certains
sont dépassés par la force des mots, si
bien que les aptitudes de
compréhension, de déchiffrage font
défaut. Si on ne l i t pas , on
per d des pans ent i ers de
l ’hi s t oi r e, nous l ai s s ant en
déc al age par r appor t au r es t e
du m onde .
Enfin, je dirais que l a l ect ur e m ’a
per m i s d’appr i voi s er des
peur s , de m e c ons t r ui r e, de
t r ouver des r épons es , de
m ’ér i ger et de m e pos i t i onner
sur un sujet plutôt que d’en rester
spectatrice.
Je terminerais par cette citation de
Jean Guéhenno qui disait « La vrai e
l ect ure comm ence quand on
ne l i t pl us s eul em ent pour s e
di s t rai re et s e fui r, m ai s
pour s e t rouver ».
C am y T A KO
QQuuee ffoonntt eett ccoommmmeenntt ffoonntt lleess
ggeennss qquuii nnee lliisseenntt ppaass dduu ttoouutt ??
*
BBiibblliioo--bbuuss
A Bogotá, en Colombie, dans chaque
station de bus et dans les parcs : une
bibliothèque gratuite. Je n'ose même
pas rêver de ça à Abidjan... Les
livres disparaîtront en une nuit pour
se retrouver à la "librairie par
terre''... (Holy Dolores).
*
Ayant été très tôt confronté à
l'injustice et à l'arbitraire, je demeure
un homme foncièrement engagé.
Mon dernier livre est intitulé "Lettre
ouverte aux Noir(e)s qui ne lisent
pas". C'est un livre de combat contre
l'ignorance ». Léandre Sahiri
LLeettttrree oouuvveerrttee
AAuuxx NNooiirr((ee))ss
qquuii
nnee lliisseenntt ppaass
« Ce livre est un plaidoyer pour
la Lecture, celle des Noirs ».
(Patrice Piardon).
*
--- SSS aaa nnn ccc tttuuu aaa iii rrr eee ---
U n e c h r o n i q u e d e M a c a i r e
E t t y
LLee ddrraammee ddee cceeuuxx qquuii nnee
lliisseenntt ppaass
Ceux qui ne lisent pas sont des tristes
solitaires et des solitaires tristes, ce sont des
personnes sans ouverture, sans vision, sans
horizon. Ils en proie à un gigantesque ennui.
Or, l’ennui est un virus mortel. Léandre
Sahiri ne croyait pas si bien dire quand il
écrivait : « Quand l’on est gagné par l’ennui,
le monde est perçu comme une agression et
la vie est vécue comme un calvaire. L’ennui
pousse, généralement, soit à l’inaction, soit
à travailler sans plaisir ou sans passion…
L’ennui nous fait paraître le temps trop long,
voire interminable ; l’ennui nous nourrit
d’impatience ; l’ennui rend une occupation
ou une activité fastidieuse… Quand on est
gagné par l’ennui, la vie ne suscite plus
d’intérêt, ni d’enthousiasme, ni de goût, plus
rien ne fascine. Quand on est gagné par
l’ennui, on tue le temps à s’adonner à des
choses pratiquement inutiles, ou parfois à
ne rien faire… Et, le mal est que l’ennui peut
déboucher sur une absence totale de plaisir
ou d’intérêt dans sa vie, sur une sorte
d’aigreur ou de dégoût de toute activité.
L’ennui peut conduire à la lassitude morale,
voire au suicide ».
Ceux qui ne lisent pas sont des invalides. Ils
sont incapables d’appréhender le futur et
l’extérieur. Ils sont réduits à tourner sur eux
comme des âmes damnées. Leur univers
ressemble à une prison. Ce sont des
incarcérés, des encroués qui s’ignorent !
Ceux qui ne lisent pas, ceux qui n’aiment pas
lire, ne seront jamais des hommes cultivés,
des hommes éclairés. Ils ne seront jamais
des érudits. Ils pataugent dans un piteux
état d’ignorance. Or, l’ignorance est un
fardeau. « Quand on est ignorant, on est
bien souvent naïf : on croit à tout et à rien.
Quand on est ignorant, on est bien souvent
infantilisé, voire animalisé. Quand on est
ignorant, on accepte la situation de misère
que l ’on vit comme une fatalité … Quand on
est ignorant, on se croit destiné à vivre
éternellement dans l’ombre et à la solde des
autres ; on se croit juste bon à exécuter,
tout bêtement, de sales besognes, à porter
fièrement les cannes et les fardeaux des
autres, à être les porte-voix des autres pour
diffuser leurs « idéaux » qui, parfois, ne
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 46
sont, ni plus ni moins, que des idioties.
Quand on est ignorant, on se comporte
généralement comme un mouton égaré
dans un parc …». (Léandre Sahiri).
Ceux qui ne lisent pas ne peuvent pas
apprécier l’envol d’un papillon, le chant du
rossignol, les leçons d’une ride de vieillard,
la beauté du sourire d’un enfant, la poésie
d’une fleur épanouie.
Ceux qui ne lisent pas ne sont pas capables
d’amour, de partage, de solidarité, de
tolérance. Ils sont à la base des grandes
déchirures et tragédies de l’histoire. Les
politiciens les utilisent pour exécuter les
sales tâches. Ils les utilisent comme des
canons à chair. Ils les envoient au charbon et
n’hésitent pas à les sacrifier pour le besoin
de leur ascension.
Ceux qui ne lisent pas sont limités et
perpétuellement victimes car « De telles
personnes manquent d’esprit critique et de
discernement … elles sont réduites au seul
état de consommateur, de pourvoyeur ou
convoyeur, de bête de somme ou bête de
guerre ; ces personnes sont souvent dupées
ou escroquées ; ces personnes ne
s’aperçoivent de leurs erreurs qu’après avoir
agi ou après en avoir été victimes » (Léandre
Sahiri).
Ceux qui ne lisent pas pensent que c’est par
la violence et la guerre que les problèmes de
la société ou leurs problèmes personnels
peuvent être solutionnés. Ils sont utilisés
pour faire des rebellions et des coups d’Etat.
Ils croient aux vertus des armes.
Ceux qui ne lisent pas ne savent pas ce qu’ils
font. Ils travaillent contre leurs intérêts et
contre les intérêts des autres. Ils sont
comme des tamtams qui ne produisent plus
de son. Ils sont vides…
Ceux qui ne lisent pas ne vivent pas.
Ceux qui ne lisent pas sont des êtres morts.
Pire, ils sont déjà condamnés avant le
dernier jugement.
Macaire Etty
Dans notre prochaine parution
Le malheur des exclus de
l’écrit
Les gens qui ne lisent pas, qui sont-ils?
Pourquoi existent-ils? Faut-il les
alphabétiser, les "lecturiser", les laisser
tomber? Quand ils lisent, que lisent-ils?
Que leur manque-t-il pour lire comme il
faut ? …
*
LLeess cciinnqq aavvaannttaaggeess ccllééss ddee
llaa lleeccttuurree
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous
est réservée pour vous exprimer.
Librement. Pour vous prononcer sur les
sujets d’actualité. Librement. Pour
faire partager vos opinions et vos
thèses...
LL''hhôôppiittaall mmèèrree--eennffaanntt ddee
DDoommiinniiqquuee OOuuaattttaarraa aa
BBiinnggeerrvviillllee :: LLaa vvéérriittéé
qquu’’oonn nnoouuss ccaacchhee
Le couple présidentiel Ivoirien a posé la
première pierre d'un futur hôpital mère-
enfant dans la commune de Bingerville,
le samedi 29 juin, sous les regards joyeux
des populations.
Prévu pour être livré dans 16 mois le
premier hôpital mère-enfant de Côte
d'Ivoire est, selon la convention un
projet de l'Ong Children of Africa de
Mme Dominique Ouattara. En bâtissant
cet hôpital, elle réalise ici, comme l'a dit
son mari de président, un vieux rêve
qu'elle avait depuis très longtemps.
Mais, ce que son mari ne dit pas, ce sont
les dessous du financement de ce projet
qui reste, à part entière, un patrimoine
de l'Ong qu'elle dirige.
En effet, des voix très anodines se lèvent
pour réclamer un éclaircis sur une
opération qui cacherait des secrets en-
dessous. Car, tout est dit autour de
l'hôpital, sauf la contribution non-
déclarée de la présidence de Côte
d'Ivoire dans le financement de cet
hôpital.
Selon les dires de Dominique Ouattara, à
la soirée de gala offerte aux donateurs, à
l'hôtel Ivoire, la nuit de la pose de la
première pierre, c'est 4 milliards deux
cents millions de FCFA qui ont été
collectés depuis le lancement du projet,
soit 75% du coût total nécessaire à la
construction de l'hôpital et que, à ce
jour, il reste encore à réunir 1 milliard
deux cents millions pour boucler le
financement du projet. À bien entendre
Dominique Ouattara, si les travaux ont
démarré, l'hôpital pourrait être inachevé
au bout des 16 mois de délais si le
complément de financement n'est pas
arrivé. Une source très proche du cercle
du couple présidentiel révèle en
coulisses que le complément du
financement aurait été pris en charge
par la présidence de Côte d'Ivoire. Sans
trop connaître la forme de collaboration
entre la présidence et "l'Ong
présidentielle", un arrangement a tout
de même été trouvé pour boucler le
budget du projet.
En jouant sur la sensibilité des
populations et surtout qu'un hôpital
mère-enfant ne contribuera qu'à son
bien-être, on trouve une justification à
cette opération obscure.
La décision de la Côte d'Ivoire à
accompagner un tel projet devrait être
sue de tous pour une meilleure
transparence dans sa gestion. Or, là
l'État, quoique ne participant pas au
conseil d'administration de ce futur
hôpital, paye pour sa finition sans laisser
des traces. Le hic est que l'Ong
propriétaire de cet hôpital n'est autre
que la propriété de Dominique Ouattara.
Si faire miroiter la santé des Ivoiriens
permet de participer au budget de
projets d'Ong, combien d'autres Ong
attendent toujours d'avoir un salut pour
leurs différents projets en faveur des
populations.
Le business humanitaire rapportant
encore plus gros que les activités de
grosses firmes, celle qui a décidé de
prospérer dans cette activité depuis des
années trouve, aujourd'hui, dans le
positionnement de son mari à la
présidence, une autre source de revenu
bien gracieuse pour garantir un bel
avenir à ses générations futures.
Krous s a Krous s a
Sou rce : Ecl a ir d’ a friqu e
*
EEEtttaaattt dddeee nnnooosss DDDrrroooiiitttsss
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 47
Une Rubrique du juriste Julius
Blawa Gueye pour faire l’état des
lieux des droits de l’homme et du
citoyen, en particulier sur le
continent africain)
LLeess eennjjeeuuxx ddee llaa rreeffoorrmmee
ddee llaa nnaattiioonnaalliittéé eett dduu
ffoonncciieerr rruurraall
Pour comprendre les enjeux de cette
reforme, il faut s’interroger sur le bien-
fondé, voire la pertinence actuelle d’une
telle reforme, alors même que le parlement
ivoirien a définitivement réglé ce problème
il y a longtemps. Mais, avant tout cela,
demandons-nous en quoi consiste ladite
reforme ?
Réalité de la reforme
Ils sont nombreux les gens qui ont la
possession d’état de la nationalité
ivoirienne ; c’est-à-dire des gens qui, par
leur comportement, se croient Ivoiriens ou
qu’on a traités comme tels. A ceux-là,
s’ajoutent les tricheurs, mais aussi ceux qui
ont des raisons fondées au regard de la loi
ivoirienne d’être des nationaux (sans le
savoir). Le point important de la reforme
est de rendre justice à ceux qui se croient
spoliés de leur nationalité. Ainsi, par une
simple déclaration, les « apatrides » d’hier
seront intégrés dans la nationalité
ivoirienne.
Après plus de dix ans de turbulence dans le
pays, les républicains n’ont jamais chiffré
avec exactitude le nombre des sans-papiers.
L’Onu, selon la presse, les estimerait à près
d’un million de personnes devant obtenir la
nationalité ivoirienne. Ainsi, à tort ou à
raison, d’aucuns pensent que les vraies
raisons de cette reforme sont ailleurs.
L’opposition dit que cette reforme répond à
des projets électoralistes à l’horizon 2015.
Personnellement, nous faisons confiance
aux nouvelles autorités ivoiriennes pour dire
que le délai de carence imparti aux
nouveaux gratifiés dans la nationalité
ivoirienne, ne laissera pas de place à la
tricherie. Par contre, nous subodorons que
le parti républicain veut donner une
justification aux « nationaux par habitude ».
En tout état de cause, la formule
déclaratoire clôture définitivement la
question des Ivoiriens par habitude, s’ils
sont pris en compte par la loi, sans avoir à
faire une demande auprès de
l’administration qui peut ou non refuser la
nationalité. Cette demande est vécue
comme une humiliation pour celui qui avait
la possession d’état de la nationalité. Ce qui
est important aux yeux d’un certain nombre
de personnes, l’est-il pour la majorité des
Ivoiriens ? Pour le moment, demandons-
nous quelle pertinence revêt cette
reforme ?
La pertinence de la reforme
En voulant passer en force pour reformer un
sujet aussi sensible que le droit de la
nationalité ivoirienne, cela dénote qu’ADO
ne connaît rien à la mentalité des Ivoiriens.
Ses propres alliées trainent les pieds et
jugent inopportun de faire une telle reforme
maintenant, mais il se laisse tenter par des
juristes qui ne voient pas loin, parce que de
mauvais acteurs politiques. A moins que ce
ne soit un alibi qu’il cherche parce qu’il sait
qu’il ne peut pas réaliser toutes les
promesses mirobolantes faites pendant la
campagne présidentielle de 2010 ; son
entêtement ne semble pas augurer de la
sérénité nécessaire qui convient dans ce cas-
là.
Dire que le sujet est trop sensible et qu’il
faudrait le faire dans un pays réconcilié avec
lui-même, est à la fois un conseil et
également un avertissement clair. En effet,
la Côte d’Ivoire compte plus de seize
millions d’habitants. Quoique le demi-
million d’habitants sans nationalité soit un
nombre très important, il demeure un
moindre mal par rapport au reste de la
population totale qui soupire en ce moment.
Par ailleurs, il y a une autre procédure plus
apaisée et plus pacifique, voire plus
pratique pour tous ces cas d’apatrides si
apatrides il y a vraiment… Nous en dirons un
mot dans les développements ultérieurs.
Nous nous répétons pour insister sur le fait
que le pays sort à peine d’une crise très
sévère, de loin la plus grave et la plus
longue de son histoire qui plus est, à ce
jour, n’a pas encore connu son épilogue. Il
serait très maladroit de croire que le pays
profond peut accepter cette reforme
d’autant plus que plusieurs milliers
d’Ivoiriens sont en exil intérieur et extérieur,
si ce ne sont pas des pensionnaires de
prisons politiques. Quand on sème le vent, il
ne faut pas s’étonner de récolter la
tempête…
La reforme ADO a créé une polémique qui
s’enfle progressivement.
Les propos des uns et des autres nous
interpellent et nous invitent à prendre
position. Il s’agit d’un affrontement idéel
entre un ancien ministre et un autre du
régime actuel. M. Cissé Bacongo, en charge
de l’enseignement supérieur, dans deux
articles, a expliqué voire donné un cours de
droit public aux Ivoiriens. Ce à quoi le
professeur agrégé de droit, le ministre
Hubert Oulaye a répondu pour recadrer le
point de vue de son ancien collègue.
Ainsi, selon Nord-sud, quotidien proche du
pouvoir, pour le ministre Bacongo (docteur
en droit), à la succession d’Etats en 1960, le
pays souverain qu’est la France a laissé sur
les territoires coloniaux des personnes y
compris des peuples qui deviennent ipso
facto des nationaux du pays de résidence à
l’accession à l’indépendance de ce dernier.
En clair, seul un pays souverain impose son
droit à la population qui est sur son sol,
d’une part et d’autre part, non seulement, il
y a une automaticité dans l’acquisition de la
nationalité sous peine d’apatridie des
individus concernés, mais la possession
d’état de la nationalité, doit se parachever
par la formule déclaratoire et le tour est
joué. La nationalité selon le ministre
Bacongo, est un problème de droit qui n’a
que faire de l’histoire, de l’ethnologie, de
l’anthropologie, de la sociologie encore
moins de la philosophie.
Quant au professeur Oulaye, il remet en
cause l’automaticité de l’acquisition de la
nationalité avant de parler de l’attachement
ou l’allégeance à l’Etat dont on se réclame
national. Il a par la suite, fait le distinguo
entre les Ivoiriens de souche ou d’origine et
les Ivoiriens d’adoption.
Schématiquement, on peut présenter ainsi
les positions des deux ministres ivoiriens.
En notre qualité d’Ivoirien, nous nous
invitons dans ce débat, pour dire d’abord un
mot sur l’apatridie en Afrique.
A cet égard, une simple question peut
recadrer M. le ministre Bacongo car il est
difficilement crédible de parler d’apatridie
en Afrique, comme l’a déjà exprimé le
professeur Martial Ahipaud ; à moins qu’on
ne soit né de père et de mère inconnus ou
renié à la naissance. Que dit M. le ministre
Bacongo quand chaque fois qu’il y a des
troubles dans nos pays, on voit des
mouvements de populations qui ne partent
pas forcément en exil, mais disent qu’elles
rentrent simplement dans leur foyer
national historique ? Ainsi, pendant la crise
ivoirienne, bon nombres de gens qui ont
quitté la Côte d’Ivoire allaient soit en
Guinée, soit au Mali soit au Burkina-Faso. Ce
ne sont pas des gens qui sont rentrés
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 48
comme les Pro-Gbagbo au Ghana ou au
Libéria. Par ailleurs, quand un Digbeu se
rend au Burkina, il va en exil mais quand un
Ouédraogo s’y rend pour la même cause, il
rentre chez lui. Cela se fait sans égard pour
ceux qui ont la nationalité du pays d’accueil.
La question d’apatridie peut certes exister,
mais il faut la regarder avec beaucoup de
réserve… et pas comme M. le ministre
Bacongo.
Par ailleurs, à notre avis, M le ministre
Bacongo fait une confusion historique sur
l’automaticité de l’acquisition de la
nationalité. Malgré les fausses certitudes et
définitions citées, une chose est claire : La
nationalité procède certes du droit mais
sous l’éclairage de l’Histoire, de la
sociologie, de l’ethnologie et de la
philosophie voire aussi de la littérature
(orale pour le cas de l’Afrique). Exemple,
c’est l’histoire qui nous apprend que le
Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ont été
réunifiés puis séparés entre 1932 et 1947
par le colon. Que fait-on alors des gens nés
en Côte d’Ivoire et au Burkina-Faso quand
leurs parents n’y étaient que comme
simples résidents ? C’est une question de
bon sens qui doit amener à écouter les
spécialistes de l’économie, de l’histoire et
autres, avant de prendre une décision
politique convenable.
Enfin, sur l’automaticité de la nationalité en
cas de succession d’Etats, M. le ministre
disions-nous, fait une grave erreur
d’appréciation car avant la colonisation puis
l’indépendance, les différents peuples
africains ont toujours appartenu à des
territoires sous la forme d’un foyer national.
Ceci est plus que vrai pour les peuples
organisés en royaumes. M. le ministre
Bacongo ne dira pas que ces royaumes ne
connaissaient pas le droit. Nous ne lui ferons
pas l’injure de lui définir ce qu’est le droit.
Par ailleurs, les Mossis et les Madingues
ont leur source historique pour ne pas parler
de territoire national dans le Sahel. Cela est
différent de quelqu’un qui serait en
résidence à titre individuel et volontaire
dans un pays quelconque au moment où
survient la déclaration d’indépendance.
Dans ce cas, tant qu’il n’y a pas d’acte
volontaire d’allégeance au nouvel Etat d’une
part et d’autre part, tant que la législation
du nouvel Etat ne le permet pas, nul ne peut
avoir la nationalité automatiquement de cet
Etat. Quand des gens se retrouvent
individuellement comme ce fut le cas dans
le cadre de la colonisation française, dans
une ex-colonie, même s’il y a eu des milliers
de personnes qui ont émigré, il ne s’agit pas
d’un transfert automatique de tout un
peuple au sens onusien. L’Uti possidetis en
droit international public ne concerne pas
seulement que les frontières, il y a
également ce qu’il y a à l’intérieur de ces
frontières quand il s’agit d’un peuple et non
de quelques individus. Nous voulons dire par
ces mots à M. le ministre Bacongo, que le
référendum est parfois requis pour tout un
peuple afin de savoir s’il veut faire partie
d’un Etat, à fortiori, un séjour individuel ne
peut automatiquement être saisi par le droit
du nouvel Etat, sans la volonté de l’Etat ou
de l’individu concerné. Et c’est cet acte non
équivoque qui s’exprime par la demande de
nationalité, quand il s’agit d’individus isolés
ou non. Il ne peut y avoir de honte à
demander une nationalité, car celui qui
l’obtient par naturalisation a les mêmes
droits que celui qui l’a de « jure » à la
naissance.
Pour faire droit aux personnes nées en Côte
d’Ivoire et qui seraient issues de peuples
dont le foyer national historique est ailleurs
(exemples les Burkinabés), au lieu de
procéder par un juridisme « niaiseux »
comme diraient nos amis Canadiens, vu que
la question de nationalité a été à l’unanimité
réglée par la représentation nationale
d’antan, dans un climat de paix, le nouveau
pouvoir aurait pu sans forcer, demander une
« dérogation spéciale » pour les
ressortissants de certains villages de
Bouaflé et de Soubré (Koupéla et consorts) ,
appartenant à des ethnies d’origine
burkinabée et autres. Il n’est dans l’intérêt
de personne de vivre avec des étrangers à
vie ; surtout quand la plupart de ces gens
manifestent le désir d’un vivre ensemble
sans équivoque avec les autres habitants.
Cela ne fait pas pour autant des apatrides
d’eux !
Une telle dérogation se négocie, ses
modalités d’application s’étudient afin que
dans l’harmonie, tout se décide dans la
concorde. Procéder par la force ne résout
rien car le futur pouvoir qui succèdera à
celui d’ADO ne fera rien d’autre que de
remettre les pendules à l’heure. Le RDR n’a
pas l’apanage de la violence. D’ailleurs, la
violence est l’arme de ceux qui n’ont pas
d’arguments et sont par conséquent faibles.
En creusant bien dans les motivations de M.
le ministre Bacongo, on ne sera pas surpris
de savoir qu’il y a des zones d’ombre
comme dans le cas de son mentor Alassane
Dramane Ouattara. L’émigration est une
réalité historique et chacun est venu de
quelque part. Mais est-ce une raison de
vouloir cacher le soleil avec la main ou
effacer du revers de la main, ce qui est plus
gros que soi si ce n’est réécrire l’Histoire ?
Il a beau être professeur agrégé, M. le
ministre Oulaï n’est pas moins homme avec
des sentiments surtout quand on est devant
une injustice flagrante où on voit son propre
peuple être dépossédé de ses terres et
autres biens par la force des armes. On
aurait pu s’avouer vaincu si seulement ceux-
là qui ont les armes aujourd’hui n’avaient
pas été accueillis en frères pendant qu’ils
étaient en quête de pitance.
Attention au juridisme outrageusement
maladroit.
Pour conclure, disons que la solution ne
réside pas dans une construction
intellectuelle de juridisme outrageusement
maladroit. Etre juriste, ce n’est pas parler
comme un livre, c’est digérer cette matière
et à sa lumière, proposer voire inventer une
solution réaliste et conforme aux
desideratas de la majorité du peuple… Le
calme avant la tempête ne veut pas dire que
M. Alassane Dramane Ouattara peut se
permettre tout ce qu’il veut en Côte
d’Ivoire. C’est un mauvais signe quand ses
alliés du RHDP principalement le PDCI,
trainent les pieds pour marquer leur
désapprobation. Dans ce cas, ce n’est pas la
loi qui doit s’adapter à la volonté d’une
minorité mais c’est plutôt le contraire. Tous
ces gens pour lesquels ADO veut jouer les
justiciers n’ont jamais dans notre pays, été
empêchés de demander la naturalisation.
Apparemment, depuis 1972, beaucoup
d’eau a coulé sous les ponts. C’est ce qui
nous amène à suggérer la négociation pour
une dérogation spéciale à la réglementation
en vigueur au lieu de faire une reforme sans
lendemain.
Julius Blawa Gueye
*
SSuurr tteess rroouutteess
Sur tes routes, tes routes qui frisent l’éden,
le rêve abonde comme le vin aux noces de
Cana.
Sur tes routes, tes routes aux effluves du
ciel, l’amour se trouve un manoir où il
entend demeurer jusqu’aux confins de la
vie.
Sur tes routes, sainte fleur de mon
printemps, le bonheur est une flamme
diamantifère qui fait de la vie,
un
délice
héroïque.
Cédric Marshall Kissy,
Le ciel de tes yeux
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 49
Ce poème intitulé "Indécence", écrit par PKM,
est dédié à toutes ces femmes battues dans le
monde, humiliées à longueur de journée, je
pense à vous. Je l'ai écrit car un jour une
femme m'a interpellée, apeurée et en pleur,
disant de prier pour elle car son mari l'a
battait... Son visage est encore dans ma
mémoire... PKM
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est
réservée pour vous exprimer. Librement.
Pour vous prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement. Pour faire
partager vos opinions et vos thèses...
LLaa pprroobblléémmaattiiqquuee ddee llaa
llééggiittiimmiittéé eett ddee llaa llééggaalliittéé
L'armée a fini par renverser l'islamiste Mohamed Morsi, le
premier Président civil démocratiquement élu en Egypte.
Son règne n'a pas tenu l'année dans un contexte
tumultueux de tensions sociopolitiques souvent
meurtrières. Ici, se concentre toute la problématique de
la légalité et de la légitimité. La politique, désormais
métaphysiquement identique à la cybernétique, est l'art
de rassembler les foules et de les mettre en mouvement.
La contestation populaire gagnant en intensité, et en
légitimité, a balayé la légalité avec l'appui de l'armée.
Morsi a brandi son statut légal et républicain, en parlant
de « coup d'Etat ». Mais, le bras de fer n'était pas
tenable avec ces milliers de manifestants qui ont explosé
de joie à l'annonce de sa destitution. On se rappelle la
chute de son prédécesseur Hosni Moubarak.
Chassé lui aussi, du pouvoir par des manifestations
massives. C'est dire à quel point le phénomène des foules
est devenu central en politique. A partir de faits bien
identiques, mais d'interprétations différentes, à l'aune du
prisme archaïque et primitif du mécanisme victimaire. Les
militaires ont ainsi remis le pouvoir au Président du
Conseil Constitutionnel Adly Mansour. On attend la tenue
d'une élection présidentielle forcément anticipée. Les
occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont gardé
le profil bas. Ils n'ont pas pris le risque de retourner
contre le peuple égyptien leurs bombes et leurs missiles
démocratiques en ébullition en Syrie pour des milliers de
morts!
Paul Zahiri
*
MMaa
mmaaiinn
Voici ma main
Je lève mon Pouce à tous les vrais
ami(e)s qui m'entourent.
Je pointe mon Index vers le ciel pour les
personnes qui m'ont quittée.
Je lève mon Majeur pour les hypocrites
qui croisent ma route et me font perdre
foi en l'être humain.
Je réserve mon Annulaire à celui/celle qui
partagera ma vie.
J'écoute de plus en plus mon petit doigt
et je tendrai toujours la main à ceux et
celles qui en auront besoin.
François Victorien
*
« Si les hommes se noient encore et
toujours au large de nos yeux, c'est
que nous les femmes, nous sommes
l'océan qui les engloutit et vers lequel
toute leur grandeur d'hommes se
réalisent ». (Kady, La Petite Sirène).
*
**
SSoorrttiiee dduu ttuunnnneell
Souvent
couché
la tête penchée
le regard dressé
le cœur brisé
mes pensées vers toi rivées
Aznavour trouant mon passé piégé
dans le noir plongé
tout y est
pour que je te revois
Je ne t’ai pas oublié
On s’est quitté
Il le fallait
Mais en moi tu résides
Tu m’envahis la conscience
Pour combien de temps encore
C’est tristement beau ce que tu me fascines
Pourtant
il faut que tu me libères
que je me retourne à jamais
que je ne te revois plus désormais
que ton image en moi dégénère
Alors
mon âme en paix
pourra mieux s’épanouir
Couché
la tête penchée
le regard dressé
le cœur émerveillé
mes pensées vers naguère rivées
Aznavour berçant mon présent gratifié
dans le noir plongé
tout y est
pour que je ne te revois plus enfin
Claude L.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 50
Cette rubrique
n`a pas pour
but d`indexer qui que ce soit, ni de dresser
les gens les uns contre les autres. Il s’agit
plutôt de contribuer à réveiller les esprits et
les consciences sur des sujets épineux
concernant spécifiquement la religion. Il
s’agit de susciter des réactions qui vont, nous
l’espérons, provoquer des actes positifs pour
la communauté africaine vivant sur le
continent ou ailleurs dans le monde.
DDIISSCCOOUURRSS AA DDIIEEUU
Salut à toi, Dieu, maître du monde
Mon mot vers toi n’est pas une fronde
Mais plutôt des paroles bien sensées
Freine donc ceux qui voudront me tancer
En jouant les juges à tout bout de champ
Tant ils se proclament tes seuls enfants
Ce sont d’ailleurs eux qui ont provoqué
Les questions qu’ici je vais te poser :
Que dis-tu de mon prénom africain ?
Qu’il serait un prénom pas du tout divin ?
Que je dois le jeter sans condition
Quand j’adhère à une religion ?
Non, je crois rêver, mon Dieu, aide-moi
Mon prénom africain, je te le dois
Par son sens, il contient tes paroles
Que l’on enseigne dans les écoles
Pourquoi dois-je choisir un autre nom
Lié à la culture de ma religion ?
Inspire ces gens, Dieu Le Tout-Puissant
Ils me l’ont fait croire pendant longtemps
Mais j’ai compris mon erreur, ça suffit
Je reprends mon prénom et à jamais
Et je l’aimerai contre leurs souhaits
Je serai content de les voir surpris
Eux qui m’ont trompé pendant des siècles
Détruit ma culture par son socle
Dis-leur maintenant, Seigneur, qu’ils
rêvent
Si c’est pour me voir jeter mon prénom
De ma culture, c’est lui la sève
De mon identité, il est l’amont
A leurs religions, je veux adhérer
Mais qu’ils me laissent mon nom adoré
Grâce à lui je me sens un humain
Vouloir me l’enlever semblera vain
D’ailleurs je le rendrai très célèbre
Sans leur faire de longues palabres.
Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla
*
Attention aux
Marchands
De miracles
EEEttt lllaaa pppeeennnssséééeee
rrrééétttrrrooocccèèèdddeee dddaaannnsss llleee
ttteeemmmpppsss eeettt lll'''eeessspppaaaccceee
bbbiiibbbllliiiqqquuueeesss………
Une rubrique de Paul Zahiri
_____________________________
MMiicchhééee eett llaa pprroopphhééttiiee ddee
llaa nnaaiissssaannccee dduu MMeessssiiee àà
BBeetthhllééeemm
Dimanche jour de Dieu! La pensée
rétrocède dans le temps et l'espace
bibliques, pour méditer la prophétie et le
prophétisme hébreu. Toujours dans le
sens de l'improbable et du quasi
impossible. Quelle est donc la vérité
portée par le prophétisme dont ce peuple
s'est gavé des siècles durant?
Arrêtons-nous sur Michée et la prophétie
de la naissance du Messie à Bethléem fort
connue de ce peuple. Qui se souvenait
plus tard que Jésus était bien né à
Bethléem? Pour beaucoup de ses
contemporains, il restait un nazaréen. On
disait Jésus de Nazareth, un galiléen, dont
il était impensable qu'il soit le Messie.
Dans l'évangile de Jean, quand on a
commencé à se poser des questions sur
Jésus, certains disaient "qu'il est peut-être
le Christ". Mais, d'autres répondaient
"mais voyons le Christ ne peut pas venir
de Galilée et Michée l'a dit". D'un autre
côté, parmi les gens qui avaient écouté les
paroles de Jésus, d'aucuns étaient certains
que "vraiment le Christ, c'est lui". Alors
que la méfiance ne quittait pas les
incrédules, "le Christ pouvait-il venir de
Galilée"? Les Ecritures ne disaient-elles
pas qu'il serait de la lignée de David et de
Bethléem, dont il est originaire? La
prophétie de Michée était claire
pourtant : "un roi naîtra de la
descendance de David... Il fera régner la
justice et la paix. Non seulement sur
Jérusalem mais sur l'humanité tout
entière. Cette prophétie du dessein
bienveillant de Dieu était-elle pour Israël
et pour tous les hommes de tous les
temps? Si oui, s'est-elle réalisée et peut-
elle se réaliser?
J'en doute de plus en plus. Eh Dieu!
Paul Zahiri,
Politologue, philosophe
*
SHALOM SHALOM
Très tôt ce matin, j'ai parlé avec
Abraham, ensuite Isaac, puis Jacob.
Après, je me suis entretenu avec
Moïse qui m'a conduite vers Josué.
Mon entretien avec Josué a été
enrichissant, mais je devais continuer.
Alors, pendant mon escale technique,
Deborah m'a épatée et puis Gédéon,
mais surtout Samson. A la joie de
parler avec Ruth s'est ajoutée celle
d'échanger avec le Prophète Samuel
qui a fait tomber mon menton avec
l'histoire de David face à une
machine de guerre.
De tous les rois dont j'ai lu l'histoire,
hummm celle de Salomon est la
meilleure. Comme koun-Fu, j'ai
continué ma course pour rencontrer le
grand Josaphat qui m'a expliqué sa
victoire face à ses ennemis. Je me suis
dit : je dois prendre un autre billet
pour continuer le voyage.
Ce que j'ai retenu et que tu dois
retenir comme moi, c'est que le Dieu
qui a été avec chacun d'eux est le
même qui est avec NOUS
aujourd'hui.
Que Dieu te bénisse
Véronique Oupeu
*
AAtthhééeess :: qquueelllleess ssoonntt vvooss pprreeuuvveess qquuee
DDiieeuu nn''eexxiissttee ppaass ??
*
« Plus nous ouvrons les yeux, plus la
nuit est profonde ;
Dieu n’est qu’un mot rêvé pour
expliquer le monde ». (Lamartine)
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 51
SSSAAANNNTTTEEE
CCCOOONNNSSSEEEIIILLLSSS
LLee cciittrroonn ::
SSeess bbiieennffaaiittss eett
pprroopprriiééttééss
tthhéérraappeeuuttiiqquueess
Rafraîchissant, antiseptique, astringent,
tonifiant, cicatrisant, riche en sel
minéraux et en vitamine C, faible en
calories (35 calories par 100 grammes), le
citron peut servir à plusieurs usages.
Heureusement, on le trouve sur le marché
toute l’année. Le Citron est non
seulement apprécié en cuisine, mais il
possède aussi de nombreuses propriétés :
Le citron et les Soins de la Peau
Il possède une action adoucissante sur la
peau. Vous avez les coudes, les genoux ou
les talons rugueux? Coupez un citron en
deux, frottez-en doucement sur les parties
rugueuses pendant quelques minutes.
Un morceau de citron appliqué sur des
piqûres d’insectes calmera la douleur et la
démangeaison en quelques minutes.
Pour la peau grasse, ou pour se
débarrasser plus rapidement des
comédons, pressez un citron sur une
boule d’ouate que vous passez ensuite sur
les endroits affectés. Astringent, le citron
a également la propriété de resserrer les
pores de la peau.
Le citron et les dents
Une recette de grand-mère : pour des
dents plus blanches, brossez-les deux fois
par semaine avec un mélange de jus de
citron, de citron vert (lime) et de
pamplemousse non dilué. Cette solution
permet aussi de réduire le tartre. Il faut
cependant éviter de sucer une rondelle de
citron à cause de sa concentration en
acide citrique dommageable pour l’émail
des dents.
Le citron et les cheveux
Pour donner de l’éclat aux cheveux,
rincez-les avec un peu de jus de citron
après le shampooing.
Le citron et la migraine
La prochaine fois que vous aurez la
migraine, essayez des compresses de jus
de citron ou appliquez quelques tranches
de citron sur vos tempes.
Le citron et les pieds
Pieds endoloris ? Pour soulager la
douleur, frottez du jus de citron sur la
voûte plantaire.
Le citron et la santé
Réputé pour avoir des propriétés
antiseptiques, le citron est utilisé dans de
nombreux traitements contre le mal de
gorge et permet également de faire des
cures pour les mains. Il est de plus utilisé
en cosmétologie pour éclaircir et unifier le
teint. Il élimine 30% de glucose dans le
sang, efficace pour le diabète.
Son jus est efficace pour éviter les
mucosités : du jus de citron dilué dans de
l’eau chaude évite d’avoir la voix enrouée.
Un sucre imbibé de jus de citron est le
remède le plus efficace qui soit contre le
hoquet. Bien que le mécanisme d’action
soit inconnu, l’effet est immédiat et
garanti et se vérifie facilement sans
danger.
Le citron dans la cuisine
Antiseptique naturel, le citron est reconnu
pour sa teneur élevée en vitamine C. C’est
une façon bien naturelle de relever la
saveur des aliments et de parfumer
soupes, sauces, légumes, gâteaux et
sorbets. Il remplace avantageusement le
vinaigre dans la vinaigrette. Enfin, on
l’utilise pour mariner et attendrir la viande
blanche, la volaille, le poisson.
Achat et conservation
Achetez toujours des citrons bien ronds,
plus juteux que les ovales. Choisissez-les
jaune vif qui contiennent plus de
vitamines. Les citrons entiers se
conservent dans le bac du réfrigérateur
pendant environ deux semaines.
Enveloppez les citrons entamés dans du
plastique et consommez-les le plus vite
possible. Le citron doit être à température
ambiante pour donner son maximum de
jus. Roulez-le sur une planche ou entre
vos mains pendant quelques minutes
avant de le presser. Il donnera encore plus
de jus si vous le chauffez préalablement
aux micro-ondes pendant 30 secondes.
Utiliser le zeste
Grossièrement râpé, le zeste s’emploie
dans certaines soupes et plats exotiques,
et parfume délicatement les desserts. On
l’utilise aussi dans les currys et dans
certains ragoûts classiques. Pour râper le
zeste, servez-vous d’une râpe à fromage
fine, frottez doucement en évitant de
gratter la peau blanche qui donnera un
goût amer.
Un bon truc
Si vous n’avez besoins que de quelques
gouttes, percez un petit trou dans le fruit.
Vous pouvez reboucher avec un cure-
dents ou envelopper le citron dans du
plastique.
Un citronnier dans la maison
Si vous voulez tenter l’expérience d’en
faire pousser un chez vous, voici comment
faire à partir des citrons du marché :
gardez les pépins humides pendant 24 h.
Remplissez un pot de 10-15 cm et plantez
les pépins à 2 cm de profondeur. Gardez
les graines humides pendant la
germination. Elles mettront environ un
mois à germer et pousseront bien sous
une lumière fluorescente ou sur le rebord
d’une fenêtre ensoleillée. Mais ne vous
faites pas d’illusion sur sa capacité de
produire autre chose que des feuilles.
Pour voir fleurir un citronnier, il faut
l’acheter en pépinière.
Soins des plantes
Préparez un mélange drainant, riche,
neutre, arroser sans excès. Pendant la
croissance, utilisez un engrais spécial
agrumes, un arrosage sur 2 ; taillez
légèrement en mars et surveillez
araignées, cochenilles et pucerons.
Le citron dans d’autres applications
Le jus de citron peut s’avérer très utile
pour le nettoyage d’objets en aluminium,
et entre dans la composition de la mixture
pour nettoyer les ustensiles en cuivre.
Il semblerait aussi que le jus de citron ait
des vertus spermicides, en raison de sa
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 52
forte acidité (pH plus faible que dans le
vagin). Des études sont en cours pour
vérifier si le jus de citron a une incidence
sur le virus du Sida.
Le jus de citron peut également servir
comme encre invisible. Il suffit d’écrire
avec son jus comme encre et, ensuite, de
faire chauffer la feuille au-dessus d’une
chandelle (pas trop près) pour voir
apparaître les écritures.
Les risques du citron
Le citron est aussi photosensibilisant. Lors
de l’application du jus de citron sur la
peau, des tâches peuvent apparaître,
suite à une exposition au soleil. Il existe
deux réactions : la phototoxicité et la
photoallergie.
Le citron peut aussi causer des brûlures au
niveau des muqueuses si son jus ou bien
son huile essentielle sont absorbés en
trop grandes quantités. Les muqueuses
brûlées peuvent être des muqueuses de
l’œsophage, de l’estomac ou autres.
Si vous disposez d’autres informations,
faites-les partager dans cette rubrique.
Jean-Rene Vannier
*
Dans nos prochaines parutions :
Brûlures d'estomac et remontées
acides : quelques conseils
pratiques
*
Le gingembre : une plante dont
les vertus médicinales sont
connues et utilisées depuis plus
de 6000 ans dans la médecine
traditionnelle ...
*
Prendre soin de soi, de sa vie
*
Comment se défaire des
pensées négatives ?
*
LLee bboonnhheeuurr
Hier, j'ai pris le chemin du bonheur ;
J'ai vu Monsieur Simplicité
Résoudre un problème compliqué.
Madame Partage donnait de son pain
Aux enfants qui avaient faim.
Monsieur Tolérance faisait traverser
Une dame âgée.
Madame Rire racontait des blagues
Aux veuves chagrinées...
Et moi,
Voyant cela,
J'ai appris que le bonheur
N'est pas loin,
Il suffit d'ouvrir les yeux,
Il est là, à coté de moi, de toi, de nous !
Alors attrapons-le, ensemble !
Anna Tall Torodo
JJ’’aaii ccoommpprriiss……
J'ai compris qu'il y a des priorités dans la
vie.
J'ai compris que les gens que tu
rencontres ne sont pas forcément tes
amis.
J'ai compris que, dans la vie, on n’a pas
toujours ce qu'on veut.
J'ai compris qu'on n’est rien sur terre :
en une seconde tout peut s'écrouler,
rien n'est jamais acquis.
J'ai compris qu'il ne faut pas être ni
prétentieux ni incapable, mais, toujours
se préserver de ce qui est blâmable.
J'ai compris que certains sujets
importants font réfléchir, jusqu'à
atteindre l'endroit sensible qui parfois
nous déchire, jusqu’à nous permettre
d’être responsable, de prendre
conscience, jusqu’à aider à savoir à qui
nous accordons notre confiance.
J'ai compris, que faire du mal aux gens
n'est pas du tout bien.
J'ai compris que les regrets ne sont plus
utiles quand la mort te parvient. J'ai
compris que, à tous instants, chaque
seconde nous est enlevée de notre
crédit de vie.
J'ai compris que, sans patience, sans
courage, sans volonté, on n’arrive à rien.
J'ai compris qu'il ne faut pas se fier à
l'apparence, ni à la grandeur.
J'ai compris que l'important, c'est ce
qu'on a de beau dans la tête et le cœur.
François Victorien
AAAMMMAAANNNIIIEEENNN ???.........
Emprunté à une des nombreuses langues
africaines, ce mot AMANIEN, signifie
littéralement « comment ça va ? » ou bien
« On dit quoi ? », c’est-à-dire : quelles sont
les nouvelles du pays ?
# 1
LA RESIDENCE DE GOSSIO TRANSFORMEE
EN CAMP DE TORTURE
Combien sont-ils à être détenus en toute
illégalité dans la résidence de Marcel
GOSSIO, ex-patron du Port Autonome
d’Abidjan, occupée depuis le 11 avril 2011
? Difficile de répondre à cette question.
Une chose est, par contre, sûre :
l’habitation est devenue un lieu de torture
et d’exécutions sommaires occupée par
les FRCI, au nez et à la barbe des
personnalités du RHDP qui vivent
tranquillement avec leur famille dans les
environs.
Torture, viol, privation de nourriture,
brûlures à l’électricité, à la bougie et au
mégot de cigarette. Tout s’y passe. Et
cela, en toute impunité au vu et au su des
responsables des Forces Républicaines de
Côte d’Ivoire qui viennent
quotidiennement en ces lieux, rendre
visite à leurs troupes. Selon le même
témoignage, plusieurs autres personnes
sont malheureusement toujours détenues
en ces lieux.
Voilà en somme la vision des droits de
l’homme du régime de Ouattara et
l’utilisation entre autres des domiciles
privés occupés par les FRCI. Et pourtant, le
Ministre de la Défense du régime M. Paul
Koffi Koffi disait récemment avoir engagé
des actions pour mettre fin à l’occupation
des domiciles des personnalités proches
du président GBAGBO. Des paroles
destinées en réalité à tromper l’opinion
publique. Diomandé Sekouba.
eventnewstv
# 2
ADO LE COMMIS VOYAGEUR D'AVIONS
EN AVIONS, TOUJOURS DANS LES CIEUX
ET ENTRE LES NUAGES. ADO LE SEUL
PRESIDENT COMMIS VOYAGEUR DU
MONDE, MEME POUR ARRIVER AU NORD,
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 53
IL ETAIT CACHE DANS UN HELICO AVEC SA
FEMME. Kouamé Célestin N'brah.
#3
Grève de la faim organisée par les
personnes handicapées de Côte d’Ivoire.
"Bonjour, je souhaiterais vous faire part
de ce qu'une grève de la faim est en cours
devant le parlement ivoirien, grève de la
faim organisée par les personnes
handicapées de Côte d'Ivoire qui
réclament du travail. ; je suis moi-même
déficient visuel vivant en France mais je
suis en ce moment en vacances au pays.
Les personnes handicapées de Côte
d'Ivoire demandent que le gouvernement
Ouattara remette en marche les
recrutements dérogatoires au sein de la
fonction publique. Aujourd'hui, ces
handicapés se mordent les doigts. Laurent
Gbagbo avait créé un secrétariat d'Etat
chargé des handicapés, mais on a préféré
le néant ; car, Ouattara n'a rien à
proposer . Alors, il va les laisser mourir. Et,
aucune ONG ne lèvera le doigt. Shlomit
Abel
# 4
La radio et la TV chez nous
Cette année, pas de "Podium", ni
"Variétoscope" à la RTI, à cause de
besoins matériels et financiers, dit-on. Du
moins, c'est ce qu'on peut lire dans le
journal « L'expression » du jour.
Heureusement, "Wozo Vacances" est
sauf. Entre nous, si on sacrifiait "Star
Karaoké" au profit d'une de ces émissions,
ça n'allait pas me poser problème. Tout le
monde le sait, "Podium" et
"Variétoscope" impliquent plus de monde
et permettent d'occuper sainement une
plus grande frange de la jeunesse... Yehni
Djidji
#5
Dans notre TV, aucune émission de
culture générale. Trop d'émissions de
musique et de divertissement, tels que :
Tempo, Ahouaney, samedi ça samedi, rti
musique, etc. Trop de place à la musique.
Même sur rtburkina, y'a : génies en herbe,
des mots et des lettres, etc. (Alain
Clotène).
#6
Qu'est-ce qu'il leur arrive tous, sentent-ils
la roue tourner et en bonnes girouettes,
cherchent-ils à aller dans le sens du vent?
Sinon comment comprendre que Mr
Lézoutié décrie le mensonge et la gabégie
de Ouattara en pleine homélie, au point
de recevoir une standing ovation?
Comment comprendre qu'Anaky et Banchi
invitent Laurent Gbagbo à prendre
courage? Comment comprendre que
Meiway appelle à libérer le président
gbagbo? Que leur arrive-t-il ? Aidez-moi à
comprendre et compléter la liste. (Touré
Fatogoma).
#7
Mauvaise gouvernance en Cote d'Ivoire:
comment peut-on expliquer le fait que le
gouvernement d'Allassane Ouattara ait
des difficultés pour payer les
fonctionnaires fin juillet 2013, alors que
les recettes fiscales de la seule Direction
des Grandes Entreprise de la Direction
Générale des Impôts (DGI) s'élèvent, à
elles seules, à 122 milliards de FCFA?
Cette recette ne prend pas en compte les
recettes du Trésor, des Douanes et des
autres Directions des impôts. Pour
mémoire, sachez que la masse salariale
des fonctionnaires ivoiriens s'élève à
environ 20 millards de CFA par mois.
Kassaprèkon Kassa
#8
Des autorités du nord quittent la zone
suite à des menaces
Deux autorités administratives du Nord du
pays ont trouvé refuge dans d’autres
circonscriptions, suite a des violences et
menaces enregistrées dans leurs zones
respectives, ont rapporté mardi des
témoins à Xinhua. En effet, le sous-préfet
de Tiéningboué a dû abandonner la
localité après que son bureau et sa
résidence eurent été saccagés par des
manifestants mécontents. Ceux-ci
soupçonnaient l’administrateur d’avoir un
parti pris dans la gestion du violent conflit
qui a éclaté dans la localité entre
agriculteurs et éleveurs, et qui a fait
plusieurs blessés et de nombreux dégâts
matériels. Le deuxième sous-préfet à être
inquiété est celui de Sominassé (nord-est,
département de Nassian), Jonas Blai Kpan,
victime de violences verbales.
M. Kpan s’est vu contraint d’abandonner
son poste, en raison de menaces
récurrentes reçues des populations. « J’ai
reçu un appel anonyme dans lequel mon
interlocuteur me disait qu’une descente
musclée à mon domicile se préparait.
Ayant pris la menace au sérieux, j’ai
aussitôt saisi le Préfet de Nassian », a
expliqué l’administrateur à un journaliste
local. A l’en croire, certains villageois
l’accusent d’être à la base du choix d’un
centre d’examen dans une autre localité
pour les élèves de Sominassé. Le sous-
préfet de Sominassé a ainsi trouvé refuge
à Nassian, tandis que son collègue de
Tiéningboué s’est retiré à Abidjan, en
attendant un apaisement.
#9
Loi sur la nationalité
#10
D'après des sources proches du dossier, le
capitaine Bley Kouassi Urbain, presque la
quarantaine, est depuis la mi-juillet sur le
sol ivoirien. Il vient d'être extradé par les
autorités de Niamey vers son pays
d'origine. Où de forts soupçons pèsent sur
lui quant à son implication dans ce coup
avorté qui s'annonçait, selon de bonnes
sources, "particulièrement très sanglant".
Il s'agissait, explique-t-on, d'une série
d'assauts qui devraient être menés contre
plusieurs villes dans les parties Est, Ouest,
Centre et Sud du pays.
Le capitaine Bley Kouassi Urbain s'était
reconverti professeur de mathématique
au Niger. Ce dernier est également
soupçonné d'avoir pris une part active à
des attaques perpétrées ces dernières
années contre les forces républicaines de
Côte d'Ivoire, et qui ont fait plusieurs
morts.
Natif de Lakota, le capitaine Bley a fait ses
premiers pas dans l'armée ivoirienne au
début des années 2000 avec le grade de
lieutenant. Très vite, il gravit les échelons
et se retrouve aide de camp du général
Phillipe Mangou, avant d'être affecté à la
garde républicaine. Il devient l'un des
hommes de main de commandant de
cette force, le général Dogbo Blé Bruno.
Dès la chute du pouvoir de Laurent
Gbagbo en avril 2011, il s'exile au Ghana,
puis se dirige vers le Niger où il s'installe à
Niamey, la capitale. L'homme qui fait
valoir sa bonne maitrise des
mathématiques en dispensant des cours
de cette discipline dans des
établissements secondaires locales, fait
des va-et-vient entre Niamey et Accra, où
il garde toujours, selon une source proche
du dossier, des liens étroits avec ses frères
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 54
d'arme exilés. Il a été transféré à Abidjan
dans la plus grande discrétion, loin du feu
des projecteurs, en attendant de passer
devant le tribunal militaire.
Armand Tanoh
#11
CAMIONS DE RAMASSAGE D’ORDURES:
DANGER
“Depuis le 11 janvier 2013, le Ministère de
l’Environnement, de la Salubrité Urbaine
et du Développement Durable a opté pour
une nouvelle procédure de collecte des
ordures dans le District d’Abidjan. Ainsi, le
ramassage des ordures devrait se faire à
hauteur de 75 % la nuit, quand les
opérateurs commis à cette tâche
devraient pouvoir collecter les 25%
restant pendant la journée. Ces nouvelles
dispositions ont pour but d’accroître le
taux de collecte des ordures ménagères
dans le District d’Abidjan ”, peut-on lire
sur le site du Ministère de
l’Environnement. En réalité, depuis le
lundi 21 Novembre 2011 et peut-être
même avant, la démarche avait été
entreprise.
Il ne s’agit pas ici des jeunes gens qui
fabriquent des chariots de fortune avec
des morceaux de bois et qui conviennent
avec les riverains avec paiement mensuel,
mais des gros camions qui assurent le
ramassage dans les grands points de
collecte et qui ne réclament pas
directement de l’argent à la population. La
mesure aurait été prise pour accroître le
taux de ramassage. Les odeurs
incommodantes du chargement à ciel
ouvert ont sûrement milité également en
la faveur de cette décision. Mais, une
chose est claire : ce ramassage nocturne
constitue un danger pour la population.
Du moins, selon ce que j’ai pu constater.
Je ne me souviens pas de la dernière fois
où j’ai vu un camion de ramassage avec
des feux arrière qui marchent. “C’est ce
qui tue en rase campagne, disait un
chauffeur de taxi. Là-bas, un tel enfin garé
dans le noir, c’est la mort assurée. En ville,
les lampadaires permettent de limiter les
dégâts.” Je ne me souviens pas de la
dernière fois où j’ai vu un de ces camions
marquer un arrêt au feu tricolore quand il
était le premier de la file. Des coups de
klaxons et il traverse à vive allure la voie.
C’est comme s’ils n’ont jamais de frein, ou
alors les chauffeurs ont étudié un code de
la route qui leur est propre. On pourrait
aisément les inclure dans un dictionnaire
pour illustrer l’expression “rouler à
tombeau ouvert”. Le plus étrange c’est
que le matin ils vont bien plus lentement,
alors que c’est la nuit qu’il faut redoubler
de prudence.
Source : abidjanautomatic.com
#12
10 prisons au lieu des 10 universités
promises
Le conseil des ministres qui s’est tenu le
mercredi 24 juillet dernier a décidé de la
construction de 10 nouvelles prisons en
Côte d’Ivoire. La nouvelle a été annoncée
avec enthousiasme par le porte-parole du
gouvernement, le ministre Koné Bruno.
Ces 10 nouvelles prisons porteront le
nombre des maisons d’arrêt et de
correction à 43, puisque la Côte d’ivoire
en compte à l’heure actuelle 33.
En décidant de construire 10 nouvelles
prisons alors que la Côte d’Ivoire qui sort
d’une longue crise a des besoins plus
importants voire existentiels, Ouattara
montre clairement, surtout à ceux qui en
doutaient encore, l’option de son régime.
Un régime dont le seul programme est de
pourchasser et d’emprisonner ses
opposants. Au jour d’aujourd’hui, ce sont
environ 800 partisans du président
Gbagbo qui croupissent dans les prisons
de Ouattara, des plus hauts responsables
aux simples militants de base, sans
compter ceux qui sont torturés dans les
camps de concentration. Il ne se passe pas
un jour sans que les services du régime
Ouattara n’arrêtent un militant de
l’opposition. De sorte que les 33 prisons
que compte le pays lui paraissent
insuffisants, puisqu’en dehors des
prisonniers politiques, elles accueillent
chaque jour des dizaines de prisonniers de
droit commun. D’où, la nécessité pour.
Boga Sivori (source: Ivoirenews.info).
#13
Après la RTI, le Rattrapage familial pose
valise à la Poste de Côte d'Ivoire : Le DG
donne un marché à son neveu de 80
millions F CFA. En effet, selon La lettre
du continent du 18 Juillet 2013, « Le
DG de La Poste de Côte d'Ivoire,
Mamadou Konaté, a attribué début juillet
à son neveu et patron de N-Micro service
bureautique(NMSB), Youssouf Nabi Touré,
le marché de rénovation des Postes de
Tafiré, Kong et Diawala, trois villes du
nord du pays.
Ce contrat attribué de gré à gré
avoisinerait 80 millions F CFA. Youssouf
Nabi Touré, qui ne possède pas de société
de BTP à son nom, est le fournisseur
exclusif de La Poste ivoirienne. Il préside
également la Fondation Nabintou Cissé -
la mère d'Alassane Ouattara. Dans la
foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa
belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de
la Société ivoirienne de travaux, d'études,
de réalisation et de maintenance(Siterm),
la rénovation de quatre autres bureaux de
Poste des villes de M'Bengué, Niellé,
Dikodougou et Sinématiali (nord) ».
Source : La lettre du continent.
#14
Le pardon
J’entends les hommes de la rébellion dire
que le front populaire et ses alliés doivent
demander pardon aux ivoiriens sans
oublier la repentance. Je voudrais dire aux
rebelles que nous demanderons pardon
aux Ivoiriens pour :
1- n'avoir pas mis Dramane Ouattara aux
arrêts après son appel a descendre dans
les rues pour contester les résultats de
l’élection à la quelle il n'a pas participé en
2000.
2-pour avoir levé le mandat d’arrêt lancé
par Bédié contre lui Dramane Ouattara
pour faux en écriture, faux et usage de
faux
3-pour avoir permis que cet apatride de
Dramane Ouattara participe au forum de
réconciliation entre Ivoiriens
4- pour avoir permis que celui-ci soit
président d'un parti pendant que nous ne
lui reconnaissions pas sa nationalité
ivoirienne en bonne et due forme
5-pour avoir permis que cet apatride
obtienne un certificat de nationalité en
Côte d'ivoire
6-pour avoir permis qu'il soit candidat en
utilisant l'article 48.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 55
Voici les raisons pour les quelles le fpi doit
demander pardon aux Ivoiriens chers
adorateurs. Sinon, le reste n'est que du
vent.
En cote d'ivoire si quelqu'un doit
demander pardon aux ivoiriens et se
repentir c'est bien le chef de guerre
dramane ouattara pour avoir mis la cote
d'ivoire a feu et a sang.
On est ensemble!!
Joël Curtis
#15
Le PDCI pourra-t-il échapper a un
quatrième éclatement? Pour mémoire
déjà en 1959, le jeune Auguste Denise se
faisait évincer du secrétariat général par
Houphouët-Boigny pour avoir demandé
des reformes visant a accorder plus de
responsabilités aux jeune. Il partira donc
avec un certain nombre de personnes. En
1994, ce sera au tour de Djény Kobina à la
tête des rénovateurs du parti à qui on
indiquera la porte de sorti après lui avoir
refusé la parole au congrès. En 2002,
Fologo devra prendre aussi cette même
porte de sortie pour divergence de vue
avec Bédié. Aujourd'hui c'est KKB qui est à
la tête d'un groupe de réformateurs qui
demandent l'application des textes,
notamment celui relatif à la limite d'âge
que Bédié avait introduite en son temps
pour barrer la route à des caciques du
PDCI qui étaient des candidats sérieux au
poste de secrétaire général. Le constat
étant que le PDCI est réfractaire aux
réformes et à la promotion des jeunes, à
telle enseigne que jusqu'à 60 ans on est
toujours considéré comme tel, pensez-
vous que KKB et son groupe auront une
fin différente de celle d'Auguste Denise,
de Djény Kobina et Fologo?
Touré Fatogoma
#16
Le FPI absent était à la célébration du
53ème anniversaire de l’indépendance de
la Cote d’Ivoire. Chaises du FPI restées
désespérément vides ce mercredi au
palais présidentiel. Le FPI était-il invité ?
Telle est la question que se posait la
plupart des invités à cette cérémonie du
53ème anniversaire de la Côte d’Ivoire,
sensée réunir toutes les filles et de ce
pays au vue des places vacantes. Si le parti
de Laurent Gbagbo a été invité, pourquoi
la direction a-t-elle décidé de ne pas faire
le déplacement du palais présidentiel ?
Wassimagnon
LLeess ccoonnssééqquueenncceess nnééggaattiivveess
eett nnuuiissiibblleess ddeess «« ccoommpptteess
dd’’ooppéérraattiioonnss »»
Le professeur Nicolas Agbohou démontre,
dans cet article, comment les comptes
d'opérations profitent à la France et
s'opposent fondamentalement au
développement socio-économique des pays
africains de la zone franc CFA.
Les quatre principes de la zone Franc sont
la centralisation des changes, la fixité des
parités entre le franc CFA et l'euro, la libre
convertibilité des francs CFA en euros et
la libre transférabilité des capitaux de la
zone Franc vers la France. Ils sont tous
inspirés par le nazisme monétaire et
s'opposent fondamentalement au vrai
décollage socio-économique de l'Afrique
francophone. Inspirée par le nazisme
monétaire dont elle a été victime (lire Le Filament
numéro 27, mars 2013), la France oblige chaque
Banque Centrale africaine à ouvrir et alimenter,
au Trésor Public français, un compte courant
appelé : « comptes d'opérations »… Les
comptes d'opérations ont des
conséquences très nuisibles aux Africains.
Quelles sont ces conséquences ? Réponse
dans la prochaine parution du Filament.
(A suivre)
Nicolas Agbohou
*
« A l’heure actuelle, nous les
Africains, nous disposons de
plus de 3.000 milliards de
francs CFA logés dans les
caisses du trésor français »
(Professeur Kako Nubukpo).
Source : Ouestafnews
Dansnotreprochaineparution:
Découvrez :
« L'association Côte d'Ivoire-
Mahibouo »
QQuueessttiioonn dd’’EEccoonnoommiiee ??......
…… LLee pprrooffeesssseeuurr NNiiccoollaass
AAggbboohhoouu vvoouuss rrééppoonndd ……
*
QQQuuueeessstttiiiooonnn
ddd’’’EEEcccooonnnooommmiiieee ???.........
OOnn nnee ppeeuutt ppaass ccoonnssttrruuiirree
ll''aavveenniirr dduu ppaayyss eenn ccoommppttaanntt
uunniiqquueemmeenntt ssuurr llaa mmeennddiicciittéé
ffiinnaanncciièèrree ééttrraannggèèrree..
Force est de constater qu’il n'existe pas
sur la terre un seul pays qui soit
développé, alors qu’il est dépouillé de
souveraineté monétaire. Car, pour faire
circuler normalement une voiture, il faut
du carburant ou de l'électricité pour les
autos électriques.
De la même manière, la monnaie est
indispensable à l'économie. Elle permet
de mettre en mouvement les forces de
travail et le génie inventif ou créatif qui
produisent la richesse nationale en
détruisant la pauvreté locale.
La confiscation ou le contrôle de la
monnaie par la main étrangère atrophie la
puissance de production des richesses par
les nationaux qui se laissent dévorer par la
pauvreté.
Payez une personne avec la monnaie
locale et elle vous produira la richesse que
vous avez choisie : une maison, des
produits vivriers, des tables, des habits,
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 56
des routes, des hôpitaux, la sécurité,
l'éducation nationale, des loisirs, etc.
L'absence de monnaie nationale ne
permet pas de mobiliser objectivement
les forces de travail du pays. Celui-ci mise
alors sur la mendicité financière
internationale appauvrissante pour
espérer atteindre un développement
harmonieux.
Le franc CFA oblige les pays africains
utilisateurs à déposer 50% de leurs
devises ou recettes d'exportation en
France qui s'en sert pour multiples usages
personnels comme par exemple la
couverture de son déficit budgétaire, le
paiement partiel du déficit de sa balance
de paiement ou de ses importations en
provenance des pays étrangers,
l'endettement des pays africains avec les
intérêts financiers rapportés par les
capitaux des Africains confisqués au
Trésor Public français, etc.
Contrairement à l'idée fausse largement
répandue, un seul euro s'échange contre :
a) 1500 wons de la Corée du Sud qui, avec
31.700 dollars par habitant en 2011, est
aujourd'hui en tête de tous les pays
africains derrière lesquels elle se classait
en 1960. C'est le cas, par exemple, de la
République de Centrafrique, de la RCI et
du Cameroun qui ont respectivement 760,
1600 et 2100 dollars par habitant en
2011.
b) 12.000 roupies de l'Indonésie qui a
4.300 dollars par habitant. L’Indonésie
dépasse largement tous les pays de la
zone franc cfa
c)-15.000 rials de l'Iran dont le PIB par
habitant excède 12.200 dollars et fait
trembler l'Occident.
d) 27.200 dongs du Vietnam qui, malgré
son blocage économique par sa longue
guerre contre les États-Unis d'Amérique, a
3.200 dollars par habitant et demeure
actuellement le deuxième pays
producteur et exportateur mondial du riz
qu'importent presque tous les pays
perdus dans les forêts africaines très
généreuses.
e) 655,957 f CFA du Niger, du Mali ou du
Burkina Faso qui sont au bas de l'échelle
mondiale, malgré la robustesse de leur
prétendue monnaie f CFA, en
comparaison avec le won sud coréen, la
roupie indonésienne, le rial iranien et le
dong vietnamien.
Par ailleurs, une personne majeure, qui a
toutes ses facultés au grand complet, doit
s'assumer en gérant ses propres revenus.
De même, un pays dit indépendant doit
battre sa propre monnaie et la gérer avec
une rigueur dans le sens de ses propres
intérêts légitimes. Se réfugier dans le f
CFA qui appartient à l'ancienne puissance
colonisatrice est une revendication de la
colonisation nouvelle aux conséquences
désastreuses.
Le Ghana, l'Angola, le Maroc, l'Algérie, la
Tunisie et l'Afrique du sud par exemple
sont des pays en voie de développement
ou d'émergence, parce qu'ils gèrent
correctement leur monnaie dans le sens
de leurs intérêts légitimes, à l'inverse des
pays de la zone franc qui enrichissement
naïvement la France, à leurs propres
dépens.
Tous les autres pays africains dotés de
souveraineté monétaire qui ne décollent
pas économiquement doivent :
1-Mieux gérer leur monnaie locale.
Exemple, s'il faut 60 litres pour faire le
plein d'une voiture, tout versement
additionnel se verse et constitue un
gaspillage inutile. En économie, on parle
de « l'inflation d'origine monétaire ». Trop
de monnaie en circulation engendre
l'inflation.
En revanche, si l'on se contente de mettre
dans la voiture seulement 20 litres au litre
de 60 litres pour parcourir la distance
entre A et B, la panne d'essence sera
constatée sur la distance AB ne contenant
aucune station d'essence de secours.
L'objectif poursuivi ne sera pas atteint. La
même triste réalité s'observe en
économie quand la quantité de monnaie
injectée dans l'économie est insuffisante.
Les forces de travail sont disponibles, mais
elles ne travaillent pas parce qu'il n'y a pas
de monnaie ou d'argent pour les payer.
C'est cette réalité constatée
quotidiennement en zone franc.
2-transformer chez eux toutes leurs
matières premières (agricoles, minières,
minérales et énergiques) en produits finis
générateurs des richesses appelées les
« valeurs ajoutées ».
Construire l'avenir du pays en comptant
uniquement sur la mendicité financière
étrangère est une erreur monumentale
Pr Nicolas Agbohou
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est
réservée pour vous exprimer. Librement.
Pour vous prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement. Pour faire
partager vos opinions et vos thèses...
CCôôttee dd’’IIvvooiirree ::
AAtttteennttiioonn aauuxx ccoonnttoorrssiioonnss jjuurriiddiiqquueess
ssuurr llaa nnaattiioonnaalliittéé
De l'humanité à la nationalité, et de la nationalité
à la bestialité, la Côte d'Ivoire a fini par toucher
les tréfonds de l'infra humanité, cette animalité
inversée.
Des forces de l'enfer sorties de nous-mêmes dans
des barbaries et des atrocités d'une hallucinante
guerre. Subséquente à une élection présidentielle
bâclée que personne ne pouvait gagner, ni perdre.
La suite sera l'intervention militaire franco-onusienne
de forte amplitude, avec à la clé des milliers de
morts. Pour une formidable et sanguinolente illusion
démocratique. Ces morts, dont le sang a séché mais
dont la putréfaction cadavérique exhale une odeur
pestilentielle. Tant sont nombreuses les victimes qui
attendent une sépulture. Mais, "lo pays avanche" et
revoilà l'archi-accord de Marcoussis, ce désaccord
paraphé, qui nous a conduits dans l'impasse. Le
credo reste focalisé sur la nationalité ivoirienne
agrégée cette fois de l'apatridie.
La Côte d'Ivoire est un pays pour tous et il doit
rester le seul Etat au monde destiné à un statut
universel. Politiquement, il est incorrect d'y parler
de devoirs des étrangers. On ne doit parler que de
leurs droits uniquement. Cette option vexatoire reste
le terreau fertile où va se recroqueviller l'ivoirité. Ce
sentiment national encore impuissant, honni, et
vilipendé, mais exaspéré et tenace. On ne le dira
jamais assez, mais l'ivoirité n'est pas active mais
réactive ; elle n'est pas thétique, mais antithétique.
L'histoire bégaie bien souvent et ce que l'homme
peut faire, l'homme peut aussi le défaire. Les
étrangers, natifs ou immigrés, en Côte d'Ivoire,
gagneraient à se garder d'une instrumentalisation
politique de leur statut. Ces tentatives de
contorsions juridiques en cours pourraient avoir
l'effet contraire à celui escompté et les exposer, tôt
ou tard, à d'amères épreuves.
Paul Zahiri
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 57
LLL iii vvv rrr eee sss ààà lll iii rrr eee
(Cette rubrique est réservée pour faire
découvrir les livres, anciens ou nouveaux,
les artistes et les écrivains, que nous
jugerons susceptibles de présenter un
intérêt, à certains égards).
CCÔÔTTEE DD''IIVVOOIIRREE :: OONN IIRRAA
JJUUSSQQUU''AAUU BBOOUUTT !!
Clotilde Ohouochi
"On ira jusqu'au bout" est la célèbre
formule lancée par le président
Laurent Gbagbo lors de sa première
comparution à la Cour pénale
internationale, en décembre 2011.
Cette formule est reprise, en écho, par
Clotilde Ohouochi, comme titre de cet
ouvrage où elle raconte comment, en
tant que personnalité proche de
Laurent Gbagbo, elle a vécu les
douloureux événements de la guerre
postélectorale.
*
A la demande du
public, l’association
RANM revient avec :
LE CODE NOIR DE
LOUIS XIV.
2 Mars 1685, à la cour du roi Louis
XIV, une décision d’une très haute
importance va être prise. Une
décision qui va bouleverser le cours
de l’histoire et changer
considérablement le rapport entre les
hommes du monde entier...
Quelle est cette décision ? Quels en
sont les enjeux ? Quels sont les
protagonistes de l’époque ?...Mais
qu’est-ce que c’est que ce Code
Noir ? Quel est son
intérêt ?...Comment parler du
fondement et de la réalité du Code
Noir, ses douleurs, ses non dits et ses
zombis ? Comment parler de
l’institutionnalisation de l’esclavage
des Noirs, avec des précisions
historiques mais avec humour tenait
d’un pari impossible que l’auteur :
Léandre SAHIRI, a su adroitement
relever dans son livre : « Le Code
Noir de Louis XIV ».
L’association RANM à son tour, à
travers son spectacle du même nom,
vous plonge dans ce livre
incontournable et invite tous les
humains à partager cette histoire qui
conditionne fortement la vie des
hommes Noirs du monde entier mais
pas seulement...
Connaissez-vous
LE CODE NOIR ?
Si non, recevez une copie gratuite (en
PDF) du livre. Si oui, faites-nous
parvenir vos avis et commentaires, à
publier.
Ce livre est une invitation
à décoder le «Code Noir».
Interview. A lire dans notre
prochaine parution
*
La Condition noire
Pap Ndiaye
éd. Calmann-Lévy
Pap Ndiaye a publié « La Condition
noire ». Cet ouvrage très touffu -plus
de 430 pages- et passionnant se
présente volontiers comme une
première pierre à l'érection de black
studies en France.
Son ambition ? Embrasser la
« question noire » dans son ensemble
en s'appuyant sur plusieurs
disciplines : histoire, sociologie, droit,
psychologie… De ces travaux menés
par le métis grandi en France mais né
d'un père sénégalais et d'une mère
française, les Noirs de la métropole
émergent non comme un groupe à
l'identité monolithique et aux
aspirations toujours cohérentes -une
« identité épaisse », comme dit Pap
Ndiaye- mais comme « une minorité,
soit un groupe de personnes ayant en
partage l'expérience sociale d'être
généralement considérées comme
noires ».
*
« L’ennui, qui dévore les autres
hommes au milieu des délices,
est inconnu à ceux qui savent
s’occuper par quelque lecture.
Heureux ceux qui aiment à lire ».
(Fénelon, Télémaque).
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 58
Mes bonnes résolutions pour
changer de vie
Yves Deloison
Dans ce petit manuel pratique, Yves
Deloison propose 200 bonnes
résolutions pour renouveler son
quotidien, renouer petit à petit avec
une vie saine et réapprendre à
apprécier les plaisirs simples et les
petits bonheurs. Vous y trouverez des
conseils faciles à appliquer qui vous
permettront de tout changer dans
votre vie pour prendre un nouveau
départ et renoncer aux habitudes
néfastes à l’épanouissement.
*
Pensées pour moi-même ;
citations
Nelson Mandela
Traducteur : Maxime Berree
Editions Points
Durant toutes ses années de lutte,
Nelson Mandela a consigné ses
pensées sur d'innombrables carnets :
il est devenu un homme de l'écrit.
Ce recueil réunit les phrases les plus
significatives de Mandela, sur la
discrimination, la vie, la pauvreté ou
encore l'amour… dans ce livre, on
découvre une autre facette de
l'homme politique, devenu le symbole
de la tolérance et de l'humanisme, à
savoir : sa dimension spirituelle.
***
PPPoooiiinnnttt DDDeee LLLeeeccctttuuurrreee
Une rubrique pour faire partager vos
opinions sur les livres que vous avez
lus
*
RREEGGIINNAA YYAAOOUU::
QQUUAANNDD LLAA PPLLUUMMEE
DDEEVVIIEENNTT UUNN GGLLAAIIVVEE
On sait de Regina yaou qu’elle est née
à Dabou en 1955, et qu’elle est
originaire d’Akrou (jacqueville),
qu’elle est découverte grâce à
un concours de littératu re
alors qu’elle est encore au
lycée, à t rave rs sa nouvelle
« la citadine », et que depuis
1982 elle couvre de mosaïques
l’univers de la littérature ivoirienne et
africaine, avec des œuvres, qui
transcendent les genres : drame,
romantique, fantastique.
Cette Ré gina Yaou, on
devrait tous la connaître,
parce qu’elle fait la fierté de
la littérature ivoirienne.
Mais, la vérité est que cette
Régina ne m’inté resse que
très peu. Celle devant laquelle je
m’incline, celle qui me bouleverse,
c’est l’implacable romancière.
Je me souviens encore… La première
œuvre littéraire qui m’a fait pleurer, a
été « Les erreurs de maman ».
Pendant des années, ce livre
est resté l’œuvre la plus
bouleversante que j’avais
jamais lu. Et puis un jou r,
j’ai lu « le glas de
l’infortune », e t j’e n suis
ressortie anéantie .
« Et puis un jour, j’ai lu « Le glas de
l’infortune »
Quand Regina Yaou écrit, elle devient
thanatos, une déesse qu’aucun
malheur ne rassasie.
Lezou Marie, la Révolt e
d’Affiba et le Prix de la
Révolte,
aihui
Anka, la
trilogie
des
germes de
la mort ;
pour toutes
ses œuvres,
le principe
reste le
même :
Faire
souffrir les pe rsonnages
principaux, du début de
l’histoire jusqu’à la fin. Quand
on a l’impression qu’elle leur laisse un
peu de répit, c’est pour mieux les
accabler de désillusion après. Et dans
quatre-vingt-dix pour cent des cas,
elle les tuera à la fin.
Dans le monde de la littérature
contemporaine, beaucoup de
critiques s’accordent à dire que la
biographie de l’auteur peut avoir un
impact sur la personnalité et les
actions des personnages ; ou du
moins, que l’auteur et le personnage
partagent un portrait psychologique
plus « Quand Regina Yaou écrit, elle
devient thanatos… » ou moins
proches. Alors, je ne peux
m’empêcher de me demander : D’où
provie nt ce tte ame rtume
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 59
profonde que Re gina Yaou
entretie nt dans ses œuvres
littéraires depuis une
vingtaine d’années ?
Fatim D iaby .
Source: rythmesafriqueracines.com
AA pprrooppooss ddee ll’’aammeerrttuummee
pprrooffoonnddee ddee
RReeggiinnaa YYaaoouu
Fatim Diaby, en conclusion de son
article « REGINA YAOU: QUAND LA
PLUME DEVIENT UN GLAIVE » pose
la question suivante : « D’où provient
cette amertume profonde que
Regina Yaou entretient dans ses
œuvres littéraires depuis une
vingtaine d’années ? ».
A mon humble avis, on ne peut
répondre à cette question que du
point de vue psychocritique.
Pourquoi la psychocritique ?
La psychocritique est la méthode
d’analyse inspirée par la
psychanalyse et illustrée par Charles
Mauron, à partir des thèses de Roger
Fry. C’est une méthode d’analyse qui
consiste à étudier une œuvre ou un
texte pour relever des faits et des
relations issus de la personnalité
inconsciente de l’écrivain ou du
personnage. En d’autres termes, la
psychocritique a pour but de
découvrir les motivations
psychologiques inconscientes d’un
individu, à travers ses écrits ou ses
propos.
La psychocritique se veut une
critique à la fois littéraire,
scientifique, partielle, non réductrice.
a) Littéraire, car ses recherches sont
fondées essentiellement sur les
textes ;
b) scientifique, de par son point de
départ (les théories de Freud et de
ses disciples) et de par sa méthode
empirique (Mauron se réclame de la
méthode expérimentale de Claude
Bernard) ;
c) partielle, puisqu’elle se limite à
chercher la structure du phantasme
inconscient ;
d) non-réductrice, car Mauron
attribue au mythe personnel une
valeur architecturale, il le compare à
une crypte cachée sous une église
romane. Mauron a, par ailleurs,
esquissé une théorie sur la liberté
créatrice de l’homme et la valeur de
l’art…
D’où, l’intérêt, pour ma part, de
recourir à cette méthode qui permet
d’aller au-delà des méthodes
traditionnelles d’analyse, notamment
stylistique, thématique, linguistique,
ethnosociologique…, pour
permettre au critique d’éclairer les
autres points, et révéler plus, tant
sur le texte que sur l’auteur. Puisque
c’est, bien entendu, le rôle du
critique que d’en savoir davantage et
d’en dire plus. Sur ce point, toute la
nouvelle critique s’accorde.
Au total, c’est la méthode
psychanalytique ou la psychocritique
qui nous fera comprendre la
personnalité inconsciente de Regina
Yaou et les fondements, ou les
mobiles de l’obsession de certains
thèmes et concepts récurrents, entre
autres son « amertume profonde »,
etc. Malheureusement, je ne
possède pas ses livres, ni le temps
matériel pour faire cette analyse.
Léandre Sahiri.
*
Depuis la classe de 6e
, je lis les
œuvres de Regina Yaou. J’ai
commencé avec Lezou marie, les
écueils de la vie, et depuis,, je ne
cesse de suivre toutes ses œuvres.
Encore une fois, elle écrit
merveilleusement bien, avec des
histoires proches de nos réalités
africaines. Avec un contenu qui
instruit et nous fait connaître les
frasques de la vie. Longue vie à
l’auteur!
Catherine Nomel
Dans notre prochaine parution
“Les sous-sols du paradis” de Désiré
Anghoura ” ou l’histoire sombre de
ces Africains en quête d’un mieux-
être en Occident…”
par Henri N’Koumo
*
LLee mmuurrmmuurree dduu ssiilleennccee
J'aime écouter le murmure du silence
Au crépuscule qui, majestueusement,
glisse
Son épais voile sur l'océan amoureux
qui caresse
Avec tendresse, le sable fin
enguirlandé de mousse.
J'aime écouter le doux murmure du
silence
Au milieu des rochers aux épaisses
cuirasses
Encore tiédies par la chaleur des
derniers rayons
Du globe de feu qui décline dans le
lointain horizon.
J'aime me sentir enveloppé du
murmure du silence
Qui m'élève au dessus de ce monde
de tristesse
Que je regarde du haut des légers
nuages floconneux
Qui me promènent dans cet univers
des bienheureux.
J'aime sentir sur la fine membrane de
mes tympans
Le langoureux et doux murmure du
bienfaisant silence
Qui me raconte les plus belles
histoires d'antan,
Histoires pleines d'amour, de pardon
et de tendresse.
J'aime m'endormir bercé par le
murmure du silence
Aux douces sonorités et aux mille
couleurs féeriques
Qui m'emportent dans une
indescriptible liesse
Enveloppée de mélodieuses chansons
angéliques.
Khalil Ben Sory,
Belle Nature.
*
Par manque d’espace imparti aux
rubriques, nous ne pouvons pas
publier tous les textes, en même
temps.
Nous nous en excusons.
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 60
(Une rubrique initiée par feu Faustin
Dizo Gnahoré, historien, pour une
réflexion critique sur les faits et les
actes qui ont cours ou qui ont eu lieu
dans pays du golfe de Guinée, et en
général en Afrique)
LES BONS NEGRES DE
SERVICE DE LA
REPUBLIQUE FRANÇAISE
Il est dans l’ordre des
choses que, pour évit er que
la Métropole perde la
ma îtrise des co lo nies, il
so it placé à la tête de
celles-ci des plus fidéles et
des plus lo yaux serviteurs
de «La République». En
vo ici quelques-uns.
Source: «A lt er Info ».
Le président du Tchad,
Idriss deby.
Le président du Togo, Faure
Gnassingbè, après 39 ans de règne
de son père
Photo du président du
Gabo n, Ali Bongo a lui aussi
succédé à son père Omar Bongo.
Photo du président du
niger, Mamadou Issoufou.
Le président du Sénégal,
Macky Sall.
Le président du Burk ina
Fasso, Blaise Campaoré.
Le président du Co ngo -
Brazzaville, Denis Sassou
N'Guesso.
L’ex-président du Mali,
Dioncounda Traoré.
Le président de la Guinée,
Alpha Condé.
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 61
Le président du Ca meroun,
Paul Mvondo Biya.
Le président de la Côte
d'Ivo ire, Alassane Ouattara.
Auteur: KPOGLI Ko mla
Source: lajuda.blogspot.ch
Envoyez-nous des
informations à publier et
vos liens préférés.
Contactez-nous pour proposer
articles, rubriques, photos
et vidéos, etc.
D’avance merci.
lefilament@hotmail.com
*
Afrique :
La santé du président,
demeure le premier tabou
constitutionnel
Le Centre pour la gouvernance
démocratique (CGD) a organisé une
conférence publique, le 11 juin 2013 à
Ouagadougou sur le thème « Les tabous
constitutionnels de la 4e république ».
Cette conférence visait à mettre en
lumière les sujets sur lesquels le pouvoir
actuel refuse d’ouvrir le débat. Parmi ces
tabous constitutionnels, la santé du chef
de l’Etat figure en tête. La conférence a
été animée par Luc Marius Ibriga,
enseignant à l’Université de Ouaga 2 et
modérée par le Pr Augustin Loada,
directeur exécutif du CGD.
« Notre démocratie souffre de non-dits, de
beaucoup de tabous, voilà pourquoi 22
ans après, il est temps de lever le voile sur
ces zones d’ombre qu’une conspiration du
silence maintient hors du champ du débat
démocratique ». C’est en ces termes que
l’animateur du débat démocratique du
CGD, Luc Marius Ibriga, a introduit sa
conférence. Pour lui, il s’agit d’une
attitude conforme à l’idéal démocratique
où il y a le débat. Relèvent des tabous, ces
sujets que l’on hésite à analyser à fond
par crainte de réveiller des passions, de se
trouver confronter à des questions sans
solutions véritables. Sans tabou donc, Luc
Marius Ibriga a, dans un exposé en trois
étapes, fait ressortir les grands
sujets tabous constitutionnels au
Burkina Faso. Dans l’inventaire
des sujets, figure en tête de la
catégorie des tabous, des
innommés, la santé du chef
d’Etat. Selon Luc Marius Ibriga, la
santé du chef de l’Etat fait partie
des sujets que l’on refuse
systématiquement d’inclure dans
le champ du discours. «
Concernant la santé du président
du Faso, tout le monde se rappelle
la récente actualité ayant donné
lieu aux développements les plus
ahurissants comme si le président du Faso
n’était pas un être humain, susceptible de
connaître la maladie », a souligné le
conférencier. Faisant référence à la
Constitution, Luc Ibriga a fait savoir que le
texte fondamental est muet, au regard
des termes de l’article 43. La santé ou la
maladie du chef y est évoquée de façon
contournée, précise-t-il. Il s’agit tout de
même une chape de plomb qui n’est pas
propre au Burkina Faso. Les présidents
Georges Pompidou, François Mitterrand
et le plus récent cas du président algérien
en sont des exemples, fait noter le
conférencier. Pourquoi un tel état de fait ?
S’interroge le conférencier avant de
répondre que cela s’explique par la
personnalisation du pouvoir. En plus, et
spécifiquement dans le contexte culturel
burkinabè notamment moaga, la santé de
l’empire est liée à la santé de l’empereur
moaga. Pour lui, la conception culturelle
du chef a une emprise sur le pouvoir
moderne.
Au titre du deuxième tabou dans la
catégorie des innommés, il y a la question
ethnique qui fait l’objet « d’un black out
total ». Cette non évocation tire sa source
de la Constitution qui évoque la question
de façon négative, a souligné Luc Marius
Ibriga. La classe politique refuse
d’évoquer la question identitaire, a
poursuivi le conférencier, mais celle-ci
ressurgit de façon fracassante lors des
élections et, surtout, dans la désignation
des candidats.
Le troisième tabou constitutionnel
relevant de l’innommé concerne le «
dualisme juridique qui caractérise la
société burkinabè ». Toujours selon le
conférencier, « l’article 101 de la
Constitution évoque la question de
manière sibylline ». Le droit a une emprise
sur la réalité sociale burkinabè, fait savoir
le conférencier. Plus encore, « il se creuse
une distance
que rien ne
semble pouvoir
combler entre la
règle de droit et
le vécu juridique
des populations
». Le
conférencier
s’est d’ailleurs
posé une
question, celle
de savoir « dans
quelle langue
dire la démocratie si l’on peut parler de
démocratie dans un contexte où la grande
majorité des citoyens ne se retrouve pas
dans la langue officielle servant de
support à la revendication politique et
démocratique ? »
Une autre catégorie de tabous
constitutionnels concerne les tabous
indiscutés. Dans cette catégorie, on note «
les questions évoquées mais
immédiatement refermées parce qu’on
évite à pousser l’investigation au « bout ».
Parmi elles, il y a la question de la stature
envahissante du président du Faso, à sa
succession et aux relations de l’armée
avec le pouvoir politique.
Sur le premier tabou, il pose la question
de la « monarchisation » du régime, « seul
maître à bord, le président a fini par
installer, dans notre pays, une
gouvernance singulière à laquelle il a pris
goût et qui se caractérise non seulement
par son opposition aux valeurs
républicaines, mais aussi par l’exercice
d’un pouvoir personnel d’inspiration
monarchique, l’influence familiale et
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 62
clanique, la collusion avec les puissances
d’argent, l’absence d’imputabilité du chef
de l’Etat et un hyper présidentialisme qui
laisse peu de place au Premier ministre et
au gouvernement ». Le manque
d’ambition présidentielle au CDP est la
preuve de la conception que le parti a du
pouvoir : « on ne parle pas de la
succession du chef pendant qu’il est en
vie ». Quant aux relations de l’armée avec
le pouvoir, le conférencier a ajouté que
l’histoire politique du pays pourrait
expliquer cela. « L’incrustation de l’armée
au pouvoir depuis 1966 » a conduit à une
banalisation de la présence militaire sur la
sphère politique.
Face à tout cela, le conférencier a suggéré
qu’il y ait un inlassable travail et travailler
à construire une démocratie républicaine.
Luc Marius Ibriga a fini par laisser
entendre que « l’analphabétisme massif,
l’accroissement de la pauvreté et la
dollarisation de la vie, le triomphe
d’intérêt narcissique », expliquent la
faiblesse de la démocratie au Burkina
Faso. Quant au directeur exécutif du
Centre pour la gouvernance démocratique
(CGD), le Pr Augustin Loada, il a tenu à
mentionner que ce dialogue
démocratique entre dans le cadre du 22e
anniversaire de la Constitution de la 4e
République burkinabè.
Publié le : mercredi 12 juin 2013
Source : Le pays
*
Les sénégalais jugent Macky
sur le Sénégal après Wade
Dix sénégalais choisis au hasard entre
Ouest foire et le centre-ville de Dakar ont
répondu à dix questions ou interrogations
sur la rupture tant annoncée, sur le
quotidien et sur le régime. De la vendeuse
d’arachide au fonctionnaire, en passant
par le chauffeur de taxi, les différentes
couches de la population se prononcent
sur le climat social. L’objectif de ce
reportage était de remettre le Sénégalais
lambda au cœur du débat politique et de
savoir ce que pensent réellement les
Sénégalais de ce qui se passe ?
Questions-réponses simplement et sans
commentaires. A chacun des lecteurs de
tirer ses propres conclusions.
1/ Depuis l’arrivée de Macky qu’est ce qui
changé dans votre vie ?
Talla Ndoye, menuisier métallique : « Je
vous dirai 4 mots et c’est simple :
désespoir, faim, galère et divorce »
2/ Etes-vous nostalgiques des années
Wade ?
Badou Ndiaye, chauffeur de taxi : « Oui
parce qu’on assurait la dépense
quotidienne sans soucis »
3/ Préférez-vous les années Wade ou
Macky?
Pape Gora Camara, opérateur
économique : « Nous préférons dix
mandats de Wade à un jour de Macky et 5
ans c’est trop »
4/ Que regrettez-vous des années Wade ?
Mère Ngoné Thiam, vendeuse d’arachide
et de made : « Je ne peux plus assurer les
trois repas quotidiens »
5/ Quelle est la différence entre Viviane
Wade et Marième Faye ?
Lamine Doucouré, comptable : « C’est
bonnet blanc et blanc bonnet, mais le pire
est que sous l’ère Macky, c’est Marième
Faye qui porte le pantalon au palais »
6/ Que pensez-vous de la traque des biens
mal acquis?
Jules Ba, banquier : « C’est un
arrangement entre bandits de grands
chemins ».
7/Que pensez-vous de l’emprisonnement
de Karim Wade ?
Rokhaya Sene, secrétaire : « C’est une
patate chaude entre les mains de Macky,
il va vite s’en débarrasser ».
8/Que pensez-vous de l’argent qui ne
circule plus à Dakar?
Famara Ndiaye, restaurateur : « C’est dû à
l’incompétence de Macky qui est un
président maudit. ‘kou meunoul baoul lou
yakhou yawa’
9/Différence entre Karim et Aliou Sall le
frère de Macky?
Paul Sané Retraité : « Wade a sacrifié
Karim et Macky va liquider son frère »
10/Que conseillez-vous à Macky ?
Kader Manga, agent immobilier : « Qu’il
redescende sur terre. Nous en avons ras le
bol des difficultés depuis son accession au
pouvoir ».
A vous de juger !
Mame Penda Sow
TTeemmppss ddiiffff iicciillee ss
Qu’est-ce que je fais
J’erre dans ma tête
Le temps me gère
Je pense à tout
Et même à toi
Mais le temps me tourmente
Qu’est-ce que je fais
J’attends
J’attends
Et j’attends
Vais-je le faire enfin
Je n’en sais rien
Tout ce que je sais
C’est que je ne fais rien
Il ne faut pas croire en la solitude
Elle est plus dangereuse que la crise
cardiaque
La preuve…
Claude L.
Chaque jour,
Un nouveau jour se lève,
Laissant derrière nous
Hier et avant-hier
Avec leurs soucis et leurs inquiétudes.
Et,
Savoir toujours repartir
Sur de nouvelles bases
Avec une grande détermination,
Telle doit être
Notre préoccupation de chaque jour.
Pour une excellente journée
De bonheur et de victoire.
Mariame Gba.
*
Les
indépendances
africaines
LL ’’ AA ff rr ii qq uu ee ee ss tt -- ee ll ll ee
vv rr aa ii mm ee nn tt
II nn dd éé pp ee nn dd aa nn tt ee ??
Prononcez-vous !
Exprimez-vous !
*
Côte d’Ivoire:
mercredi 7 août 2013,
Happy day!
C'est vrai que, en ce mercredi 7 aout 2013, il y
a la fête. Mais, que vaut une fête dans
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 63
l'esclavage spirituel et temporel? La fête est le
summum de la joie qu'on ressent quand on a
accompli quelque chose et non faire du mimisme.
Nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas
indépendants ; donc, il n'y a pas de fête.
Alors, concentrons plutôt nos énergies dans la
prière et posons des actes qui vont concourir a
notre indépendance, la vraie qui libèrera nos
esprits des contingences immédiates et qui nous
fera agir en êtres pensants. Laissons de côté les
émotions qui nous conduisent à l'inconscience et
l'insouciance qui est le maitres-mots du
colonisateur.
John Osagyefo
BBOONNNNEE FFÊÊTTEE NNAATTIIOONNAALLEE AA TTOOUUSS
LLEESS IIVVOOIIRRIIEENNSS
L'amour de la patrie, sans couleur, sans
condition, tous les temps, à contre-temps.
L'amour de la patrie n'est pas un caméléon
aux humeurs versatiles.
En paix, en guerre
Dans les serres d'une rébellion armée
Sous une dictature de pro-ceci ou de pro-
cela
Sous le diktat des "patriotes" ou des
"FRCI-dozos"
Mon amour pour la patrie est là
Rougeoyante
Vibrante
Là, dans les entrailles de mon cœur naïf
De mon cœur qui bat qui bat qui bat qui
bat.....
Macaire Etty
*
LLLeee CCCaaahhhiiieeerrr
LLLiiittttttééérrraaaiiirrreee
d e Z a c h a r i e A c a f o u
Chaque mois, Zacharie Acafou vous propose
ici ses notes de lecture d’œuvres littéraires
africaines d'expression francophone.
====
Zacharie Acafou
Source: ivoire-blog.com
*
Tel un marchand
ambulant…
Ceci se passe en Colombie. Un
maître d’école va, à dos d’âne,
avec des livres, dans les villages les
plus reculés du pays pour
apprendre aux enfants à lire. Belle
initiative personnelle.
*
RENCONTRE
Dans la vie
Nous faisons diverses rencontres
Tous les jours.
Sur nos chemins
Nous rencontrons
Des gens de tout horizon
Des gens aux caractères autant coloriés
qu'un arc-en-ciel.
Parmi eux
Il y a ceux que nous ne verrons qu'une fois
Il y a ceux qui restent un temps pour
partager
Avec nous quelques moments et puis qui
disparaissent
Il y a ceux qui nous aiment plus ou moins
Il y a ceux qui nous envient ou qui nous
jalousent
Il y a ceux qui restent pour de bon
Il y a ceux qui nous apprécient pour ce que
nous sommes
Il y a ceux à qui nos cœurs parlent et qui
prennent le temps
Pour percer le mystère entourant notre
personnalité
Pour nous connaître
Pour nous découvrir
Pour nous aimer chaque jour un peu plus
Avec sincérité
Avec grandeur
Pour nous aider à maintenir le cap
Pour être cette main qui nous relèvera si
jamais nous tombons,
Pour être ce sourire qui nous parle pour
dire : « Non! Ce n'est pas fini, tu peux y
arriver, bats-toi! Je suis là… ».
Tout ce grand détour
Tu l’as bien compris, mon amour,
C’est pour tout simplement te dire :
Tu es la meilleure rencontre que j'aie
jamais faite
Tu demeures une personne
exceptionnelle
Tu as su
À travers tes qualités si rares
Dans ce monde de brutes et d'hypocrites
Conquérir mon cœur.
Je te souhaite
Pour les années à venir
Un bonheur infini.
Anna Tall Torodo
« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout
appris. J’adore lire et par dessus
tout, j'adore écrire ».
Fatim Souanou Coulibaly
*
« Rien n’est plus dangereux
que lorsque l’ignorance et
l’intolérance sont armées de
pouvoir ». Voltaire
*
In memoriam
Léandre Sahiri et famille vous
remercient de vos soutiens,
contributions et marques de
sympathie.
*
AADDIIEEUU PPRROOFFEESSSSEEUURR JJEEAANN--
PPIIEERRRREE KKAAYYAA
Le Professeur Jean-Pierre KAYA, Historien,
Président de MAAT KA RE et fervent
défenseur de la cause Kamite, nous a
quittés subitement, ce dimanche 7 juillet
2013, au matin, suite à un arrêt cardiaque,
à l'Hôpital Saint Anne de Paris. I l était
marié et père de famille. Diplômé de La
Sorbonne, il y donnait également des
cours. Il donnait aussi des cours à l’École
nationale de la magistrature (France).
Auteur entre autres de « Ce que
philosopher veut dire », (2008) et de
« Théorie de la révolution africaine » (T1
2007 et T2, 2008).
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 64
TTéémmooiiggnnaaggeess
« Nous avons perdu un frère, un
visionnaire pour l’Afrique, un guide pour
les Africains. Mon cher Maatocrate, Jean
Pierre Kaya (JPK), que ton âme repose en
paix et que ton idée Maat-kare soit une
unification et une sauvegarde de l'Afrique.
Toutes mes condoléances à tes familles,
puis à toute l’Afrique. C'est la perte d'une
grande figure pour l’Afrique. (Ousman Ali
Khamis Landaye-mi)
*
"Le malheur de l'avoir perdu, ne doit pas
nous faire oublier, le bonheur de l'avoir
connu". (Eddy Evadeck)
*
À toi Jean Pierre kaya
Nous te rendons un vibrant hommage,
À toi l’éminent anti-impérialiste acquis au
panafricanisme
À toi le révolutionnaire,
À toi l’historien,
À toi le penseur,
À toi l’intellectuel...
Repose en paix !
Léandre Sahiri
*
AAddiieeuu
mmaammaann JJuulliieettttee AAnnzziiaann
Quand chaque dimanche sonnait l'heure du
rendez-vous
Je prenais mon poste à bout de grève
Aujourd'hui que ce monde est conquis par ta
douce et suave voix
Lorsque tu nous lis le message de paix
Aujourd'hui que tu as conquis le cœur des
chrétiens et les musulmans
Sans oublier les animistes
Aujourd'hui que tu réunis les ivoiriens sans
regard de couleur ni d'ethnie
Le silence sonne à jamais
Tu es unique chère animatrice
Et nul ne pourra prendre ta place dans nos
cœurs
Car nous t'avons juré fidélité
Maman Juliette Anzian, tu nous dis Adieu
S'écoule sur mes jougs, de l'eau, des larmes
Pas de mots tel je suis en sanglot
Dois-je te dire Adieu?
Non, tu es là et regarde tes admirateurs
Toukpè, le réconciliateur est abandonné
Hier c'était Mister Dioum
Aujourd'hui c'est toi
Ah le monde de la bonne humeur !
Quel rendez-vous avez-vous pris avec le
temps?
Quel rendez-vous avez-vous pris sans nous?
Que dis-je, nous viendrons un jour vous
rejoindre
Mais on a besoin de vous.
Adieu Adieu maman Juliette Anzian
Adieu Adieu Papa Dioum
Je rêve que ma télé m'est menti sur votre
mort
Je rêve que ma radio me dise que vous vivez
encore avec nous.
Maxime Kouadio N'dri
(L’Envol du cœur).
*
HHoommmmaaggee ppoosstthhuummee àà BBlléé
OOlliivviieerr,, ddiiggnnee ccoommbbaattttaanntt
ppoouurr lleess ddrrooiittss eett lliibbeerrttééss
Pionnier de la lutte pour les libertés et droits
démocratique en Cote d’ivoire. Blé Olivier,
fidèle compagnon de lutte de Laurent Gbagbo
s’en est allé, après 13 ans de lutte contre la
maladie.
Pour une alternative démocratique en Cote
d’ivoire - voici le message que Laurent Gbagbo
était venu livrer à l’opinion publique
internationale. Montrer aux yeux de l’opinion
que le régime de Félix Houphouët était tout,
sauf démocratique. En effet après avoir mis
sous coupe réglée formations politiques et
syndicats hérités de l’époque coloniale,
Houphouët continua d’étouffer toute
expression des libertés. Les enseignants, qui,
seuls revendiquent leur autonomie syndicale
sont pourchassés et jetés en prison. Face à ces
agissements, le Professeur Laurent Gbagbo,
épris de liberté et de justice choisit l‘exil, pour
dénoncer ce régime dictatorial ; et exiger la
restauration du multipartisme. Ce message a
trouvé un écho favorable auprès de certains
ivoiriens, comme Blé Olivier. Gbagbo, fait
donc appel à ces ivoiriens pour créer le
Mouvement ivoirien pour les droits
démocratiques. Seri GUEFFIE, Sery
S .Sylvestre, Ziguy, Zouzoua Catherine et
d’autres, étaient présents à ce RDV.
A sa création le MIDD est dirigé par les
militants de Lyon, avec à sa tête, Jean Jacques
Traoré. Seulement, l’équipe de ce dernier,
voulait remplacer la dictature du PDCI par la
dictature du prolétariat. Et cela était loin de
l’idée de base. Aussi, à la deuxième assise du
MIDD, cette déformation congénitale fut
corrigée et une nouvelle équipe constituée.
Lohourignon Maurice et Ahoua Don Melo
prirent alors la direction du Comité Central ;
Blé olivier et Lambert GBALOU, le conseil
d’administration.
La direction du MIDD constituait la structure
clandestine du FPI en France . C’est pourquoi,
Plus tard après la publication de « Propositions
pour gouverner la Cote d’ivoire » , quand
Gbagbo décida de rentrer en Cote d’Ivoire, Il
confia aux dirigeants du MIDD, le parti en
France. Dès lors, nous sommes convoqués à
Mulhouse où il résidait avant son départ, pour
consignes. Blé Olivier, généreux comme à son
habitude, nous y emmena.En 2000 Gbagbo
remporta la présidentielle face au général
GUEI, mais ce dernier décida de se maintenir
au pouvoir. Le candidat Gbagbo demanda alors
au peuple de prendre la rue, pour chasser
l’usurpateur. Blé olivier, fidèle lieutenant de
GBAGBO prit la tête d’un groupe de militants à
Abidjan. Malheureusement, au cours de cette
marche de protestation, il reçut une balle en
pleine tête. IL ne se remit jamais de cette
blessure. Le 21 Juin 2013 ,13 ans plus tard, Blé
olivier rendit l’âme après une longue maladie.
Il laisse derrière lui, une femme et six enfants.
Généreux, valeureux combattant de la liberté,
Blé Olivier s’en va, mais la lutte pour les
libertés et droits démocratiques continue,
jusqu'à la victoire finale. Salut à toi,
combattant de la liberté. Que la terre te soit
légère.
Seri GUEFFIE
Membre fondateur du MIDD, et militant du FPI
*
Maître Verges, les Ivoiriens
ne t'oublieront jamais.
Il est un homme, un grand. Sans être Ivoirien,
voire Africain, il s'est senti interpellé par cette
injustice qui frappe notre pays, la Côte d'Ivoire
et, au-delà, tout le continent noir. Il a pris
toute sa place dans cette lutte pour dénoncer
l'imposture. "Il", c'est Jacques VERGES.
Grand homme de droit, Avocat de son Etat,
défenseur des grandes causes. Jacques VERGES
ne parlera plus. Il ne pourra plus dénoncer la
barbarie qui est faite à la population de
Guitrouzon, de petit Duékoué, etc. Il vient de
ranger, à jamais, sa robe d'Avocat. VERGES a
vécu, VERGES vient de quitter le monde des
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 65
vivants. VERGES est mort.
Dès la lecture de cette information à la une du
quotidien, "Le Nouveau Courrier d'Abidjan",
une larme perlait sur ma joue, pour se
transformer en sanglots dès que j'ai écrit le
mot "mort" de "VERGES est mort".
Alors que des Ivoiriens, pour des intérêts
bassement matérialistes, n'ont pas hésité à se
rendre complices du dépècement de "leur
propre pays" (sic), cet homme n'a eu de cesse
de dénoncer l'imposture qui est faite à un pays
du tiers-monde, la Côte d'Ivoire...
Jacques VERGES, repose en paix. Les
Ivoiriens ne t'oublieront jamais.
Si, un jour, la Côte d'Ivoire recouvre sa
souveraineté, vraie, nous devrons baptiser une
rue ou construire un monument en ton nom.
Nous ne te pleurerons jamais assez.
Théodule Seyo
HHoommmmaaggee aauu PPrr BBeerrnnaarrdd ZZaaddii
ZZaaoouurroouu
Nous continuons à collecter les témoignages
et les hommages au Pr Bernard Zadi Zaourou,
appelé affectueusement « Maître », connu
également sous le nom de Bottey Zadi
Zaourou, décédé à l’âge de 74 ans, le mardi 20
mars 2012, à Abidjan et inhumé le 21 avril 2012
à Yacolidabouo, son village natal.
NB : Les textes collectés et publiés feront
l’objet d’un livre intitulé « Hommage
posthume à Bernard Zadi Zaourou ».
Serge Grah
LLEESS 44 SSAAIISSOONNSS DD’’UUNN JJOOUURR
J’aimerais que nos matins
Soient des printemps
Voir les fleurs dans le jardin
Et ne pas compter le temps
J’aimerais que nos midis
Soient des étés
Savourez délicieusement la vie
Laisser les soucis de coté
J’aimerais que nos soirées
Soient des automnes
L’un contre l’autre serré
Tant que l’horloge carillonne
J’aimerais que nos nuits
Soient des hivers
Telle la glace dans le même lit
Unie l’eau de deux rivières
Bérénice Wadé Nemlin
La Luciole d'Abidjan
FFF aaa bbb lll eee
Dans cette rubrique, nous avons opté de
présenter, chaque mois, une version des fables
de La Fontaine, que nous avons tous lu ou
appris, à l’école. Nous avons tous plaisanté
avec l'une de ses morales, etc. Allant plus loin,
certaines personnes se sont amusées à les
imiter, à les illustrer, à les « remodeler » à leur
gré. Chaque mois, nous vous proposons ici une
fable réécrite sous forme de pastiche ou de
parodie.
*
RRREEEGGGAAARRRDDDSSS CCCRRROOOIIISSSÉÉÉSSS
Une chronique de Fernand Dindé Agbo
LLee ddrraappeeaauu iivvooiirriieenn
rreennvveerrsséé
A Abidjan-Plateau, Direction du Commissariat de
l'Etat Major des Armées de Côte d'Ivoire, mardi 13
août 2013. (Photo de Léon Serge Koffi)
Alassane Ouatttara et ses criminels de
guerre parachutés dans l'armée
ivoirienne ne savent pas comment se
place le drapeau de Côte d'Ivoire.
Bande d'imposteurs! Pavanez-vous dans
nos bâtiments pendant que vous y êtes!
Profitez-en! Profanez tout ce qui est
sacré pour ma nation. Mais le temps
viendra où vous en sortirez avec
confusion.
Fernand Dindé Agbo
Source : Blog Fernand Dindé
*
VVVééérrriiitttééésss &&&
cccooonnntttrrreee---vvvééérrriiitttééésss
(Ils ont dit)
(Proposez des citations ou déclarations
qui ont retenu votre attention, avec ou
sans commentaires, que vous souhaiteriez
partager ou discuter avec les autres.
Nous les publierons dans cette rubrique).
&
Je ne suis pas pro-Gbagbo, je suis juste du côté
de la vérité. Je l'assume et je le crie haut et
fort. Agnimel Jean
&
Le rôle du journaliste est d’aller chercher,
écouter et comprendre, avant d’écrire. César
Étou.
&
Sans trop de prétention, j'affirme que je peux
être ministre de l'éducation nationale, en lieu
et place de celle qui nous donne du vinaigre.
Mais, pas dans ce gouvernement en tout cas.
Désolée, je dis ce que je pense. Emmanuelle
Gnali
&
Il en est ainsi depuis la nuit des temps : les
promesses n’engagent que les imbéciles.
Calixthe Beyala
&
C'est tellement bien, tellement reposant,
rafraichissant et enrichissant de partager ou
discuter avec une personne qui a le même
esprit que soi. Seigneur, fais le tri et dégage
ceux qui veulent me surcharger pour rien.
Emmanuelle Gnali
&
Au Texas il y a un couple gay dont un est le
pasteur d'une église. Je ne sais pas entre les 2
qui est monsieur et qui est madame. Les
membres disent qu'ils sont des homosexuels
NES DE NOUVEAU. Emmanuelle Gnali
&
Le Président sénégalais Macky Sall a élevé Soro
Guillaume à la dignité de Grand-Croix dans
l’Ordre National du Mérite sénégalais... Je me
demande bien ce que dira Macky Sall si on
décore aussi le chef rebelle de la Casamance...
Slin Thain
&
En Côte d'Ivoire, les rues sont belles, les ponts
sont en construction, l'état est riche, mais les
Ivoiriens ne mangent pas à leur faim. Les prix
flambent, les familles n'arrivent plus à joindre
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 66
les 2 bouts. Y a-t-il un Dieu dans les cieux qui
entende les cris étouffés que poussent les
ventres vides? Si oui, alors il va répondre un
jour. Emmanuelle Gnali.
&
Les résistants doivent se former encore à la
culture politique. Ça manque dans nos rangs.
Andrée Konan
&
Nous réagissons plus aux articles occidentaux,
au lieu d’en produire et faire la une. Nous
sommes réactifs au lieu d’être proactifs. C’est
cela, négliger l’aspect communicationnel.
Athalie Orsot
&
Ils sont nombreux les Africains qui n'ont pas
encore compris que l'Onu, la CPI, les FMI, la
Banque Mondiale... sont des instruments au
service des "maîtres du monde. Macaire Etty
&
On m’annonce comme entrant dans un
gouvernement, alors que, depuis ma sortie de
prison, en novembre 2011, je suis enfermé
chez moi. Je ne vois personne. Personne ne
m’a parlé d’un tel sujet et je n’en ai discuté
avec personne. Enfin, je ne me sens pas
concerné par cette rumeur ». Marie Gilbert
Aké N’Gbo, l’ancien et dernier Premier
ministre du président Gbagbo (4 décembre
2010-11 avril 2011)
&
« Henri Konan Bédié a été chassé du pouvoir
par les armes en 1999, il a appelé à une
résistance. On a vu aucune mouche répondre à
son appel ; Henri Konan Bédié a vu sa
candidature rejetée par la cour suprême en
2000, personne n’a levé le petit doigt ; Henri
Konan Bédié conteste les résultats du premier
tour de la présidentielle de 2010, il ne reçoit
aucun soutien. Alors, pourquoi tout ce bruit
pour imposer Bédié à la tête du PDCI-RDA, au
moment où ce dernier ne peut plus prétendre
être candidat à la tête du parti, du fait de son
âge avancé? ». Yao Kouamé Patrick, Président
de la Jeunesse du PDCI-RDA en exil.
&
« Nous avons le devoir de sortir nos
populations de l’ignorance dans laquelle les
media occidentaux et nationaux les
maintiennent. Nous devons les instruire, les
éduquer, les former et les transformer, afin
qu’ils comprennent le sens de notre combat et
qu’ils viennent grossir le nombre des
démocrates ». Athalie Orsot
&
Dans mon pays, des personnes trouvent que la
télévision nationale est nulle dès que le parti
qu'elles soutiennent n'est plus aux affaires...
Macaire Etty
&
Il y a des hommes qui ne sont forts que chez
eux : ce sont ceux qui battent leur femme.
Dezz Kobea
&
Dans ce pays, arrêtons les compromissions!
Refusons de prendre quoi que ce soit de
n’importe qui. Soyons irréprochables. En tout
cas, moi, je suis contre cette attitude de
légèreté qui consiste à prendre l'argent des
gens sous prétexte que c'est l'argent du
peuple. Restore Hope.
&
Elus à sang pour sang, tous les barons du RDR…
Ainsi va la démocratie chez nous, la vraie
démocratie. Ballou Bolly.
&
« J’ai décliné respectueusement l’invitation qui
m’a été adressée, comme à toutes les
autorités du pays, pour participer aux
cérémonies de prises d’armes qui ont lieu
depuis quelques ans sur l’esplanade du Palais
de la République, en présence du Chef de
l’Etat. J’ai décliné cette invitation et je l’ai
même dit au Chef de l’Etat. Personnellement,
je l’ai informé. Charles Konan Banny, président
de la Commission Dialogue Vérité et
Réconciliation.
&
Les patriotes ivoiriens devraient faire le
ménage à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris.
Lettê Naa Lettê
&
Il est temps que les Africains sachent que
personne ne viendra adorer leur fétiche à leur
place. Qu'ils prennent leur destin en mains
avec des décisions courageuses au lieu de
toujours tendre la main en espérant que le
Blanc fasse le travail à la place du Noir. Franck
Koffi
&
I il est grand temps que les Africains se
débarrassent, une bonne fois pour toutes, de
leurs chaines cérébrales... Béatrice Koungou.
&
C’est l’arrogance et le mépris nous ont
conduits là où nous sommes aujourd’hui.
Eugène Allou Wanyou
*
AAUU TTEEMMPPSS
Quand s’en vont nos ébats,
S’abreuver à la fontaine de l’oubli ;
Quand s’endorment nos trépas,
Pour laisser triompher la vie ;
Quand finissent nos débats,
Dans une poignée de main amie,
Quand subsistent nos éclats,
De rires d’amoureux transis ;
Quand ne reste que ce fatras,
D’inhumains humains qui se nient ;
Quand s’alignent les "quand",
Sur une feuille de papier blanchie ;
Demeure seul fidèle le temps,
Qui tant passe, tant reste ici ;
Là, là-bas, se tenant aux rives de la vie
Pour tenter d’en refréner l’élan.
Max Tan
LLLeee BBBllloooccc---NNNooottteeesss
dddeee
MMMaaarrrccceeelll AAAmmmooonnndddjjjiii
JJaaccqquueess VVeerrggèèss ::
uunn aannttiiccoolloonniiaalliissttee
ccoonnvvaaiinnccuu
A la charnière des années 1950 et 1960,
Jacques Vergès était aussi l’avocat des
associations d’étudiants africains en France :
UNEK (Cameroun) et FEANF (AOF et AEF). En
1959, après l’arrestation de notre camarade
Harris Mémel Fotê, l’Union générale des
Etudiants de la Côte d’Ivoire (UGECI), alors
présidée par Abdoulaye Fadiga, le choisit
comme conseil pour sa défense. Venu à
Abidjan pour s’entretenir avec son client, lui et
Fadiga qui
l’accompagnait
furent
interceptés en
pleine rue dans
leur voiture par
la police
coloniale
agissant sous le
masque d’Houphouët et, sans autre forme de
procès, ils furent expulsés le jour-même vers la
France. C’est ainsi que Mémel fut jugé et
condamné sans pouvoir être défendu.
Originaire de l’île de La Réunion où son père,
Raymond Vergès, puis son frère jumeau, Paul,
ont été tour à tour des dirigeants politiques
progressistes de premier plan, Jacques Vergès
était un anticolonialiste convaincu. C’est à ce
titre qu’il participa à la défense de nombreux
patriotes algériens pendant la guerre de
libération de l’Algérie, s’attirant la haine des
réactionnaires de tout acabit. Au moment de
sa mort, il apparaît, à lire une certaine presse
hexagonale, que cette haine est loin d’être
éteinte. Cette rancune tenace, c’est aussi un
hommage à son courage, à son intelligence,
bref, à son humanité profonde et lumineuse.
En guise d’hommage à l’ami qui nous a quitté,
à l’âge de 88 ans, nous publierons un large
extrait de son ouvrage : « Crimes contre
l'humanité - Massacres en Côte-d’Ivoire », paru
en 2006 aux Editions Pharaos.
Marcel Amondji
In “Le cercle Victor Biaka Boda”
><><
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 67
PPaauuvvrree ppeeuuppllee
Le peuple crie
Sa soif et sa faim
Ses souffrances
Le peuple pleure
Le torrent de larmes
Qui l'envahit
Lui, le naufragé.
Qui l'entendra de sa sinistre vallée?
Les mandarins sont vautrés
Au sommet de leurs insolentes pyramides
Qui défient le céleste firmament.
Le peuple peut faire
Ses funérailles
Porter son deuil
Puéril et triste...
Soilé Cheick Amidou
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est
réservée pour vous exprimer. Librement. Pour
vous prononcer sur les sujets d’actualité.
Librement. Pour faire partager vos opinions et
vos thèses...
FFiieerrss IIvvooiirriieennss,, llee PPaayyss
nnoouuss aappppeellllee!!
Depuis le 11 avril 2011, les Ivoiriens ont
été plus qu'accommodants malgré le
caractère liberticide du régime Ouattara.
Épuisés par une décennie de rébellion et
une crise post-électorale sans précédent,
devant la gâchette facile et la justice des
vainqueurs des nouvelles autorités,
avaient-ils d'autres choix que de marcher
comme sur des œufs ?..
Mais aujourd’hui, nous ne devons plus
reculer, ni devant les muscles qui nous
sont opposés aujourd'hui, ni devant
l'appel historique de la patrie...
N'est-ce pas que les Égyptiens se levèrent
un beau matin pour prendre leur Bastille
à la place Tahrir ? Ne sommes-nous pas
faits de cette même graine de combattants
de la liberté ?
Fiers Ivoiriens, le Pays nous appelle!
Roger Gballou
*
*
LLL eee bbb êêê ttt iii sss iii eee rrr
fff rrr aaa nnn ççç aaa fff rrr iii ccc aaa iii nnn
(Une rubrique de Marcel Amondji)
AAuujjoouurrdd’’hhuuii,,
LLaa ppaarroollee
àà……
FFrraannççooiiss
HHoollllaannddee
Président de la République
française qui présentait en ces
termes, à M. Alassane Ouattara,
ses vœux à l’occasion de
l’anniversaire d’on ne sait quelle
« indépendance » :
><><
« Alors que vous vous apprêtez à célébrer
la Fête nationale ivoirienne, c’est avec le
plus grand plaisir que je vous adresse, à
titre personnel et au nom du peuple
français, tous mes vœux de bonheur et de
prospérité.
La relation entre nos deux pays est
excellente, comme en témoigne notre
identité de vues sur le dossier malien. Je
salue une fois de plus votre engagement
décisif et votre détermination qui ont
favorisé la sortie de la crise et le retour de
la légalité.
De même, un peu plus de deux ans après
votre arrivée au pouvoir, la Côte d’Ivoire
est transformée. La croissance et les
investisseurs sont de retour, le cycle
électoral est terminé et la sécurité
largement retrouvée. Je forme le vœu que
le pays puisse à présent aborder
sereinement l’échéance de 2015 et
permette la réconciliation de l’ensemble
de ses citoyens.
(…)
Je me réjouis par avance de votre
présence aux jeux de la francophonie à
Nice, puis au sommet de l’Elysée, avant, je
l’espère de vous rendre visite en Côte
d’Ivoire, comme vous m’y avez invité.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le
Président, l’assurance de ma très haute
considération ».
François Hollande
Source : L’intelligent d’Abidjan 6 aout
2013
@@@
EN GUISE DE COMMENTAIRE
« C’est dans les colonies qu’on peut le
mieux juger la physionomie du
gouvernement de la métropole, parce
que c’est là que d’ordinaire tous les
traits qui la caractérisent grossissent et
deviennent plus visibles. Quand je
veux juger l’esprit de l’administration
de Louis XIV et ses vices, c’est au
Canada que je dois aller. On aperçoit
alors la difformité de l’objet comme
dans un microscope. ». Alexis de
Tocqueville
~~~~
« Même quand la vérité
s’impose…, celui qui est né du
mensonge ne peut prospérer que
dans le mensonge ».
Marcel Amondji
*
Discutons sur le fond
Nous nous réservons le droit de ne pas
publier les textes qui ne sont pas
suffisamment argumentés ou qui
contiennent des affirmations sans preuves,
des injures gratuites et inutiles… Merci.
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 68
SSoommmmeess--nnoouuss
ccoonnsscciieennttss ??......
Pour résoudre la crise
Dans mon pays meurtri,
D’où montent de douloureux cris,
Plus rien n’a de prise.
Que de valses et de tangos !
Et que de palinodies !
Et que de comédie !
Nous n’irons plus au Togo.
Eyadéma n’est plus,
Et Faure n’est pas à la page,
Et son peuple enrage :
Son ‘coup’ n’a pas plu.
Tous les raccourcis
Y compris Marcoussis
Et les médiations Mbéki
N’ont pas abouti.
Mohamed II s’affiche
Et le pouvoir dément :
« RFI ment ;
Rien n’est vrai. Chiche ! »
Et l’on parle de sédition
Quelque part dans le Nord.
Et des rumeurs de sécession.
Que tout cela est fort !
Sommes-nous vraiment conscients
En mettant barrières et obstacles,
Et en multipliant les tacles,
Que nous courons au Néant ?
Faustin Léla Yao
(Extrait de « La longue marche sous les
tropiques », Ed. du Panthéon.
*
AAA dddiiirrreee vvvrrraaaiii………
Une chronique de
Dr Serge Nicolas Nzi
_________________________
« Vient un temps où le silence devient
trahison ». (M. L. King)
__________________________
Prenons courage et
restons debout !
Dans nos pays fragiles d’Afrique, voir loin
en politique, c’est commencer par voir ce
qui est sur le bout de votre nez, c’est-à-
dire, le bien-être des peuples. Ne plus
s’enfermer dans la négation des
évidences, telle doit être, selon nous, la
première règle de la politique comme un
service au bénéfice des peuples africains.
Au fond, le plus important pour les
Ivoiriens, c’est la nature du ciment qui
soude la collectivité nationale. Car, la
société ivoirienne d’aujourd’hui est la
résultante d’une hybridation de
populations favorisées par les aléas de
l’histoire (une longue histoire de
sédimentation, de turbulence, de combats
communs contre l’ordre colonial, de
cohabitation et d’espérances communes).
Voilà pourquoi nous parlons souvent de
courage politique pour assumer la
responsabilité de direction de notre pays,
la Côte d’ivoire.
En effet, le courage en politique est
d’abord une attitude, celle qui consiste à
couper court à un enthousiasme
démesuré, à rompre avec des peurs
collectives, à s’opposer à des rumeurs, à
ramener les sujets au niveau qui doit être
le leur, en calmant les ardeurs des excités
de son propre camp. Car, on ne remporte
pas une victoire contre la nation, mais
avec la nation qu’on veut gouverner.
Comme vous le constatez, les conditions
d’émergence et de stabilisation de la paix
et de la démocratie en Côte d’Ivoire sont
donc loin d’être remplies. Il s’agit de les
explorer, de les expérimenter dans le
mouvement même qui porte les ivoiriens
à s’initier à la citoyenneté ; à se délivrer
des catégories politiques du bien et du
mal ; à se défaire des opinions définitives
et des oppositions tranchées ; à faire
l’apprentissage de la diversité et de la
tolérance, de la nuance et du compromis
sur quelques valeurs essentielles entre
Ivoiriens ; à vivre en respectant les
différences, en acceptant les divergences,
en recherchant le consensus sur les
équilibres du vivre ensemble et en
s’accommodant pour le reste de vérités
contraires, d’incertitudes partagées, de
majorités et de minorités provisoires, de
victoires partielles et de défaites
surmontables.
Chers amis et chers compatriotes, l’appel
qui découle des grandes questions de
notre modeste analyse et sa réponse, n’a
pas varié : oui, nous voulons une Côte
d’Ivoire digne et prospère pour tous ces
enfants, Mais, une Côte d’Ivoire debout,
car c’est debout qu’on écrit l’histoire !
Dr Serge Nicolas Nzi
(Chercheur en communication, Directeur
du centre africain d’études stratégiques,
Lugano, Suisse).
*
AAA GGG EEE NNN DDD AAA
Ici vos annonces gratuites :
Avis et communiqués,
événements
(Conférences, colloques,
salons, séminaires, forums,
festivals, etc.).
« La poésie de tout un
continent ».
Chaque année, depuis 1997, la ville de Durban,
en Afrique du Sud, organise un grand festival
de poésie africaine dénommée « Poetry
Africa ». A cette occasion, un programme
composé entre autres de lectures, de
performances scéniques, de concerts,
d'ateliers et d'improvisations est proposé au
public qui voit là l'opportunité de rencontrer
les poètes sud-africains, mais aussi des poètes
venus de tout le continent.
*
Partagez vos poèmes
A l’instar du Filament, le
Blog.editionsmelonic.com publie gratuitement
en ligne des poèmes d’auteurs africains, afin
de mettre leurs textes accessibles au public et
ainsi avoir l'opportunité de mieux connaitre et
lire la poésie africaine. Envoyez par email votre
texte, (poème, citation, proverbe ou tout
genre de composition) a :
claude@editionsmelonic.com
><><
La Fondation Bouygues Telecom, les éditions JC Lattès et
le quotidien Metro, lancent leur 7ème appel à manuscrits
pour le Prix Nouveau Talent Fondation Bouygues Telecom
- Metro.
Vous aimez écrire et rêvez d’être publié ? C’est le
moment de vous lancer !
Le roman lauréat sera publié par les éditions JC Lattès,
bénéficiera d’un plan de promotion dans le journal Metro
et son auteur recevra une dotation de 10 000€ de la
Fondation Bouygues Telecom. Pour participer,
envoyez votre manuscrit par mail uniquement avant le
30 septembre 2013. Pour en savoir plus sur les
modalités et le jury, rendez-vous sur le site :
www.lesnouveauxtalents.fr
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 69
LLLeeesss DDDooossssssiiieeerrrsss
dddeee lll’’’ÉÉÉddduuucccaaatttiiiooonnn
En Afrique, l'éducation dans son
ensemble est malade, dit-on.
Nous nous devons de
diagnostiquer le mal et l’étendue
de son ampleur, de situer les
responsabilités, afin de
préconiser des solutions. C’est
l’objet de cette nouvelle rubrique
intitulée «Les Dossiers de
l’Education».
Merci de nous envoyer vos
textes, pour faire connaître et
partager vos analyses et
propositions.
CCôôttee dd’’IIvvooiirree ::
llee ssyyssttèèmmee
éédduuccaattii ff nn’’eesstt pp lluuss
àà ll’’aaggoonniiee ;; iill eesstt
mmoorrtt
Le constat d'échec est clair :
notre sy stèm e éducatif n'e st
plus à l'agonie ; il e st m ort et
il convient de lui préparer de s
obsèque s dignes de ce nom .
É cole ivoirienne, requiescat in
pace !
Dr Famah an SAMAKÉ
Source : lebanco. net
*
Qu’est-ce que l'A.S.C.A.D (Académie des
Sciences des Arts, des Cultures d'Afrique
et des Diasporas Africaines) ?
*
RReeddoonnnneerr ddee llaa ddiiggnniittéé àà
ll’’ééccoollee iivvooiirriieennnnee eett àà sseess
aanniimmaatteeuurrss
Nous l’avons déjà dit, il n’y a pas de
développement sans une éducation
performante et adéquate. Voilà pourquoi
il faut redonner de la dignité à l’école
ivoirienne et à ses animateurs. Et alors,
penser que nos pays pourront émerger un
jour, comme par un coup de baguette
magique, en laissant l’école et ses
animateurs sur le bord du chemin, c’est
faire fausse route. « Le parfum dont
l’argile a été une fois imprégnée, elle le
conservera longtemps » (Horace).
Dr. Yodé Simplice Dion
(Enseignant-Chercheur, Université FHB
d’abidjan-Cocodt, Cote d’Ivoire
*
«Nous ne devons pas être
complices de la mort de l’éducation
et de l’instruction dans notre
pays». (Koua Justin).
*
« Si l'Afrique ne donne pas
l'opportunité à ses propres enfants de
se former, de consolider leurs acquis,
de s'enrichir en expérience, de prouver
aux yeux du monde ce qu'ils valent,
que pourront-ils offrir aux autres, au
rendez-vous du donner et du
recevoir?». (Mariam Gba).
*
*
« L'école est un parfait outil de
développement, on ne le dira jamais
assez, pour tous les pays du monde,
mais plus pour les pays
pauvres ». Emissah Yapi
*
Grâce à l’école et
au peuple…
Vous, les personnes bien
écoutées dans ce pays, vous
faites comme si tout va bien,
parce que pendant ce temps
vos enfants sont à l’étranger
et ça ne vous dérange pas.
Mais, sachez que si vous êtes
arrivé là aujourd’hui, c’est
grâce à l’école et au peuple...
Donc, nous vous demandons
d’agir avant que ça ne soit
tard.
Ferdinand Koffi.
*
CCCooonnnssseeeiiilllllleeezzz ««« LLLeee FFFiiilllaaammmeeennnttt »»»
ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss,,, ààà vvvooosss
cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss,,,
ààà vvvooosss cccooollllllèèèggguuueeesss,,, ààà vvvooosss aaammmiiisss………
*
Une rubrique de Bérénice, la luciole
d’Abidjan, pour enrichir notre
expression, pour faire découvrir ou
redécouvrir le sens et le bon usage
des mots et des expressions que nous
utilisons plus ou moins souvent, peu
ou pas, bien ou mal... *
1 Un lapsus :
Un lapsus est une erreur qui consiste, pour une
personne, à exprimer autre chose que ce
qu’elle avait prévu d’exprimer, notamment en
substituant à un terme attendu un autre mot.
C’est par exemple « Je déclare la séance
close ! », d’un vieux président de chambre au
moment de la commencer ; ou encore « mon
mari peut manger ce que je veux (au lieu de ce
qu’il veut », d’une femme autoritaire...
Autre exemple, c’est par un lapsus linguae que,
lors de la cérémonie d’investiture du samedi
21 mai 2011 à Yamoussoukro, Henriette Dagri
Diabaté, la toute nouvelle Grande Chancelière
nommée par Alassane Dramane Ouattara, a
appelé celui-ci «Monsieur le Préfet», au lieu de
Monsieur le Président...
Il faut savoir que le lapsus, remplacement d’un
mot par un autre, de fait de façon
inconsciente, de sorte que, bien souvent, l’on
dit exactement le contraire de ce que l’on a
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 70
l’intention de dire, mais en rapport direct avec
la réalité que l’on vit. Les psychologues nous
expliquent que le lapsus est l’expression d’une
représentation refoulée qui repose sur le
passage involontaire et non prémédité, de
l’inconscient vers le conscient. Sigmund Freud
précise que la fatigue, l’excitation ou un
trouble de l’attention ne peuvent pas suffire à
expliquer, ni à justifier un lapsus.
Même si Henriette Dagri Diabaté, s’était
aussitôt rebiffée, il se trouve que ce lapsus
linguae, aux yeux et à l’oreille de bien des
gens, n’était pas gratuit et n’était pas passé
inaperçu.
On distingue : l’erreur commise en parlant
(lapsus linguae), en écrivant (lapsus calami),
par la mémoire (lapsus memoriae) ou par les
gestes (lapsus gestuel ou lapsus manus), etc.
Mais, comment nommer une faute commise
par le clavier ? D’aucuns ont proposé déjà « Le
lapsus clavis ». L’expression est déjà adoptée
et utilisée dans certains milieux littéraires
depuis qu’elle a été proposée en août 1999 par
François Campan. (Macaire Etty, Léandre Sahiri
et Julius Gueye.
2 « L e c œ ur a s e s ra is ons q ue la
r a is on ig n or e ».
Cette expression signifie que l'affection
aveugle la raison. Cela veut dire, en d’autres
termes, qu’on n'aperçoit pas ordinairement les
défauts des personnes qu'on aime, et souvent
même on prend ces défauts pour des qualités ;
car, l'illusion est un effet nécessaire du
sentiment dont la force se mesure presque
toujours par le degré d'aveuglement qu'il
produit. L e c œu r , dit Pascal, a s e s
ra i s o n s q u e l a ra i s o n ne c o n n a î t
p a s . Il en est de la haine comme de l'amour :
Ni l'un ni l'autre, dit saint Bernard, ne savent
juger selon les régles de la vérité. » (De Gradib.
humilitatis.) De même que l'amour prend les
défauts pour des qualités, la haine prend les
qualités pour des défauts. Oh ! qu'il en est peu
qui voient les défauts de ceux qu'ils aiment et
les bonnes qualités de ceux qu'ils haïssent! Un
p è re , dit le proverbe, n e c o n n a î t p a s
l e s d é f a u t s d e s o n f i l s , n i l e
l a b o u re u r l a f e rt i l i t é d e s o n
c h a mp . » (Co n f u c i u s.) L 'a mo u r e t l a
h a i n e me t t e n t u n v o i l e d e v a n t l e s
y e u x : l 'u n n e l a i s s e v o i r q u e l e
b i e n e t l 'a u t re q u e l e ma l . (P ro v .
a ra b e ).
3 « C’est du nanan ».
« Nanan » appartient à ces créations
phonétiques ou terminologiques basées sur les
onomatopées. On retrouve le radical « nann »
tour métamorphique pour exprimer d’une
manière familière que « cela ne pose pas de
problème » que « c’est très facile » … On peut
dire, en d’autres termes : c’est du gâteau !
Bérénice Wadé Nemlin
La Luciole d’Abidjan
*
MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ
RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN
_____________________________________
«« DDeemmaannddeerr ppaarrddoonn àà
qquuii eett ppoouurrqquuooii ?? »»
« Pour aller à la paix et à la réconciliation, on
écoute quand même celui qu’on accuse, qu’il
donne sa version des faits. Et c’est sur la base
de cela qu’on peut savoir qui a tort ou qui a
raison. C’est seulement en ce moment que peut
intervenir l’acte. Mais pour l’instant, nous ne
savons pas ce qu’on reproche au FPI». Ainsi,
s’est exprimé, hier, sur ONUCI-Fm, le Sga du
FPI, Dano Djédjé. L’ancien ministre sous le
régime Gbagbo répliquait à la proposition faite
à sa formation politique, par le chef de l’État,
de demander pardon aux victimes de la crise
postélectorale de 2010. «Aujourd’hui, c’est le
président lui-même qui demande au Front
populaire ivoirien de demander pardon. Je
pense que c’est mal poser le problème de
réconciliation en Côte d’Ivoire, parce que cela
suppose que tout ce que nous avons entre
pris comme démarche, notamment, les
négociations, la participation aux élections, les
exilés et les prisonniers et tout, sur tous ces
problèmes-là, la seule condition pour le
président, c’est que le Fpi demande pardon aux
victimes et aux parents des victimes», a
poursuivi Dano Djédjé. Et de conclure :
«Comme il y a eu beaucoup de victimes, qui
demande pardon à qui ? Et comment ? Et
pourquoi ? Je pense que, de façon globale, si on
veut vrai ment régler le problème de la Côte
d’Ivoire, c’est ce que nous souhaitons, il faut
s’asseoir, et si au cours de ces discussions, on
estime qu’un tel ou un tel a eu tort, s’est
comporté de telle ou telle façon, en ce
moment-là, nous sommes des êtres humains,
celui qui aura eu tort demandera pardon».
Benoit Hill
Source : Le Nouveau Réveil, 10 juillet 2013.
Le roman « Gloire et declin
apocalyptique » de Macaire ETTY est
disponible. Prenez votre exemplaire
en contactant M. NGUESSAN
au 00225 05885074
Prix: 7000 F CFA
CCCooonnnttteee ddduuu mmmoooiiisss
« Pour moi, le conte est le voyage dans
le monde de l’imaginaire. C’est surtout
la naissance de la connaissance, l’éveil
à la sagesse ». (Michelle Tanon-Lora)
LLee
QQuuiipprrooqquuoo
A cause de la stérilité du mari, le couple
Kouadio ne pouvait pas avoir d'enfants et
ils décidèrent un jour de faire appel à un
père de substitution pour agrandir la
famille. En clair, quelqu'un qui doit
enceinter Madame Kouadio.
Le jour où le père de substitution devait
arriver, M. Kouadio embrassa sa femme et
dit :
-Je m'en vais. Le type sera bientôt là. Une
demi-heure plus tard, par hasard, un
photographe spécialisé dans les photos de
bébés faisant du porte-à-porte sonna chez
les Kouadio en espérant pouvoir vendre
ses services.
- Bonjour madame, je viens pour... ?
- Oh non, pas besoin d'explication. Je vous
attendais l'interrompit je suis un vrai
spécialiste des bébés.
- C'est pour cela que je vous attendais.
- Entrez donc et prenez un siège.
Après un moment, rougissante, elle
demanda: Eh bien, où commençons-nous
?
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 71
- Remettez-vous en à moi.
Habituellement, j'essaye deux fois dans la
baignoire, une fois sur le canapé et
éventuellement deux fois sur le lit.
Parfois, le sol du salon c'est sympa aussi.
On peut vraiment faire ça n'importe où !!
- Baignoire?? Sol du salon ?? Pas étonnant
que Gaspar, mon mari, n'y soit pas arrivé.
- Madame, aucun de nous ne peut
garantir un bon résultat à chaque fois.
Mais, si nous essayons plusieurs positions
et que je prenne suivant six ou sept
angles, je suis certain que vous serez
satisfaite des résultats.
- Mais ça fait beaucoup, quand même...
s'étrangla Mme Kouadio.
- Madame, suivant ma méthode, un
homme doit prendre son temps.
J'aimerais entrer et sortir en moins de 5
minutes mais vous seriez déçue, j'en suis
sûr.
- Je ne savais pas fît timidement Mme
Kouadio.
Le photographe ouvrit sa sacoche et sortit
un album de photos de bébés.
- Celui-ci a été fait sur le toit d'un
immeuble à Cocody.
- Oh, mon Dieu ! s'exclama Mme Kouadio,
triturant son mouchoir.
- Et pour ces jumeaux, le résultat est
exceptionnellement bon quand vous
considérez combien ça a pu être difficile
pour la mère.
- Elle a eu des difficultés ??? demanda
Mme Kouadio.
- Ho que oui ! J'ai du l'emmener au Zoo
pour faire correctement le boulot. Les
gens se sont agglutinés sur quatre ou cinq
rangs, se poussant pour avoir la meilleure
vue. Une vraie représentation théâtrale!
- Quatre ou cinq rangs?, demanda Mme
Kouadio les yeux écarquillés
d'étonnement.
- Oui, répondit le photographe, Et ça a
duré plus de trois heures ! La mère criait
et hurlait sans arrêt. J'avais du mal à me
concentrer. Quand le soir est tombé, j'ai
pu enfin commencer. Et puis, quand les
écureuils se sont mis à mordiller mon
équipement, j'ai juste eu le temps de tout
remballer...
Mme Kouadio se pencha :
- Vous voulez dire que les écureuils ont
mâché votre... hum... équipement??
- Exact! Bon, madame, si vous êtes prête,
je vais installer mon trépied et nous
pourrons commencer.
- Votre... TRÉPIED ???
- Oh oui, j'ai besoin d'utiliser un trépied
pour
maintenir mon Canon.
Il est vraiment trop gros pour que je
puisse le tenir longtemps...
- Madame ??? MADAME ???... Oh mon
Dieu ! Elle s'est évanouie.
Serge Grah
. Proposez-nous des contes.
Email : lefilament@hotmail.com
*
LLEE SSOOLLEEIILL AAMMOOUURREEUUXX DDEE LLAA
LLUUNNEE
Matinal, le soleil se réveillait peu à peu.
Et la lune, voûtée, éteignait son feu.
Qui était cette femme qui, malgré
Sa vieillesse, envoûtait les majestés ?
Dans ses bras, il la voulait coûte que coûte
!
Sur ce, il se jeta sur l’autoroute.
Balayant sans relâche les âmes infâmes,
Or et Diamant exultaient sous ses
flammes.
Ses ailes incandescentes, ivres d’Amour,
Faisaient suer les peintres dans les
faubourgs.
Mais, la blonde, endormie telle une reine,
Se riait de ce roi qui n’avait que la
trentaine !
Aimé Comoé
In « L’averse de l’aurore »
*
AAAuuu TTTaaabbbllleeeaaauuu
ddd’’’HHHooonnnnnneeeuuurrr
De même que, dans les écoles, on affichait
autrefois sur un tableau, sous les yeux de
tous, les noms des premiers de telle ou
telle discipline, nous avons institué cette
rubrique «TABLEAU D’HONNEUR» pour
«épingler», mettre en lumière, les
personnalités qui se sont distinguées ou se
distinguent par leur intelligence et par la
qualité exceptionnelle de leurs activités, de
leurs professions ou de leurs inventions...
Afin de mieux les faire connaître et pour
que leurs vies et leurs réalisations puissent
servir de modèles, du moins, puissent faire
boules de neige.
*
Au tableau d'honneur de ce mois, nous vous
présentons une autre grande figure de notre
temps, et notre histoire.
Il s’agit de cet inventeur révolutionnaire qui
a permis, pour la première fois, à la France
de rentrer dans le club très fermé des 4
meilleurs inventeurs « high tech » de tous
les temps, derrière le Syrien Américain
d’adoption Steve Job (Apple), Mark
Zuckerberg (Facebook) et James Cameron le
grand cinéaste de Titanic et Avatar entre
autres. Il s’agit, en l’occurrence de :
BBEERRTTIINN NNAAHHUUMM
L’i ngéni e ur de géni e, Ber ti n
Nahu m, e st un Béni n oi s n é au
Sénégal (t ou t en Af r i q ue) . Il a
fait ses études d’ingénieur à l'Institut
National des Sciences Appliquées de
Lyon. Il les a poursuivies en dehors de la
France, notamment à Coventry, en
Angleterre. Selon ses propres dires que
tout Noir en France confirmera,
« Comme beaucoup d'entreprises
innovantes, nous avons eu beaucoup de
mal à être reconnu en France et à être
pris au sérieux. Bien souvent, il faut
passer par l'étranger pour convaincre la
France».
Qu’a -t -i l i nvent é, M . Ber ti n
Nahu m ?
Il a commencé au cours de ses études, à
Lyon, à participer à la conception d'un
logiciel capable de détecter
automatiquement des lésions crâniennes
à partir de scanners, puis il a créé des
robots capables d’aider les chirurgiens
pour plus de précision dans leurs gestes.
Car, dit-il, « je trouvais que ces
travailleurs manuels étaient restés au
stade artisanal, alors qu’ils font un noble
métier ». Il fallait donc, moderniser,
absolument. C’est que fit Bertin Nahum.
En effet, plusieurs robots d’assistance
aux interventions chirurgicales virent le
jour, grâce à son génie. Et ce, depuis
2002. Le premier robot baptisé « Brigit »
servait à la pose de prothèse de genou.
Le brevet fut vendu au laboratoire
d’implants Zimmer, qui devint le leader
mondial de la prothèse articulaire par
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 72
navigation, donnant une meilleure
précision pour de meilleurs résultats.
L’invention qui le met en lumière
actuellement date de 2007, avec le robot
« Rosa » pour la navigation
neurochirurgicale qui a fait ses preuves.
Voici le cas de cette Canadienne opérée
l ’année d er ni èr e d’u ne
épi l e psi e du e à une tu meur du
c er veau gr âc e au r ob ot R o sa.
La première machine a été
commercialisée en 2009. Depuis une
quinzaine d'hôpitaux dans le monde en
sont équipés en Italie, en Allemagne, aux
Etats-Unis, au Canada mais aussi en
Chine et bientôt au Japon et au Moyen
Orient.
Puisqu’on ne croyait pas au sérieux de
son invention, Bertin Nahum a dû créer
sa propre petite entreprise qui emploie
une vingtaine de salariés et qui
enregistre en mars 2012 un chiffre
d'affaire de deux millions d'euros. Elle
s’appelle MEDTECH.
Le classement en question a été réalisé
par le magazine scientifique canadien
Discovery Series en septembre 2012.
Actuellement en France, sept CHU
utilisent le robot Rosa, qui coûte 300.000
euros. Si le marché français n'a pas été
facile à pénétrer, Bertin Nahum ne se
décourage pas, au contraire, il compte
développer le même type de robot pour
la chirurgie de la colonne vertébrale,
toujours dans une optique
internationale.
Edouard Yro Gozz,
Fondateur et directeur de publication
ivoirenewsinfo.net
Source : ivoirenewainfo.net
Si vous connaissez des personnes
qui méritent de figurer dans notre
«Tableau d’honneur», n’hésitez
pas à nous en faire part.
*
LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss
Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est
réservée pour vous exprimer. Librement.
Pour vous prononcer sur les sujets
d’actualité. Librement. Pour faire
partager vos opinions et vos thèses...
PPoouurr éévviitteerr àà llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree ddee
ssoommbbrreerr ddaannss uunnee gguueerrrree aattrrooccee,,
OOuuaattttaarraa ddooiitt qquuiitttteerr llee ppoouuvvooiirr
Après avoir conceptualisé, déclenché et
animé une rébellion, qui l'amena d'ailleurs
au pouvoir, Alassane Ouattara arbore
aujourd'hui la « démocratie » comme carte
d'identité politique. Pourtant, il ne pratique
pas ce modèle politique en Côte d'ivoire.
En effet, avec sa tendance ubuesque et
compulsive à écrabouiller tous ceux qui
s'opposent à lui, son extravagante
impulsivité, son agressivité, son
himalayesque égocentrisme, sa
pantagruélique soif de pouvoir (comme le
soulignait Jean François Khan), en parlant de
Sarkozy dans "PETIT CÉSAR", Alassane
Ouattara prône l'exclusion dans une Côte
d'ivoire déchirée et divisée.
De plus, il ne supporte pas la contradiction
politique. Il se plaît à trouver l’accalmie qu'à
travers la dozotization de l'Etat et de la
diabolisation de ses opposants, qui sont
emprisonnés et jugés parce qu'ils sont
opposants. Pour lui, les opposants sont
source de tant de problèmes : la crise
économique actuelle, c'est Gbagbo ; le mal
vivre en Côte d'ivoire, ce sont les pro-
Gbagbo ; l'insécurité, ce sont les" ex-
miliciens" patriotes non désarmés.
S'il y a un domaine où l'Etat ouattariste a le
plus failli, c'est la sécurité des Ivoiriens.
En effet, dans l'ancienne société
traditionnelle, les organisations structurelles
(tribu, clan, famille élargie qui structuraient
le tissu social et régulaient le pouvoir,
protégeaient l’individu qui en est membre,
quel que soit son statut. Ces organisations
structurelles faisaient face aux
empiétements qui pouvaient leur porter
préjudice.
Dans la société moderne, la majorité des
citoyens n'existe socialement qu'à l'état
d'individus. En dehors des familles
puissantes et des clans organisés et
dominants, le citoyen lambda affronte seul
la vie. C'est pour cette raison que l'Etat
central devient tout puissant, parce que les
anciennes structures de commandement et
de coopération se sont effritées, au point
parfois de lui être soumises a l’Etat. Et celui-
ci, censé représenter l'intérêt général, a
alors, pour devoir de protéger le citoyen
esseulé. Et, le partage du pouvoir, en son
sein, a pour but cette protection. La
modernité suppose le pouvoir de la justice
pour mieux asseoir la protection et la
défense du citoyen.
Or, ce n'est pas du tout le cas, en ce
moment, chez nous.
Un coup d’œil jeté sur les exactions des
dozos et autres milices burkinabés montrent
combien l'Ivoirien est en danger, parce que
n'ayant pas une sécurité assurée par l'Etat.
C'est une question sur laquelle pèse un
silence lourd et complice du "gouvernement
ouattara". Il faut l'exposer et l'étaler au
grand jour, afin de ne plus en faire un tabou.
Il manque le courage et la compétence pour
s'attaquer aux problèmes réels d'insécurité
en Côte d'ivoire.
Pendant que les citoyens sont agressés et
massacrés par les FRCI, l'Etat ne dit rien et
ne fait rien. Il devient ainsi complaisant
d'une situation. Ouattara, au lieu de gérer
l'Etat pour lequel il a fait la guerre aux
Ivoiriens, est préoccupé à éliminer la famille
Gbagbo et liquider le FPI et tous les
opposants à son régime.
Il pousse même l'indécence jusqu’à
demander aux Ivoiriens meurtris par la
violence qu'il a introduite dans le pays, de
"demander pardon" à leurs assassins...
Alors, dans un contexte politique qui
s'apparente aux années de l'URSS de Staline,
(ces ivoiriens qui luttent par des moyens
modernes et légaux), les idéologues et les
thuriféraires du pouvoir Alassane Ouattara,
s'ils existent, devraient faire l'effort de relire
l'histoire de la démocratie pour mieux
comprendre le mécanisme de son
fonctionnement...
Ouattara a peur de la démocratie et du FPI.
Alassane Ouattara tente d'amoindrir le mal
pour s'auto-convaincre de sa popularité en
Côte d'ivoire. Pour ce faire, Ouattara,
nombriliste à souhait, ne voit que lui seul et
ignore les autres ivoiriens... Il s'accommode,
actuellement, du malaise qu’entraîne la
détention prolongée de nombreux Ivoiriens
et de l'annonce de leur jugement aux assises,
et de la division des ivoiriens en pro-Gbagbo
et pro-Ouattara...
Par conséquent, Ouattara doit quitter le
pouvoir avant que le pays ne sombre dans
une guerre atroce qu'il est entrain de
préparer, par ses méthodes iniques et
cruelles de gouvernance
Zokohi Zadi
*
Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : lefilament@hotmail.com Page 73
LLEE GGOOÛÛTT
DDEE LLAA PPOOUUBBEELLLLEE
Il n’y a pas que les fous
Qui s’alimentent à cette cantine
providentielle,
Il y a bien sûr des personnes comme moi et
vous
Qui plus d’une fois avons consommé les
mets succulents de la poubelle.
On y trouve tout remède balsamique,
Des vices, péchés et déchets recyclés qui
procurent tant de bien à l’âme ;
Des plaisirs censurés qui ont un puissant
pouvoir thérapeutique,
Des anesthésiants métaphasiques qui
aseptisent toutes larmes.
Lorsque dans cette société moraliste nos
mains, cœurs et âmes sont bredouilles,
Nous escaladons la censure et avons
recours à d’autres sources ;
C’est alors dans les égouts et dans la
poubelle que l’on fouille,
Le superflu qu’on y trouve nous fournit de
miraculeuses ressources.
Des hommes spirituels et moralistes la
condamnent fermement, hypocritement…
Pourtant, ils cachent leur pathologie
boulimique pour les ordures.
Ils se dérobent des regards pour s’y nourrir
nuitamment,
Elle leur procure l’obésité et une
dépendance à la démesure.
La poubelle a une raison d’existence
pédagogique,
Elle conduit fidèlement à la maturité et à la
reconnaissance de soi ;
Elle est souvent incontournable pour
l’équilibre psychologique,
Le poète n’est guère de ceux qui ne disent
que du mal à son endroit.
Si plusieurs la damnent et la soumettent à
des hypocrites critiques,
De la reconnaissance le poète lui témoigne
et lui prouve.
Elle lui rappelle des souvenirs exotiques,
des senteurs érotiques, des sensations
impudiques
Mais le plus important est de n’être
permanemment l’ordure qui s’y trouve.
Yahn Aka
Auteur de “Le Pouvoir de la Vanité”
*
VVIISSIITTEE DDEE MM.. SSOORROO
GGUUIILLLLAAUUMMEE AA GGAAGGNNOOAA,,
OOUU QQUUAANNDD LLAA TTRRAAIITTRRIISSEE,,
LL’’IINNDDIIGGNNIITTEE EETT LLEE FFAAUUXX
SSOONNTT MMAAGGNNIIFFIIÉÉSS !!
Une image qui résume beaucoup de
choses: Soro le traître à la
République est accueilli par ceux qui
l'ont suivi sur le chemin de
l'indignité, Kassaraté et Allou
Eugène, avec en toile de fond des
dozos présentés comme les
populations autochtones afin de
masquer le boycott de cette visite par
les vrais et dignes fils et filles de la
région. Côte d’Ivoire Yako.
*
MMMooottt dddeee fffiiinnn
___________________
En réalité, le temps est neutre; il
peut être utilisé pour construire ou
pour détruire… Notre génération
ne doit pas se reprocher seulement
les actes et les paroles au vitriol
des méchants, mais aussi
l’effrayant silence des justes.
Nous devons admettre que le
progrès de l’humanité ne roule
jamais sur les roues de
l’inéluctabilité. Il n’est amené que
par les efforts inlassables et
persistants des hommes qui ont la
volonté de collaborer à l’œuvre de
Dieu. Sans ce dur labeur, le temps
lui-même devient l’allié des forces
de stagnation sociale”. Les
théologiens catholiques
soutiennent que le Dieu, qui nous a
créés sans nous, ne veut
cependant pas nous sauver sans
nous. Par conséquent, je considère
que l’idée selon laquelle “c’est
Dieu seul qui peut nous sortir de
cette situation” est non seulement
une connerie, mais une insulte à ce
Dieu-là qui envoya Moïse auprès
de Pharaon pour libérer son peuple
de l’esclavage en Égypte (Exode 3,
7).
Comme Luther King, je dirais en
conclusion que les Ivoiriens ne
peuvent pas attendre 2015 ou
2020 pour prendre leurs
responsabilités. Le moment est
venu de sortir de notre peur et de
notre torpeur.
C’est maintenant que nous devons
agir. Pourquoi? Parce que, avec la
substitution des Guérés par des
Burkinabè à l’Ouest de la Côte
d’Ivoire et l’octroi de la nationalité
ivoirienne à des milliers de
Maliens, Burkinabè et Guinéens
d’une façon qui ne respecte pas les
lois ivoiriennes, nous risquons à
terme de devenir étrangers dans
notre propre pays. Parce que
Dramane Ouattara a été placé au
pouvoir pour défendre les intérêts
des étrangers (France et CEDEAO)
et non ceux des Ivoiriens. Je l’ai dit
je le répète : Le moment est venu
de sortir de notre peur et de notre
torpeur.
Jean-Claude DJEREKE
[ A u t e u r d e “ L ’A f ri q u e e t l e d éf i
d e l a s e c o n d e i n dé p e n d a n c e ”
( P a ri s , L ’H a rma t t a n , 2 012) e t
c h e rc h e u r a s s o c i é a u Ce rc l e c a d ,
O t t a w a , Canada.
*
Ne manquez pas la prochaine parution du
Filament magazine, votre journal politico-
culturel libre et indépendant.

Contenu connexe

PDF
PDF
PDF
Argent comptant, argent content
PDF
Décembre 2015
PDF
Communiqu'ailes nov 2015
PPSX
Jreci-2011
DOCX
EDUCACIÓN FÍSICA - BUP
Argent comptant, argent content
Décembre 2015
Communiqu'ailes nov 2015
Jreci-2011
EDUCACIÓN FÍSICA - BUP

En vedette (20)

PDF
¿Nuevas reformas laborales o desarrollo de las ya existentes? ¿Qué piden el F...
PPTX
Autonomias y derechos
ODP
Spot Extrema Pobreza
PDF
Conférence de Louise Roy à Écocité 2011
DOCX
Teoria cognitiva
PDF
A economia no século XXI
PPTX
B8 t1. mndo urbano. concepto. funciones.
PPTX
Strategie internet avec exemple RH 2.0
PPTX
Aperçu de la présentation de la journée de stage pratique
PPTX
A quoi va ressmbler le projet spo wordpress
PPT
Preparar pedidos sennaaa
PPTX
Carlos Böhrt
PPTX
Agricultura Sostenible
PDF
France 2020 : Manifeste pour faire gagner la France
PDF
A vueltas con la ultraactividad de los convenios colectivos y la contractuali...
PPTX
Projet Chaina'zik vidéo 2012 : présentation
PDF
Baromètre "Annonceurs mobile SRI-Harris Interactive" (Juin 2014)
PPS
Location auvergne ski & nature
PPTX
REFAD 2011 - Michel Singh
¿Nuevas reformas laborales o desarrollo de las ya existentes? ¿Qué piden el F...
Autonomias y derechos
Spot Extrema Pobreza
Conférence de Louise Roy à Écocité 2011
Teoria cognitiva
A economia no século XXI
B8 t1. mndo urbano. concepto. funciones.
Strategie internet avec exemple RH 2.0
Aperçu de la présentation de la journée de stage pratique
A quoi va ressmbler le projet spo wordpress
Preparar pedidos sennaaa
Carlos Böhrt
Agricultura Sostenible
France 2020 : Manifeste pour faire gagner la France
A vueltas con la ultraactividad de los convenios colectivos y la contractuali...
Projet Chaina'zik vidéo 2012 : présentation
Baromètre "Annonceurs mobile SRI-Harris Interactive" (Juin 2014)
Location auvergne ski & nature
REFAD 2011 - Michel Singh
Publicité

Similaire à Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013 (20)

PDF
edition 2012
PDF
Catalogue des éditions Yves Michel 2016
PDF
Voix du Lycéen 0003
PPS
Copie De Diapomirabilis
PDF
Contribution sur le bonheur
PDF
Manifeste changer le monde depuis sa chambre
PDF
Faire le deuil de soi 1st Edition Nicolas Menet
PPT
Un Monde De Cultures
PDF
Asept gironde lettre d'information n°5
PDF
Le filament 29 de mai 2013
PDF
Le Vent d'Autan n°2 - Année 2000-2001
PDF
Newsletter muzac magazine décembre 2016
PDF
Ado péï n°3
PDF
Canard numero 6_15-09-2012
PDF
Canard numero 6_15-09-2012
PDF
Intelligence Emotionnelle
PPS
2011 03 03 besoin de sécurité des femmes tout dans les mains
PPS
2011 03 03 besoin de sécurité des femmes tout dans les mains
PDF
Rêve-Elle-Action de l'hiver 2019
PDF
Presentation le bar a tutu
edition 2012
Catalogue des éditions Yves Michel 2016
Voix du Lycéen 0003
Copie De Diapomirabilis
Contribution sur le bonheur
Manifeste changer le monde depuis sa chambre
Faire le deuil de soi 1st Edition Nicolas Menet
Un Monde De Cultures
Asept gironde lettre d'information n°5
Le filament 29 de mai 2013
Le Vent d'Autan n°2 - Année 2000-2001
Newsletter muzac magazine décembre 2016
Ado péï n°3
Canard numero 6_15-09-2012
Canard numero 6_15-09-2012
Intelligence Emotionnelle
2011 03 03 besoin de sécurité des femmes tout dans les mains
2011 03 03 besoin de sécurité des femmes tout dans les mains
Rêve-Elle-Action de l'hiver 2019
Presentation le bar a tutu
Publicité

Plus de Patrice Piardon (20)

DOCX
Programme de Monsieur Gabriel MOKIA MANDEMBO
PDF
Presentation Arche Sarl Architecture Elyone
DOCX
CADRE DE PERFECTIONNEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT DEMININ, CPEF
DOCX
Dépliant de l’entrepreneuse (AGR)
PDF
Charte du Mouvement d’Action Panafricain (MAP)
PDF
Calendrier eléctoral global RDC-2016
PDF
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
PDF
Programme pour le Cameroun des competences.
PDF
Petition à l'union africaine sur le sida et l'ebola en afrique
PDF
Catalogue lider-2014-cursus-clf-1er-semestre-2014
PDF
François Hollande Julie Gayet Récapitulatif pour sourire ou pleurer.
PDF
A savoir(140) - Afrique
PDF
France-Afrique : La doctrine de la neutralité et de la non-ingérence.
PDF
A Savoir...(133) - France
PDF
Arnold ilonga président de 1st smile
PDF
Guides Techniques pour la lutte contre la désertification dans la zone du Sahel
PDF
Un africain un arbre au Niger et partout en Afrique et dans le Monde.
PDF
Le filament magazine 30 de juin 2013
PDF
Droits de l'homme et conflit malien depuis 2012 Fin des exactions : une co...
PDF
Une pilule pour dormir
Programme de Monsieur Gabriel MOKIA MANDEMBO
Presentation Arche Sarl Architecture Elyone
CADRE DE PERFECTIONNEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT DEMININ, CPEF
Dépliant de l’entrepreneuse (AGR)
Charte du Mouvement d’Action Panafricain (MAP)
Calendrier eléctoral global RDC-2016
La Gestion des carrières et performances des petites et moyennes entreprises ...
Programme pour le Cameroun des competences.
Petition à l'union africaine sur le sida et l'ebola en afrique
Catalogue lider-2014-cursus-clf-1er-semestre-2014
François Hollande Julie Gayet Récapitulatif pour sourire ou pleurer.
A savoir(140) - Afrique
France-Afrique : La doctrine de la neutralité et de la non-ingérence.
A Savoir...(133) - France
Arnold ilonga président de 1st smile
Guides Techniques pour la lutte contre la désertification dans la zone du Sahel
Un africain un arbre au Niger et partout en Afrique et dans le Monde.
Le filament magazine 30 de juin 2013
Droits de l'homme et conflit malien depuis 2012 Fin des exactions : une co...
Une pilule pour dormir

Le filament magazine 31 de juillet et aout 2013

  • 1. ¤¤ Le Filament magazine. Numéro 31, de juillet et août 2013 ¤¤ Journal libre et indépendant paraissant le 1er du mois SSoommmmaaiirree Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 9 Devinettes 11 Proverbes et dictons 12 Courriers des Lecteurs 13 Franc-parler 14 Paroles, musique et politique 17 Perdu de vue 18 Ce jour-là 18 Diaspora 21 Réflexions 24 Dixit 26 Encres indélébiles 26 Controverses 27 Y’en a marre 28 Actualité oblige 28 SOS 29 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 31 Morceau choisi 32 La Presse des Presses 32 Sous l’art à palabres 32 Page des jeunes 33 L’Humeur d’OBQ 36 Penser l’avenir 36 Humour 41 Arts et Littérature et culture 42 Page de l’AECI 44 Le Forum du Filament 44 Sanctuaire 45 Leçon de vie 46 Etat de nos droits 47 Religion 50 Santé-Conseils 51 Amanien ?... 52 Economie & Finances 55 Livres à lire 57 Le Courrier du Golfe 60 Les Indépendances africaines 62 Le cahier littéraire 63 In Memoriam 63 Fable 64 Regards croisés 64 Vérités et contrevérités 64 Bloc-notes 65 Le bêtisier 67 Libres propos 68 A dire vrai… 68 Agenda 69 Dossier de l’Education 69 Mots et expressions 69 Le conte du mois 70 Tableau d’honneur 71 Libres propos 72 Mot de fin 73 EEEddd iiitttooorrr iiiaaalll Dans l’une de nos précédentes parutions, une de nos lectrices qui reçoit assez régulièrement LLee FFiillaammeenntt nous a posé les quelques questions suivantes : « Il est tout à fait normal que vous demandiez à chacun de participer à la production ou réalisation de votre magazine, en vous envoyant des articles. Mais, quelles sont les conditions ? Les articles rédigés étant des œuvres de l'esprit, les productions sont-elles rémunérées et à combien? ». Nous profitons de cet éditorial pour lui répondre, et par la même occasion, répondre à toutes les personnes qui ont les mêmes préoccupations, quant aux droits à la propriété et aux droits et rémunérations des auteurs. Aux uns et autres, nous faisons savoir et nous précisons que LLee FFiillaammeenntt est un journal sans aucune subvention et à but non lucratif, c’est-à-dire qui n’a pas pour objectif de générer de l’argent, mais qui vise à favoriser et faciliter la prise de conscience et de responsabilité, la prise en main de notre destin. Par ailleurs, LLee FFiillaammeenntt est entièrement gratuit, parce que nous sommes convaincus qu’on doit pouvoir s’instruire sans frais et qu’on doit pouvoir faire des réalisations grandioses sans grands moyens. Pour toutes ces raisons, les contributions ne sont pas rémunérées. Les personnes qui sont intéressées à vendre et même bien vendre leurs « œuvres de l’esprit » n’ont qu’à s’adresser à d’autres journaux et autres périodiques de chez nous ou d’ailleurs. Quant à nous, nous allons continuer, tout simplement, tout modestement, à suivre la ligne de la liberté et de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie et nous mettrons tout en œuvre pour vous proposer, chaque mois, un Filament plus beau, plus libre, plus enrichissant, répondant à votre attente. Et ce, grâce à vos contributions et suggestions que nous croyons pouvoir toujours utiliser à bon escient et sans but lucratif... Nous continuerons aussi à privilégier la recherche, l’investigation, l’analyse et la documentation qui nous différencient des journaux à sensations. Merci de continuer à nous aider volontiers à diffuser largement Le Filament. Excellente lecture et bonnes vacances. A très bientôt. Léandre Sahiri, Directeur de Publication. * Nous recherchons un financement pour l’impression et la distribution en kiosque de votre journal LE FILAMENT. Contactez-nous. Merci. LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.
  • 2. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 2 OOOmmmbbbrrreeesss & LLLuuummmiiièèèrrreeesss LLaa lluummiièèrree eesstt iinnddiissppeennssaabbllee àà nnoottrree vviiee Bonjour à toutes et à tous, Je voudrais vous parler de l'importance de la lumière, du soleil et de leurs effets sur notre santé. La lumière est notre première source d'énergie, et nous ne pouvons vivre sans elle... C'est grâce à la lumière que le monde végétal se développe, via la photosynthèse, source de vie. Il est important de s'exposer régulièrement au soleil, ne serait-ce que 20 à 30 minutes par jour, tout en évitant les heures chaudes. Il est préférable d'aller au soleil régulièrement, lors de vos activités (jardinage, promenades, jeux dans le jardin...), plutôt que de s'exposer en continu du matin au soir sur la plage pendant vos congés d'été, sous peine d'attraper des coups de soleil et de risquer un cancer de la peau ! Sachez-le, le manque de lumière, de rayons UV, peut accentuer ou être une des causes des dépressions saisonnières, de troubles du sommeil, trouble de l'appétit, baisse de libido, fatigue chronique, etc. La lumière du soleil donne un indice d'éclairement extérieur, selon l'heure de la journée, et des saisons, et renseigne notre cerveau qui va sécréter la mélatonine, hormone grâce à laquelle nous pouvons prendre conscience de l'alternance du jour et de la nuit. Les actions de la mélatonine sont nombreuses : renfort du système immunitaire, stimulant naturel, anti- oxydant, anti-âge, protecteur cardiovasculaire, stimulant..., c'est l'hormone du sommeil. La mélatonine est sécrétée en l'absence de lumière, durant la nuit, avec une production maximum vers 2 ou 3h du matin. C'est l'hormone centrale de régulation des rythmes chonobiologiques intervenant dans la plupart des autres sécrétions hormonales. Sa sécrétion est bloquée par la lumière, qu'elle soit naturelle ou artificielle. Il est donc important de dormir dans le noir (attention aux veilleuses dans les chambres des enfants laissées toute la nuit !)… La mélatonine favorise le tonus et l'éveil, et influence de façon positive le comportement et l'humeur. Il est donc capital de veiller à respecter notre horloge biologique. Regarder la télévision ou rester devant l’ordinateur tardivement retarde la production de mélatonine. Chaque jour, faites briller la lumière dans votre cœur, soyez à l'écoute de vos rythmes biologiques ; cela vous aidera a sauvegarder votre équilibre physique et psychique. Clarisse Caron, Naturopathe LLEE FFIILLAAMMEENNTT Fil conducteur incandescent ! Ta lumière qui se diffuse lentement Se consumera surement. Noyau de la conscience ! Fibre énergétique ! Lampe incandescente de vie Source de lumière Nous baignerons toujours dans ta rivière. Éveille-nous ! Fibre calorifique ! Dans les consciences endormies De ceux qui demeurent toujours dans la pénombre Entre, agite, désenchaîne Réveille-nous! Etincelle de vie ! Au milieu de ceux qui veulent sortir de l'ombre Loin des courts-circuits Loin de ceux dont la mémoire disjoncte Loin de ceux qui veulent engouffrer ce si beau pays Que ta lumière nous éclaire toujours! Oh Filament ! Quel bel ornement ! Comme un axone Emerge de ton corps cellulaire Et que tes fibres Source de lumière Fassent la différence Avec les discours filandreux! Oh Filament ! Brin de lumière ! Incandescente lumière Demeure encore et toujours Pétillant et scintillant ! Kady Coulibaly BBiillaann àà mmii-- ppaarrccoouurrss ddee MM.. AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa,, pprrééssiiddeenntt ddee CCôôttee dd’’IIvvooiirree Le président ivoirien Alassane Ouattara a célébré le mardi 21 mai dernier son deuxième anniversaire à la tête du pays. Après une accession au pouvoir très difficile, à la suite de violents affrontements post-électoraux en 2010, l’actuel président de la Côte d’Ivoire garde toujours espoir et se propose de sortir son pays de l’ornière dans laquelle il s’est engouffré depuis bon nombre d’années. Au-delà de la célébration de ce deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, c’est surtout le bilan de ses réalisations qui intéressent les Ivoiriens. Voilà pourquoi ce sujet est à la une : Quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ? Mme Lydie Boka, directrice de l’agence d’analyse StrategiCo et spécialiste de la Côte d’Ivoire et Docteur Cheick Diabaté, enseignant Chercheur, a l’Université de Colorado, aux USA, nous donnent leurs opinions sur les deux ans de la présidence d’Alassane Ouattara. *
  • 3. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 3 LLyyddiiee BBookkaa :: LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa eesstt gglloobbaalleemmeenntt ppoossiittiiff.. Afrik.com : Alassane Ouattara a célébré, le 21 mai dernier, ses deux ans au pouvoir, quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ? Lydie Boka : Le bilan est globalement positif. On sent bien que son gouvernement est au travail. Cependant, il doit faire des efforts, surtout sur le plan de la réconciliation. Sa gestion du pouvoir doit être un peu plus inclusive. Il est accusé d’avoir fait du rattrapage ethnique. Et, il doit aussi lutter contre le cumul de mandat de la plupart des personnalités politiques ivoiriennes. Sur le plan économique, il n’y a pas photo. La croissance de la Côte d’Ivoire était à -5% pendant la période post-crise de 2010. Elle est passée, en un an, à +6%. En 2013, elle atteindra 10%. Cependant, le président Ouattara doit veiller à une bonne répartition de la richesse. Le PIB doit être augmenté. Il doit accélérer la cadence et fournir de l’électricité dans certaines zones du pays. Afrik.com : Justement, en parlant d’économie, la directrice du FMI (Fonds Monétaire International), Christine Lagarde déclarait, le 7 janvier dernier, que « l’heure d’un nouveau miracle ivoirien est venu ». Fin mars, le FMI révise à la hausse la croissance économique du pays. Est-il permis sous la présidence d’Alassane Ouattara de croire à un « nouveau miracle de l’économie ivoirienne » ? Lydie Boka : Pas encore. Le délai est trop court. La Côte d’Ivoire vient tout juste de sortir d’une crise politique. Le pays doit pour le moment attirer les investissements étrangers. Le pays ne va pas se baser sur une seule matière première (le Cacao) pour se développer. Le miracle du pays passe par sa gestion. Même si le miracle est réalisable, Il faut qu’il y ait d’abord une paix durable. Afrik.com : Vous venez de souligner que la Côte d’Ivoire ne peut pas se baser uniquement sur le Cacao pour assurer son développement. Pourtant, le pays est très riche en ressources naturelles : or, manganèse, fer, bauxite, argent, cuivre… qu’est-ce qui bloque le développement de ce pays alors ? Lydie Boka : C’est un pays avant tout en développement. Dès les premières années après l’indépendance, le pays a plus misé sur l’exportation du Cacao. A cette époque, chaque pays colonisé devait exporter vers la France. Pour le Sénégal et le Burkina, c’était le coton. Pour la Côte d’Ivoire, c’était le Cacao. A cause d’un manque d’expertise local, tous ces pays (y compris la Côte d’Ivoire) se sont cassés la figure quand les cours se sont effondrés. Mais le pays est en train de miser sur d’autres ressources naturelles, telles que l’or. La Côte d’Ivoire produit environ 12 tonnes d’or par an. Les chiffres sont illustrateurs : 2800 tonnes en 2008, 6943 tonnes en 2009, 7937 tonnes en 2010, 9000 tonnes en 2011 et 12 000 en 2012. Afrik.com : Parlons un peu de politique. Un rapport de l’ONU rendu publique, il y a un mois, accable le gouvernement d’Alassane Ouattara qui est accusé d’appliquer « une justice à deux vitesses », pourquoi le président Ouattara peine- t-il à rétablir la stabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire ? Lydie Boka : C’est la réalité de la politique africaine. Quand vous venez au pouvoir, vous avez besoin de vous appuyer sur des personnes. C’est important la publication de ce rapport car on va assister à moins d’impunité. D’ailleurs, il a même commencé à sanctionner certains de ses partisans accusés de commettre des exactions. Alassane Ouattara ne pouvait pas le faire dès le début de son mandat parce qu’il devait consolider son pouvoir. Le processus de changement est en cours. Mais, c’est très timide. Il peut mieux faire. Et, il doit tendre la main à son camp adverse. (Source : Afrik.com) * MMaammaaddoouu KKoouulliibbaallyy :: LLee bbiillaann dd’’AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa eesstt ttoottaalleemmeenntt nnééggaattiiff.. C’est le « système D » qui permet à ceux qui gouvernent l’Etat de Côte d’Ivoire de régner. Le « système D » en question se décline en plusieurs aspects, tous liés et auto-entretenus. D comme Démagogie, D comme Déficit, D comme Dette, D comme Désespoir, D comme Désastre, D comme Discrimination, D comme Détournement de fonds publics. Emerveillez-vous donc chaque jour de la semaine avec un D. Lorsqu’il était candidat à la Présidence de la République, le programme du Dr Ouattara était celui du «vivre ensemble». Le semestre qui a suivi son arrivée au pouvoir, il a avoué qu’il ne s’attendait pas à trouver une situation plus catastrophique que celle qu’il avait anticipée. Ses calculs se sont donc révélés faux. Le dépérissement de l’Etat était, dit- il, plus profond. La défaillance de l’Etat était au-delà de ce qu’il avait cru, lui qui a été pourtant représenté au gouvernement par plusieurs ministres – et non des moindres –, qui a partagé le pouvoir depuis le 5 août 2002, date d’entrée de son parti au gouvernement ; lui qui a eu, depuis janvier 2003, le statut de président d’Institution ; lui qui a participé à la cogestion du pouvoir et dont les hommes ont contrôlé un Etat parallèle à l’Etat de Côte d’Ivoire appelé à l’époque « zone CNO » ; lui enfin avoue n’avoir rien compris à ce qui se passait alors. N’y a-t-il pas de quoi s’émerveiller : constater qu’après dix ans de règne, Ouattara avoue ne rien comprendre au pouvoir en Côte d’Ivoire ?... Dès le premier semestre, il a abandonné le programme du «vivre ensemble» pour la chasse aux sorcières de ses présumés adversaires et ennemis. Chasse qu’il a conduite jusqu’à ce qu’il se rende compte que la vengeance ne paye pas toujours en termes de stabilité, d’emploi et de croissance. Il passe, pendant le second semestre, au programme du «rattrapage ethnique», pour constater, en fin de première année, que le chômage ne baisse pas. Bien au contraire, il augmente avec le chômage ethnique et le coût de la vie de plus en plus élevé. A 30 mois de la fin de son mandat, Ouattara a un nouveau programme de gouvernement: être candidat en 2015. Il abandonne ces premières logiques impuissantes pour passer au programme de «l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020», grâce à de vieux
  • 4. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 4 programmes de dépenses publiques d’infrastructures de la fin des années 70 qu’il dénomme PND (plan national pour le développement). Il fait des campagnes de communication sur la croissance économique qui serait de retour avec des taux de 10%, mais constate que la pauvreté et le coût de la vie augmentent aussi dans des proportions incalculables. Comme les chiffres qui sont utilisés pour évaluer la croissance sont faux, il lui est difficile de dire que ceux utilisés pour évaluer la pauvreté, le chômage et le coût de la vie sont eux aussi faux. A faussaire, faussaire et demi. Une fois de plus, il change, le PND est oublié et on s’engage, trente mois avant les élections, avant même qu’il nous dise combien d’habitants il y a en Côte d’Ivoire, avant qu’il ne mette en place une commission électorale sérieuse, avant qu’il ne nous permette de reconstituer la liste électorale, dans son nouveau programme de gouvernement : il sera candidat en 2015, car il ne peut réaliser ses promesses électorales faites entre 1994 et 2010, en seulement 5 ans. Il lui faut un autre mandat et dans les trente mois à venir, tel sera son programme : convaincre les populations qu’il fera en sept ans ce qu’il n’a pas fait en trois ans. Il ira en campagne ici à l’intérieur du pays et aussi à l’extérieur car, à défaut de travailler pour avoir de l’argent, il ira s’endetter pour y arriver. Le thème de campagne d’Alassane Ouattara : la nationalité et le foncier Devant notre émerveillement le président passe à la vitesse supérieure. Il faut trouver un thème de campagne qui paye, et qui, par le passé a bien payé. «Je vais régler maintenant les questions de nationalité et de foncier». Faire un traitement conjoint des questions de la nationalité et du foncier rural revient à se lancer dans une mission impossible, mais qui aura l’effet recherché de réveiller les vieux démons de l’ivoirité, de la xénophobie et de l’exclusion dans une ambiance qui suit l’annonce de la candidature du Dr Ouattara, président de la République en exercice. Depuis les violences de la crise post électorale, de nombreux Ivoiriens sont rejetés par leur État et sont réfugiés au Libéria, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Ghana, au Togo, au Benin et bien plus loin encore. Non content de négliger le phénomène et de se montrer incapable de les rassurer et de les faire revenir, Alassane Dramane Ouattara propose plutôt de régler en urgence de prétendus cas d’apatrides, c’est-à-dire des gens qui vivraient en Côte d’Ivoire depuis l’indépendance de 1960 et qui ne seraient citoyens de nulle part. Alors qu’il interdit la nationalité à de nombreux citoyens ivoiriens en exil, il cherche de putatifs apatrides auxquels il voudrait donner la nationalité. N’y a-t-il pas de quoi s’émerveiller? Le président Ouattara, face à la déperdition de sa popularité et pour remobiliser ce qui était son électorat traditionnel avant son arrivée au pouvoir, tente de ressortir les démons de la division qui lui avaient été tellement favorables par le passé. Ces démons collectivistes qui entraînent les populations à choisir non plus leurs destinées propres, en tant que citoyens, en tant qu’individus, en tant que personnes humaines, mais à se définir d’abord comme groupes plus ou moins homogènes. Pour Alassane Dramane Ouattara, les habitants de notre pays appartiennent à leurs langues, à leurs ethnies, à leurs tribus, à leurs religions ; ils ne s’appartiennent pas à eux-mêmes. Le démon du repli identitaire qu’il veut attiser est celui qui nous conduit à choisir notre groupe tribal et à nous identifier à ce groupe comme entité homogène autonome. Le résultat est que chacun de nous, les partis politiques en premier, doit définir le groupe qu’il aime et ceux qu’il n’aime pas selon l’humeur du moment, selon les alliances du moment, selon les tactiques politiques du moment. Le gouvernement doit en faire autant et même donner l’exemple. Cet holisme politique, qui instrumentalise l’ethnie, la tribu, la région, la religion en les mettant à la disposition des ambitions politiques, cultive la discrimination collective, oppose les groupes ethniques, nourrit les antagonismes de groupes, les envies, les jalousies, les conflits communautaires. Lorsque vous êtes dans une catégorie peu nombreuse ou peu appréciée par le pouvoir dont la détention donne des forces, vous serez brimé parce que votre seule valeur se trouve dans votre nombre et votre identité collective, tribale. Ce collectivisme définit des catégories importantes et fortes et les impose aux catégories classées comme peu importantes et faibles. Ce système discriminatoire et tribal conduit aux conflits tribaux et ethniques. Faut-il s’en émerveiller ? Juste pour détourner l’attention des populations sur la mauvaise gouvernance et les grandes déceptions, pour remobiliser un électorat qui, par le passé, a été très sensible à son discours identitaire, la candidature annoncée et appuyée par un projet de règlement présenté comme conjoint entre la nationalité et le foncier rural... Le pillage systématique du sol et du sous- sol par des mafias politiques Combiner cette approche discriminatoire et les questions foncières, c’est nous éloigner du fond du règlement des questions foncières et, pendant ce temps, mieux organiser le pillage systématique des ressources du sol et du sous-sol par le canal de mafias politiques. Ce constat pousse à espérer que les Ivoiriens prennent conscience des dangers du système D dans la république de Ouattara, et que l’émerveillement béat et fataliste fasse place à l’éveil des consciences et à l’action. Ensemble, nous réussirons. Mamadou Koulibaly Président de LIDER DDoocctteeuurr CChheeiicckk DDiiaabbaattéé :: MMoonnssiieeuurr AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa,, llee bbiillaann ddee vvooss ddeeuuxx aauu ppoouuvvooiirr,, ppaarrlloonnss--eenn !! • Le 3ème pont : c'est un vieux projet du Président Bédié où tout avait été fait, révisé sous le Président Gbagbo à 60 milliards de FCFA, si cela se réalisait sous fond propre et un usage gratuit. Aujourd'hui, attribué à Bouygues dans des conditions financières (coût de démarrage 180 milliards de Francs CFA avec une évolution aléatoire de ce coût). L’état contribue à hauteur de 50 milliards de FCFA et les associés à hauteur de 10 milliards. En réalité, le pont sera entièrement construit avec l’apport de l’Etat, mais le contribuable ivoirien va devoir payer, durant 30 ans, près de 1000 milliards gratuitement à Ouattara et à ses amis vendeurs. • Le barrage hydroélectrique de Soubré et l’autoroute de Bassam : deux projets du Président Gbagbo dont l'étude et le tour de table des bailleurs de fonds avaient été faits ; une société d’Etat avait même été créée spécialement par le Président Gbagbo, pour gérer le projet Autoroute Abidjan-Bassam. Il fallait le feu vert du FMI, donc de la France pour mobiliser le crédit chinois. • Le Deuxième Terminal à conteneurs du port d'Abidjan : où son attribution au consortium Bolloré-Bouygues fait des vagues au sein du gouvernement. Monsieur Jean-Louis Billon, élu président du conseil général de Hambol, par défaut de démocratie, nous joue maintenant les
  • 5. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 5 vierges effarouchées en se drapant d'indignation, pour s'étonner de la mauvaise gouvernance du gouvernement auquel pourtant il appartient, spécifiquement en ce qui concerne l'attribution du marché du 2ème terminal. Monsieur Billon, quand on applaudit au moment où la Françafrique bombarde notre pays, il faut savoir que les bombes ont un prix que les vendeurs réclameront tôt ou tard. • Le pont de Jacquelin : Projet conçu sous le Président Gbagbo, une société d’Etat avait été créée spécialement pour la gestion de la construction du Pont. • L'autoroute du Nord : les travaux étaient en cours d'exécution. • La réhabilitation des rues, l’échangeur de la Riviera et l’assainissement : Projets conçus et mises en œuvre par le président Gbagbo, à partir de 2009 après le point de décision du processus PPTE. • L’hôpital de Gagnoa : Projet négocié et démarré sous le Président Gbagbo. Donc, à y voir de plus près, hormis les révisions de prix pour récompenser les vendeurs, les projets ci-dessus ne font pas partie du bilan de Monsieur Ouattara. Alors, dans ce bilan de Monsieur Ouattara qu'est ce qui nous reste ? • La réhabilitation des universités : où un mètre carré (1m2) de peinture coûte aussi cher qu'un mètre carré (1m²) de bitume, voire plus. Un marché de 110 milliards attribué de gré à gré. • La cherté de la vie : le coût élevé des denrées de première nécessité est une triste et pénible réalité que personne ne peut nier. • Les unités de santé et les médicaments gratuits : les promesses concernant la santé se sont concrétisées et soldées par l’absence de médicament et les conditions désastreuses dans les hôpitaux. • La libération du cultivateur-squatteur du Mont Péko : j'ai nommé Monsieur Ouédraogo Amadé Rémi dit Ourémi Ex gradé des FRCI, armée de Monsieur Ouattara ; • Le RATTRAPAGE : terme utilisé par Monsieur Ouattara lors de l'un de ses nombreux voyages à Paris et mis en exécution. Alors que la Côte d'Ivoire a la capacité de faire travailler tous ses cadres et tous les enfants du pays, pour peu que l'on se donne la peine d'y réfléchir sérieusement. Le « vivre ensemble » s’est soldé par l’exclusion des autres groupes ethniques. • Le fait d'arme du règne de Monsieur Ouattara : C’est l'exil intérieur et extérieur, l'emprisonnement, la torture et le massacre comme celui de Nahibly des pro-Gbagbo ou supposés. Le bilan de Monsieur Ouattara se résume donc en la récompense des vendeurs de démocratie, à la destruction de la cohésion sociale et la promotion des médiocres aux postes-clés du gouvernement et de l’administration, à l’emprisonnement des cadres du pays, la contrainte à l’exil, le génocide du peuple Wè et leur expropriation économique. Malgré ce bilan, Monsieur Ouattara veut que les Ivoiriens prolongent une telle politique pour une Côte d’Ivoire sans eux et contre eux. Monsieur Ouattara, au vu de votre bilan, je me demande : pour quelles raisons les Ivoiriens vous mettront à la tête de leur pays en 2015 ? Que cela ne vous déplaise, une fois de plus, vous allez avoir besoin de la communauté internationale pour parvenir une fois encore à vos fins. Monsieur Ouattara, sous le Président Gbagbo, malgré le coup d'État échoué et transformé en rébellion grâce à la Françafrique, malgré le pays coupé en deux, malgré le simulacres sur les responsabilités du bombardement du camp militaire français de Bouaké, malgré le massacre des Ivoiriens par l'armée française devant l'Hôtel-Ivoire et sur les deux ponts, malgré les innombrables complots, la Côte d'Ivoire tenait debout, ses institutions tenaient debout, les fonctionnaires et les corps habillés étaient payés, sans apport de l'extérieur ; tous les partis politiques recevaient leur indemnité, conformément à nos lois ; les dettes intérieures et extérieures étaient payées ; les chantiers profitaient à toutes les entreprises ivoiriennes et l'argent circulait. Malgré cette rébellion, entretenue par la Françafrique, l’Etat était le reflet de la nation ivoirienne, les Ivoiriens se parlaient, riaient ensemble, dansaient ensemble, et mangeaient ensemble. Monsieur Ouattara, sous votre règne, on nous dit que l'argent travaille, et pourtant nous ne voyons rien. Sous votre règne, la nation ivoirienne a été déchiquetée. Monsieur Ouattara, j'ai l'impression qu'une lumière s'est éteinte au-dessus de notre Pays. Vous avez déclaré, dans les premiers jours de votre prise de pouvoir par les bombes françaises, que vous alliez incarner Nelson Mandela pour la Côte d'Ivoire, afin de réconcilier les enfants de ce pays. De l'Afrique du Sud, vous avez importé le Vuvuzela et vous avez remplacé la réconciliation par le bruit sur la réconciliation. La réconciliation, qui aurait dû être la colonne vertébrale des actions de votre gouvernement, a été une grosse fumisterie, pour endormir vos commanditaires, la communauté internationale et les ONG. Devant un tel bilan, pas de doute que si Monsieur Alassane Ouattara le souhaite, les Ivoiriens l'éliront, en 2015, par acclamation. Pas besoin de vote. A l’heure de la désillusion Devant un tel bilan, on voit bien que tous ceux qui ont fantasmé, en pensant que Monsieur Alassane Ouattara allait gérer la Côte d'Ivoire dans une parfaite démocratie sont désabusés. Tous ceux qui rêvaient que Monsieur Alassane Ouattara allait verser des milliards de Francs CFA pour en faire profiter à tous les Ivoiriens ont déchanté. Tous ceux qui… Alors, nous allons tourner la page sans lui, Monsieur Alassane Ouattara. Oui, en 2015, c'est sans vous Monsieur Ouattara. Nous allons construire une nouvelle Côte d'ivoire apaisée, sans exilés, sans prisonniers politiques, sans tortures, sans massacres impunis, sans justice à deux vitesses. Nous allons construire une nouvelle Côte d'ivoire avec un peuple réconcilié. Les Ivoiriens ont trop souffert et ne veulent plus souffrir. Docteur Cheick DIABATE, Enseignant Chercheur, Université de Colorado, USA. * UUnnee ppoolliittiiqquuee ééccoonnoommiiqquuee bbaassééee,, ssuurr llaa mmeennddiicciittéé dd’’EEttaatt «Notre pays étonnera le monde… ». Telle a été l’annonce prophétique faite en fin d’année 2011 par Alassane Ouattara au moment où tous ses soutiens politico- financiers extérieurs le présentaient comme le «messie» venu «délivrer la Côte d’Ivoire». En 2012, on a beau écarquiller les
  • 6. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 6 yeux, porter des loupes, on n’a pas vu ce qui a étonné le monde. Sauf s’il est question d’exactions inqualifiables sur les partisans de Laurent Gbagbo. Lors de sa visite « historique » en Côte d’Ivoire, la présidente du Fmi, Christine Lagarde, dans un esprit de soutien à un membre du clan, a prophétisé un «deuxième miracle ivoirien, un miracle qui peut voir le jour, cela ne fait aucun doute» (discours à l’assemblée nationale). Il est peut-être trop tôt pour juger de la qualité de cette prophétie. Mais, après deux années de gestion Ouattara, on est certain que cette prophétie risque de ne jamais s’accomplir sous ce régime. Un état économique inquiétant En effet, de nombreuses données indiquent que le pays se retrouve aujourd’hui dans un état économique inquiétant, en dépit des apparences soutenues par des campagnes de communication démagogiques destinées à frapper les esprits des partisans indécrottables et un réseautage pour convaincre les investisseurs internationaux. Au nombre de ces campagnes médiatique, figure en bonne place le slogan « l’argent ne circule pas parce qu’il travaille ». Alors que si l’argent travaillait réellement, on aurait senti une vivacité de l’activité économique dans le pays et chaque citoyen aurait constaté les résultats dans son portefeuille. Que constate-t-on réellement? Une chute des recettes fiscales (un gap de 34 milliards FCFA au cours du premier trimestre) et douanières (par exemple, le trafic du Port autonome d’Abidjan a chuté de 26%, alors que ce port est considéré comme le poumon économique du pays.). On constate aussi que le niveau d’investissements est bien en-deçà des prévisions, et qu’une inflation non maîtrisée affecte le niveau de consommation des ménages, etc. Tout ceci, verni par une incompétence dédaigneuse de l’administration Ouattara (du fait d’agents de bas niveau recrutés comme récompense de guerre), une impéritie d’un régime paralysé par l’ombre omnipotent du président Laurent Gbagbo… Tous ces facteurs se conjuguent pour rendre le contexte socio-économique inextricable et inquiéter les Ivoiriens et les traditionnels partenaires de la Côte d’Ivoire. Miracle ou mirage ? Pour qu’il y ait possibilité de « miracle », il faudrait que la politique libérale choisie par Alassane Ouattara soit enrobée de substances nécessaires au progrès économique comme pouvait l’écrire Adam Smith. Parmi ces conditions institutionnelles figurent en bonne place l’Etat de droit, la bonne gouvernance économique, l’émergence d’un entrepreneuriat dynamique qui tire le progrès économique. Ce que Christine Lagarde appelle « Plus d’investissements, une meilleure inclusion et une gouvernance plus solide» (ibid). La Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara suit- elle ce modèle? On en doute fort. En effet, avec le partenariat public-privé, presque tous les secteurs importants de l’économie nationale sont contrôlés par le privé extérieur avec des investissements non marchands pour la plupart. En plus, le système économique mise sur une spécialisation de «l’économie nationale» dans quelques cultures d’exportation dont les cours fluctuent (café, cacao, bois etc.). Un tel système est voué à l’échec. Ensuite, l’entrepreneuriat local est délibérément étouffé au profit des multinationales (dont la plupart ont financé la guerre en Côte d’Ivoire). Une sorte de retour de l’ascenseur qui se gère dans les officines secrètes. Raison pour laquelle Alassane Ouattara a pris le contrôle des marchés publics. Le libéralisme dont il se prévaut n’a pas encore amélioré sa note depuis deux ans d’exercice du pouvoir dans l’index de liberté économique. On apprend, à ce propos, que dans le secteur bancaire, le gouvernement est en train de dépecer malicieusement les banques nationales, au profit des grosses multinationales. Ce qui va conduire inévitablement à de dangereux monopoles privés. Tout simplement parce que le « big business » et les gros contrats signifient corruption, favoritisme, clientélisme et passe-droits dans la Côte d’Ivoire actuelle. Exemples patents : ces forces parallèles et internes qui écument tous les pôles économiques. Pour ce qui est de l’Etat de droit, point n’est besoin de faire de longs développements. Les organisations internationales des droits de l’homme se sont longuement répandues sur la question. Outre les tortures, elles dénoncent le bâillonnement de l’opposition et les entraves à la liberté syndicale. Que dire du rattrapage ethnique qui crée un malaise profond au sein de la société, une division profonde entre «privilégiés» et «bannis». En somme, il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que l’économie ivoirienne va à la dérive. Des chefs d’entreprises nous confiaient récemment que, avant l’avènement d’Alassane Ouattara, ils n’ont jamais été autant éprouvés. L’Union européenne, porte- parole des partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire, n’entretient pas l’espoir. Elle qui vient de demander une fois de plus au gouvernement de revoir sa copie sur l’Etat de droit et la gouvernance économique, avant tout décaissement des fonds destinées au financement du Pnd. Or, le gouvernement ne jure que sur l’argent du Pnd (un dérivé du Dsrp élaboré par le pouvoir Gbagbo, lequel document a pesé de tout son poids dans l’atteinte du point d’achèvement) pour engager des investissements. Comme quoi, il ne suffit pas d’être un homme du milieu financier et bénéficier d’un réseautage pour décréter l’émergence de son pays. Un miracle économique est-il possible pour une économie basée, deux années durant, sur la mendicité d’Etat? On ne peut le croire. J-S Lia * AALLAASSSSAANNEE OOUUAATTTTAARRAA :: MMOOII,, PPRRÉÉSSIIDDEENNTT EENN 22001155 !! On le sait, Monsieur Alassane Ouattara était présent au Cameroun pour proposer sa fameuse patrouille conjointe pour la surveillance des côtes maritimes des pays du Golfe de Guinée, qui, en réalité, est le plan français d’occupation des espaces maritimes d’Afrique, après avoir occupé l’espace terrestre par le renouvellement des différents accords de défense. A peine descendu de son avion en provenance du Cameroun, les premiers mots de Monsieur Alassane Dramane Ouattara dit ADO sont la présentation de sa candidature pour les élections présidentielles de 2015. En plus, on a droit à son nouveau programme de campagne qui nous dit que ce Monsieur ne pourra pas réaliser pour l'actuelle mandature de 5 ans l'ensemble de ses promesses de la précédente campagne. Monsieur Alassane veut donc réviser son chronogramme 2010-2015 de 5 ans : il veut le passer à 10 ans, sans nous présenter un état d'avancement des travaux, ni un bilan de mi-parcours. Car, d'habitude, dans les pays démocratiques, ce sont les Présidents en exercice qui sont les derniers à présenter leur candidature, avec le soutien de leur parti et en se basant sur leur bilan. Docteur Cheick DIABATE, Enseignant Chercheur, Université de Colorado, USA. * CCoommmmee
  • 7. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 7 ddeess AAmméérriiccaaiinnss Il y a des gens qui disent : "On doit vivre comme des Américains, On doit regarder le pays et ne pas chercher son origine". Ceci est fort est possible, Sauf que la socialisation de mon Pays s'est faite différemment Différemment de celle des États-Unis Sauf que, eux-mêmes, les Américains Dans ce melting-pot dédaléen Ils s'accrochent à leurs origines D'où, certains sont dits "Afro- américains" Et revendiquent d’être "afro- descendants" Et ils nous visitent ici En Ethiopie, au Ghana, au Nigeria, au Liberia... Pour retrouver, avec fierté et sans honte, Leurs « roots ». Comme ces Américains-là, Je suis moi-même Fière de mon origine Fière de mon histoire. Comme des Américains-là, Je ne me renierai jamais! Je suis une Grande Avikam pur-sang, Je suis originaire de Lahou-Kpanda Dans le territoire de Grand-Lahou! Là-bas dans le Sud littoral. Je suis la fille adorée de mon père Lui-même Avikam de mère Gôdié Elle-même issue d’un patelin de Kôssou Du côté de Fresco. Ha ! Mon beau Kôssou! Bourgade Perchée sur cette colline en bordure de mer Bercée jour et nuit, par les flux et reflux des vagues J’y ai mes gênes J’y ai mes traces J’y ai mon essence Toute mon ascendance y est couchée L'arrière-arrière-arrière père de mon grand-père y est né. Je suis la fille adorée de ma mère Dida de Hiré Watta Elle-même fille du chef du canton de Bouakakro Et grande mangeuse de foutou et de tchétchra devant l'éternel Mon nom est Dagault Marie-Laure Désirée, On m'appelle aussi Wassawaney! Ablé Sépi est le nom des guerrières de ma famille. Je suis ivoirienne pur-sang et fière de l'être J'ai une histoire Et mon histoire Elle coule de source parce qu'elle est vraie. Qui dit mieux ? Marie-Laure Désirée Dagault * LE FILAMENT magazine Fondateur et Directeur de Publication : Léandre Sahiri Secrétaire Gl de la Rédaction : Julius Blawa Gueye Rédacteur en Chef : Serge Grah Comité de Rédaction : Léandre Sahiri, Sylvain de Bogou, Serge Grah, Jean-René Vannier, Thomas Oholli Niamké. Julius Blawa Gueye, Djédji Monnet, G S Jonathan, Macabre Etty. Serge- Nicolas Nzi. Nikitta Kadjoumé, Cédric Marshall Kissy, Lettê naa Lettê, Marcel Amondji, Bérénice Wadé Nemlin, Zacharie Acafou. Nick de Bessou, Roche Sossiéhi,Paul Zahiri Contacts: [email protected] 00 44 75 56 56 33 86 / 00 44 77 71 10 30 93 www.lefilament.info * «PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess aauuttrreess,, ssii ttuu vveeuuxx llaa ggaarrddeerr bbrriillllaannttee »».. ((PPaauull AArrnnaauudd)) * Comment commander cet ouvrage Ce livre est disponible à la vente au format papier et au format numérique (PDF) en librairies ou visitez le site Internet : www.monpetitediteur.com Ou : www.leandre-sahiri.monpetitediteur.com * SSaanngg C’est une douleur lancinante Qui mon sang traverse Chaque fois que je tends à oublier Mon sang, Mon teint. Le père disait : « Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole Ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité Ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel Mais ceux sans qui la terre ne serait pas terre ». Je suis de ceux qui n’ont découvert Ni science Ni firmament
  • 8. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 8 Ni onde Mais sans qui Gaïa ne serait pas elle- même, hellène. Quand je me remémore les paroles du père Je ne peux oublier mon identité. C’est un devoir de mémoire et de conscience. Ce sang me fonde comme je le fonde Ce sang Noir Ce sang pur, épuré, blessé, lésé, dépiauté, dépouillé, calciné, assassiné Ce sang d’Homme Le sang de mes Ancêtres, Le sang de l’opprimé Le sang du martyrisé Sang versé Mon sang Ma marque Ma scarification. C’est une douleur lancinante Qui mon sang traverse Chaque fois que je tends à oublier Mon sang, mon teint Sang noir, mon sang. Sang, notre encens. Drake * «PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess aauuttrreess,, ssii ttuu vveeuuxx llaa ggaarrddeerr bbrriillllaannttee »».. ((PPaauull AArrnnaauudd)) * JJaammaaiiss lliibbrree,, ttaanntt qquuee…… Honneur et gloire à vous tous combattants d'ici et d'ailleurs ! Merci pour la libération de nos cadres politiques par le combat ! Quant à moi, depuis le 11Avril 2011, date du coup d’État de Dramane Ouattara contre les institutions ivoiriennes, je me suis senti toujours en prison. La Côte d'Ivoire, sous Dramane Ouattara, est devenue une prison à ciel ouvert. Voilà pourquoi, je ne me sentirai jamais libre, tant qu'il restera un seul Ivoirien proche du Président Gbagbo Laurent en prison; Je ne me sentirai jamais libre tant que le Président ivoirien Son Excellence Gbagbo Laurent et son épouse Simone resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant que Blé Goudé Charles, Dibopieu Jean Yves, Yavo Martial, Youan-Bi Angenor, Billaud Daniel, Guéi Patrick et autres resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant que les Généraux Dogbo Blé, Vagba Foussegny, les Colonels Aby Jean, Okou Maudy, Katet Gnatoa, les CommadantsYagba Kipré, le Capitaine Kangbe Antoine et autres resteront en prison. Je ne me sentirai jamais libre tant qu'il restera un seul ivoirien contraint de vivre hors de son pays en exil. Je ne me sentirai jamais libre tant que la Côte d'Ivoire restera menacée par des envahisseurs étrangers. Je ne me sentirai jamais libre tant que Dramane Ouattara n'aura pas été dégagé par notre lutte démocratique du fauteuil usurpé. Je combattrai jusqu'à ce qu'aucun ivoirien ne se sente menacé dans son quotidien. Je combattrai pour le droit à la liberté de tous les Ivoiriens, sans exception. Et, quand il semblera nécessaire, pour le régime de Dramane Ouattara, qu'il me ramène dans une de ses prisons. Car jamais, je ne renoncerai au combat pour la restauration de la démocratie dans notre pays. Je demeure à ce titre un candidat potentiel pour la prison parce que mon être est formaté pour le combat. Et, je combattrai au côté de tous les Ivoiriens en souffrance. Sans violence, comme sans faiblesse. Koua Justin * VViissiittee ddee SSoorroo GGuuiillllaauummee,, àà GGaaggnnooaa La visite du président de l'assemblée nationale, Soro Guillaume, prévue pour le 15 Août 2013, à Gagnoa semble poser plus de problèmes que l’on a cru. Que cache cette visite de Soro Guillaume ? Pourquoi tient-il tant à se rendre dans la région du Goh dont Laurent Gbagbo, détenu actuellement à La Haye, est originaire ? Soro serait-il en train de recherche une réhabilitation de sa conscience (s’il en a !) ou il veut-il se faire pardonner par ses victimes (cela ne se fait pas par !). Soro mérite-t-il d’avoir des honneurs à Gagnoa ? N’est-ce pas une parade des criminels de guerre à Gagnoa ? Vos analyses et commentaires dans nos prochaines parutions. * « Quand des enfants meurent de faim Je ne veux pas savoir que la lune est belle Que la fleur a un parfum exquis Je ne chante plus; Je pousse des cris séditieux ». Charles Nokan
  • 9. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 9 Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri [Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous]. «Beaucoup de ce que je dis peut paraître amer, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut paraître comme semer le trouble, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut être perçue comme une incitation à la haine, mais c'est la vérité. (Malcolm X). LLee ssyynnddrroommee ddee SSttoocckkhhoollmm Du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011, nombre de nos compatriotes, dont des chefs de famille, des personnalités politiques, des cadres, des travailleurs compétents et autres, adultes ou jeunes, ont séjourné, la plupart contre leur volonté, au Golf Hôtel d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Selon des sources bien informées, ils étaient entièrement dépendants d’Alassane Ouattara, sous le couvert de RHDP. Pris en otage L’existence des pensionnaires du Golf Hôtel était liée, directement et inexorablement, à Alassane Ouattara, y compris pour chaque geste de la vie quotidienne : impossible de parler, de manger, de boire, de bouger, de satisfaire leurs besoins naturels sans autorisation préalable, sans être épiés. Il s’agissait, en fait, d’une régression au stade infantile. Ainsi donc, pris par violence, ou par ruse, ou par surprise, ces compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel, privés de leur propre liberté, étaient pris en otage par Alassane Ouattara au Golf Hôtel qui était le QG de campagne Alassane Dramane Ouattara, et que celui-ci avait transformé, pendant la crise post- électorale, en centre de commandements et d’opérations pour la conquête du pouvoir d’état. De nombreuses personnes se sont demandé et se demandent encore et toujours qu’est-ce qui justifie cette prise en otage et pourquoi Bédié et les autres ne pouvaient-ils pas sortir, d’eux-mêmes du Golf Hôtel? La réponse est toute simple : C’était des otages. Et, comme dans toute prise d’otages, ces compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel constituaient, pour leur ravisseur, la garantie pour obtenir la satisfaction de sa revendication, du moins l’exécution de son plan infernal de prise de pouvoir, y compris sans avoir acquis la victoire par la voie des urnes. En effet, le ravisseur tenait en laisse nos compatriotes et les utilisaient, implicitement, d’une part comme moyen de pression vis-à-vis de l’opinion internationale, en vue d’astreindre Laurent Gbagbo et le peuple ivoirien à céder à son exigence. D’autre part, c’est aux fins d’éviter d’être attaqué ou bombardé, autrement dit, c’est pour se mettre à l’abri, que le ravisseur maintenait, comme des boucliers humains, nos compatriotes au Golf Hôtel. Le choix du Golf Hôtel n’était pas fortuit Dans toute prise d’otage, le choix du lieu et des victimes n’est jamais fortuit. En général, les preneurs d’otages choisissent des lieux jugés stratégiques et des personnes sensibles. Par exemple, la prise d’otages du 13 décembre 2010 à Besançon, en France, a eu lieu dans une école maternelle. Le choix de l’établissement n’était pas dû au hasard : le preneur d’otage était lui- même issu de ce quartier de la Planoise, au sud-ouest de Besançon, dont il avait fréquenté le collège et il s’en était pris à des enfants âgés de moins de 6 ans. La prise d’otages de Manille (Philippines) en août 2010 eut lieu dans un autobus transportant un groupe de touristes venus de Hong Kong. La prise d’otages de Moscou (850 personnes), perpétré en octobre 2002, par une cinquantaine de rebelles tchétchènes eut lieu au théâtre de la Doubrovka de Moscou, pendant la comédie musicale Nord-Ost, destinée à la jeunesse. La prise d’otages du 20 novembre 1979 par des fondamentalistes islamistes et opposants à la famille royale saoudienne, eut lieu à la grande mosquée Al-Masjid al-Haram, à La Mecque (Arabie saoudite), etc. Dans le même ordre d’idées, le choix du Golf Hôtel n’était pas le fait de hasard. Jadis surnommé « l’oasis dans la ville », le Golf Hôtel d’Abidjan, 5 étoiles, situé dans le quartier résidentiel de la Riviera, à une demi- heure de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny et à 10 minutes du centre ville, est bâti sur un des plus beaux et reposants sites d’Abidjan. Il domine la lagune Ebrié et offre 306 chambres de luxe climatisées dont 11 suites et 3 appartements agréablement décorées, avec une vue sur la baie de Cocody ; ce qui ajoute un plus à son charme magique. Cet hôtel était devenu une forteresse jalousement gardée par les forces onusiennes et les rebelles. Ceux-ci, les rebelles, en avaient fait, depuis 2002, leur quartier général. Tout le monde le savait et c’était donc, en connaissance de cause, que le président du RDR avait déménagé de sa villa cossue, pourtant située à une centaine de mètres seulement de cet hôtel, pour y installer son Quartier Général, assuré d’être désormais sous la bonne garde des Casques bleus de l’ONU et des rebelles, assuré de consolider son prestige, certain de se rendre intouchable, inaccessible, inattaquable. C’est, en fait, ainsi assuré et fort de cette « barricade », qu’il pouvait tenir des discours enflammés, brandir des menaces et des sanctions, lancer des mots d’ordre guerriers et des appels à la désobéissance, sans être pour le moins inquiété, et sans que nos compatriotes qui s’y trouvent, dans les conditions précaires au goût carcéral, ne puissent en sortir, malgré les appels et en dépit des cris de détresse de leurs parents et amis. Pourquoi Bédié et les autres ne pouvaient sortir d’eux-mêmes du Golf Hôtel ? En général, les otages disposent de peu ou pas de moyens, ni de manœuvre pour fuir ou pour s’échapper. Et même, la fuite, lorsqu’elle s’avère possible n’est que rarement tentée, parce que la plupart des otages restent
  • 10. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 10 inhibés par la peur d’être éliminés, par le doute, et de surcroît, par la fascination pour leur situation dont ils désirent intensément connaître l’évolution ou dont ils espèrent ardemment une issue heureuse. Et puis, les otages sont parfois aussi coincés par la honte publique (ce que Pierre Amédée appelle le « Zéguiré zo »), tentés qu’ils sont de se protéger des sanctions possibles à leur sortie (exécutions, exclusion, etc.), eu égard à leurs propres antécédents. Par ailleurs, au cours de leur captivité, certains prisonniers développent ce qu’on appelle le « syndrome de Stockholm ». C’est le phénomène psychique qui, curieusement, incite des individus pris en otage à manifester une certaine sympathie vis-à-vis de leur (s) ravisseur(s). Ce syndrome, qui a été décrit en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg auquel on doit cette dénomination, porte le nom de la capitale suédoise, parce qu’il a été observé pour la première fois, en août 1973, dans cette ville, chez plusieurs employés de banque du Crédit suédois. En effet, bien qu’ils aient été, malgré eux, les victimes d’un hold-up manqué, ces employés de banque du Crédit suédois avaient défendu leurs agresseurs qui les avaient pris en otage, des heures durant ; et même, lors du procès qui a suivi l’arrestation de ces preneurs d’otages, certains employés avaient témoigné en faveur de ceux-ci. Qui plus est, une employée du Crédit suédois était allée même, par la suite, jusqu’à devenir la femme d’un des attaquants de la banque. Comme on le voit, le « syndrome de Stockholm » peut parfois être d’intensité si forte qu’il conduit certaines victimes à épouser la cause des ravisseurs ou des terroristes, du moins à participer à leurs actions, comme l’atteste la déclaration de M. Henri Konan Bédié du 21 décembre 2010. Ce jour-là, M. Bédié disait à l’endroit de celui qui le tenait en otage au Golf Hôtel, et je cite : « je voudrais d`abord et avant toute chose, réaffirmer mon soutien total au nouveau Président de la République de Côte d`Ivoire, SEM Alassane Ouattara ». Il est même arrivé que le meurtre d’otages ou de policiers n’ait pas pu remettre en cause ce puissant courant d’empathie ou de sympathie. Ce fut, par exemple, le cas de Patricia Hearst, qui n’avait pas hésité à attaquer une banque avec ses anciens agresseurs devenus complices. Ce fut aussi le cas de certains passagers qui avaient également développé des sentiments positifs envers leurs ravisseurs, en décembre 1999, pendant le détournement de l’avion indien, qui avait connu de multiples escales imprévues entre New Delhi, Lahore et Dubaï... Ce fut aussi et surtout le cas de nos compatriotes pensionnaires du Golf Hôtel, pris en otages au Golf Hôtel qui, par honnêteté par rapport à leur propre inconscience, proclamaient, haut et fort, M. Ouattara vainqueur des élections, alors même qu’ils savaient que les résultats avaient été anormalement proclamés hors-délai et au QG de l’un des candidats ; alors même qu’ils connaissaient fort bien les subterfuges et les faux dont M. Ouattara avait fait usage et qui, conséquemment, refusait systématiquement le recomptage des bulletins de votes et la vérification des Procès-verbaux du scrutin du 28 novembre 2010. Les p ren eu rs d ’ot ages En général, les preneurs d’otages sont des forcenés, c’est-à-dire des individus qui présentent de trouble (physique et/ou moral) de la personnalité et qui se comportent, d’abord et avant tout, comme des hors-la-loi. Rappelons, par exemple, que le preneur d’otages de Besançon était un dépressif, qui « n’avait pas pris son traitement ». Quant au preneur d’otages philippin, Roland Mendoza, c’était un ancien policier honoré en 1986 comme un des dix meilleurs officiers du pays, mais qui avait été renvoyé en 2008 de la police, étant accusé de vol, d’extorsion et d’infractions liées à la drogue... Les troubles psychologiques, souvent importants, dont les preneurs d’otages souffrent ont un rapport direct avec leurs origines, leurs identités, leurs frustrations, leurs enfances, leurs déficits sociaux, sexuels et sanitaires au plan physique et psychologique, et autres ; c’est cela qui les amène, bien souvent, à prendre leurs rêves pour la réalité et à embarquer, dans leurs aventures plus ou moins suicidaires, des personnes innocentes et fragiles. Ces troubles, qu’on nomme, en psychologie, « paranoïa », appartiennent au groupe des psychoses et se caractérisent, entre autres, par un délire systématisé. Ces troubles n’affaiblissent généralement pas les capacités intellectuelles. Mais, ils donnent à l’orgueil une dimension si démesurée qu’on aboutit à une surestimation de soi-même. On parle alors d’« hypertrophie du moi », laquelle est mêlée de susceptibilité, d’angoisses de persécution, de jugement faux, de déni ou rejet de son identité réelle, de mensonges, de raisonnement apparemment logique mais reposant sur des postulats faux et parfois grossiers, de relents d’agressivité, de désir permanent de vengeance, etc. A cela s’ajoutent l’obsession du pouvoir, la violence, les violations des droits et libertés, les références permanentes à l’argent, à la communauté internationale, etc. C’est ce que je pense. Léandre Sahiri. * « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire ». (Voltaire). * « Quand on veut répondre à un intellectuel, c’est par des arguments bien étayés qu’on procède et non par des injures, ni par des arguties de bas étage ». (Julius Blawa Gueye). * Les propos injurieux, diffamatoires, racistes, etc., sont strictement interdits, entre autres conditions, pour la publication des textes dans « Le Filament ». Nous privilégions le débat d’idées et la courtoisie. *
  • 11. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 11 TTrraapppp''aaiissee Papa n'aime pas le bonbon, Il dit que ça donne des caries; "ah bon!" dis-je et j'en ris; Alors papa dit: "si enfance savait!", le bonbon suçant, moi je vais... Maman aime à faire des plats mi-salés et quand je me mets à râler, elle me dit de ne pas en faire une particulière affaire car dans toute chose devient salée toute borne trop déplacée; Grand'pa et grand'ma, ces deux-là aiment trop les mâts, ces hauts lieux où ils font flotter les conseils, juste, disent-ils, pour me tenir à l'œil, moi le friand des mets vermeils; et moi je les porte au coin de l'œil quand je vois m'échapper tant de merveilles; Et qui a raison? Et qui a tort? Chacun a déjà son bord face à ces questions à foison: alors que décider quand nous sommes tous décidés face à ce contentieux à vider? Cédric Marshall Kissy * * DDD eee vvv iii nnn eee ttt ttt eee sss « Les énigmes et les devinettes font appel à notre imagination, à notre créativité, à notre bon sens, a notre capacité à résoudre des problèmes… Il s’agit de déjouer les apparences, imaginer des solutions innovantes. Parfois, les énigmes et les devinettes sont un bon prétexte pour apprendre, pour délier l’esprit et l’exercer au jeu de la symbolique ». (E. Tououi Bi Irié). * Il y'avait un couple très amoureux qui vivait au campement. L'époux avait un chien de chasse. Le maître et son chien allaient un matin au champ lorsque le chien dit à son maître : « Maître, veux- tu que je te montre notre secret ? ». Le maître, étonné, lui rétorqua : « mais, dis-moi, depuis quand j'entends ce que tu dis ? ». Le chien répondit : « à partir de cet instant, tu entendras tout ce que disent et diront les oiseaux, les animaux et tous les objets de la nature »… De retour au campement, un homme vient annoncer à son épouse le décès de sa mère. Dans ses pleurs et ses mouvements, la femme heurta la porte d'entrée de la maison. « Qu'ai-je fait dans la mort de ta mère pour que tu me bouscules ? », s'interrogea la porte. Le mari qui comprend et entend tout ce qui est dit par les objets, se mit à rire. Or, le pacte signé avec le chien était de ne jamais dévoiler le secret, même s’il lui arrivait d’avoir un fusil pointé à son nez. La femme qui a vu son mari rire alla raconter à ses parents que son mari s'est moqué de la mort la mère de sa femme. Comme sa femme ne revenait plus après l'enterrement, l'époux s'y rendit avec son chien. C'était l'occasion pour les parents de régler le différent. Quand il s'est agi de passer la parole à l'homme pour s'expliquer, le chien a commencé à tourner sur lui-même et dit a l’homme : « souviens-toi de notre pacte-secret. Rappelle-toi que le dévoiler équivaut à ta mort ». Il se trouve ainsi que l’homme a un choix à faire : soit, il dévoile le secret et il meurt ; soit, il ne dit rien et perd sa femme. A la place de cet homme, qu’auriez- vous choisi ? (Devinette proposée par Mathurin Inza Mandela). Proposez des devinettes * Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre «Tableau d’honneur», n’hésitez pas à nous en faire part. * Discutons sur le fond Nous nous réservons le droit de ne pas publier les textes qui ne sont pas suffisamment argumentés ou qui contiennent des affirmations sans preuves, des injures gratuites et inutiles… Merci. MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN QQuuii iinntteerrrrooggeerr aa AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa ssuurr ssee ss ccrriimmee ss ?? Selon le ministère de la Justice ivoirien « Près de 200 personnalités de l’ancien régime sont concernées par ces auditions », dont le chef du Front populaire ivoirien Pascal Affi N’Guessan, le parti de Laurent Gbagbo. Dans une parodie de justice, Laurent Gbagbo a été auditionné, sans ses avocats, le samedi 7 mai 2011. La justice ivoirienne l’accuse « d'exactions, d'appels à la haine et de concussion après l'élection du 28 novembre ». Président installé par la France néocoloniale de Sarkozy, qui entend bien toucher les dividendes de son intervention armée, Ouattara fait d’ores et déjà figure d’usurpateur et de criminel, arrivé au pouvoir, non par la voie des urnes, mais par la voie des armes. Il a du sacrifier des milliers de vies humaines pour parvenir a ses fins : occuper le fauteuil présidentiel de cote d’Ivoire. Qui interrogera Alassane Ouattara sur ses crimes ? Verd i *
  • 12. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 12 BBBiiieeennn dddiiirrreee Chronique de Zougouri Guy Martial Lohourougnon ----------------------------------------------- Il est bon de dire simplement les choses et de bien les dire, plutôt que de vouloir dire autrement et de saper son langage du fiel du ridicule et de tournures rébarbatives. -- Il me semble important, par ces temps de rudes compétitions à tout point de vue, d'inciter à mon humble niveau tous les francophones et autres francophiles à prendre désormais la décision de s’exprimer et d'écrire bien. Même s'il est vrai que la langue française n'est pas la langue maternelle de tous; il n'en demeure pas moins que l'on doit avoir un langage dépouillé des scories d'une ignorance écervelée et d'un scandale langagier à tous crins. Je voudrais, loin d'être prétentieux, m'atteler à restaurer le bon usage de l'expression suivante : On n’écrit pas les médias, mais les media, (sans le /s/ et sans accent) comme dans l'emploi des pluriels maxima, ultima, referenda, desiderata dont les singuliers se font en /um/. Désormais, ne dites plus : avoir comme l'impression. Dites plutôt: Avoir l'impression: j'ai l'impression que cet homme veut me rouler dans la farine. Désormais, ne dites plus : cotiser de l'argent.... Dites plutôt: Se cotiser. Puisque la notion de se cotiser induit déjà celle de l'argent. Ce serait un grotesque pléonasme. Exemple : se cotiser pour offrir un cadeau d'anniversaire... Désormais, ne dites plus : c'est de ma faute ou ce n'est pas de ma faute. Dites plutôt: C'est ma faute ou ce n'est pas ma faute. Exemple : c'est ma faute si les élèves s'expriment de plus en plus mal. Ne nous méprenons pas. Quand vous entendez dire : "Parle et je te dirai qui tu es". Cela signifie que la façon de parler, de s'exprimer est indubitablement liée à la façon d'être, de savoir-être et de savoir-faire. Prenez soin de votre langue et de celui des autres. A bientôt! Zougouri Guy Martial Lohourougnon * PPeeiinneess eett ddoouulleeuurrss Les peines m'ont souillée Les douleurs m'ont blessée Blessée jusqu'au cœur de mon âme Ma chair en a pâti A la douleur, elle a compati Dans les peines et douleurs Une vie volée, une vie violée Volée en éclat, violée de ses droits Accentuée par des omissions Remplie de démissions Abusée de soumissions Une vie toute en suspension Désuète de l'amour d'un père protégée de l'amour d'une mère Seule, sans défense Sans parfois finance Alors, quand de moi la vie s'est détournée Vers elle je me suis tournée Forte, fière et femme J'ai fondé de mon destin les contours dans l'action, avec foi, toujours En sachant que rien ne serait facile Car habituée à me battre seule Depuis les chemins tortueux Jusqu'au chemin de la réussite. Kady Coulibaly La petite sirène ("Confidences de femmes"). * * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... LL’’aannaallpphhaabbééttiissmmee eesstt ll’’uunnee ddeess pprriinncciippaalleess ccaauusseess ddee llaa ddéélliinnqquuaannccee jjuuvvéénniillee Le niveau d’analphabétisme au sein de la communauté ivoirienne en Angleterre, à l’image de notre pays d’origine, reste encore très élevé malgré l’abondance des infrastructures scolaires et la profusion des structures de formation. Or, l’analphabétisme est l’une des principales causes de la délinquance juvénile dans la majorité des cas au sein de la communauté ivoirienne de l’Angleterre, notamment à cause des parents analphabètes qui ne peuvent pas aider leurs enfants à faire les devoirs de maison, encore moins collaborer avec les enseignants ou participer aux réunions d’encadrement scolaires. De telles lacunes exposent les enfants à l’échec scolaire, au chômage et aux comportements déviés. Par ailleurs, l’abandon scolaire est un problème sans frontières qui affecte notre société, d’une manière générale. Ses effets peuvent être très graves, contribuant à la délinquance juvénile répandue, au chômage, au crime, etc. L’échec scolaire est en rapport direct avec la déscolarisation des mineurs. L’inadaptation scolaire habitue à vivre en marge des règles sociales, l’apprentissage se fait alors dans la rue, parfois au contact de plus grands ayant eux-mêmes connu l’échec scolaire. Pourtant l’école est un lieu d’instruction et de socialisation ; c’est l’antichambre de la société adulte. D’autre part, tout comme l’autorité du père, le respect du professeur risquerait d’être aboli un jour proche, si rien n’est fait. Car, pour un jeune en voie de marginalisation, l’enseignant pourrait être vu comme un simple représentant d’une institution ou de la société qu’il rejette. Ainsi, tous ces jeunes se retrouvent plus facilement en situation d’échec sociale, situation qui fait le lit de la délinquance et de la violence. L’absence de la scolarisation peut avoir un impact négatif par rapport aux jeunes dans la mesure où ceux-ci n’intériorisent pas certaines valeurs scolaires et morales. Ce qui peut les pousser dans la délinquance. Dally Gogognon, Psychologue * « Élevons-nous au-dessus des contingences immédiates et comportons-nous en êtres pensants et intelligents ». (Félix Houphouët-Boigny) *
  • 13. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 13 Proposez des proverbes et dictons que nous publierons dans cette rubrique. Veuillez en fournir l’origine ou la source, une signification brève ou une petite illustration. D’avance merci. 1 « On n'acquiert pas la renommée sur un lit de plumes ». (Proverbe turc). Explication : Dans la vie, on n’a rien sans effort ! Ce n'est pas en restant couché ou en se dorant la pilule au soleil, que l'on va construire son avenir et se faire un nom. Un proverbe anglais dit : « Rien ne vient sans peine, sauf la pauvreté ». 2 La dernière goutte est celle qui fait déborder le vase. (Proverbe français cité par Thomas Fuller, 1652- 1734). Explication : Ce proverbe est utilisé pour dénoncer les effets de l'excès. Trop, c'est trop ! La patience a ses limites, et face à une personne qui ne sait pas s'arrêter, on finit par craquer. 3 « Bons nageurs sont à la fin noyés ». (Ancien proverbe français). Explication : Ne sous-estimez pas un danger et restez prudent. Une trop grande confiance en soi peut être fatale, même si vous jugez être un expert en la matière. Un proverbe grec dit : « Celui qui aime le danger finit par y trouver sa perte ». 4 « Pour faire taire autrui, commence par te taire ». (Proverbe latin de Sénèque, 64 ap. J.-C.) Explication : Ce proverbe est une sagesse et un conseil à la fois. Lors d'une dispute, si vous souhaitez y mettre un terme, commencez vous- même par vous taire. Jean-René Vannier * CCCOOOUUURRRRRRIIIEEERRRSSS DDDEEESSS LLLEEECCCTTTEEEUUURRRSSS Nous recevons beaucoup de courriers. Nous vous en remercions. Continuez à nous écrire. @ Félicitations pour ce numéro très riche. (Debora d'Eburnie). @ Merci Léandre - J'ai déjà lu une partie entre autre les articles de Paul, que j'avais déjà lus mais que j'ai tant de plaisir à relire, et puis les poèmes de ma sœur Béatrice. Sans oublier l'excellent Macaire, mais aussi Patrice G et Thomas et plein d'autres nouveaux... Ainsi que les nouvelles rubriques croustillantes comme "Parole de Claudus" ... Un excellent numéro que je vais encore trop vite dévorer. Bérénice Wadé Nemlin. @ Ce numéro est riche, vraiment riche...Merci maître! (Macaire Etty)J’ai commencé à lire ce filament il prend de plus de confiance, je suis tjrs avec vous je veux parler de ton équipe. J’ai eu un moment où je lisais rapidement car j'avais d'autres soucis mais maintenant tout va bien à bientôt mon frère. (Michel Zahibo). @ Bonne initiative grand frère le manque de connaissance est une mort pour un peuple. Le filament est une superbe idée grd frère et je te félicite pour ça très enrichissant. Agba Franck Fagnidi. @ Bonjour mon frère Sahiri. Je te remercie de m'avoir compté parmi les personnes auxquelles tu as voulu faire partager la bonne nouvelle concernant la naissance du "Filament". J'espère vivement qu'il nous aidera à être illuminés par toute forme de bon savoir. Mais cela, pourvu que nous voulions nous exposer à sa lumière salvatrice - sourire. J'adresse toutes mes félicitations à toi et à ton équipe éditoriale. C'est un pas de géant que vous êtes en train de placer. Seuls des individus au cœur noir pourraient vous souhaiter une mauvaise chance. Mais, je suis convaincu que votre volonté et votre intelligence les vaincraient sans doute au finish. Oui, c'est surtout la fin qui compte. Sans quoi, tout chemin n'est jamais bien nettoyé... Je vous vois tout à fait prêts à affronter le pire pour parvenir au meilleur. Et, en toute indépendance, une ligne majestueuse que vous avez choisi d'embrasser. Encore bonne chance au "Filament" et au plaisir d'en prendre connaissance au fil du temps. Toute ma sincère considération.Ton frère Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla @ Merci prof pour mon numero de Filament. Sois béni et courage. Pasteur Jean Kousso. @ Merci pour le magazine, très intéressant. Agnès Lorougnon. @ Merci à vous. Le Filament s'améliore visiblement à chaque parution. Une rubrique Afrique de l'Ouest est à envisager... Une rubrique « Afrique de l'Ouest » est à envisager... Ndiaye Malick. @ ATTENTION ! Des individus mal intentionnés sont en train de diffuser dans les emails et sur Facebook des films à caractère pornographiques à notre insu. Nous ne nous en apercevons pas, mais nos correspondants les reçoivent comme si nous étions à l'origine de la publication, et parfois même avec un petit commentaire. Si vous voyez une chose de ce genre sur mon profil ou dans votre boite de réception, avisez la personne supposée être l’expéditeur, surtout ne cherchez pas à l'ouvrir car c'est un VIRUS. Copiez et faites passer, ce message. Scannez maintenant vos ordinateurs si vous avez des anti-virus! *
  • 14. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 14 FFFRRRAAANNNCCC--- PPPAAARRRLLLEEERRR Une rubrique du Doyen Thomas Oholli Niamké, pour nous aider à y voir clair dans les problèmes et situations que nous vivons au quotidien. LLaa ssoorrcceelllleerriiee nn’’eesstt qquu’’uunn mmyytthhee Nous Africains, avons encore du chemin à parcourir pour nous défaire de cet état d'esprit négatif qui consiste à croire que la sorcellerie existe, alors qu’il s’agit, en vérité d’un fait que je qualifierais de « dépression mentale », pour ne pas dire de conte de fée Le mythe de la sorcellerie africaine. En effet, la sorcellerie n’est qu’un mythe. Et, ce mythe nous amène très souvent à entend re des confessions, voire même des accusations incroyables de ces soi- disant sorciers contre eux-mêmes, et la société dite réfléchie et pas dépressive qui écoute ces derniers éprouve du plaisir à les condamner, souvent en public, et parfois même avec l'appui ou la complicité de la justice moderne. Mais, quant à l'explication du fonctionnement de la sorcellerie, ceux-là mêmes qui y croient n'arrivent jamais a expliquer rationnellement de quoi il s’agit. Comment peut-on être en possession de tant de pouvoirs mystiques et se faire frapper dès le premier round sur le ring ou dans un combat ou dans une compétition quelconque ? Comment peut-on être si naïfs, si ignorants, au point de ne pas pouvoir demeler le faux du vrai, l’imaginaire du réel, le fictif de la logique et du rationnel?... Ici, questions et réponses resteront confondues! Africains, la sorcellerie est un état d'esprit, tout comme croire en l'existence d'un Dieu qui, d'un avis franc, est un mensonge universel pour démunir certains humains, notamment les plus faibles d’esprit et les plus naïfs d’entre nous, de leurs facultés de réflexion. Croire en la sorcellerie, c'est tout simplement accepter l'ignorance et le sous-développement. Africains, il est grand temps de nous débarrasser de cet état d'esprit négatif, si nous tenons à notre développement sous toutes ses formes (social, politique, économique, culturel, industriel, etc.). De mon berceau de naissance, j'ai entendu tant de confessions de soi- disant sorciers. Il y a ceux de l'odyssée qui prédisent et situent même la fin de vie de certaines personnes à des dates précises, mais peut-être par erreur de calcul, beaucoup de ces condamnés à mort ont vécu plus de 90 ans. Comment alors expliquer ces prédictions? Il y a les soi-disant sorciers scientifiques; Ceux-ci prétendent être des fabricants d'avions nocturnes. J’en connais encore un autre qui, de mon berceau de naissance jusqu’à ce jour, soit depuis plus de quarante années, continuent de collecter et rassembler toutes sortes de matériaux pour la construction, dit-il, d'un avion nocturne ; mais, toutes les pièces détachées se voient en plein jour... Il n’y a que ceux qui refusent de réfléchir pour admettre que ce dernier est sorcier. Je soutiendrais, moi, que ce dernier est plutôt dépressif et qu’il a besoin d'aide de ceux qui réfléchissent et qui ont encore la pleine possession de leurs facultés mentales. Enfin, il y a les soi-disant sorciers socialistes ou philanthropes, ceux-là qui, d'après leurs récits, protègent et défendent les cas des vulnérables de leurs confréries et entourages. Voici tant de propos qui devraient nous soumettre à la réflexion. Mais, bien au contraire, ces propos nous conduisent vers la plus grande ignorance et à un tel degré que nous n'arrivons plus à faire la distinction entre les plus dépressifs qui prétendent être réfléchis et les dépressifs qui sont des pauvres innocents qui ont besoin de notre aide. Voici pourquoi les interventions des illustres personnages tels que Montesquieu, Mandela, et bien d'autres, qui affirment que " L'Education est l'arme la plus efficace a être utilisée pour changer le monde", sont à prendre au sérieux et à intégrer dans nos vies. Ceci est tellement vrai que tout personne qui n’est pas éduqué, va, dans la majorité des cas, réagir négativement contre tous propos au-delà de son entendement, parce que la faculté d'analyse rationnelle lui fait défaut. Et, si remède n'y est pas porté à temps, ces personnes vivront une mort en sursis dans la société. Africains, acceptons que les Européens, pour parvenir à ce niveau de développement, ont accepté l'instruction, pour sortir de l’obscurantisme et écarter tous les obstacles qui favorisent l'ignorance. Africains, il nous appartient de suivre ces bons exemples pour accéder aux changements positifs. En conclusion, la sorcellerie n’existe pas. C’est tout simplement un mythe. Très souvent, ce sont des dépressifs ou malades mentaux que, naïvement, nous appelons sorciers. La sorcellerie et le diable africains sont des fléaux négatifs qui freinent notre développement sous toutes ses formes et qui nous mènent à persister dans notre sous-développement. Nous avons encore un choix, nous instruire, nous éduquer pour nous offrir des chances de salut. Le doyen Thomas Oholli Niamké, Londres I n f o Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise en page (syntaxe, plan, insertion de photo…). Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected]
  • 15. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 15 AAddiieeuu ssoolliittuuddee Ô démente et insolente solitude Dans ma vie souvent tu fis tempête Imposant de néfastes habitudes Auxquelles je dus me soumettre. Tu as aleviné ma vie si longtemps, Naguère j’ai même cru vain et perdu L’espoir, un beau matin de printemps, D’un allégeant rendez-vous avec l’élu. Ô sournoise et grossière solitude Tu songeais à jamais, dans ton donjon, Me garder captive de ta servitude, Moi douce et docile Cendrillon. Tu peux encore venir me harceler Mais tes multiples et fourbes efforts Seront manifestement à l’échec, menés, Cette fois l’Amour sera le plus fort. Ô malveillante et cruelle solitude Dans mon cœur la passion fait rage Je sais aujourd’hui avec certitude Que je serai affranchie de ton esclavage Mon valeureux Prince est en chemin Et le cœur léger je te crierai Adieu Car quand il me prendra enfin la main Contre toi, lui et moi serons deux. Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... BBêêttiissee qquuaanndd ttuu nnoouuss ttiieennss…… Le président Alassane Dramane Ouattara a bouclé sa tournée dans le Nord du pays, région dont il se présente comme natif et qu'il a appauvrie avec sa rébellion, près de dix années durant. A MBengué, M. Ouattara a dit ceci et nous citons : « J'invite chaque Ivoirien à se comporter comme un Américain, à ne pas parler de son origine. La Côte- d’Ivoire est au-dessus de chacun d’entre nous ». Quand j'ai écouté ce bout de phrase, sorti de la bouche de M. Ouattara, j'ai eu des frissons et je vais vous dire pourquoi : 1- Faisons comme les Américains et ne parlons pas de nos origines : je me demande si Ouattara a vraiment vécu aux États-Unis. Pour sa gouverne, dans ce pays, bien qu'ils soient tous fiers d'être Américains, chacun revendique son appartenance à une communauté et fait toujours référence aux origines de ses parents. Les populations vivent souvent dans les quartiers selon leurs origines: les Chinois dans Chinatown, les Italiens dans Little Italia, et ainsi de suite. Mais, ils sont tous aussi fiers, les uns et les autres, d'être Américains. La preuve Barack Obama, qui est le président de ce pays, rappelle, tous les jours, ses origines kényanes. Arnorld Swarzeneger rappelle tous les jours qu'il est autrichien de naissance. Madeleine Albright, qui fut secrétaire d'État américain, rappelle toujours qu'elle est Tchécoslovaque de naissance. Et, les exemples sont légions, comme par exemple, dans le sport avec les Monica Seles, Pete Sampras ou André Agassi. Par ailleurs, ceux qui ont vécu aux États-Unis savent la ferveur autour de la fête de la St-Patrick où des millions d'Américains célèbrent leurs origines irlandaises... Alors, de quel pays appelé États-Unis parle Alassane Dramane Ouattara? Celui sorti, sans doute, de son imagination, et dont JFK est, selon lui, l'auteur de la phrase ''I have a dream''. On comprend mieux Ouattara. Il n'est pas, du tout, fier de ses origines, a tel point qu'il a renié sa propre mère pour s’en fabriquer une. Il a renié son père. Il a renié son pays de naissance : le Burkina Faso. 2- « La Côte d'Ivoire, est au-dessus de chacun d'entre nous » , a dit Ouattara. Koutoubou! Toi Ouattara, tu peux dire ça, aujourd'hui. Pardon si tu n'as pas honte, il faut avoir pitié de toi et te rappeler, pêle-mêle, tes déclarations passées. Qui a dit dans ce pays ''Je rendrai ce pays ingouvernable'', ''il faut que l'ECOMOG vienne faire la guerre pour m'installer'', ''On refuse que je sois candidat parce que je suis du nord et musulman'', ''Les FDS ont été idiots'',''il faut mettre la Côte-d'Ivoire sous tutelle de l'ONU'', ''je fais le rattrapage des gens du nord'', etc. Qui a dit ? En ce moment, la Côte-d'Ivoire n'était pas au-dessus de tout, n'est ce pas? Quand on a plus de 70 ans comme Ouattara, ça se comprend qu'on soit victime, de temps en temps, de trous de mémoire. Mais, pour lui, sérieusement, c'est exagéré. Et, ici, nous tenions à lui faire ces petits rappels. Mais, permettez-moi de terminer en mettant en exergue ce qui caractérise Alassane Ouattara: il dit une chose et fait son contraire. Celui qui ne veut pas que les Ivoiriens parlent de leurs origines déclare gaillardement à chacune des étapes de sa tournée qu'il est est en visite chez lui, au Nord. Bêtise quand tu nous tiens ! Moriba Fofana, Natif de Kani et fier de l'être. * CCCooonnnssseeeiiilllllleeezzz ««« LLLeee FFFiiilllaaammmeeennnttt »»» ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss,,, ààà vvvooosss cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss,,, ààà vvvooosss cccooollllllèèèggguuueeesss,,, ààà vvvooosss aaammmiiisss……… *
  • 16. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 16 CECI EST VOTR E PA GE PUBLICITAIR E POUR VOS ANNONCES TTTAAAMMM---TTTAAAMMM,,, SSSOOOUUURRRCCCEEE DDDEEE MMMEEESSSSSSAAAGGGEEESSS SSSOOONNNOOORRREEESSS,,, TTTAAAMMM---TTTAAAMMM……… ANNONCES Bientôt se tiendra à Londres, en Angleterre, une grande conférence internationale sur l’actualité en Côte d’Ivoire. Thème : « Information et débat sur la situation sociale et politique en Côte d’Ivoire » * Chanteuse Professionnelle et mère d’un enfant autiste, Présidente- Fondatrice de l’ONG AEAA (Aide aux Enfants Autistes d’Afrique), Yao Rose a besoin de vos conseils, de vos idées et suggestions, mais aussi de votre apport de tout genre pour ouvrir un centre d’accueil et d’éveil de son ONG à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Pour plus d’informati on, contactez Yao Rose a besoin de vos conseils, de vos idées et suggestions, mais aussi de votre apport de tout genre. * SAMEDI 29 JUIN 2013. MANIFESTATION GRANDIOSE DES RESISTANTS DE LA DIASPORA POUR BLE GOUDE A PARIS. * Opportunités et Offres L’Association AFUSE Propose des cours d’initiation et de maintenance informatique (Cours en groupe ou individuel à votre domicile). Accompagnement des personnes en difficulté pour les démarches administratives et sociales. Contact : 06 26 03 26 13 / 06 27 29 59 23 Email : [email protected] * L’espace Anibwé L'Espace Culturel Panafricain Anibwé propose : librairie, Edition, manifestations culturelles tout au long de l'année. 52 rue Greneta 75002 Paris. France Tel/Fax: 0033(0)1 45 08 48 33 Email: [email protected] www.anibwe.com * Découvrez la librairie en ligne : livres et auteurs issus de toute l'Afrique, ainsi que la Revue des bonnes nouvelles d'Afrique qui vise à répandre l'AFROPTIMISME. www.diasporas-noires.com * Surprise-surprise- visitez le site: www.city2visit.com * A Londres. Chaque mois, votre journal gratuit AAFFRROO LLOONNDDOONN NNEEWWSS Contact : Tel. 08432899053 or Mob. 07853 41 42 89 Email:[email protected] * * Appel à contribution pour un projet d’ouvrage collectif. Libérez votre créativité ! (inscrire la mention ouvrage collectif) Pour toute information, veillez prendre contact avec nous : Ghislaine Sathoud Responsable du projet de publication gsathoud @hotmail.com * CETTE PAGE PUBLICITAIRE VOUS EST RESERVEE POUR VOS ANNONCES
  • 17. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 17 PPaarroolleess,, mmuussiiqquuee eett ppoolliittiiqquuee [Nous publierons des textes en rapport avec la vie des artistes. Nous vous invitons à proposer pour cette rubrique des textes de chansons qui vous ont plu ou qui ont une certaine portée (morale, civique, politique par exemple) ou qui reflètent l’actualité. Vous pouvez les accompagner d’un commentaire. D’avance merci]. PPaabblloo UU--WWaa,, uunn aarrttiissttee eennggaaggéé L’engagement, entre autres définitions, consiste pour un artiste ou un écrivain à avoir conscience qu’il ou elle est investi(e) d’une mission, qu’il ou elle a un devoir : participer à l’évolution du monde, à l’amélioration des conditions de vie dans la société. Dans ce sens, l’artiste ou l’écrivain qui se veut être engagé ne considère pas son œuvre ni comme un beau mensonge, ni comme un simple jeu de mots ou de sons destinés à divertir ou a amuser la galerie. Bien au contraire, l’artiste ou l’écrivain qui se veut engagé(e) conçoivent leur musique, leur livre, entre autres, comme une expression privilégiée au service de l’idée de progrès, en aidant l’être humain à prendre conscience de sa dimension humaine, à se libérer des pressions et oppressions sociales, culturelles et politiques qui l’asservissent. C’est cette attitude que l’écrivain Albert Camus appelle « se mettre au service de ceux et celles qui subissent l’histoire, refuser le mensonge et résister à l’oppression ». Dans ce sens, Aimé Césaire présente l’engagement comme une noble mission qu’il symbolise en ces termes : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ; ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent dans le cachot du désespoir ». C’est que Césaire a fait sienne la célèbre « théorie du voyant » ou de la « voyance poétique » de Rimbaud qui confère à l’artiste ou à l’écrivain la mission sacrée de mage : « être voyant, se faire voyant »1 , en vue d’éclairer et non pas d’obscurcir… Dans le même ordre d’idées, l’écrivaine sénégalaise Aminata Sow Fall précise que la responsabilité de l’artiste ou de l’écrivain engagé(e) est d’éveiller les consciences, de soulever les problèmes de l’heure, de contribuer à ouvrir les yeux sur les situations politiques et sociales du moment. Par exemple, en tant qu’écrivain engagé, Emile Zola a pris position, au moment de l’Affaire Dreyfus, notamment avec son fameux « J’accuse ». Au regard de toutes ces définitions et en scrutant quelque peu ses chansons, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que Pablo U-Wa est un artiste engagé. Comme Césaire, faisant de sa bouche la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche et de sa voix, la liberté de celles qui s’affaissent dans le cachot du désespoir, Pablo U-Wa utilise sa musique pour revendiquer les libertés et les droits de l’homme, en particulier le droit à la vie et l’autodétermination des peuples. Pablo U-Wa dénonce la suprématie des pays du Nord sur les pays du Sud, suprématie qui met à nu le déficit déconcertant de justice, basé inéluctablement sur l’exploitation des ressources naturelles et humaines des pays du tiers-monde l’expoliation, avec comme principe la loi du plus fort... Au total, Pablo U-Wa est un artiste militant, engagé, qui porte un regard critique sur le monde, qui dit sa « part de vérité ». Sa musique se situe aux antipodes des créations-marchandises qui visent à distraire le public, à l’abêtir, à le domestiquer. Sa musique est loin des futilités superficielles qui abaissent parfois 1 Arthur Rimbaud. – Lettres du Voyant. la qualité de la production de certains artistes de talent, plutôt que de les élever. Léandre Sahiri (Extrait de « Pablo-U-Wa, un artiste engagé ») * A lire dans notre prochaine parution : LL’’iinntteerrvviieeww hhiissttoorriiqquuee dd’’AAllpphhaa BBlloonnddyy (Avec un franc-parler décapant, l’artiste parle d’Alassane Ouattara et du RDR, de feu Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, ainsi que de Mme Dominique Nouvian Folleroux Ouattara...). * « La musique, c’est du bruit qui pense ». (Victor Hugo) ><>< LL''oorraaggee L'orage a été violent Il a duré une partie de la nuit Alors je plains les gens Qui ne trouvent pas un abri En ce siècle où nous sommes Cela ne devrait plus exister Aussi je pleure sur les hommes Qui essaient de subsister Pour certains la vie est un enfer Ils n'ont vraiment pas le choix L’expérience qu'ils ont sur terre Dans la nature qui fait force de loi Car quelle que soit la saison Des humains en toute innocence Même quand ils font attention Perdent le goût à l'existence L'orage a été violent cette nuit Je dois dire qu'il n'a pas été gentil Pour certains il leur a tout pris Leur terre, leur bien et même la vie. Béatrice Koungou
  • 18. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 18 P o i n t d e v ue LLee nniivveeaauu ddee ccuullttuurree ggéénnéérraallee ddee nnooss hhoommmmeess ppoolliittiiqquueess llaaiissssee àà ddééssiirreerr La sclérose de l'esprit aidant, l'escroquerie intellectuelle et le banditisme politique ne peuvent que prospérer et triompher. Plus on écoute nos hommes politiques, plus on constate, avec effarement, qu'ils ne lisent absolument rien. Leur niveau de culture générale laisse à désirer et va même en s'affaissant. Ils n'ont pas d'idées originales, et semblent plutôt se méfier de toute innovation pensante. En ce sens, l'histoire et la philosophie politique ne les intéressent pas et ne les attirent pas. Leurs réflexions, dans ces domaines, sont approximatives ou nébuleuses. Manifestement, la pensée est un exercice pénible pour eux et ils n’aiment pas penser. Ils détestent la contradiction et la contestation et ils sont vindicatifs, avec la rancune tenace. Ils adorent trop les louanges pour encaisser les critiques, sans souffrance, et les attaques, sans désir de vengeance. Dans l'ensemble, ils ne possèdent aucune éloquence personnelle. Ils improvisent, lamentablement, leurs discours, ou s'appliquent à les lire et à les débiter, d'une manière mécanique, sans aucune conviction oratoire. Leurs propos sont juste moyens et d'une rhétorique passe- partout. Les articulations peuvent véhiculer tous les sujets et s'adapter à n'importe quel auditoire. Tant les rythmes, les cadences et les intonations, sont les mêmes. C'est à pleurer de rires, bien souvent! Pau l Zah iri, Politologue, philosophe * Indignez-vous "Le motif de base de la résistance c'est l'indignation" (Stéphane Hessel). * MMaall ddee GGuueerrrree Tirs assourdissants traversant Le lourd sommeil de mon peuple dormant, Cris mélancoliques d'enfants disant adieu, Corps gisant dans la marre de sang, Les cloches de ta guerre ont sonné et moi j'ai mal. Une femme implore ton pardon; Hélas » ! Elle ne l'obtiendra jamais! Son mari est déjà atteint dans la poitrine. Son bébé coupé en deux. Car ta guerre a frappé et moi j'ai mal. Comme un tonnerre de désespoir, Ta guerre a grondé! Une pluie de sang a aussitôt inondé Plaines et montagnes. Tout vole aux éclats sous le crépitement des kalachnikovs. Car le vent de ta guerre a soufflé pour ravager mon peuple. Et moi j'ai mal. Mon peuple aux mains nues face à tes chars et obus! Succombant sous le poids des tirs sans raison, A part la raison du plus fort! Et moi j'ai mal car tu as tort. Ô Nostalgie des années colonialistes! L'écho de ton impartialité Me parvient en fanfare de criminalité, Comme pour, de toi, faire Une puissance meurtrière. Politique d'un ère impérialiste L'apologie du mensonge étant le noyau de ta force d'interposition, Comme pour, de toi, faire Une politique mensongère. Et moi j'ai mal. Insensible force dominatrice J'ai mal de toutes tes guerres d'horreur, Conduites par ton capitalisme sans honneur! Dictateurs et Africanistes des temps révolus! J'ai mal de toutes vos atrocités sans pitié, Qui génèrent veuves et orphelins. Pour ces familles brisées, Ces amputés et ces affamés, J'ai mal et puis j'ai mal... Rosalie Kouamé («Roska») Nota : Poème écrit en 2004 en hommage aux victimes tombées sous les balles de l'Armée Française en guerre contre la Côte d'Ivoire depuis le 19 Septembre 2002. Les 4, 5, 6 Novembre 2004, les soldats français ont ouvert le feu et ils ont tué près de 200 jeunes, dans le but de pouvoir renverser le Régime du Président Laurent Gbagbo. ** CCCEEE JJJOOOUUURRR---LLLÀÀÀ……… Une rubrique pour rappeler des faits historiques marquants. Envoyez- nous vos textes. LLee 1100 jjuuiilllleett 11994400 10 juillet 1940 - 10 juillet 2013! Voilà 73 ans qu'après avoir accepté l'armistice, devant l'Allemagne nazie, le Président du Conseil, Philippe Pétain se faisait attribuer les pleins pouvoirs à Vichy. Par une écrasante majorité de députés qui l'avaient bien suivi, soit 569 voix contre 80 et 17 abstentions. Ce vote marquait donc la fin juridique de la 3° République française. Qui sera abrogée au profit de "l'Etat français" ayant pour "Chef de l'Etat" le Maréchal Pétain. Il imposera une dictature administrative chargée d'appliquer les clauses léonines de l'armistice. Les français décimés, et la France sortie exsangue de la première guerre mondiale, ne s'estimèrent pas, du tout, capables, en majorité, de résister aux armées hitlériennes. Ils s'inclineront ainsi, de la manière la plus lamentable, devant cet état de fait avec leur pays coupé en deux. Seule une petite minorité refusera l'armistice, avec à sa tête le Sous- secrétaire à la Guerre, Charles De Gaulle, qui constituera à Londres le Gouvernement provisoire de la République française, après son fameux « appel du 18 juin ». C’est le premier discours prononcé par le
  • 19. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 19 général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940, dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie et dans lequel il prédit la mondialisation de la guerre. Ce discours – très peu entendu sur le moment, mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole. Paul Zahiri Merci de nous envoyer à publier vos textes. * LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee (Des histoires vraies et inspirantes que vous saurez apprécier, des conseils simples et justes que chacun de nous devrait s'approprier dans sa vie). ~~~~ Aristide Gnaléhi * « Ce n'est pas en te plaignant sur facebook que les choses changeront. La résistance doit rentrer dans sa phase active sur le terrain... Réveillons nous! » (Lazare Koffi Koffi). * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... LLaa tteerrrree,, CCoommmmee ll’’êêttrree hhuummaaiinn,, nn’’aa ppaass ddee pprriixx Dans un commentaire sur Abidjan.net, Monsieur Ali Aladji Gbingnin a affirmé que les terres que ses parents d’origine étrangère occupent aujourd’hui sont des biens qu’ils ont achetés aux autochtones. A cela, j’aimerais demander à Monsieur Ali Aladji Gbingnin : combien vos parents ont-ils acheté ces terres ? Savez-vous que la terre, comme l’être humain n’a pas de prix ? Savez-vous que la dot n’est pas le prix que vaut un être humain ? Savez-vous que la dot ne vous fait pas propriétaire d’une femme, même si elle vous donne certains droits, comme par exemple : la garder à votre domicile, coucher avec elle pour faire des enfants (« rentabilité »), lui faire exécuter certains travaux pour subvenir aux besoins de la famille, etc. Monsieur Ali Aladji Gbingnin, tel est aussi le cas de la terre. On a des droits sur une terre, parce qu’on a payé une certaine somme pour l’acquérir, mais on ne devient pas propriétaire de cette terre qui est un « legs », c’est-à- dire un patrimoine, un héritage. C’est pourquoi les milliardaires Saoudiens ou autres, quelle que soit leur fortune, ne pourront jamais acheter, ni la France, ni la Côte d’Ivoire, ni le Brésil, ni l’Angleterre, ni le Burkina Faso, etc. Vous comprenez. Monsieur Ali Aladji Gbingnin, nos parents ont accueilli, GÉNÉREUSEMENT, en toute hospitalité, vos parents sur nos terres que nos ancêtres nous ont léguées. Nos parents ont cédé, à vos parents, des terres cultivables non cultivées pour qu’ils puissent y bâtir leurs maisons, des commerces, des ateliers, pour qu’ils puissent y travailler et avoir des ressources pour ne pas mourir de faim, pour améliorer leur bien-être et devenir ce qu’ils n’étaient pas dans leurs régions ou pays d’origine. A mon avis, cela mérite de la part de vos parents et de vous- même de la reconnaissance à nos parents. Mais voilà. Au lieu de dire MERCI à nos parents, votre ingratitude vous excite et vous incite à insulter nos parents, en les traitant de « fainéants » qui ont vendu leurs terres et qui passent leurs temps à jouer au damier ou au ludo ; en les traitant d’« individus de mauvaise foi » qui, sans honte aucune, vendent leurs terres et viennent ensuite les réclamer ; en les traitant de « gens hypocrites » qui veulent récupérer leurs terres, de force, après que les acheteurs (càd vos parents) les aient rendues rentables. Dites-moi, Monsieur Ali Aladji Gbingnin, comment vos parents ont- ils rendu ces terres rentables ? nos parents sont-ils devenus fainéants depuis l’arrivée de vos parents et comment peut-on expliquer que des paresseux qui passent leurs temps à jouer au damier aient pu avoir assez de moyens financiers pour se bâtir de belles maisons, pour avoir de grandes plantations de café et cacao, pour scolariser leurs enfants qui comptent parmi l’élite de notre pays? Monsieur Ali Aladji Gbingnin, continuez à vociférer, à cracher dans la soupe. Continuez à refuser de reconnaître que l’accueil réservé à vos parents est insignifiant. Continuez à proclamer que l’hospitalité de nos parents à vos parents ne vaut pas que vous nous exprimiez votre gratitude, au regard des sommes colossales que vous parents ont payées pour acheter les terres qu’ils occupent. Merci beaucoup. Léandre Sahiri. * *
  • 20. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 20 ____________________ Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré). * Dans la dynamique actuelle de réconciliation voulue par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), nous vous proposons à lire le texte ci-dessous intitulee « La Charte des Akans » qui avait été publié en 2007, dans le journal ivoirien, "L'Intelligent d'Abidjan". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Nous avons le devoir d’informer et de faire comprendre les fondements de la haine irrationnelle d'une bonne partie du peuple baoulé contre le président Laurent Gbagbo et les Bétés. LLLAAA CCCHHHAAARRRTTTEEE DDDEEESSS AAAKKKAAANNNSSS « La Côte d’Ivoire a été longtemps perçue comme un havre de paix, une nation multiculturelle et de grande symbiose ethnique. C’est cela qui a fait sa notoriété et son prestige. Aujourd’hui, force est de constater que notre pays a totalement perdu les automatismes qui ont fait sa distinction. L’exclusion est désormais érigée en système de gouvernement. Des groupes ethniques subissent des injustices indescriptibles. C’est le cas des Akans qui chaque jour sont victimes de brimades et de frustrations dans tous les secteurs d’activités, dans l’administration civile comme dans l’administration militaire sans oublier le monde des affaires. Nos amis refondateurs dont la coloration ethnique ne fait l’objet d’aucun doute s’accaparent de tout. Expropriations, nominations fantaisistes, ostracismes, gangstérisme étatique, célébration du culte de la médiocrité, crimes crapuleux…, voilà le spectacle macabre qui nous est quotidiennement offert. Il s’agit là d’une minorité de complexés qui sème partout la terreur et qui joue cyniquement à étouffer et à casser de l’Akan. Chers frères et sœurs Akan, il est temps de se réveiller et de prendre nos responsabilités historiques en main. Tu es Akan, tu es dans l’armée, dans l’administration ou dans le monde des affaires, réveille-toi, l’heure a sonné pour la marche des Akan. L’heure a sonné pour la réhabilitation de la justice et pour la prise du pouvoir que nous savons d’ailleurs exercer dans les règles de l’art et avec la profonde sagesse qui caractérise notre société. Unissons-nous et tenons-nous prêts car très bientôt, la chaîne d’affirmation et de consécration se signalera. A la force brute nous substituerons l’ordre républicain, à la politique hasardeuse et démagogique, nous substituerons des stratégies concrètes de développement de notre nation. Loin d’être une révolution ethnique, la charte des Akan est une interpellation à une prise de conscience nationale et à la volonté de rétablir l’équilibre social par la lutte contre les injustices sociales dont sont victimes les Akans. Réveillez-vous militaires et forces Akans de développement car notre pays se meurt. Nous n’avons plus de routes, plus de boulot, nos hôpitaux sont vides, notre jeunesse est livrée à la dépravation et à la débauche. L’école qui est la formation de base est sacrifiée : le Lycée Scientifique, l’Université et les Grandes écoles de Yamoussoukro se meurent. Le système éducatif est totalement infecté par une bande de voyous et de criminels militants au sein de la FESCI. Cette organisation politico-militaire qui en réalité est une milice à la solde de ces politiciens de pacotille constitue pour notre pays une véritable gangrène. Doit-on laisser ces gros grains nous spolier de nos biens et nous ranger prématurément au placard sous prétexte qu’on ne pavoise pas avec eux ? Akan ressaisis-toi et reste à l’écoute. Tu constitues un poids démographique important et incontournable. Cherche à te placer devant et non derrière. Les compétences civiles et militaires ne nous font pas défaut et tu le sais. Incessamment, vous serez conviés à la consolidation de la charte. Oh… c’est vrai qu’ils en riront ; mais souvenez-vous que la charte du Nord a fait des effets. Notre charte va porter ses fruits pour le bonheur de l’Homme ivoirien. L’autorité de l’Etat sera restaurée et le citoyen sera respecté dans son intégrité physique comme morale. Nous vous invitons donc à un nouveau pacte social fondé sur le mérite, l’ordre, la justice, la discipline sociale et le respect des valeurs républicaines. Chers frères et sœurs Akans, mobilisons- nous pour mettre fin à cette grande imposture, cette délinquance politique qui nous sert en permanence un décor mortuaire. Nanan Loukou Kou 1er Nanan Tala Koutoua IX (Publié dans le quotidien ivoirien "L'Intelligent d'Abidjan" du 1er octobre 2007 "). Ivoiriens, Ivoiriennes, Cette « Charte» nous interpelle. Faites connaître votre opinion et réaction. Nous les publierons dans nos prochaines publications. Réactions.
  • 21. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 21 MMoonn sseerrmmeenntt Si vous voulez la paix avec la guerre, Moi, je voudrais l'amour avec la haine. Si vous voulez la fin du terrorisme, Sans vouloir la fin de ceux qui les financent Sans mettre un terme aux trafics qui les alimentent Mais en donnant des rançons ici et là... Moi, je voudrais la fin : La fin du terrorisme de masses, Qui passe par les masses médias, La fin des blocs militaristes de masses, qui possèdent les armes les plus destructives de la planète Et qui entretiennent les systèmes économiques qui y sont liés et qui en vivent. Vous ne nous conduirez pas vers la mort Sans que nous vous y introduisons nous aussi. Il n'y a pas de mondialisation par la force, et ce que vous voulez faire par vos faillites respectives à l'Afrique, Nous le ferons en Europe et aux Amériques. Nous sommes des petits-enfants de colonisés et pour ma part de colons, Mais, que ma vie me soit enlevée, si je ne parviens pas à faire ma part dans ce renouvellement du genre. Cimper Nayra La Diotima Source : Ressources-Africaines * DDDiiittteeesss---mmmoooiii PPPooouuurrrqqquuuoooiii ??? DDDiiittteeesss---mmmoooiii cccooommmmmmeeennnttt ???……… Dans cette rubrique, retrouvez chaque mois, une question suivie de réponse, avec G S Jonathan. Il s’agit d’expliquer le pourquoi et le comment des choses de la vie. Parce que « Heureux qui peut savoir l’origine des choses de la vie » (Virgile). Par exemple, dans nos prochaines parutions : Pourquoi les balles de golf ont-elles des trous ? Pourquoi baille-ton ? Pourquoi porte-on l’alliance au 4e doigt ? Pourquoi ne sentons-nous pas nos propres odeurs ? Pourquoi les Anglais roulent-ils a gauche ? Etc. * Mesdames, messieurs, Quels sont les livres qui vous ont le plus marqué(e) dans votre vie ou que vous jugez être les meilleurs et que vous conseillerez à lire ? Envoyez vos réponses et commentaires au Filament ([email protected]) ou à Macaire Etty [email protected] * (Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et contributions) * dddiiiaaassspppooorrraaa Une rubrique pour parler de la vie et des activités sociales, culturelles et politiques des Africains de la Diaspora RRééssoolluuttiioonn ddee llaa ccrriissee iivvooiirriieennnnee :: ddeess iinntteelllleeccttuueellss rrééfflléécchhiisssseenntt àà PPaarriiss Quelle Côte d’Ivoire en 2030 ? Les pessimistes pourraient rétorquer à leur tour quelle Côte d’Ivoire avons-nous depuis le 11 avril 2011 ? Les deux interrogations sont sûrement importantes. C’est sans doute pour poser le diagnostic de cette situation désastreuse qu’une réflexion qui a trait à la première interrogation a été lancée par des intellectuels et des politiques Africains, à Paris, le vendredi 7 juin dernier, à la Maison d’Afrique, sise au 7 rue Carmes à Paris... « Dans une situation où chacun a ses raisons, et sa raison, la paix est un risque que tous les Ivoiriens doivent prendre… ». Ces propos sont de David GAKUNZI, directeur de l’IREA-Maison d’Afrique, la personnalité autour de la quelle se sont rassemblés une vingtaine de participants répertoriés comme membres des différentes tendances politiques de la plate-forme politique ivoirienne et aussi de la société civile, pour poser la problématique de l’identification et du traitement avec «rationalité et objectivité des tendances lourdes, susceptibles d’influer sur le futur de la Côte d’Ivoire ». Sans langue de bois, mais aussi sans parti pris, la rencontre a permis à des acteurs importants de la crise ivoirienne tels : Le ministre Kaé Eric, président du parti politique AIRD, Abel Naki, patron du mouvement CRI- PANAFRICAIN, Doumbia Major, ex- fesciste, Dr Kouyaté Oumou de la CIFDDH, Alexis Zahoua, représentant Europe de l’UNG en France et bien d’autres personnalités africaines de se prononcer sur la perspective du retour de la paix en Côte d’Ivoire. Quel pourrait être le scénario du pire après ce que la Côte d’Ivoire a vécu ces 10 dernières années ? Telle est l’une des questions inscrites au programme des sessions et qui s’est très vite transformée en question centrale. Invités tour à tour, a donné leur vision de cette problématiqu e, les participants ont fait des analyses très probantes. Faisant chorus, les intervenants ont commencé par épingler les différents régimes politiques qui se sont succédé à la tête de la Côte d’Ivoire. Avant de déplorer entre autres sujets, le bâillonnement de la société civile, réduite désormais à une poche de personnes qui s’activent plus pour bénéficier de prébendes, au lieu de mener le combat de la restauration des droits de l’homme constamment bafoués. Les participants ont ensuite souhaité qu’une visibilité autre que celle des extrémistes puisse illuminer le paysage politique ivoirien. Et, comme à l’heure d’aujourd’hui, la situation politique est délétère sur place en Côte d’Ivoire, et que les acteurs locaux ne sont plus à mesure d’engager cette importante partie, la diaspora a été mise en mission pour éveiller les consciences, afin de changer les donnes et faire bouger les lignes.
  • 22. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 22 Le processus de réconciliation nationale piétinant fortement, les participants à la rencontre ont souhaité que les Ivoiriens puissent trouver des solutions en interne, notamment dans la tradition et les us et coutumes. Etant entendu que les ethnies du pays ont toujours eu leurs mécanismes de résolutions des conflits. Ce comité de réflexion qui tend à devenir plus tard une force de proposition s’engage à court terme à fournir, aux acteurs de la crise ivoirienne, des publications ainsi qu’une série de résolutions et recommandations qui pourront servir de base de travail pour booster la paix et le vivre ensemble. Augustin Djédjé Source: www.eventnewstv.tv * MMoouuvveemmeenntt DDeess IIvvooiirriieennss ((MMDDII)) :: AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa ddooiitt êêttrree ttrraadduuiitt ddeevvaanntt llaa jjuussttiiccee ppoouurr ggéénnoocciiddee Le MDI, s’est engagé à lutter pour qu’Alassane Ouattara soit traduit devant la justice pour génocide. Ivoiriens, ivoiriennes, si vous croyez qu’il est tant de se débarrasser d’Alassane Ouattara, le Mouvement Des Ivoiriens est le mouvement qu’il faut joindre, quel que soit le lieu où vous vous trouvez sur cette terre. Les autres mouvements patriotes, ont fait de la libération de Gbagbo, la mission de leur lutte. Mais, pour le MDI, l’urgence aujourd’hui, c’est le départ d’Alassane Ouattara ; d’où, la focalisation de notre lutte sur tout ce qui peut contribuer à exposer Ouattara au monde entier comme un criminel sanguinaire sans âme, ni conscience, qui doit quitter le pouvoir en Côte d’Ivoire, et ce, le plus tôt possible et au plus tôt comparaître devant la justice, pour génocide et crimes contre l’humanité. Chaque jour qu’Alassane Ouattara passe au pouvoir en Côte D’Ivoire est un cauchemar pour le peuple de Côte D’Ivoire qui ne peut plus supporter la tyrannie de cet étranger-ingrat sur notre sol. Le MDI a besoin de vous, les vrais patriotes qui veulent contribuer à cette lutte non-violente, mais intelligente. Contactez-nous pour joindre le MDI, le Mouvement de libération de la CI. La Resistance Jusqu’au Bout ! La Soumission Jamais ! Patriote Gnawa, Coordinateur General du MDI * Mougins (Nice) Devant le domicile du président Alassane Ouattara, à Mougins, dans le sud de la France, Abel Naki dépose une gerbe de fleurs, en mémoire des victimes en Côte d'Ivoire. * Que faire ? Dans son traité politique « Que faire ? », écrit et publié en février 1902, Lénine (Vladimir Ilitch Oulianov), homme politique russe, fondateur de l'Union soviétique, fait observer que « la conscience politique de classe ne peut être apportée à un individu opprimé que de l’extérieur ». Cette assertion souligne et confirme le rôle prépondérant de la diaspora. En effet, pour Lénine, les gens de la diaspora, c'est-à-dire les citoyens vivant à l’étranger, ont toujours été le pivot ou le levier des révolutions et des changements opérés dans leurs pays d’origine. Qu’en est-il de la diaspora africaine ? Exprimez-vous. * RRêêvvee dd’’EEssppooiirr Tant qu’on rêve encore Avec nos yeux d’enfant Faisons un dernier effort Pour changer les temps Tant que dans nos yeux Se lisent nos émotions Et que la terre de nos aïeux Respire à travers nos passions Tant que sur toutes les lèvres Nous pouvons cueillir des baisers Que retombe la fièvre Afin de mieux nous aimer Tant qu’on peut oublier nos peines Et faire tomber ces grosses chaînes Je voudrais avec vous me réjouir Et baigner dans l’océan de l’avenir Tant que nous rêvons encore Et que dans nos grands cœurs Existent de superbes décors Pourquoi cacher nos valeurs Marcelle Obrou Extrait de « L’air du temps » *
  • 23. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 23 LLLaaa vvvééérrriiitttééé,,, rrriiieeennn qqquuueee lllaaa vvvééérrriiitttééé !!! Par Nick de Bessou _________________________________ Dans cette rubrique, le juriste Nick de Bessou vous invite, chaque mois, à partager ses réflexions et ses analyses sur tous sujets. __________________________ LLiibbéérraattiioonn ddee 1144 ppeerrssoonnnnaalliittééss pprroo--GGbbaaggbboo :: NNee nnoouuss llaaiissssoonnss ppaass ddiissttrraaiirree ppaarr llee rrééggiimmee eenn ppllaaccee La justice ivoirienne a décidé d’accorder la liberté provisoire à 14 personnalités pro-Gbagbo emprisonnées dans le cadre des enquêtes qui ont mené aux violences postélectorales, en 2010-2011. C’est ce qu’a annoncé Bruno Koné, le porte- parole du gouvernement, lundi 5 août, à la sortie du Conseil des ministres Selon Bruno Koné, «cette décision est la bienvenue pour le gouvernement. C’est une mesure d’apaisement pour faciliter la réconciliation. La Côte d’ivoire doit sortir de l’état de belligérance ». De q u elle réc o n c iliat io n et Et at d e b elligéran c e p arlen t le go u vern emen t ivo irien ? Selon notre compréhension des choses, la réconciliation est le rétablissement de l’entente une ou plusieurs personnes en mauvais termes. Ce qui est le cas de la Côte d’ivoire, dû à certains Ivoiriens adorant la facilité et soutenus par certaines grandes puissances qui tapissent dans l’ombre. Avant de parler de conditions réunies pour la réconciliation, est-ce que les tenants du pouvoir actuel ont-ils la réelle volonté d’aller à la paix, et les conditions sont-elles réunies pour y parvenir ? Nous disons simplement non ! L’échec Banny dans sa mission de CDVR, (Commission Dialogue, Vérité et réconciliation) est confirmé par son mandant, avec un salaire mensuel de sept millions (7.000.000 Cfa) de nos francs qui n’a servi à aucun intérêt général jusqu’à présent. Cela s’est confirmé par son propre constat le samedi 13 juillet 2013 à sa résidence Morofê, à Yamoussoukro. Il disait à Alassane Dramane Ouattara : « Nous exhortons le président de la République comme les acteurs politiques dans leur ensemble à emprunter la voie du compromis et du consensus, afin d'éviter à notre pays la réapparition des problèmes de gouvernance qui ont provoqué la crise ». Pour le président de la CDVR, il est temps de faire de la politique autrement… Et que pour que cela soit effectif, ils doivent le faire plutôt comme le recommande le bon sens, la morale, la raison, et responsables. Et ne pas attendre de subir la pression du peuple digne qui finit par avoir raison des instigateurs et bourreaux pour libérer quelques prisonniers politiques pro-Gbagbo. Nous n’allons jamais nous réjouir à aucun moment de cela. Nous allons plutôt accroitre la pression d’avantage. Redoublons d’effort et de vigilance, car les plus de 700 prisonniers taxés de pro-Gbagbo de Ouattara, ces innocents doivent être libérés maintenant et sans conditions. Car ces mêmes adversaires (occidentaux et leurs collabos) politiques n’ont d’yeux que pour leurs intérêts égoïstes personnels au mépris de la vie humaine… La libération de quatorze personnalités « pro-Gbagbo » par le régime en place en Côte d’Ivoire ne doit pas nous détourner de notre objectif principal qui est la libération de tous les prisonniers politiques, à commencer par le Président Gbagbo, le père de la démocratie en Côte d’Ivoire. « Notre première pensée va à nos amis qui retrouvent une liberté dont ils ont été privés depuis trop longtemps, plus de deux ans pour la majorité d’entre eux. En fait, le régime en place leur à volé deux ans de leur vie, sous les prétextes les plus fallacieux qui n’honorent pas la justice ivoirienne ». Bernard Houdin, nous interpelle pour cela. Ce que nous savons, disons et réclamons aussi, que la France ait le courage de libérer toutes les innocentes personnes qu’elle à rendue prisonnières pour ses intérêts égoïstes, entre les mains souillées de sang humain des ivoiriens de M. Ouattara. Car, sans elle, ce dernier n’aurait jamais osé s’attaquer à la Côte d’ivoire. Soyons donc très vigilants, l’ennemi tente de nous distraire parce qu’il se croit toujours fin stratège. Mais, c’est peine perdue, car il est naïf de croire que celui qui n’est pas naïf est naïf. Nous voyons toutes les manœuvres lugubres du régime en place. Celles-ci ont pour but essentiel d’endormir la conscience du peuple ivoirien pour mieux continuer les basses besognes. Nick De Bessou Juriste & Anthropologue Politique. Président du FDRC (Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises). * UUnn aarrcc--eenn--cciieell Un arc-en-ciel Se baladait sur les paumes du ciel Dans une palette de couleur Mon imaginaire sort de son ordinaire. Je remonte le temps Sur un tapis volant Guidé par mon fantasme Dansant un chant folklorique ; Qui réveille une tradition poétique. Un arc-en-ciel ; Se détache de ses rênes Afin de me joindre Dans un atelier de bonheur. Où on peint des toiles De la magie des esprits Qui rédigent La dignité des démunis du monde Les étoiles posent ses ailes, Sur le papier de la noblesse Afin d’éclairer les sentiers battus Je rejoins très volontiers les causes des vertus Mon rêve se prolonge dans le temps et dans l’espace Et il refuse de se plier devant la réalité amère De l’injustice humaine. Fattoum Abidi *
  • 24. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 24 Cogitons Une chronique de Paul Zahiri IIll nn''yy aa ppaass ddee vviioolleennccee ssaannss rriissqquuee ddee vveennggeeaannccee,, nnii ddee rreepprrééssaaiilllleess ssaannss rriissqquuee ddee ccoonnttrree--rreepprrééssaaiilllleess.. Des prisonniers politiques incarcérés dans le septentrion ivoirien ont été remis en liberté provisoire. Mais, le mot provisoire gardera toujours son côté dérisoire. Il est affligeant de voir prospérer tant de méconnaissance anthropologique, une telle incurie intellectuelle, et autant de cécité politique. C'est à tort qu'on croit que le pire n'est jamais probable, alors que l'histoire, avec sa formidable capacité de régression, est jalonnée de contre-exemples. Il n'y a pas de violence sans risque de vengeance, ni de représailles sans risque de contre- représailles. Le ressentiment joue un rôle essentiel qui nourrit l'esprit de vengeance et l'éternel retour du même qui est la violence. C'est là la menace par excellence, car toute violence appelle une contre-violence. Cette réponse à une action qu'on condamne, mais dont on reproduit le double parfait. L'expulsion, l'incarcération, ou la mise à mort des boucs émissaires ne sont efficaces que si elles s'appuient sur la volonté unanime de la communauté ; mais aussi et surtout, sur la méconnaissance du mécanisme victimaire. Un bouc émissaire, vu comme un bouc émissaire est définitivement perdu comme bouc émissaire. Il faut redouter que son expulsion, son incarcération, ou sa mort ne suscite des réactions de haines structurées et transmissibles. C'est toujours un affront qu'il importera de venger. En ce sens la pratique du lynchage judiciaire n'a plus aucune efficacité politique de nos jours. Paul Zahiri MMaatthhiillddee Comme une rosée matinale Dans ma vie brutale Tu apportes le baume Quand sur moi ta paume Voyage goguenarde Nonchalante et peinarde A ton bouquet bienfaiteur Ma respiration de ta saveur Se nourrit avec démesure Moi qui abuse sans mesure De ta beauté homéopathique Qui encense mes jours chaotiques. Serge Daniel Atteby * * MMaaééttoo PPoouurr ZZéékkiiaa Ce que je profère là Ce n’est pas chose à entendre A moins que tu n’adores Comme moi L’absence L’absence au milieu du corps Le corps au milieu de l’absence Sur une île gouvernée par des effluves Et des tempêtes folles. A moins que tu n’adores Comme moi cette longue marche au bout de l’absence Où la mort est à proximité du visage Tout juste à un doigt de pied De ce long détour par la terre Pour monter jusqu’à la racine du ciel ! Joachin Bohui Dali, (Extrait de Maéto Pour Zékia, éd. Ceda). (J. Bohui Dali est né à Niagokadé-Troko, parti trop tôt au pays du repos). * DDDiiixxxiiittt Dixit qui signifie : « il a dit ») est une formule tirée du latin au 7e siècle après J.- C). Selon tous les dictionnaires, ce terme provient de dixi, prétérit du verbe dico, qui aurait signifié à l’origine « montrer » ; puis, par extension, le verbe dico a été donné pour les sens de : « parler, dire, discourir, sermonner, proférer, chanter ou encore prédire… ». Faites des propositions de déclarations ou d’extraits de discours, pour cette rubrique qui vous est ouverte. ≈ ≈ ≈ ≈ * « Ne compter que sur soi évite bien des déceptions, sachant que l'on a besoin des autres pour avancer. Cependant, ne rien attendre en retour permet d'avancer librement... ». * MMMEEESSS RRREEEFFFLLL EEEXXX IIIOOONNN SSS P a r J o s e p h M a r a t LLaa jjuussttiiccee ddeess vvaaiinnccuuss Il y a quelques semaines, je suis tombé sur un éditorial de Venance Konan. J’ai d’abord pensé que c’était un écrit de Tiburce Koffi. Un détail qui n’aurait rien changé parce que j’étais de toute façon résolu à ne plus m’intéresser à ce que ces deux pouvaient écrire sur ce pays.
  • 25. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 25 Ce sont des lettrés qui ont fait le choix défendre leur tribu et leurs avantages. Et, on ne peut absolument rien y changer. Je me suis par contre intéressé à cet édito parce que j’ai eu, au fur et à mesure que j’avançais dans la lecture du texte, la nette impression que le mercenaire faisait l’aveu de l’échec de son combat. Dans ce texte, Venance Konan a abordé deux thèmes de la rhétorique politique actuelle et a montré à quel point le désespoir de la défaite est palpable dans le camp d’en face. Je passerai son allégorie de la Côte d’Ivoire malade, reconnue par l’éditorialiste comme étant toujours souffrante, après avoir passé deux bonnes années dans les mains de l’hyper-docteur Ouattara Alassane, alias « Docteur solution » ou Démiurge de milliards. Apparemment l’hagiographe du régime semble douter de l’efficacité des solutions que son mentor administre à la Côte d’Ivoire malade… Venance Konan a abordé le thème de la réconciliation et de la justice des vainqueurs. A propos de la réconciliation, il asserte qu’on ne peut réconcilier des personnes qui ne veulent pas se réconcilier. Quant à la justice des vainqueurs, pour lui, nulle part, les vainqueurs ne dressent un tribunal pour faire leur propre procès. Des vérités de la Palisse qui révèlent la laideur d’une mentalité politiquement limitée. En effet, si on part du postulat que seul Laurent Gbagbo était le mal ivoirien et qu’il aurait suffi de l’extirper du pouvoir pour que le peuple ivoirien se retrouve dans tous les sens des termes, ce n’est rien moins qu’un aveu d’impuissance, si on est réduit à sortir de telles évidences deux ans après avoir écarté le mal absolu. Au-delà de ce constat malheureux, Venance Konan oublie que, dans un Etat moderne, le concept de réconciliation n’a pas de sens parce que dans un pays tous les citoyens ne sont pas obligés de s’aimer. Ce qui, toutefois, les oblige, c’est leur adhésion au contrat social. Et, ce n’est pas en brandissant les armes ou en incarcérant ses adversaires politiques qu’on l’obtient. Il faut arrêter les jérémiades du genre «Qui peut obliger des personnes qui sont fâchées à se réconcilier?». Il faut arrêter la comédie de Charles Konan Banny et aller à l’essentiel dans la construction d’un Etat de droit. Quand la justice des vainqueurs, si la préoccupation est aujourd’hui récurrente dans les ONG, hier pro- Ouattara, c’est justement parce qu’elles se sont rendues compte qu’elles se sont trompés. En Côte d’Ivoire, ce sont les vaincus qui veulent faire la justice des vainqueurs. Joseph Marat Source : topblogjosephmarat.com * Faites connaitre et faire lire LE FILAMENT * LLaa ccrrooiixx Passant au pied de la croix La croix qui est plantée sur la colline A l’entrée du village Et qui semble veiller sur les habitants Marie voit que le Christ, De sa croix, est tombé. Cette nuit, sans doute, Le grand vent de l’orage Qui faisait rage L’a décloué et l’a jeté par terre Le Christ. Elle se signe, deux fois, trois fois. Elle a, Marie, Mal, très mal De voir le Christ si mal traité Aujourd’hui par le vent Et hier par les hommes Pour qui il s’est fait homme Et pour qui il a renoncé à tout Y compris il a renié ses propres parents. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Elle a, Marie, Mal, très mal Parce que le Christ Dans sa chute Il s’est fait mal : Des doigts lui manquent ; Une jambe lui est cassée… « Je ne vais tout de même pas Ah ça non ! Porter le corps du christ Au chirurgien ou au menuisier Pour le souiller, pour le profaner… ». Ce disant, elle fond, Marie Pieusement, sensiblement, En larmes. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Elle a, Marie, Mal, très mal Parce que le Christ Il est lourd, si lourd Qu’il lui glisse entre les bras Et il se fait En tombant Encore plus mal. Mais, De par un effort cornélien Elle réussit A remonter le Christ A ajuster les clous Les clous dont on a percé Les pieds et les mains du Christ Et elle sourit, et elle sourit, Marie D’avoir remis Le Christ sur la croix. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Avec recueillement, Elle fléchit les genoux, Marie, et Devant le Christ bien en croix, Elle récite, deux fois, trois fois, Le « Notre père », et Toute fière d’elle d’avoir donné à Dieu La preuve indubitable de sa foi Avec la ferme conviction Avec la bonne assurance Avec la tranquille confiance Qu’elle a été agréable à Dieu Qu’elle a agi selon la volonté de Dieu Et donc qu’elle, Marie, Ira Sans passer par le Purgatoire Tout droit au Ciel. Elle se signe encore, deux fois, trois fois. Léandre Sahiri *
  • 26. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 26 EEEnnncccrrreeesss IIInnndddoooccciiillleeesss (Une rubrique de Lettê naa Lettê, pour dénoncer, stigmatiser les dérives inhérentes à l'action politique et contribuer à les circonscrire, si cela est possible). ÇÇaa bboouuggee Affi est dehors Sangaré est dehors Grébé est dehors Lida est dehors Douati est dehors. On respire un peu mieux Au milieu des cendres Froides et chaudes Du sacré Badwê immortel. Koua est dehors Michel est dehors Symboles vivants Du royaume d'enfance De notre Badwê réincarné Inattendument debout Et en confiance. Nous, On ne va pas bouder notre plaisir Même si Simone de "Paroles d'honneur" est à la prison nouvelle d'Assabou Dans le Denguelé Dyula. Même si Laurent, notre Bagnon, notre Woudi, le Kanegnon de "Côte d'Ivoire pour une alternative démocratique" est toujours en captivité chez les racistes Boers. Nous, On ne va pas changer les termes cultes - Liberté, Vérité, Dignité - de notre engagement résistant. Nous, On dit que le "mélangeur" de notre Badwê immortel, c'est le perdant dans les urnes et sous l'arbre à palabres de novembre-décembre 2010. Nous, On voit le Foyer national Dyula dans les terroirs Wê du Badwê. Et la sorcière de ICI (traduire en roumain) y parade au milieu des fèces noires du p´tit gars de Camdessus et du pov´con de Neuilly. Nous, On retient que les bourreaux ont rasé les Badwê dans Duékoué-Carrefour, Adebem, Okroyou, Anokoi Kouté... Et, Comme au Rwanda, Les bourreaux traquent au crime de génocide les victimes, Les survivants miraculés de Duékoué- Carrefour, Adebem, Okrouyo, Anokoi Kouté... Nous, On sera toujours contre ce terrifiant mensonge, il est un crime abominable. Le crime au faciès .... des Noirs. Nous, On ne dira jamais merci à un bourreau. Nous, On ne serrera jamais la main d'un menteur. Nous, On ne se réconciliera jamais avec les égorgeurs des nôtres. Nous, On quittera le territoire colonial français de la Côte de l'Ivoire. C'est ça notre Liberté C'est ça notre Vérité C'est ça notre Dignité. Lettê naa Lettê Le jour se lève toujours * MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN Madame, Monsieur, serais-je née si mes parents étaient homosexuels ? Merci de partager! Et merci aussi de répondre à mon interrogation. Bonne journée. Véronique Oupeu * LLee rreeggaarrdd,, ccoommmmee uunn ssiiggnnee dd’’aaddiieeuu Ce matin, je suis venue te dire tout mon amour De nos enfants, je suis venue te porter l’affection sans détour Alors pourquoi, dans ton regard, il y a comme un signe d’adieu ? Non, c’est impensable de toi. Alors, ressaisis-toi. Ne nous laisse pas sans toi Je suis venue te dire que tant de choses nous attendent. Tu ne peux oublier, le soir venu, au bord du lac, nos amoureuses ballades S’il te plaît, ne mets pas mon âme sous cette pression Ne me donne pas cette horrible impression…. D’un homme vaincu, d’un homme fini D’un homme résigné et tournant la dernière page de sa vie Tu es de la tribu des lions, de la lignée des hommes courageux Tu es le fils de la bravoure Alors, pourquoi baisses-tu les yeux ? Mesures-tu, dans nos cœurs, la peur ? De notre maison, Tu es la poutre maîtresse Tu es l’assureur. Pourquoi donc, dans ton regard, je lis comme un signe d’adieu ? Oh ! Mon rocher, sur toi est bâtie notre vie. Oh ! Mon brave lion Oh ! Deproux Ressaisis-toi., je t’en prie Et si tu devais t’en aller, la ruine tu laisseras derrière toi. Nous ne voulons pas être séparés de toi Pourquoi donc, dans ton regard, je lis comme un signe d’adieu ? Ressaisis-toi et admire la beauté du soleil sortant Je t’en supplie, fais-le au nom de nos enfants. Reste auprès de tes enfants, auprès de ta bien-aimée. As-tu pensé à l’état de ruine où tu nous laisseras tels des immolés ? Alors pourquoi, dans ton regard, il y a comme un signe d’adieu ? Ne laisse pas tomber… Amour, désir, Fais-le pour tes enfants, Fais-le pour ta bien-aimée. Patrice Agbo, Le temps d’une rose. * I n f o s Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise en page (syntaxe, plan, insertion de photo…). Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected]
  • 27. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 27 CCCOOONNNTTTRRROOOVVVEEERRRSSSEEESSS Une chronique de Nikitta Kadjoumé QQuu’’eesstt--ccee qquuee llaa PPaaiixx ?? Difficile question puisqu'on ne ressent l’importance de la Paix que lorsqu'elle est absente. Pourtant, sans aucun doute, tout le monde y aspire. Et sans doute, plus les Ivoiriens aujourd’hui. Apres plus de 10 années de crise aigues, on peut aisément savoir que les Ivoiriens ne veulent pas de la guerre. La Paix se définirait-elle par ce qu’elle n’est pas, en l’occurrence, l’absence de conflit et de violence ? Le petit Larousse, édition 1999, ne dit pas autre chose, quand il définit la Paix comme « la situation d'un pays qui n'est pas en guerre. C'est un état de concorde, d'accord entre les membres d'un groupe, d'une Nation, c'est la tranquillité, la quiétude exempte d'agitation, de discorde ». Mieux, la Paix est un facteur déterminant de développement. Nikitta Kadjoume * PPPoooiiinnnttt dddeee vvvuuueee ><><><><>< Faites-nous parvenir vos réflexions et vos analyses sur tous sujets. Exprimez votre point de vue. ><><><>< * TToouutt eesstt nnooiirr Noir de noir Noir de cœur Noir de pensée Tout est noir oh Afrique Je n'aime pas les Noirs Afrique des quémandeurs éhontés Afrique des mains tendues Afrique de la noirceur des cœurs Afrique sans faciès dont l'ombre rengainée se trouve à la racine de leur envol vertigineux Afrique de la merdique C'est quand trouverai-je ton nombril atavique pour te raboter plus héroïque sur les cendres subliminales de Chaka, de Samory Touré, de Bidi Gbeuli. Dans cette eau sanctificatrice tarie de guerriers, je chercherai dans l'antre de la nuit giboyeuse de mystère pour te faire porter les oripeaux de la résurrection. Afrique des nuits du satyre repues de la satire rétrograde C'est nous Afrique des troubadours C'est nous Afrique de la merdique au sein des peuples béatifiés C'est nous Afrique de l'autodafé de ses hérauts veufs de bravoure C'est nous Et Afrique mon continent qui se meurt sous la horde des pourfendeurs, jamais rassasiés de mourir de la fanaison de ma terre. Oh, je n'aime pas les Noirs Mathurin Goli BI Irié YYY’’’eeennn aaa MMMaaarrrrrreee !!! [Cette rubrique présente, expose des faits insolites, ambigus, incongrus, etc. Elle estdestinée à exprimer nos coups de gueule, à dénoncer ce qui nous paraît anormal, intolérable et à faire partager nos opinions. Car, même s’il n’est pas bon d’écrire certaines choses sur le Web et dans les journaux, parce que l’image de notre pays ou de notre continent en prend un coup, nous ne pouvons pas rester sans révéler ce qui nous fait défaut; nous ne pouvons pas ne pas dénoncer les actes, les faits et les situations qui nous minent, n’est-ce pas Lorsque ce qui se passe dans nos villes et villages n’est plus acceptable, RÉAGISSONS ET AGISSONS ! Réagissons Tous et toutes, Aux vices et aux fléaux qui ravagent notre continent. * ODEWÊ Association pour le Développement des WÈ (ADEWE) Les Wè sont un peuple de l’Afrique de l’ouest à cheval entre la Côte d’ivoire et le Liberia, comme les Senoufo au nord ou les Akans à l’Est. En Côte d’ivoire, le pays des Wè se situe entre les fleuves Cavally et Sassandra. Leur nombre était estimé à plus d’un demi-million, administrativement réparti entre les sous préfectures de Facobly, Kouibly, Bangolo, Duékoué, Guiglo, Taï, Blolequin et Toulepleu (wobebli.net). Aujourd'hui, après le génocide, combien sont-ils et que reste-t-il de ce peuple martyrisé. Qui saura le dire ? * LLaa ccaalloommnniiee J'ignorais tout de cette appréhension Sans pouvoir m'expliquer cette peur sans raison Cette envie de pleurer ne voulant pas finir Ce que mon subconscient me faisait pressentir Un jour, l'on m'apprit ce qu'alors j'ignorais La raison de ce mal qui toujours me hantait Ô sombre calomnie, tu suivras ton chemin En rampant hypocrite dans ton triste destin. Insidieuse, perfide, je te sentais en moi Comme fiel tu coulais, je le sentais pas Mais dans mon cœur tu allais me meurtrir De cette ignominie tu allais me couvrir Là en qui j'avais mis ma totale confiance Qui m'apparaissait dans un espoir comme une anse Comme un ciel de mouettes aux ailes d'argent Un rivage enchanté limpide et apaisant Elle s'est gonflée comme la voile d'un navire S'est déplacée d'une bouche à un rire Elle est partie d'un continent à l'autre Sans que je puisse en ignorer les autres La calomnie s'enfle, se propage et saccage Détruit tout sans vergogne sur son passage Elle te laisse l'âme et le cœur pantois Pour une faute que tu ne connais pas Elle apporte le malheur la calomnie Et beaucoup d'humains n'ont pas compris Qu'elle est une arme de destruction Alors tous nous devons faire attention A ne pas colporter d'infâmes ragots De ceux qui font mal, qui ne sont pas beaux Car comme l'épée de Damoclès un jour Elle reviendra te pourfendre sans détours. Béatrice Koungou
  • 28. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 28 François Hollande déclare «impossible » la réparation des ravages de la traite négrière et de l’esclavage Allant à l’encontre des propos de François Hollande, le président du Cran, Louis-Georges Tin, a déclaré à des journalistes: « Tout crime appelle réparation, et quand on refuse la réparation, c'est qu'on refuse qu'il y ait eu véritablement crime». Source : Reuters * Message de Evelyne Patricia Lokrou Merci d'acheter et de lire mes livres. Merci d'en parler. Merci aussi d'aimer ma page (blog). Mes livres sont disponibles aussi sur arbres à lettres, librairie dialogues, rue du commerce, chapitre.com, amazon.com, amazon.fr, edilivre, entre autres. Merci. * MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN Pour le Professeur BOA THIEMELE, « LA SORCELLERIE N’EXISTE PAS » Qu’en pensez-vous ? Pour en savoir plus, voir le blog : www.ivoirecritique.blog4ever.com ** DDaannss llee rreeggaarrdd dd''uunnee ffeemmmmee Dans le regard d'une femme se cache parfois tout ce qui ne se lit pas sur ses lèvres Dans le regard d'une femme se cache parfois les douleurs que masquent ses sourires et ses fous rires Dans le regard d'une femme se lit tous les maux et diables qui la tourmentent Dans le regard d'une femme peuvent naitre des Amours sulfureux et impossibles Des Amours torpilleurs et périlleux Dans le regard d'une femme peut se blottir toute la misère du monde Dans le regard d'une femme peut éclore toute une tendresse et toute une saveur inimaginables Toute une sensualité indescriptible Dans le regard d'une femme peuvent jaillir des appels, des envies, des déceptions, des passions... Tout cela pour dire que le regard d'une femme peut dire tellement de choses ! Christelle Sandra * MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII Proposez-nous des textes intéressants (rares ou pas) dont la lecture vous a vivement impressionné(e) et qui peuvent être enrichissants, profitables, pour les uns et les autres. D’avance merci.… * LLaa ssoolliittuuddee Ce n'est pas l'absence de l'amour, mais son complément. La solitude n'est pas l'absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de nos vies. Alors, que soient bénis ceux qui ne redoutent pas de se tenir sans compagnie, qui ne cherchent pas désespérément une occupation ou un amusement, ou quelque chose à juger. Parce que celui qui n'est jamais seul ne se connaît pas lui-même. Et, celui qui ne se connaît pas se met à redouter le vide. Mais, le vide n'existe pas. Un monde immense se cache dans notre âme, attendant d'être découvert. Il est là, avec sa force intacte. Et, il est tellement nouveau et tellement puissant que nous avons peur d'en accepter l'existence. Parce que le fait de découvrir qui nous sommes nous oblige à accepter que nous pouvons aller beaucoup plus loin que nous en avons l’habitude. Et cela nous effraie. Extrait du manuscrit retrouvé de Paulo Coelho Wannee Geny * Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri [Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous]. * PPRREENNDDSS MMAA MMAAIINN Tiens ma main créature aglyphe Tu connais ni crocs ni griffes Saisis-la fermement, cette main Ma sœur sans limite Ma sœur au cœur pur Ma sœur étincelante de bonté Ma sœur Ruisselante de générosité C’est la main fraternelle Cette main C’est la main lourde de confiance Ma main La main à la poigne inlassable La main tutélaire Qui piétine L’ire des tornades Les rafales des railleries L’amertume répandue Pour toi Je serai la pluie La pluie qui écrase le feu Je serai l’imprenable citadelle Je serai la fourmi qui terrasse l’éléphant Dans l’abîme de la peur Où t’a enfermé l’autorité parentale Je t’ouvrirai un angle du ciel Et je te cueillerai des étoiles Je serai encore et encore Prométhée
  • 29. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 29 Pour que ta lueur Ne s’éteigne point Même dans l’épaisseur grasse Des nuits amères Ta lumière poindra Authentique Luciole d’Afrique Prends ma main Cenirébé Je ruinerai tes peurs Impitoyablement J’éventrai tes manques de confiance Résolument Je déchirerai le voile qui te cloue Dans l’anonymat Immanquablement Je forcerai ta croix au repos Je crucifierai ta solitude Sur cent bois de Golgotha Tiens ma main ma sœur Fermement Energiquement Agrippe-toi à cette main chaste Arcboute-toi Surtout ne regarde pas hier Hier honteux de milles faiblesses Hier honni Par ton maintenant débout Prends ma main ma sœur Mon affection intarissable Désaltéra tes soifs d’amour Ma voix de braise chauffera Tes solitudes affamées Et sur mes épaules Viendront reposer tes pleurs Alors prends ma main Cenirébé Cette main déterminée Cette main immense C’est la main de Dieu C’est la main d’amour C’est la main infinie Macaire Etty (Un poème sculpté dans la forge d’un cœur fraternel) * N’hésitez pas à nous envoyer vos i mpressions, vos poi nts d e vue et vos idées, même en vrac. Nous pouvons v ous aider à rédiger vos textes et à en faire la mise en page et les publier da ns la rubrique appropri ée, avec v otre accord, votre signatu re ou anonymat gara nti AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR AAWWAA EEHHOOUURRAA Contacts : TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82 81 et (225) 01 37 70 75. DINDE FERNAND AGBO: (225) 07 04 71 11 / Fixe: (225) 30 68 92 19. * Je cherche les traces de ce grand monsieur. Il s'appelle Moustapha Samaké. C'est lui qui m'a appris les rudiments du journalisme quand en mai 1990, quelques jours après la proclamation du multipartisme en Côte d'Ivoire, j'ai rejoint la rédaction de l'hebdomadaire Le Nouvel Horizon. J'ai perdu ses traces depuis de nombreuses années maintenant. (Souleymane Senn). * PPaarrttiicciippeezz aauu FFoorruumm LLiittttéérraaiirree Participez au forum littéraire, en répondant aux questions suivantes : 1. En tant que poète (ou pas), quelle définition donnez-vous à la poésie et que représente-t-elle pour vous? 2. On entend souvent dire que la poésie n’intéresse pas le grand public, en particulier les Africains ; est-ce votre avis? Pourquoi ? 3. Comment expliquez-vous la réticence des éditeurs à publier de la poésie? 4. Que peut apporter la poésie aux hommes dans un continent en proie à des problèmes d'ordre existentiel? 5. Que doit-on faire pour faire aimer davantage la poésie ? * LLaa ddaannssee En toutes saisons Nuits et jours Nous chantions Nous dansions En toute inconscience Non sans insouciance. En tous espaces En toutes circonstances Nous dansions Et nos corps dansaient Et nos têtes dansaient Et nos muscles dansaient Au rythme de nos désirs Dans un délire de frénésie Comme si le monde A jamais nous appartenait. Puis vint le 11 avril 2011 Ce jour-là Le diable Dans notre danse A nos dépens Avec malice Mit sa queue. Et depuis Ce n’est plus la danse C’est la décadence. Léandre Sahiri
  • 30. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 30 * VViieenntt ddee ppaarraaîîttrree « LE BON USAGE DE LA RÉPÉTITION DANS L’EXPRESSION ÉCRITE ET ORALE » Tel est le titre du livre que nous propose Léandre Sahiri. C’est un ouvrage de référence qui s’adresse à tous et à toutes, jeunes et adultes. Mais, il intéressera, particulièrement, les politiques, les administrateurs, les journalistes, les éducateurs, les enseignants, les étudiants, les écrivains, les compositeurs, les critiques littéraires, les chercheurs…, ainsi que toute autre personne qui désire enrichir son expression, améliorer son style et s’inspirer des grands auteurs et illustres orateurs. 478 pages - ISBN : 9782342000450 - Essais - Edition brochée Pour commander: www.monpetitediteur.com/librairie * « AAffrriiccaaiinnss,, RRéévveeiilllloonnss--nnoouuss ddee nnoottrree lloonngg eett lloouurrdd ssoommmmeeiill !! » Adjé Kouakou (Producteur et Présentateur d’émission radio) * * PPPaaarrrooollleee dddeee CCClllaaauuuddduuusss Une Chronique de Claudus Kouadio ______________________ JJee ssuuiiss ll’’IIvvooiirriieenn nnoouuvveeaauu De partout dans le monde, ils sont nombreux, ces gens que Martin Luther King, dans sa célèbre lettre écrite le 16 Avril 1963 depuis la geôle de Birmingham, appelle les « voyageurs de la liberté ». Et, depuis l’assaut final de la rébellion internationale contre la Côte d’Ivoire, ils ont été encore plus nombreux ceux qui ont rejeté, du revers de la main, le carcan de l’ONU qui, par l’entremise de l’armée française et des rebelles du chef de guerre Ouattara, tentait de couvrir leurs vœux d’émancipation réelle, de souveraineté confirmée et de liberté. Dans leur désir fou de faire respecter la dignité humaine et leur vote, ils sont tombés par centaines sous les bombes assassines de l’armée française et des troupes onusiennes. Pour leur refus de plier l’échine face à cette idéologie importée portant à faire croire que Alassane Ouattara est l’homme qu’il faut à notre pays, ils ont été brûlés vifs, massacrés à coups de machette ou de rafales de Kalachnikovs. Face à leur intransigeance vis-à-vis de l’essence de leur combat, au regard de leur refus de violer leur conscience, ils ont été emprisonnés, sans raison établie ; mais, ils ont accepté ce traitement et sont allés en prison pour être en phase avec leur âme et leur conscience. D’autres sont partis. Mais, ils n’ont pas, pour autant, quitté la Côte d’Ivoire. Ils ont juste quitté ce bourgeon de dictature très militarisé cloné dans les loges de la franc-maçonnerie, et remis entre les mains ensanglantées du pion Alassane Ouattara, pour finir leur mission contre le peuple de Côte d’Ivoire. Ils ont certainement quitté la laideur purulente de la politique d’épuration ethnique instaurée par celui que la Côte d’Ivoire appelle maintenant « le boucher de Sindou ». D’autres ont dit non à la fin avérée de la liberté d’expression dans notre pays où, depuis l’enlèvement du Président Laurent Gbagbo par les services secrets français, le chantre de la pensée unique ayant opéré la destruction des locaux de tous les organes de presse qu’il ne contrôle pas, les médias nationaux (Presse écrite, radio, Télé) existants sont tous à la solde du chef de guerre Alassane Ouattara. Certains ont été contraints de quitter le pays face à la chasse à l’homme lancée sur le territoire ivoirien pour anéantir l’opinion contraire, mais surtout, le bouillonnant, lourd et effrayant silence des justes. Que la Côte d’Ivoire continue d’y croire. Ces filles et ses fils ne seront pas tous des félons. Sur la terre de leurs ancêtres, certains continuent de subir les humeurs morbides de la rébellion internationale pilotée par Ouattara Alassane. Pendant cette tempête qui ravage la différence sur son passage, d’autres ont fait allégeance à la rébellion armée pour profiter d’un semblant de sécurité anesthésiante et d’espèces sonnantes et trébuchantes souillées par le sang, les larmes et la sueur du contribuable ivoirien... Sèche tes larmes mon beau pays, Enterre tes enfants morts pour toi dans la terre de nos pères,
  • 31. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 31 Fais ton deuil de manière honorable Prie ton Dieu pour qu’il te bénisse. Il reviendra le beau temps où, les « voyageurs de la liberté » reviendront en terre d’Eburnie, avec une panacée contre Alassane Ouattara, le mal incurable qui gangrène la Côte d’Ivoire, pour enfin hisser notre drapeau, sur le sommet de la démocratie triomphante. Comme pour reprendre une chanson des noirs américains pendant la lutte contre la ségrégation raciale en Géorgie, je dirai : « Me voici, j’arrive Et j’baisse pas la tête bien bas J’me tiens tout raide, j’cause très haut J’suis l’Ivoirien Nouveau. Claudus Kouadio * * EEBBUURRNNIIEE VVOOIICCII LLEE TTEEMMPPSS DDEE TTAA RREESSTTAAUURRAATTIIOONN !! Par la puissance de feu de leurs oiseaux d’acier, Ils ont envahi une nuit mon Eburnie bien-aimée. Par un déluge de plombs chauds, Ils ont troué le corps sacré de ma patrie. Pyromanes enragés et possédés, Ils ont allumé partout des brasiers dévorants Et mon Eburnie est devenue, depuis, Un champ de ruines et de cendres. Par leurs assauts de haine sur mon Eburnie, Des rivières rouges de sang Ont ruisselé au fond des forêts noires. Des cris de douleur stridents Ont transpercé les montagnes les plus hautes. Sur nos places leur passage dévastateur N’a semé que détresse et désolation Pour s’emparer de tous les trésors enfouis. Par les voix fortes portées en écho De leurs média ensorceleurs et mythomanes Ils ont transmis inimitié et désamour Au sein de mon peuple bien-aimé. Ils ont provoqué de profondes déchirures Dans mon âme et dans mon corps de citoyen Pour espérer me séparer de mon Eburnie Et me déposséder de mon paradis. Mais, ce ne fut qu’un temps. Ils ont fait leur temps ! Voici que vient à présent Le temps de mon Eburnie bien-aimée Le temps de sa résurrection Le temps de sa restauration Le temps de son rayonnement Le temps de sa glorieuse régénération Citoyen d’Eburnie, Sèche donc tes larmes. Voici venu le temps de ta délivrance. Citoyen d’Eburnie, Remplis ton cœur d’allégresse Réveille-toi, Reprends goût à la vie Et refais ton humanité si précieuse. O fier citoyen, Construis-toi un vaste jardin fleuri Et que de ton cœur longtemps meurtri Jaillisse une source pure et vivifiante. Citoyen d’Eburnie, Console-toi. Voici le temps de ton rédempteur. Couronné d’une constellation lumineuse, Il vient t’apporter liberté et dignité. Sa lumière envahit déjà les ombres Et les fils des ténèbres sont aux abois Ils bavent leur dernière goutte de venin Les yeux rougis par sa victoire annoncée O Eburnie ! Mon Eburnie bien-aimée ! Ils arrivent tous tes enfants dispersés. Ecoute leurs chants triomphateurs Ils arrivent de tous les horizons Avec à leur tête le béni de ton sein Qui vient ressouder ton corps en lambeaux. De partout entends leurs voix sonores s’écrier : «C’est le temps de ta res-tau-ra-tion !» Lazare Koffi Koffi * Restons courtois et respectueux des uns et des autres. Discutons sur le fond. LLLeee DDDééébbbaaattt eeesssttt OOOuuuvvveeerrrttt Envoyez-nous vos propositions de thèmes et contributions (si possible, avec illustration) … Thème du mois : LLaa ffrraannccoopphhoonniiee :: mmyytthhee eett rrééaalliittéé Le mercredi 22 mars 2012, au foyer des lycées modernes 1 et 2 de Gagnoa, lors d’une conférence publique sur le thème "Francophonie, diversité culturelle et cohésion sociale", l’écrivain et homme de culture ivoirien, Alain Tailly, a relevé le rôle fédérateur de la Francophonie et la richesse des cultures plurielles qu’elle véhicule. "La francophonie se révèle comme une diversité de peuples, de races, de langues nationales qui se réunissent autour du français comme langue fédératrice, langue d’échange, langue de communication", a expliqué le conférencier à la demande de la direction régionale de la Culture et de la Francophonie de la région du Goh, et ce, dans le cadre des festivités éclatées de la journée internationale de la Francophonie. Selon M. Alain Tailly, la Francophonie a des enjeux politiques, économiques et
  • 32. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 32 culturels, et offre aux Etats membres, qui composent l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un vaste champ de partenaires économiques, de diversité et d’échanges culturels, grâce au support de la langue française. L’homme de culture a indiqué que la prise de conscience de l’authenticité des Etats ne doit pas conduire les peuples à des replis sur soi, au risque de fragiliser les nations en construction comme la Côte d’Ivoire et causer de graves conflits. Le secrétaire général de la préfecture, Pépé Joseph, représentant le préfet de région, a salué l’initiative prise par la directrice régionale de la Culture et de la Francophonie, Mme N’Guessan Blanche, dans le cadre des journées de la francophonie, et noté que l’importance du thème et la qualité de l’exposé du conférencier nécessitaient que l’ensemble des composantes de la société prennent part à cette conférence suivie par un grand nombre d’élèves. Source : AIP La Francophonie est-elle un facteur fédérateur des diversités et de cohésion ? Vos avis et commentaires * La Presse des Presses Une chronique de Sylvain de Bogou pour vous inviter à lire et à analyser des coupures de presse d’actualité brulante * (Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique) CCaassssee--ttêêttee ppoouurr llee ssiinnggee--rreebbeellllee Rigolez, rigolons Rigolez, rigolons Un très gros chimpanzé Au sommet d’un fromager. Qu’est-il allé chercher ? Comment y est-il arrivé ? Qu’avait-il espéré ? S’il veut bien y rester Ce sera son affaire S’il veut aussi descendre Il aura bien à faire A lui de le comprendre A lui de bien penser Prier, n’est pas son don Sauter, pas du tout bon S’il appelle au secours Cela ferait sa honte S’il ne fait rien du tout Il fâcherait le monde Quelle bien triste affaire ! Qu’y a-t-il bien à faire ! N’y a pas lieu de pleurer Et non plus de crier Rigolez rigolons Rigolez, rigolons. Faustin Léla Yao, (Extrait de « Cris d’Alerte ». * Imaginez-vous comment vivent et ce que font les gens qui n’aiment pas lire ou qui ne lisent pas du tout !? VVooiiccii ppoouurrqquuooii jj’’aaii vviirréé mmaa sseeccrrééttaaiirree…… Je me suis réveillé ce jour là et j'avais un an de plus. Je ne me sentais pas très bien, mais j'espérais que ma compagne me souhaita un «joyeux anniversaire». A ma grande déception, elle ne m'a même pas dit bonjour. Mes enfants aussi ne m'ont même pas parlé. Arrivé au bureau, ma secrétaire m'a dit : «Joyeux anniversaire!». J'étais heureux, car au moins elle s'était rappelée de moi ; mais à ma grande tristesse, mes collègues ne s'en étaient pas rappelés. A midi, ma secrétaire (Je ne vous la décrirai pas, j’en connais qui vont faire le pied de grue devant mon bureau…) me dit : « Pourquoi ne pas manger ensemble!!! ». J'ai répondu que c'était la plus belle chose qu'on m'avait proposé ce jour-là. Alors, nous sommes partis prendre un verre et manger ensemble. Sur le chemin du retour au bureau, elle m'a dit : « Pourquoi retourner au travail, si tôt, un tel jour ? ». Sur le coup, elle proposa de passer chez elle. Arrivés chez elle, elle m'a offert un verre et m'a dit : « Ça ne te dérange pas que je me mette à l'aise ! » J'ai répondu : « quelle question ! » Et, dans ma tête, je me disais que ça pouvait être une expérience intéressante... Elle rentre dans sa chambre et revient avec un énorme gâteau, suivie de ma compagne, mes enfants, mon patron et de tous mes collègues. Et moi, j'étais à poil, comme un con dans le salon !!! C'est pourquoi j'ai viré ma secrétaire!!! Serge Grah Faites lire et faites vivre Le Filament !
  • 33. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 33 LLL aaa PPP AAA GGG EEE DDD EEE SSS JJJ EEE UUU NNN EEE SSS Ici, les jeunes parlent aux jeunes. Ici, jeunes et adultes échangent, sur tous les sujets, sans langue de bois, sans masque, sans faux-fuyant… « La vie d'un peuple est constituée d'une chaîne de générations. Et, chaque génération a une mission : il nous appartient de l’accomplir ou de la trahir ». (Frantz Fanon). * LL’’aavveenniirr ddee ll’’AAffrriiqquuee eesstt eennttrree nnooss mmaaiinnss,, nnoouuss lleess jjeeuunneess AAffrriiccaaiinnss "Assume ta jeunesse" est un slam engagé écrit par le jeune béninois K-Mal Radji, sur l'initiative de l'organisme communautaire NO LIMIT GENERATION. Cet opus invite tous les jeunes du monde en général et d'Afrique en particulier à s'assumer et à être de vrais acteurs de développement. Nous proposons ci-dessous le texte integral de cette chanson. AAssssuummee ttaa jjeeuunneessssee Depuis 1960, Mon pays va de vagues en vagues et divague Un demi-siècle qu’on reeeeeeeeeeeentre dans le mur et le développement on le largue. C’est vrai , c’est la faute à personne Car du Béninois à l’Africain on attend que l’heure de Dieu sonne How can I tell you that the life you live is not your own Je ne t’apprends rien, c’est sûr, Nous savons tous que la vie est dure Excuse cette tête de slameur elle pense qu’ici nous vivons dans une folie générale, que tout le monde est fou Excuse-la aussi parce qu’elle pense que la surdité n’est pas seulement cette maladie où l’on a les oreilles bouchées parce que tout le monde est sourd Ma jeunesse, son problème c’est « swag is no question » Maybe Kadhafi is crasy Maybe is not your problem Faudrait peut-être penser à bruler le “yes we can” Montrer le « yes Africa you can’t » Afficher le « OBAMA is dangerous » Mesdames mesdemoiselles et messieurs bienvenue dans la savane , l’Afrique Ici nous savons très bien quémander oui mes pairs et moi nous savons très bien demander de l’aide Comment, Comment pouvons nous penser que c’est parce qu’ un noir est à la tête de la plus grande mafia du monde Oups de la plus graaaande puissance économique du monde il allait penser à nous L’Amérique à ses problèmes et ses intérêts c’est tout I would love to live in the country where you don’t pay light and water j’aimerais vivre dans un pays où l’on ne paye pas l’électricité et l’eau Où le liiitre d’essence est 55 francs, ou la bourse de l’étudiant est 1647 euros soit le salaire d’un français My history teacher told me: your country is independent But Is not true parce que nous ne sommes même pas capables d’éteindre nos télés et d’allumer nos cerveaux, dira mon ami Giovanni Dans mon pays, la tête qui pense l’union africaine est appelée « une tête folle » Je comprends pourquoi ce vieux président qui est pas beaucoup allé à l’école les a tous traités d’intellectuels tarés Dans mon pays l’heure de l’abrutissement c’est 20h 30 : feuilleton de marimar à rubis ou de la fille du jardinier à Youri on aura tout vu Et ma jeunesse, anhh cette jeunesse qui devrait changer les choses une partie d’elle traine dans le wesh my nigger, vient pas me test , wesh jsuis le best But let me tell you my nigger that this way is wrong Tchoooo Ici les gens se désolidarisent, nous vivons sans le savoir dans la plus belle des crises And you can ask my friend what I’m say: I say do what you have to do and let’s heaven do the remaining Born black they call me black man But I’m not black in my heart I’m not black in my mind Adieu Thomas sankara parce qu’il a compris troooooooooooooooooooooooop tôt Ce qu’ils comprendront trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès tard Ma jeunesse n’a plus de héros, N’a plus de modèle A part ces vendeurs de sexe hommes corrompus vendus de leur race qui traînent dans nos télés, ils ne savent rien de patrice Lumumba, de thomas Sankara, de n’Kwame Nkrumah, de Samory Touré. Mais, cette jeunesse hhaa, cette jeunesse ne doit pas être une jeunesse de révoltés mais une jeunesse de révolution L’esprit est lumière, il a reçu la lumière sacrée Noir de peau oui, mais pas noir dans la tête Blanc de peau, mais pas noir dans la tête L’esprit doit conduire ma jeunesse A rendre possible aujourd’hui L’impossible d’hier No limit génération Vas y assume ta jeunesse Enfoiré Ecrit par k-mal RADJI ( slameur béninois) sur l’ initiative de « no Limit generation ». * Bousso Dramé : le geste symbolique d’une jeune Africaine indignée. Le refus d’être « traitée comme une moins que rien » Bousso Dramé, lauréate du concours d’orthographe organisé par l’Institut français de Dakar, a refusé de participer à un voyage en France pour suivre une formation à laquelle son prix lui donnait droit. Indignée, elle explique son geste et donne les raisons de sa colère.
  • 34. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 34 Son refus est le geste symbolique d’une Africaine indignée. En avril, Bousso Dramé a remporté le concours d’orthographe organisé par l’Institut français de Dakar dans le cadre de la semaine de la Francophonie. Le 27 juin, en guise de récompense, la lauréate devait se rendre en France pour y suivre une formation en réalisation de films documentaires. Mais, au lendemain de l’obtention de son visa, la jeune consultante a décidé de renoncer à son séjour en France en signe de protestation. Elle s’en explique dans une lettre ouverte adressée au consul général de France et au directeur de l’Institut français, qu’elle vient de publier sur Internet : « Durant mes nombreuses interactions avec, d’une part, certains membres du personnel de l’Institut Français, et, d’autre part, des agents du Consulat de France, j’ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires». Le consul général de France à Dakar, Alain Jouret, se dit quant à lui « désolé » d’apprendre la mésaventure de Bousso Dramé, non sans préciser qu’il lui eût semblé préférable de prendre contact avec ses services afin de tirer la situation au clair avant de prendre sa décision. Les raisons de sa colère Je u ne Afriqu e : comme nt s ’ e s t pa s s ée l a re ncontre vis a nt à pré pa re r l e voy a ge ? On nous a expliqué comment allaient se dérouler le séjour et la formation. Ce qui m’a frappée, c’est que notre interlocutrice formulait avec insistance des recommandations infantilisantes : nous devions bien nous comporter et veiller à véhiculer une bonne image, car nous étions en quelque sorte les représentants de l’Institut français du Sénégal… En substance, elle nous demandait de bien nous tenir pendant ce séjour. Je n’ai pas apprécié cette attitude paternaliste. L’objet de ce voyage c’est de suivre une formation, pas de faire du tourisme et de profiter de la France. Y a - t- il e u d’ a u tres ré fl e xions qu i vou s a ie nt choqu é e ? Oui. On nous a précisé que nous allions recevoir un per diem extrêmement généreux, tout en nous mettant en garde : « Faites attention, vous allez être tentés par le shopping, il y a beaucoup de choses à acheter à Paris. Et surtout, gardez-vous de tout dépenser et de laisser une note impayée à l’auberge de jeunesse sinon vous empêcheriez les futurs candidats de bénéficier de cette opportunité ! » Ensuite, on nous a expliqué que la formation prendrait fin le 11 juillet et que nous rentrerions à Dakar dès le lendemain, sans même une journée de battement. Étant donné que j’ai de la famille et des amis en France, j’ai souhaité étendre mon séjour de trois jours, en prenant tous les frais à ma charge. Je les ai senties très frileuses, prétextant que ce serait impossible, que l’ambassade soupçonnerait que je compte rester en France illégalement. Là aussi, on m’a rétorqué : « Vous savez, personne n’a le profil-type d’un immigré clandestin », ce que j’ai trouvé insultant. « Mademoiselle, l’objet de ce voyage c’est de suivre une formation, pas de faire du tourisme et de profiter de la France », m’a-t-on rétorqué. Il m’a fallu énoncer par écrit que j’étais prête à renoncer au voyage pour obtenir gain de cause. Le s raisons de sa colère : pourquoi elle a a nnulé s on s é jour « Lorsque je me suis rendue au consulat de France pour déposer mon dossier de demande de visa, et une autre fois pour récupérer mon passeport, j’ai été reçue par une guichetière extrêmement désagréable. Quand j’ai fini par lui faire remarquer qu’elle ne respectait pas la plus élémentaire courtoisie, elle m’a répondu qu’elle n’était pas payée pour être courtoise, ni pour distribuer des sourires. Je lui alors expliqué qu’aujourd’hui, à cause de ce genre d’attitudes, l’image de la France se trouvait écornée en Afrique, particulièrement chez nous. « Que vous me trouviez désagréable ou pas, cela importe très peu », m’a-t-elle répondu. J’étais très en colère et le ton est monté au point qu’un garde sénégalais est même venu m’extirper de la cabine. En quittant l’ambassade, j’ai décidé, le cœur lourd, de renoncer à ce voyage. Je ve ux fa ire p as s e r un me s s a ge e n p re na nt ce tte dé cis ion Si le prix à payer pour bénéficier de cette formation est d’être traitée comme une moins que rien, je préfère renoncer à ce privilège dans sa totalité. Subir une telle attitude dans mon propre pays est quelque chose que je ne peux accepter sans réagir. J’ai aussi voulu poser un acte symbolique pour mes frères et soeurs sénégalais qui, tous les jours, se font écraser dans les ambassades de la zone Schengen. Je veux espérer que ma décision fera réfléchir les autorités consulaires des différents pays qui adoptent ce type d’attitude à l’égard des Sénégalais, nous traitant comme des voleurs ou des clandestins en puissance. (Propos recueillis à Dakar par Mehdi Ba. Lire l’article et l’interview complète dans Jeuneafrique.com) Connaissez-vous « La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant » ? * JJeeuunneess dd’’AAffrriiqquuee !! JJeeuunneess dduu mmoonnddee !! RRééaaggiisssseezz.. EExxpprriimmeezz--vvoouuss !! EEccrriivveezz.. EEnnvvooyyeezz--nnoouuss vvooss tteexxtteess,, aannaallyysseess,, aavviiss eett ccoommmmeennttaaiirreess,, eettcc.. NNoouuss lleess ppuubblliieerroonnss ddaannss ppaaggee qquuii vvoouuss eesstt rréésseerrvvééee * Dans notre prochaine parution : MESSAGE DE MARCUS GARVEY A LA JEUNESSE ET AUX INTELLECTUELS AFRICAINS *
  • 35. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 35 Qu'est-ce qu'une jeunesse éduquée? * Conseils d’un vieil artisan aux jeunes * AAppppeell àà llaa jjeeuunneessssee aaffrriiccaaiinnee Par Issa Saley * «Le délit de caleçon» Savez-vous ce que c’est ? Quel est votre avis ? De nos jours, on constate que les filles ne portent plus du tout des caleçons. Je me demande pourquoi. Est-ce pour séduire les hommes? Votre commentaire et votre point de vue nous intéresse Exprimez-vous ! * « Je m'indigne, donc je suis ». (Gyorgy Balint) * * LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee (Des histoires vraies et inspirantes que vous saurez apprécier, des conseils simples et justes que chacun de nous devrait s'approprier dans sa vie). Jeune fille, Tu es Ivoirienne, belle, jeune, intelligente et celibataire. Tu es appellee a te marier et Dieu est certainement entrain d'apprêter son fils avant d'organiser votre rencontre. Tu poses sur facebook avec tes seins et tes jambes dehors. A qui veux-tu ressembler? Tu exposes ce que les hommes aiment chercher avant de découvrir tu veux quoi? Demain quand tu n'auras personne pour te faire une proposition de mariage tu vas accuser les sorciers du village. Ressaisis-toi et couvre-toi, porte des habits décents parce que tu ne sais pas jusqu'a ou tes photos vont arriver. Je t'aime et prie pour toi. Que Dieu te bénisse SHALOM. Emmanuelle Gnali RReennaaiissssaannccee La décadence Elle prépare la renaissance Parce que la nuit profonde Précède toujours le jour lumineux. Nous croyons en un avenir radieux C’est là, dans ce combat orageux La raison de notre persévérance Et le sens de notre espérance. Dans ce combat féroce Où tombent sans cesse Des héros les armes à la main Nous recherchons la liberté pour demain Nous rejetons, en êtres évolués, La cruauté et la terreur La barbarie et ses horreurs Qui sont les attributs des arriérés et des demeurés Nous croyons venu le temps Pour notre continent D’émerger des égouts de l'esclavage permanent D’abandonner ici et maintenant Les chemins boueux et sinueux De l’abaissement déshonorant Pour prendre en main Notre destin Pour assumer assurément et pleinement Notre mission d'éduquer l'humanité. Nicolas Agbohou * DD’’OOUU VVIIEENNSS--TTUU ?? Es-tu de la lignée d'Hélios Un envoyé d'Apollon ou d’Éros ? Dieux de beauté, d'amour et du vent Soufflant encore au soleil levant … Viens-tu du conseil d'un séraphin Veiller sur chacun de nos demains ? Un bel ange à la peau d’ébène Pour soigner chagrins et peines … J’ai cherché au fond de tes yeux J’ai trouvé un monde merveilleux, J’ai vu la terre de tes ancêtres Cette contrée qui t’as vu naitre. J’ai deviné dans ton regard si doux Le pays de la Reine Aura Poku, Et de grands rêves idylliques Des héritiers de terre d’Afrique. Tu as cette sagesse, ce dévouement Qu’on eut un jour tes ascendants, Pour tes prochains, tu traces le chemin Toi mon étonnant Prince africain. Bérénice La Luciole d'Abidjan
  • 36. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 36 LLL’’’HHHuuummmeeeuuurrr dddeee......... ………OOOlllyyymmmpppeee BBBhhhêêêlllyyy---QQQuuueeennnuuummm IInntteelllleeccttuueellss aaffrriiccaaiinnss,, jjee vvoouuss iinnvviittee àà ll’’iinnddiiggnnaattiioonn eett àà llaa rréévvoollttee !! J’étais choqué, profondément indigné d’avoir entendu à la télévision le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, proférer un diktat demandant à un chef d’État africain, en l’occurrence Laurent Gbagbo, de se soumettre ; c’était comme à l’ère coloniale où les commandants de cercle péroraient leurs injonctions aux « boys ». C’était inadmissible en 2010 ; ce ne le sera pas en 2011, encore moins aujourd’hui. Intellectuels africains, sortez du bois ! Je vous invite à l’indignation et à la révolte. Sinon, aujourd’hui chiens couchants de ceux qui vous encensent dans les journaux, ce sont les mêmes qui, demain, vous vomiront avant que vous ne deveniez des barbons : ce qui se passe en Côte d’Ivoire est autant notre problème que celui de ceux qu’on recrute et qu’on rémunère afin qu’ils en discutent, suggèrent des menaces, s’exécutent... Olympe Bhêly-Quénum Nota : Pour en savoir plus sur les œuvres d’Olympe Bhêly-Quénum, visitez son web site : www.obhelyquenum.com * LLaa vviiee eesstt uunn ddeessssiinn « La vie est un dessin. Il faut la colorier pour la rendre belle. Il y a des parties plus sombres, et d'autres plus colorées. C'est ce qui crée toute sa beauté. Et, peu importe ce qui va arriver, il faut continuer de dessiner, et sans effacer, pour ne pas détruire tous ces beaux moments passés...! ». WanneeGeny * PPPEEENNNSSSEEERRR LLL’’’AAAVVVEEENNNIIIRRR Une rubrique de Roche Sossiéhi ---- Parce qu’il n’est plus possible de se taire. Parce que parler c’est agir. Parce que se taire c’est mourir... L'heure est venue de PENSER pour aider à PANSER notre société malade d'elle- même, par la faute de tous. Sans exception. Le temps est venu de PENSER le Changement, puis de Changer le Pansement. Dans cette optique, je vous proposerai ici, chaque mois, des textes pour vous inviter à cette tâche aussi exaltante que passionnante : PENSER. C’est un devoir à la fois personnel et collectif. Roche Sossiehi. L’Afrique veut le respect… Notre Leader nous a déjà donné le ton du combat à travers un discours aux allures prophétiques et prémonitoires d’une actualité bouleversante. C’était lors de son discours à la journée de la Paix le 15 novembre 2000. Ecoutons-le attentivement : « Un jour viendra où dans ce pays, il aura deux camps : d'un côté celui dont le territoire et la nation se confondent pour la défense de ce que nous sommes et d'un autre côté, celui pour lequel ni la nation, ni le territoire, encore moins la République que nous tenons à bâtir n'a de sens encore moins de valeur... ». Je relis toujours avec admiration ces bribes de discours du Président Laurent Gbagbo : « On a de grands combats à mener. Et, les grands combats qu’on a à mener, ce n’est pas pour se venger des gens. C’est pour être Hommes, aussi, comme les autres. C’est ce qu’on appelle la dignité. Quand quelqu’un passe, il faut qu’on sache que c’est un Homme qui passe. C’est tout ce que nous voulons ; c’est tout ce que nous recherchons. On ne cherche pas à dominer ceux qui nous ont dominés hier ; à nous venger ; non. Mais, on veut qu’on reconnaisse que nous sommes des Hommes, au même titre que les autres. (…) Quand tu passes, il faut qu’on dise : voici un Homme qui passe. La première chose qu'il faut comprendre, c'est que, dans toutes négociations, même si elles sont techniques, c'est la dignité. Oui, nous sommes les combattants de la dignité. L'Afrique veut le respect…. Mais, l'irrespect ne peut pas être accepté par les générations à venir. L'indignité ne peut pas être acceptée par les générations à venir. La génération que je représente, c’est de donner la dignité, c’est de forcer le respect. … Nous n’avons absolument rien contre le peuple français. Mais, quiconque, au nom d’intérêts idéologiques ou économiques, veut nous asservir nous trouvera débout ! La mort vaut mieux que le déshonneur. Je ne me laisserai pas déshonorer et je ne laisserai pas déshonorer le peuple qui m'a élu. Jamais ! ». J’aimerais dire à la Jeunesse ivoirienne et africaine qu’il n’y a pas de destin et d’avenir par procuration. Elle n’a pas le droit de confier son avenir à d’autres Peuples dit amis de l’Afrique. Les Occidentaux qui « dominent provisoirement » se sont battus pendant des siècles depuis le moyen-âge et qui continu de se battre pour améliorer leurs conditions de vie. Les Chinois aussi depuis Mao Tsé Toung et Deng Xiaoping se battent depuis des siècles pour le rayonnement de leur peuple. Le Brésil depuis Lula da Silva est un puissant émergeant avec aussi l’Inde. Ils forment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Jeunes Ivoiriens et Africains : INDIGNEZ-VOUS et ENGAGEZ-VOUS pour notre Avenir ! Sortez de votre léthargie et surtout de votre naïveté : ni les Occidentaux encore moins les Chinois ne développeront nos pays
  • 37. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 37 appauvris et surexploités. Le monde est un monde de compétition, de concurrence ! Les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts a-t-on coutume de dire. Nous avons le Temps pour allié, la nouvelle donne géopolitique nous est favorable : levons-nous et battons-nous car personne ne le fera à notre place. Nous, Jeunes de cette génération avons trois Révolutions à accomplir : spirituel, culturel et mental ! Méditons pour finir ces vers du poète, écrivain et homme politique chilien Pablo Neruda: « Nos ennemis peuvent couper toutes les fleurs, mais ils ne seront jamais les maîtres du printemps. ». Roche Sossiéhi * AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE :: AA LL''EENNSSEEIIGGNNEE DDUU SSEENNSSUUEELL A partir de textes donnés ou de quelques consignes formelles, une série de techniques propres à débloquer l'expression sera mise en œuvre afin d'aboutir a des créations personnelles. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected] * Selon le Professeur Ramsès BOA THIEMELE, « LA SORCELLERIE N’EXISTE PAS ». Qu’en pensez-vous ? * ____________________ Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré). * LLeettttrree oouuvveerrttee àà mmeess ssœœuurrss eett ffrrèèrreess dduu NNoorrdd ddee llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree Chères sœurs et chers frères du Nord de notre pays, la Côte d’Ivoire, A travers cette adresse, nous voudrions vous interpeller, mes chers sœurs et frères du Nord de notre pays, la Côte-d’Ivoire, que nous aimons tous et que nous partageons avec nos frères des autres groupes ethniques. En effet, pour rappel, il est connu de tous que l’actuel chef de l’Etat, M. Alassane Dramane Ouattara a fait son entrée véritable en politique en 1994. Face à la traque de Bédié et de la justice ivoirienne qui le sommaient de fournir les preuves de sa nationalité ivoirienne, l’homme, au cours d’une conférence à Paris en 1999, prit le dangereux raccourci d’un discours justificatif au caractère ethno-religieux : « On ne veut pas que je sois candidat, parce que je suis musulman et du nord » Ces propos marquaient une grande première dans le jeu politique ivoirien. Le choc ressenti dans le pays était à la mesure de la dangerosité et du caractère inédit du discours. Depuis lors, malheureusement, cette phrase destructrice a fait son chemin en Côte d’Ivoire. Au début, les Ivoiriens dans leur ensemble hormis les « initiés », avaient cru qu’il s’agissait juste de propos politique pour rallier à sa cause les nordistes, communauté alors majoritairement militante du PDCI-RDA. D’ailleurs cette vision des choses se concrétisa, car la majorité des militants du RDR est aujourd’hui constituée des ressortissants du Nord de la Côte d’Ivoire. Cette adhésion massive à ce parti, il faut le reconnaitre, se manifesta de manière avérée à l’arrivée du président Laurent Gbagbo au pouvoir, ce à deux niveaux : D’abord, tout le Nord de manière générale à servi de base à la rébellion qui a endeuillé les Ivoiriens à partir de 2002. Cette rébellion, par son positionnement géographique principal et l’origine de ses principaux leaders donnait à penser à un conflit du Nord majoritairement musulman contre le Sud chrétien, selon le schéma décrit plus haut par M. Alassane Dramane Ouattara. Les raisons servies par ceux qui ont porté le coup meurtrier à la mère patrie, sont que l’on venait pour restaurer la dignité du peuple du nord longtemps bafouée, en plus de la promesse d’un bien être social. Hélas ! Souvenir pour souvenir, après neuf ans d’occupation anarchique et d’exploitation incontrôlée de cette partie du pays, de Touba à Korhogo, en transitant par Séguéla, Kong, Odienné pour ne citer que ces localités, le constat est très amer : aggravation de la misère, décimation de la population active, exode des jeunes vers le sud, propagation du VIH/SIDA, destruction de l’école avec l’utilisation des enfants comme des combattants, aggravation des conflits éleveurs-planteurs, mévente des produits (coton, anacarde), pauvreté généralisée… Ensuite, avec les élections de 2010, cette population semble prendre
  • 38. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 38 fait et cause pour le candidat du RDR. Cette vision des choses est pourtant loin de la réalité, car la brave population du Nord s’est trouvée prise en otage par les rebelles du MPCI et contrainte par ces derniers, sous les armes, à voter ‘’massivement’’ et même abusivement pour leur mentor, comme en témoignent les scores staliniens réalisés par le leader du RDR dans cette zone. Après l’installation de M. Ouattara au pouvoir dans les conditions que nous connaissons, les Ivoiriens étaient légitimement en droit d’espérer en une véritable politique de réconciliation, d’union et de reconstruction, au sortir de plus d’une décennie de crise militaro- politique ponctuée par une terrible guerre postélectorale. Que nenni ! Il leur sert à leur grand étonnement une gestion outrancièrement ethno-tribale, conceptualisée et expérimentée sous le vocable de ‘’rattrapage ethnique’’. En effet, en déclarant au journal français L’EXPRESS, à propos de sa politique de recrutements et de nominations exclusifs de ressortissants du Nord : « Il s’agit d’un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40% de la population, étaient exclues des postes de responsabilité», M. Alassane Dramane Ouattara venait de jeter un autre pavé dans la mare déjà boueuse du microcosme politique ivoirien. Après ‘’l’ivoirité’’ dont il s’est proclamé illustre victime, il venait, à son tour, de créer un concept monstrueux et nocif en Côte d’Ivoire. En fait, le rattrapage ethnique accrédite la thèse selon laquelle le nord, grâce à Alassane Dramane Ouattara, se «rattrape » des injustices qu’il aurait subi au détriment des autres régions de la Côte d’Ivoire, particulièrement sous le règne du président Laurent Gbagbo. Les observateurs de la vie politique dans notre pays et au-delà noteront que, c’est bien la première fois qu’un dirigeant africain, à cet ultime niveau de responsabilité, reconnait ouvertement et sereinement, qu’il fait ses nominations sur une base purement tribale et communautaire. Ils noteront également la contre-vérité flagrante qui accuse gratuitement le président Gbagbo de marginaliser les nordistes. Les preuves contraires surabondent, mais nous en ferons l’économie pour l’occasion, de peur de nous éloigner de la quintessence de notre sujet. En réalité, avec la politique de ‘’rattrapage’’ initiée par l’actuel Chef de l’Etat, la part belle est faite aux ressortissants du ‘’nord’’ dans l’administration centrale comme dans l’armée. Jugeons-en nous- mêmes : le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, les responsables d’institutions, d’administrations centrales et d’administrations décentralisées, les responsables des sociétés d’Etat sont tous majoritairement d’origine nordiste. L’armée de Côte d’Ivoire (FRCI) ainsi que toute la hiérarchie de cette armée qu’on peut sans risque de se tromper qualifier de tribale, appuyée par les supplétifs ‘’dozos’’ est dominée par les anciens Chefs de guerre, tous pratiquement de la même région. Est-ce à dire que les nordistes ont la primauté sur les autres populations ivoiriennes ? Sont-ils les seuls dotés de compétences pour gérer ce pays ? Chacun conviendra que non. De feu Félix Houphouët Boigny jusqu’au président Laurent Gbagbo en passant par les présidents Henri Konan Bédié et feu Robert Guéi, la Côte d’Ivoire a été gérée en ne lésant aucune région. « Le nord n’est certainement pas moins développé que toutes les régions de la Côte d’Ivoire. Il suffit de voir les voies d’accès aux zones productrices de cacao, la principale source de devises du pays pour s’en rendre compte. Au sud, à l’Est, à l’Ouest et au Centre, il y a des localités inaccessibles, non électrifiées, sans centre de santé ni école » (Notre Voie n°4460 du 5 juillet 2013 P.2). D’où vient alors la marginalisation des nordistes qui justifierait un ‘’rattrapage’’ ? La gestion du pouvoir d’Etat à laquelle nous assistons aujourd’hui est loin de bâtir une cohésion entre les filles et les fils de ce pays. Pire, M. Ouattara, avec sa visite débutée le 02 juillet 2013 dans la Région des Savanes affirme sans gêne et je le cite : « le nord n’a pas eu sa part de redistribution nationale (…) donc je suis venu vous dire que j’ai de grandes ambitions pour le district des savanes (…) ». Au-delà du discours purement électoraliste et populiste à l’endroit des siens, il est malheureux d’observer, de la part d’un chef d’Etat qui dit prôner ‘’le vivre ensemble’’, l’apologie du tribalisme et du régionalisme. Ainsi, du rattrapage ethnique dans les nominations dans l’administration publique et les sociétés d’Etat, monsieur Ouattara vire au rattrapage régional par les investissements massifs annoncés au nord, au détriment des autres régions du pays. Face à cette situation qui fragilise notre nation depuis plusieurs mois, sœurs et frères cadres du Nord, devons-nous, par notre mutisme cautionner cette politique dite de rattrapage ? Sous le prétexte que cette politique nous profite, allons- nous fermer les yeux sur le danger que court la Côte d’Ivoire avec une ethnocratie qui consiste à ne placer partout rien que des ressortissants du Nord de la Côte d’ Ivoire ? Quelle image renvoyons-nous aux dizaines de milliers d’Ivoiriens licenciés de leurs services pour nécessité de rattrapage ? Et le sort des femmes et des enfants de ces familles livrées à elles-mêmes ? Allons-nous accepter plus longtemps que le nord serve de ‘’Goulags’’ et de camps de tortures pour bon nombre de nos compatriotes non nordistes sous la surveillance d’une armée et d’une
  • 39. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 39 milice perçues comme tribales ? A bien y voir, les ressortissants du nord ont été au cœur d’une décennie d’instrumentalisation par les dignitaires du régime actuel, dans leur stratégie de conquête du pouvoir. Celle-ci a consisté, pour eux, à opposer le nord aux autres régions de Côte d’Ivoire pour mieux se positionner dans le rôle de «redresseur » de tort des nordistes. Et la vraie vision de M. Ouattara a été exprimée au cours de sa tournée actuelle au nord lorsqu’il dit : « Ne parlons pas de nos origines… ». Comment peut-on vivre dans un pays en ignorant ses origines ? Notre grand chef, nous invite en réalité à brader notre nationalité, en faisant de la Côte- d’Ivoire un NO MAN’S LAND. Chers sœurs et frères du nord, militants du PDCI, du RDR, du FPI et des autres partis politiques, j’en appelle à votre conscience et à votre attention ; un sentiment anti- nordiste est en train de naître chez les autres Ivoiriens, victimes d’exclusion causée par le rattrapage et encouragée par notre silence ou notre complicité. N’oublions pas, par ailleurs, que nous, originaires du nord, sommes aussi désabusés par cette politique ethno-tribale qui se transforme sous nos yeux en une VERITABLE EXCLUSION de l’ivoirien tout court dans son propre pays. Au nord comme dans les autres régions de Côte d’Ivoire, nos terres sont occupées par des ressortissants étrangers (burkinabés, guinéens, maliens) déversés par cars entiers… Oui, il ne faut pas se leurrer, les nordistes sont aussi expropriés et il faut avoir le courage de le dire. A Touba, Séguéla, Mankono, la triste réalité s’impose à tous sans qu’une véritable réponse politique ne soit apportée. Aussi, ne nous fions pas aux patronymes des personnes nommées dans l’administration, dans l’armée et des élus pour nous réjouir au motif que l’on promeut les originaires du nord. Je vous invite à plus de discernement, car la défense des intérêts du pays s’impose à nous autant qu’aux concitoyens des autres régions, parce que la Côte d’Ivoire nous appartient au même titre. Chers sœurs et frères du Nord, militants du FPI, du PDCI, du RDR et des autres partis, aujourd’hui nous assistons pour certains de façon impuissante, pour d’autres avec une complicité avérée et active à la gestion ethno-tribale du pouvoir. Cette politique d’un autre âge divise les Ivoiriens, car elle crée un communautarisme au lieu de construire une NATION. Elle formalise un repli identitaire, accentue la fracture sociale et relègue le fameux ‘’vivre ensemble’’ à un simple slogan riche de sa vacuité. Vous mes sœurs, Vous mes frères du grand Nord sans exception, nous vous interpellons ici sur le danger de cet autre concept. Nous qui avons des quartiers ‘’dioulabougous’’ dans toutes les villes du pays, véritables symboles de notre acceptation et de notre intégration au sein des autres communautés ivoiriennes, nous vous invitons à prendre nos responsabilités, car notre beau pays s’effondre. Alors pour éviter le pire, comme un seul homme, levons-nous et disons non à cette forfaiture, disons non à cette déchirure de notre nation. Nous, cadres et populations du Nord, désolidarisons-nous de cette posture sectaire, montrons aux autres Ivoiriens que nous sommes pour la construction d’une nation forte et solidaire et non d’une tribu. Oui, - Parce que la manipulation des différences régionales et ethno- religieuses ne peut constituer une politique nationale durable ; - Parce que les exclus d’aujourd’hui peuvent revendiquer aussi les rebellions de demain ; - Parce qu’il faut mettre un terme à la longue parenthèse tribaliste, divisionniste, trompeuse et dangereuse en cours en Côte d’Ivoire ; - Parce qu’il il y a encore, dans toutes les régions de Côte d’Ivoire et particulièrement au nord de notre pays, des Ivoiriens lucides qui voient venir le danger d’une véritable guerre civile ; Nous, les nordistes, disons haut et fort : ‘’ nous ne nous reconnaissons pas dans cette politique dite de rattrapage. Comme un seul homme, dénonçons la division flagrante du peuple ivoirien, en vue de construire dans la dignité, l’union et la prospérité une Côte- d’Ivoire réconciliée avec elle- même. Vive une Côte d’Ivoire qui doit avancer dans la diversité ethnique, car main dans la main nous iront de l’avant. Oui, nous le pouvons…. Bamba Massany, Ex-députée de Port-Bouët Secrétaire général-adjoint du front populaire ivoirien source.notrevoie.com * « Les Amis du Livre » est une organisation pour : - développer le goût de la lecture chez les jeunes, pour la promotion du livre et de la lecture à travers des associations qui organisent des activités autour du livre, incitent les jeunes à lire effectivement, à fréquenter les lieux de culture que sont les librairies et bibliothèques et, à participer à toutes les activités autour du livre. - Créer toutes les occasions de mettre des livres dans les mains des jeunes afin de donner à chacun la possibilité d'une rencontre avec le livre. Ce qui lui ouvrira les portes des bienfaits de la lecture et de l’univers.
  • 40. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 40 - Faire en sorte que livre ne reste pas absent encore longtemps dans la vie de nos jeunes. Changer leur représentation vis-à-vis du livre. Et éviter surtout qu’ils parviennent à l'âge adulte sans jamais avoir connu les joies et les bouleversements que provoque la lecture d’un livre… « Nous voulons offrir des livres à nos enfants des lycées et collèges afin que le Livre et la pratique de la Lecture fassent partie de leur quotidien et que, leurs résultats scolaires, mauvais ces dernières années, s'en ressentent positivement. Toute chose qui fera que, demain, nous aurons une société de citoyens capables de se comprendre et de comprendre les principes qui fondent le monde dans lequel ils vivent. Voilà ce qui nous motive à travers "Les Amis du Livre" et la collecte que nous avons initiée ». Serge Grah * PPPeeerrrddduuu(((eee))) dddeee vvvuuueee ???......... RRReeetttrrrooouuuvvvooonnnsss--- nnnooouuusss !!! Cette rubrique estdestinée à publier gratuitement vos annonces pour vous aider à retrouver vos amis, vos parents, vos anciens camarades d’école ou de lycée ou de fac, anciens collègues, anciens tuteurs, bienfaiteurs…, qui sont, comme on dit, « perdus de vue » ou disparus et dont vous souhaiteriez avoir des informations ou des nouvelles toutes fraîches... Avis : Faites-nous parvenir des informations au sujet de LLEEOONN--LLUUCC BBEELLIIBBII NNKKOOLLLLOO Ancien ministre camerounais, né vers 1933 et mort en 1985… D’avance merci de votre contribution. * Franck et Marie-Agnès Dago recherchent leur père DDAAGGOO GGNNAAHHOOUUAA MMEEDDAARRDD Né en 1947 à Tanolilié, sous-préfecture de Lakota qui vivrait en Grande-Bretagne. Merci de contacter « Le Filament » pour toute information : [email protected] * Vous recherchez une âme sœur, vous avez perdu de vue un ami ou un parent, vous avez retrouvé un document important de quelqu’un, vous avez été victime d'un abus de confiance ou d'une escroquerie... Adressez-vous au FILAMENT pour publier votre avis de recherche, de perte ou de disparition. * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... Nous condamnons Barack Hussein Obama sur toute la ligne Barrack Hussein Obama, le nègre de service des multinationales américaines qui l'utilisent pour le triomphe du capitalisme mondial, a poussé l'idiotie de son comportement jusqu'à faire la promotion de la pédérastie en Afrique... Nous le condamnons sur toute la ligne... Comment Obama peut il se foutre des Africains de la sorte? En effet, comment dans une Afrique en proie à des difficultés de tous ordres, Barack Obama, premier président noir des Etats- Unis, peut-il venir parler d'homosexualité? Dans un Sénégal ou le taux de mendicité est le plus important au monde, comment Obama peut-il demander à l'Etat sénégalais de dépénaliser la loi sur l'homosexualité, là où les Sénégalais attendaient de lui des promesses plus intéressantes? Comment a t il pu faire cela? Peu importe ce qu’il est, peu importe qu’il fasse l'apologie de ce que nous considérons, nous, comme une monstruosité, parce que ça déshumanise l'humanité, mais il faut respecter les Africains et leurs coutumes, même si les Occidentaux prennent plaisir à bafouer la vie des Africains par les guerres qu'ils organisent... Merci au président Macky, qui avec une simplicité et courtoisie déconcertantes a rappelé le nègre de service Obama à la réalité africaine... Et, c'est avec cette honte qu'il arrive en Afrique du Sud où, dans un communiqué laconique, il se rappelle brusquement que l'Afrique avait besoin d'électricité... Quelle idiotie et quelle malhonnêteté? Heureusement que l'Afrique digne est désormais consciente que toute imposture, d'où qu'elle vienne n'a plus sa place chez nous. Zokohi Zadi PPEERRLLEE DDEE PPLLUUIIEE Il n'est pas de plus jolie Princesse, Elle est un bouquet de délicatesse, Tu me manques tant ma poupée, Dans mes bras j'ai hâte de te serrer, Tu es mon tendre Bonheur, Les pétales du cerisier en fleurs, Une minuscule perle de pluie, Ou se reflète les couleurs de la vie. Bérénice La Luciole d'Abidjan
  • 41. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 41 Rions un peu, parce que le rire, c’est la santé ; le rire, c’est le propre de l’homme ; et puis, la vérité est parfois dans le rire. Mais attention ! Le rire bruyant révèle bien souvent le vide de l’esprit... Une mère a 2 enfants. L'un s'appelle Jenesaipas et l'autre Cervelle. Jenesaipas va pour la première fois à l'école et Cervelle va au marché. A son arrivée à l'école son maître lui demande à Jenesaipas : - comment tu t'appelle ? - Jenesaipas. - Te fous pas de moi. Dis-moi comment tu t'appelles, sinon tu vas chez le directeur. - Jenesaipas. Le maître l'amène chez le directeur : « Comment tu t'appelles », lui demande le directeur. - Jenesaipas. - Dis-moi comment tu t'appelle, sinon j'appelle ta mère. - Jenesaipas ! Le directeur appelle sa mère et lui demande : - Madame comment s'appelle votre fils ? - Jenesaipas. - Mais, ou est donc passée votre cervelle ? - Au marché ! (Anna Tall Torodo) "Oooh Nadège Blé, qu'est-ce que tu es une fille ADOrable" ! Mais, ça va pas non ?! Rectification ! Je suis une fille GBAGBOrable. Je me souviens d’un passage de l’immense Bruly Bouabré au 20 heures Le journaliste : Frédéric Bruly Boaubré, vous êtes un peintre internationalement connu. Comment êtes vous venu à peinture FBB : Peinture ? Le journaliste : Vous êtes peintre n’est ce pas ? FBB : Non Le journaliste : Vous ne prenez pas de pinceaux pour peindre des tableaux FBB : Non La conférence de rédaction aurait excusé le journaliste et accusé le vieil artiste de sénilité. Les pauvres, aucun des journalistes ne savait que Bruly Bouabré était DESSINATEUR ( qui faisait des dessins au crayon de couleur sur papier cartonné) et pas PEINTRE. Un simple passage sur wikipédia aurait suffit. Edwige H. Rosemonde. (Cissé Bacongo, à la Une de Nord-Sud quotidien) : « Je ne suis pas l'INVESTIGATEUR des violences ». « Evidemment, nous-mêmes, on sait ça, Monsieur le ministre-député-ex- futur-maire, parce que tu n'es pas policier pour mener des investigations. Mais nous, on dit : tu es l'INSTIGATEUR. Et ça, c'est pas pareil ! ». Jonathan Kacou Un fou dans un asile était dans la cour en train de dessiner sur une feuille, le surveillant présent lui demanda : - Qu'est-ce-que tu fais ? Il répondit - Je dessine Dieu - Le surveillant curieux prit la feuille de la main du fou et regarda. Il ne vit rien et dit : - Mais il n'y a rien sur ta feuille ! Le fou répondit: - Mais ! Toi-même, tu es fou ou quoi ? Est-ce que tu as déjà vu Dieu une fois? Anna Tall Torodo. A ppe l : N o u s v o u s i n v i t o n s à p ro p o s e r d e s h i s t o i re s d rô l e s e t à f a i re p a rt a g e r v o t re s e n s d e l ’h u mo u r e t v o t re b o n n e h u me u r. D’ a v a n c e me rc i . * Envoyez-nous des informations à publier et vos liens préférés. Contactez-nous pour proposer articles, rubriques, photos et vidéos, etc. [email protected] * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... SOUS L'ERE DES JUSTICIERS DU NORD. Nous vivons chaque jour un peu plus en êtres agressés. Nos cris de détresses, nos angoisses, nos appels à l'aide sont portés en écho vers ceux qui croient pouvoir entendre sans écouter et qui prétendent voir alors qu'ils souffrent de cécité. Comment vivre dans ce monde, dans cette Côte d’Ivoire qui devient de plus en plus sombre, plus froid à cause de l'indifférence et de la méchanceté, un pays où l'on nous refuse le droit à la différence, le droit à la liberté d'opinion, le droit d'être les maîtres de notre propre destin ?... Les géniteurs de la charte du nord exigent que nous souffrions en silence et que nous taisions notre révolte. Avec notre argent, ils achètent des armes pour réprimer dans le sang ceux des nôtres qui revendiqueraient juste un peu de liberté. Et pourtant, ce sont ces mêmes qui, hier, criaient sur tous les toits : xénophobie, exclusion, dictature, poudrière identitaire, escadron de la mort, etc. Et pourtant, ce sont ces nouveaux rois qui, chaque jour, chantent les éloges de la liberté. Avec en sourdine, la voix de leurs maîtres impérialistes qui ne cessent de nous empoisonner l'existence, en nous poussant à la soumission et à la servitude. Ces promoteurs de la Charte du Nord ont trouvé un fond de commerce pour s'éterniser au pouvoir. Le cynisme érigé en doctrine est devenue leur boussole politique. La violence par laquelle ces propagandistes du fanatisme s'expriment, met en évidence leur incapacité à réaliser un projet politique clair. Ces charlatans, devenus triomphateurs par l'hypocrisie et le mensonge, veulent même s'approprier Dieu. Ils prétendent être investis par sa force pour nous conduire sur le bon chemin, transformer notre pays en un pays émergeant d'ici 2020. Ainsi, ils veulent nous emmener à douter de notre capacité à mener le combat pour la restauration de notre dignité .Mais, nous ne cèderons jamais, parce que notre liberté nous la voulons. Cette quête de la liberté, nous la continuerons par les gens d'aujourd'hui et par les générations futures. Le rêve de la liberté procure l'espoir. Cela fait deux ans qu'ils essayent de nous faire disparaître ; mais, nous ne fléchirons pas, car il nous reste encore d'autres longues années à vivre heureux sur la terre sans nous renier. Oui ! Nous luttons aussi pour confirmer le principe que les valeurs démocratiques sont le patrimoine commun de l'humanité. Et moi, je suis plus que convaincu que nous y parviendrons. c'est juste une question de temps. LA LUTTE CONTINUE.... Zedia Ibrahim Source : abidjandirect.net *
  • 42. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 42 AAARRRTTTSSS,,, LLLIIITTTTTTÉÉÉRRRAAATTTUUURRREEE EEETTT CCCUUULLLTTTUUURRREEE BBEERRNNAARRDD BBIINNLLIINN--DDAADDIIEE :: LLEE PPAATTRRIIAARRCCHHEE DDEE LLAA LLUUTTTTEE EEMMAANNCCIIPPAATTRRIICCEE !! Lorsque des amis m’ont informé du projet de faire, dans une revue, la présentation des personnes ayant (eu) une part notable au combat d’émancipation des peuples africains, un nom résonna dans ma tête : Bernard Binlin-Dadié ! Cet homme est notablement présent et actif chaque fois qu’il est besoin de se battre en faveur de la dignité humaine, de la liberté des peuples et plus précisément pour la libération de l’Afrique. Sa part au combat est énorme, mais son nom et son image restent comme ignorés des historiographes de notre temps, en matière de lutte émancipatrice. Il est à mes yeux la preuve palpable de la véracité de l’adage selon lequel « nul n’est prophète chez soi ». Alors, on réalise que les véritables héros sont méconnus chez eux et en leur temps. Ils sont comme l’air, dont personne ne se soucie qu’il est absolument indispensable à la vie, tant qu’on l’a, et on ne prend conscience de son importance vitale que lorsqu’il vient à manquer. Bernard Binlin-Dadié est de ces hommes dont l’histoire retiendra qu’il aura combattu l’injustice, principalement celle exercée par les acteurs de tous genres de l’impérialisme, à travers le colonialisme déshumanisant, depuis plus de trois quarts de siècle. En fait, la dimension de l’homme, au plan de l’action militante, est tellement immense que cela paraît une véritable gageure que de prendre sur soi de parler de lui ! C’est assurément ce qui explique que l’on ait si peu d’empressement à le présenter, en tant que grand combattant ! En ce qui me concerne, j’ai parfaitement conscience que je ne donnerais qu’une infime partie de la dimension de ce patriarche de nos luttes émancipatrices. Mais, j’ai décidé de me jeter à l’eau, pour faire le pas audacieux, et dire de l’homme quelques mots. Mon souhait, c’est qu’il y ait par la suite, des présentations plus détaillées de cette figure emblématique de la lutte émancipatrice. Dadié, le patriarche infatigable du combat libérateur ! Bernard Binlin-Dadié est aujourd’hui un patriarche, au sens biblique du terme. Né en 1916, il est à quelques années de la centaine. C’est un âge très honorable, cette époque de sa vie où souvent l’homme regarde avec lassitude, émerveillement, ou parfois une certaine condescendance, le déroulement de la vie, en suivant les événements avec quelques regrets de ne plus avoir l’âge de faire ceci et cela. Cet homme-là subit le poids de son âge, et on dit qu’il est vieux ! Mais Bernard Binlin- Dadié n’est pas vieux : il n’a pas eu le temps de vieillir ! D’ailleurs, il y a quelques jours, à l’occasion d’une manifestation du CNRD (Congrès National de la Résistance pour la Démocratie) un courant politique dont il est le président, il disait, le jeudi 11 avril 2013 : « on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années. On devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute ; aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi vieux que votre abattement ». Cet homme, à presque cent ans, est à la pointe de la lutte émancipatrice de l’Afrique et principalement de la Côte d’Ivoire. Sa foi et sa confiance en lui-même sont restées intactes depuis les années mil neuf cent trente, lorsque, à la fin de ses études, à son premier poste de fonctionnaire de l’administration coloniale, son patron, un colon averti qui lui trouvait des allures d’insoumis sans aucun complexe, lui lança : « tu ne peux pas enseigner ; tu iras en prison ! » Là-dessus, il dut se contenter d’une autre fonction que celle d’enseigner, ce qui ne l’empêcha pas de subir toutes sortes de brimades colonialistes y compris d’être incarcéré à la prison de Grand-Bassam. Ses compagnons de lutte du début, devenus réformistes pour la plupart, ne lui épargnèrent pas de subir les tracasseries oppressives et l’isolement, à la proclamation des indépendances factices de 1960, même s’il fut, quelques temps, ministre de la Culture sous le règne du président Houphouët-Boigny! Dadié n’abandonna pas pour autant le combat. Bernard B. Dadié, l’incorruptible défenseur de la justice et de la liberté par le verbe : Dadié a choisi très tôt la lutte au plan des idées. Sa très large et dense production littéraire en témoigne, de même que sa présence permanente sur le terrain, par la publication d’articles de presse. « Climbié, Béatrice du Congo, Papassidi maître escroc, Moa Ceul, Le pagne noir, Cailloux Blancs »…Voici quelques unes des productions littéraires de l’écrivain Bernard B. Dadié, « le seigneur des lettres ivoiriennes », selon le mot de feu le journaliste, écrivain et critique Jérôme Diégou Bailly. Son œuvre est plurielle et variée : il touche à tous les genres de la littérature. Du conte au roman, en passant par la poésie, Dadié écrit pour la défense de la justice et de la liberté, pour l’émancipation de l’homme… Enfants, lorsque nous entendions le mot « indépendance », nous nous rappelions cet extrait de « climbié », l’oncle Ndabian parlant à son neveu : « le travail, et après le travail, l’indépendance ; n’être à la charge de personne…Telle doit être la devise de votre génération … ». A la vérité, Bernard B. Dadié fait partie aujourd’hui de ces personnes qui sont une référence en matière de constance et de pertinence dans la pensée et dans l’action. Il est une sorte de « conscience morale » ainsi que le dit mon frère et camarade, le professeur Gnagne Yadou. En plus de sa riche production littéraire, on ne saurait occulter sa présence régulière dans les tabloïdes ivoiriens : il ne se passe pas de semaine sans qu’un texte de haute facture, signé de Bernard B .Dadié, ne soit publié dans l’un ou l’autre des quotidiens ivoiriens les plus lus. Evidemment nous parlons ici des publications non engagées à ramer pour ceux qui tiennent le bâton en faveur de l’oppression impérialiste ! Hier 12 avril, Dadié publiait encore un texte plein d’enseignement et d’assurance, où il invitait les Ivoiriens à « s’armer de l’amour du prochain et de la soumission à Dieu », pour mener le combat contre ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu et se disent puissants parce qu’ils possèdent des bombes et imposent aux autres la force brutale. Maîtrisant avec une rigoureuse précision le déroulement des faits et les dates des évènements importants de notre histoire, Bernard Dadié est une bibliothèque vivante. Il a de ce fait une claire compréhension de toutes les ruses de l’oppresseur, et chacune de ses interventions dans la presse est incontestable lorsqu’il explique, dénonce, condamne ou appelle à la résistance. Au- delà de la qualité esthétique des textes de Dadié, on est édifié, conforté, rassuré ! Aujourd’hui encore, la France de l’impérialisme inhumain, qui n’a jamais eu de scrupule à opprimer en Afrique toute valeur réelle, ne rate aucune occasion de faire payer à cet homme son attachement à la liberté, à la justice et à l’égalité entre les hommes. C’est ainsi qu’en 2005, en tant que membre honoraire des instances dirigeantes de la francophonie, il avait été invité à Paris, à une réunion de cette institution. Eh bien, l’ambassade de France à Abidjan lui refusa simplement le visa, pour l’empêcher de se rendre à cette rencontre : on était à un moment délicat du coup d’Etat de la France contre notre pays, suite aux tueries de novembre 2004, à l’Hôtel Ivoire, et Dadié venait de publier un texte appelant à la résistance ! Et on continue de nous chanter que l’organisation de la francophonie, qui
  • 43. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 43 est comme le franc CFA, un outil de l’impérialisme insatiable, n’est qu’un cadre d’échanges culturels, dans cette Afrique où subsistent des collabos inqualifiables et des apatrides de bas étage, des individus qu’étouffent un égoïsme innommable. A l’époque, des personnes informées ont suggéré au patriarche de protester contre cette avanie. Mais, impassible et un peu rieur, il répondit : «Non ! Ce n’est pas nécessaire ! Cela ne vaut pas la peine ! La francophonie, c’est leur chose, qu’ils en fassent ce qu’ils veulent ; nous, nous avons des combats à mener ! » Tel est l’homme ! Fier, mais respectueux de l’autre dans ses positions, même les plus anormales! Puisse l’Eternel, notre Dieu, garder encore plus longtemps parmi nous, Bernard Binlin- Dadié ! BEDI HOLY * Le métier de « nègre littéraire» Comme dans beaucoup de domaines, la littérature a ses zones d’ombres. L’une d’entre elles consiste à faire appel à un écrivain caché, généralement appelé un « nègre », dont l’activité consiste à rédiger le livre d’une autre personne, célèbre le plus souvent. Cette pratique est de plus en plus répandue par un monde médiatisé et par l’argent qu’elle rapporte aux maisons d’édition. En quoi consiste le métier de « nègre » ? Un « nègre » ou « nègre littéraire » est l’auteur anonyme d’un texte signé par une autre personne, souvent célèbre. Il « élabore, corrige, refond les œuvres auxquelles un autre met son nom ». L’emploi du mot « nègre » dans cette acception date du milieu du XVIIIe siècle, en référence à l’exploitation des populations noires d’Afrique. Aujourd’hui, certains estiment qu’il est plus politiquement correct d’utiliser le mot « nègre » avec des guillemets ou de le remplacer par la locution « nègre littéraire » ; ces locutions sont parfois remplacées par l’anglicisme « écrivain fantôme » (« ghost writer » en anglais, cf. le film de Roman Polanski The Ghost Writer) ou par l’expression «prête-plume». Au XVIIIe siècle, dans le langage familier spécialisé des écrivains et des éditeurs, on trouve le mot « teinturier » avec le même sens. Par exemple. Mme la comtesse de Beauharnais a fait présenter une comédie, elle a été reçue ; on ne doute pas que le sieur Dorat ne soit son teinturier, Voltaire, quant à lui, utilisait le terme « blanchisseur ». Selon Hetzel, Le général Manstein pressait Voltaire de revoir ses Mémoires. Le roi m’a envoyé son linge sale à blanchir, il faut que le vôtre attende, répondit Voltaire, qui venait de recevoir du roi de Prusse un paquet de vers à corriger. Pour mieux comprendre en quoi consiste ce travail, Lucie PITZALIS a interviewé un « nègre », historien de métier, qui a écrit plusieurs ouvrages historiques salués par la critique. Son nom ne sera pas mentionné pour conserver le secret de sa participation à cette activité. De même, l’anonymat des personnalités évoquées a été respecté. A lire dans notre prochaine parution. * Dans notre prochaine parution : « Ecrire pour la patrie et l’avenir » Par Maurice Bandama, Ex-Président de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI), ministre de la culture. * Découvrez « La Maison des Auteurs » de limoges. * Echange de bons procédés : Tiburce Kpoffi m'a dédicacé, "L'amour est un grand pleur", je lui ai signé "L'ombre du pont". Josué Guébo. (Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et contributions) * Quelle place occupe le sommeil dans votre vie? « En ce qui me concerne, je passe très souvent des journées noires et des nuits blanches. Ne me demandez pas ce que je fais en ces moments… J’écris ». Léandre Sahiri * AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE :: Un groupe de spécialistes se propose de réaliser très bientôt l'atelier de poésie. En six séances de deux heures et de manières ludiques. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected] * UUnnee mmuussee eexxttrraaoorrddiinnaaiirree L’Amour est la plus majestueuse des muses. Le confort, l'adresse et la beauté fusent Quand elle déverse toutes ses chansons Sur l'épineux chemin de la création. Son âme, sage comme la vieillesse, A les gestes qu'il faut au sculpteur pour éclore Une statue aussi chaste qu'une aurore Qui exulte sur la cour d'une princesse. Elle porte savamment sur son dos soyeux Tous les artistes qui, de ses mains, s'éprennent Et les conduit vers des aventures sereines Pour cueillir des joyaux aux pieds de Dieu. Sa blouse blanche auréolée de mille taches Est le symbole de sa passion folle Pour l'esthétique et de tout ce qui arrache A l'art des fleurs qui, des rêveurs, font des idoles! Aimé Comoé in « L'averse de l'aurore » LLLaaa PPPaaagggeee dddeee lll’’’AAAEEECCCIII Une rubrique de Josué Guébo
  • 44. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 44 Principale structure des gens de lettres en Côte-d’Ivoire, l'AECI (Association dezs écrivains de Côte d’Ivoire) est depuis plus d’une vingtaine d’années, l’espace de promotion, de valorisation du Livre et de l’écrivain ivoirien. * Chaque mois, Le président de l’AECI, Josué Guébo, vous invite dans cette rubrique à découvrir un auteur ivoirien. Ce mois-ci, nous vous présentons Maxime Kouadio N’DRI Maxime Kouadio N’DRI est un écrivain, poète, romancier et graphiste ivoirien né à Azaguié en 1986. Après ses études primaires à Abbey-Bégnini et à l’école primaire catholique de Yakassé-Mé, le Collège Moderne d’Azaguié l’accueille pour le premier cycle d’enseignement secondaire et le Lycée Moderne d’Agboville pour le second cycle. Titulaire d’une Licence ès lettres, spécialité Linguistique et option communication, obtenue au département d’Anglais à L’université Félix Houphouët Boigny de Cocody, il embrasse une carrière littéraire avec deux œuvres éditées dont « L’envol Du Cœur » parue aux éditions balafons à Abidjan en 2012 et « La Nouvelle » aux éditions Edilivre Paris, en mai 2013, il compte, à ce jours, plusieurs manuscrits inédits dont : « Savoirs Perdus », « Les larmes dans le vent », « Sous l’arbre à palabres », La Nouvelle, etc. Dans nos prochaines, nous vous proposerons quelques extraits de textes de Maxime Kouadio N’DRI. Madame, monsieur, S’il vous plait, à un mariage ou à un anniversaire Songez à offrir au moins un livre... Nous comptons sur vous ! (Association des écrivains de Côte d'Ivoire) * LLLEEE FFF OOO RRR UUU MMM DDDUUU FFFIIILLLAAAMMMEEENNNTTT Sur la problématique des Africains qui ne lisent pas, nous attendons vos points de vue et témoignages. <><> « Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ». Fatim Souanou Coulibaly * AAuu PPllaaiissiirr ddee LLiirree Je pense qu’il existe deux types de livres : il y a ceux dont les mots, dont l’histoire nous plongent dans un monde onirique, dépassant les limites du réel, transportant le lecteur dans une quête d’évasion et d’émotions vives, et il y a ceux qui nous guident intellectuellement, qui ouvrent au débat, à des questions existentielles sur le monde qui nous entoure, qui nous permettent de développer un bagage culturel. L a l ec t ur e es t u n m ot eur de c h an gem ent et de dé vel oppem ent de per for m anc es . L’éducation est la base de tout. Dans le milieu scolaire, elle passe par l’alphabétisation. Dès notre plus âge, on nous apprend à lire et à écrire, prérequis fondamentaux pour une intégration dans la société. Se plonger dans un livre et s’en imprégner une heure, une journée ou une vie entière, en étant allongé sur son lit, pendant la pause-déjeuner, ou encore dans les transports en commun (quel que soit le type de livres), il n’y a rien de tel pour converser avec un auteur, et entrer dans son univers. Non, la curiosité n’est pas un vilain défaut, du moins pas en matière de lecture. Lire et apprendre sont deux verbes qui me paraissent complémentaires. Ainsi, être disposé(e) à lire, c’est être disposé(e) donc à apprendre. Ce qui constitue un premier pas vers le développement de soi. La lecture est un moment intime, relativement simple matériellement puisqu’il ne suffit que d’un stylo et d’une feuille de papier (ou encore d’un
  • 45. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 45 ordinateur) pour transmettre quelque chose, mais encore faut-il être assez éveillé(e) pour en comprendre le sens. Le monde, les sociétés, évoluent à une vitesse incroyable, je ne vous apprends rien, et parfois on peut vite se sentir perdu(e) ou dépassé(e) par les réalités environnantes. L’exigence règne dans ce bas-monde et les choses se compliquent. L i r e i m pl i que d’ac q uér i r et c om pr endr e un voc a bul ai r e, des q ual i t és d’expr es s i ons , des qu al i t és d’éc r i t ur e , entre autres. Je pense qu’on lit pour écrire, on lit pour savoir, on l i t pour bât i r l es m éc ani s m es de nos r éfl exi ons . A la question, qu’est-ce que la lecture nous apporte ? Je dirais qu’il me paraît bien naïf, ou alors restrictif de ne voir en la lecture, qu’un passe-temps, ou une obligation scolaire. Notre capacité à lire remonte à bien longtemps, et pourtant certains sont dépassés par la force des mots, si bien que les aptitudes de compréhension, de déchiffrage font défaut. Si on ne l i t pas , on per d des pans ent i ers de l ’hi s t oi r e, nous l ai s s ant en déc al age par r appor t au r es t e du m onde . Enfin, je dirais que l a l ect ur e m ’a per m i s d’appr i voi s er des peur s , de m e c ons t r ui r e, de t r ouver des r épons es , de m ’ér i ger et de m e pos i t i onner sur un sujet plutôt que d’en rester spectatrice. Je terminerais par cette citation de Jean Guéhenno qui disait « La vrai e l ect ure comm ence quand on ne l i t pl us s eul em ent pour s e di s t rai re et s e fui r, m ai s pour s e t rouver ». C am y T A KO QQuuee ffoonntt eett ccoommmmeenntt ffoonntt lleess ggeennss qquuii nnee lliisseenntt ppaass dduu ttoouutt ?? * BBiibblliioo--bbuuss A Bogotá, en Colombie, dans chaque station de bus et dans les parcs : une bibliothèque gratuite. Je n'ose même pas rêver de ça à Abidjan... Les livres disparaîtront en une nuit pour se retrouver à la "librairie par terre''... (Holy Dolores). * Ayant été très tôt confronté à l'injustice et à l'arbitraire, je demeure un homme foncièrement engagé. Mon dernier livre est intitulé "Lettre ouverte aux Noir(e)s qui ne lisent pas". C'est un livre de combat contre l'ignorance ». Léandre Sahiri LLeettttrree oouuvveerrttee AAuuxx NNooiirr((ee))ss qquuii nnee lliisseenntt ppaass « Ce livre est un plaidoyer pour la Lecture, celle des Noirs ». (Patrice Piardon). * --- SSS aaa nnn ccc tttuuu aaa iii rrr eee --- U n e c h r o n i q u e d e M a c a i r e E t t y LLee ddrraammee ddee cceeuuxx qquuii nnee lliisseenntt ppaass Ceux qui ne lisent pas sont des tristes solitaires et des solitaires tristes, ce sont des personnes sans ouverture, sans vision, sans horizon. Ils en proie à un gigantesque ennui. Or, l’ennui est un virus mortel. Léandre Sahiri ne croyait pas si bien dire quand il écrivait : « Quand l’on est gagné par l’ennui, le monde est perçu comme une agression et la vie est vécue comme un calvaire. L’ennui pousse, généralement, soit à l’inaction, soit à travailler sans plaisir ou sans passion… L’ennui nous fait paraître le temps trop long, voire interminable ; l’ennui nous nourrit d’impatience ; l’ennui rend une occupation ou une activité fastidieuse… Quand on est gagné par l’ennui, la vie ne suscite plus d’intérêt, ni d’enthousiasme, ni de goût, plus rien ne fascine. Quand on est gagné par l’ennui, on tue le temps à s’adonner à des choses pratiquement inutiles, ou parfois à ne rien faire… Et, le mal est que l’ennui peut déboucher sur une absence totale de plaisir ou d’intérêt dans sa vie, sur une sorte d’aigreur ou de dégoût de toute activité. L’ennui peut conduire à la lassitude morale, voire au suicide ». Ceux qui ne lisent pas sont des invalides. Ils sont incapables d’appréhender le futur et l’extérieur. Ils sont réduits à tourner sur eux comme des âmes damnées. Leur univers ressemble à une prison. Ce sont des incarcérés, des encroués qui s’ignorent ! Ceux qui ne lisent pas, ceux qui n’aiment pas lire, ne seront jamais des hommes cultivés, des hommes éclairés. Ils ne seront jamais des érudits. Ils pataugent dans un piteux état d’ignorance. Or, l’ignorance est un fardeau. « Quand on est ignorant, on est bien souvent naïf : on croit à tout et à rien. Quand on est ignorant, on est bien souvent infantilisé, voire animalisé. Quand on est ignorant, on accepte la situation de misère que l ’on vit comme une fatalité … Quand on est ignorant, on se croit destiné à vivre éternellement dans l’ombre et à la solde des autres ; on se croit juste bon à exécuter, tout bêtement, de sales besognes, à porter fièrement les cannes et les fardeaux des autres, à être les porte-voix des autres pour diffuser leurs « idéaux » qui, parfois, ne
  • 46. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 46 sont, ni plus ni moins, que des idioties. Quand on est ignorant, on se comporte généralement comme un mouton égaré dans un parc …». (Léandre Sahiri). Ceux qui ne lisent pas ne peuvent pas apprécier l’envol d’un papillon, le chant du rossignol, les leçons d’une ride de vieillard, la beauté du sourire d’un enfant, la poésie d’une fleur épanouie. Ceux qui ne lisent pas ne sont pas capables d’amour, de partage, de solidarité, de tolérance. Ils sont à la base des grandes déchirures et tragédies de l’histoire. Les politiciens les utilisent pour exécuter les sales tâches. Ils les utilisent comme des canons à chair. Ils les envoient au charbon et n’hésitent pas à les sacrifier pour le besoin de leur ascension. Ceux qui ne lisent pas sont limités et perpétuellement victimes car « De telles personnes manquent d’esprit critique et de discernement … elles sont réduites au seul état de consommateur, de pourvoyeur ou convoyeur, de bête de somme ou bête de guerre ; ces personnes sont souvent dupées ou escroquées ; ces personnes ne s’aperçoivent de leurs erreurs qu’après avoir agi ou après en avoir été victimes » (Léandre Sahiri). Ceux qui ne lisent pas pensent que c’est par la violence et la guerre que les problèmes de la société ou leurs problèmes personnels peuvent être solutionnés. Ils sont utilisés pour faire des rebellions et des coups d’Etat. Ils croient aux vertus des armes. Ceux qui ne lisent pas ne savent pas ce qu’ils font. Ils travaillent contre leurs intérêts et contre les intérêts des autres. Ils sont comme des tamtams qui ne produisent plus de son. Ils sont vides… Ceux qui ne lisent pas ne vivent pas. Ceux qui ne lisent pas sont des êtres morts. Pire, ils sont déjà condamnés avant le dernier jugement. Macaire Etty Dans notre prochaine parution Le malheur des exclus de l’écrit Les gens qui ne lisent pas, qui sont-ils? Pourquoi existent-ils? Faut-il les alphabétiser, les "lecturiser", les laisser tomber? Quand ils lisent, que lisent-ils? Que leur manque-t-il pour lire comme il faut ? … * LLeess cciinnqq aavvaannttaaggeess ccllééss ddee llaa lleeccttuurree * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... LL''hhôôppiittaall mmèèrree--eennffaanntt ddee DDoommiinniiqquuee OOuuaattttaarraa aa BBiinnggeerrvviillllee :: LLaa vvéérriittéé qquu’’oonn nnoouuss ccaacchhee Le couple présidentiel Ivoirien a posé la première pierre d'un futur hôpital mère- enfant dans la commune de Bingerville, le samedi 29 juin, sous les regards joyeux des populations. Prévu pour être livré dans 16 mois le premier hôpital mère-enfant de Côte d'Ivoire est, selon la convention un projet de l'Ong Children of Africa de Mme Dominique Ouattara. En bâtissant cet hôpital, elle réalise ici, comme l'a dit son mari de président, un vieux rêve qu'elle avait depuis très longtemps. Mais, ce que son mari ne dit pas, ce sont les dessous du financement de ce projet qui reste, à part entière, un patrimoine de l'Ong qu'elle dirige. En effet, des voix très anodines se lèvent pour réclamer un éclaircis sur une opération qui cacherait des secrets en- dessous. Car, tout est dit autour de l'hôpital, sauf la contribution non- déclarée de la présidence de Côte d'Ivoire dans le financement de cet hôpital. Selon les dires de Dominique Ouattara, à la soirée de gala offerte aux donateurs, à l'hôtel Ivoire, la nuit de la pose de la première pierre, c'est 4 milliards deux cents millions de FCFA qui ont été collectés depuis le lancement du projet, soit 75% du coût total nécessaire à la construction de l'hôpital et que, à ce jour, il reste encore à réunir 1 milliard deux cents millions pour boucler le financement du projet. À bien entendre Dominique Ouattara, si les travaux ont démarré, l'hôpital pourrait être inachevé au bout des 16 mois de délais si le complément de financement n'est pas arrivé. Une source très proche du cercle du couple présidentiel révèle en coulisses que le complément du financement aurait été pris en charge par la présidence de Côte d'Ivoire. Sans trop connaître la forme de collaboration entre la présidence et "l'Ong présidentielle", un arrangement a tout de même été trouvé pour boucler le budget du projet. En jouant sur la sensibilité des populations et surtout qu'un hôpital mère-enfant ne contribuera qu'à son bien-être, on trouve une justification à cette opération obscure. La décision de la Côte d'Ivoire à accompagner un tel projet devrait être sue de tous pour une meilleure transparence dans sa gestion. Or, là l'État, quoique ne participant pas au conseil d'administration de ce futur hôpital, paye pour sa finition sans laisser des traces. Le hic est que l'Ong propriétaire de cet hôpital n'est autre que la propriété de Dominique Ouattara. Si faire miroiter la santé des Ivoiriens permet de participer au budget de projets d'Ong, combien d'autres Ong attendent toujours d'avoir un salut pour leurs différents projets en faveur des populations. Le business humanitaire rapportant encore plus gros que les activités de grosses firmes, celle qui a décidé de prospérer dans cette activité depuis des années trouve, aujourd'hui, dans le positionnement de son mari à la présidence, une autre source de revenu bien gracieuse pour garantir un bel avenir à ses générations futures. Krous s a Krous s a Sou rce : Ecl a ir d’ a friqu e * EEEtttaaattt dddeee nnnooosss DDDrrroooiiitttsss
  • 47. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 47 Une Rubrique du juriste Julius Blawa Gueye pour faire l’état des lieux des droits de l’homme et du citoyen, en particulier sur le continent africain) LLeess eennjjeeuuxx ddee llaa rreeffoorrmmee ddee llaa nnaattiioonnaalliittéé eett dduu ffoonncciieerr rruurraall Pour comprendre les enjeux de cette reforme, il faut s’interroger sur le bien- fondé, voire la pertinence actuelle d’une telle reforme, alors même que le parlement ivoirien a définitivement réglé ce problème il y a longtemps. Mais, avant tout cela, demandons-nous en quoi consiste ladite reforme ? Réalité de la reforme Ils sont nombreux les gens qui ont la possession d’état de la nationalité ivoirienne ; c’est-à-dire des gens qui, par leur comportement, se croient Ivoiriens ou qu’on a traités comme tels. A ceux-là, s’ajoutent les tricheurs, mais aussi ceux qui ont des raisons fondées au regard de la loi ivoirienne d’être des nationaux (sans le savoir). Le point important de la reforme est de rendre justice à ceux qui se croient spoliés de leur nationalité. Ainsi, par une simple déclaration, les « apatrides » d’hier seront intégrés dans la nationalité ivoirienne. Après plus de dix ans de turbulence dans le pays, les républicains n’ont jamais chiffré avec exactitude le nombre des sans-papiers. L’Onu, selon la presse, les estimerait à près d’un million de personnes devant obtenir la nationalité ivoirienne. Ainsi, à tort ou à raison, d’aucuns pensent que les vraies raisons de cette reforme sont ailleurs. L’opposition dit que cette reforme répond à des projets électoralistes à l’horizon 2015. Personnellement, nous faisons confiance aux nouvelles autorités ivoiriennes pour dire que le délai de carence imparti aux nouveaux gratifiés dans la nationalité ivoirienne, ne laissera pas de place à la tricherie. Par contre, nous subodorons que le parti républicain veut donner une justification aux « nationaux par habitude ». En tout état de cause, la formule déclaratoire clôture définitivement la question des Ivoiriens par habitude, s’ils sont pris en compte par la loi, sans avoir à faire une demande auprès de l’administration qui peut ou non refuser la nationalité. Cette demande est vécue comme une humiliation pour celui qui avait la possession d’état de la nationalité. Ce qui est important aux yeux d’un certain nombre de personnes, l’est-il pour la majorité des Ivoiriens ? Pour le moment, demandons- nous quelle pertinence revêt cette reforme ? La pertinence de la reforme En voulant passer en force pour reformer un sujet aussi sensible que le droit de la nationalité ivoirienne, cela dénote qu’ADO ne connaît rien à la mentalité des Ivoiriens. Ses propres alliées trainent les pieds et jugent inopportun de faire une telle reforme maintenant, mais il se laisse tenter par des juristes qui ne voient pas loin, parce que de mauvais acteurs politiques. A moins que ce ne soit un alibi qu’il cherche parce qu’il sait qu’il ne peut pas réaliser toutes les promesses mirobolantes faites pendant la campagne présidentielle de 2010 ; son entêtement ne semble pas augurer de la sérénité nécessaire qui convient dans ce cas- là. Dire que le sujet est trop sensible et qu’il faudrait le faire dans un pays réconcilié avec lui-même, est à la fois un conseil et également un avertissement clair. En effet, la Côte d’Ivoire compte plus de seize millions d’habitants. Quoique le demi- million d’habitants sans nationalité soit un nombre très important, il demeure un moindre mal par rapport au reste de la population totale qui soupire en ce moment. Par ailleurs, il y a une autre procédure plus apaisée et plus pacifique, voire plus pratique pour tous ces cas d’apatrides si apatrides il y a vraiment… Nous en dirons un mot dans les développements ultérieurs. Nous nous répétons pour insister sur le fait que le pays sort à peine d’une crise très sévère, de loin la plus grave et la plus longue de son histoire qui plus est, à ce jour, n’a pas encore connu son épilogue. Il serait très maladroit de croire que le pays profond peut accepter cette reforme d’autant plus que plusieurs milliers d’Ivoiriens sont en exil intérieur et extérieur, si ce ne sont pas des pensionnaires de prisons politiques. Quand on sème le vent, il ne faut pas s’étonner de récolter la tempête… La reforme ADO a créé une polémique qui s’enfle progressivement. Les propos des uns et des autres nous interpellent et nous invitent à prendre position. Il s’agit d’un affrontement idéel entre un ancien ministre et un autre du régime actuel. M. Cissé Bacongo, en charge de l’enseignement supérieur, dans deux articles, a expliqué voire donné un cours de droit public aux Ivoiriens. Ce à quoi le professeur agrégé de droit, le ministre Hubert Oulaye a répondu pour recadrer le point de vue de son ancien collègue. Ainsi, selon Nord-sud, quotidien proche du pouvoir, pour le ministre Bacongo (docteur en droit), à la succession d’Etats en 1960, le pays souverain qu’est la France a laissé sur les territoires coloniaux des personnes y compris des peuples qui deviennent ipso facto des nationaux du pays de résidence à l’accession à l’indépendance de ce dernier. En clair, seul un pays souverain impose son droit à la population qui est sur son sol, d’une part et d’autre part, non seulement, il y a une automaticité dans l’acquisition de la nationalité sous peine d’apatridie des individus concernés, mais la possession d’état de la nationalité, doit se parachever par la formule déclaratoire et le tour est joué. La nationalité selon le ministre Bacongo, est un problème de droit qui n’a que faire de l’histoire, de l’ethnologie, de l’anthropologie, de la sociologie encore moins de la philosophie. Quant au professeur Oulaye, il remet en cause l’automaticité de l’acquisition de la nationalité avant de parler de l’attachement ou l’allégeance à l’Etat dont on se réclame national. Il a par la suite, fait le distinguo entre les Ivoiriens de souche ou d’origine et les Ivoiriens d’adoption. Schématiquement, on peut présenter ainsi les positions des deux ministres ivoiriens. En notre qualité d’Ivoirien, nous nous invitons dans ce débat, pour dire d’abord un mot sur l’apatridie en Afrique. A cet égard, une simple question peut recadrer M. le ministre Bacongo car il est difficilement crédible de parler d’apatridie en Afrique, comme l’a déjà exprimé le professeur Martial Ahipaud ; à moins qu’on ne soit né de père et de mère inconnus ou renié à la naissance. Que dit M. le ministre Bacongo quand chaque fois qu’il y a des troubles dans nos pays, on voit des mouvements de populations qui ne partent pas forcément en exil, mais disent qu’elles rentrent simplement dans leur foyer national historique ? Ainsi, pendant la crise ivoirienne, bon nombres de gens qui ont quitté la Côte d’Ivoire allaient soit en Guinée, soit au Mali soit au Burkina-Faso. Ce ne sont pas des gens qui sont rentrés
  • 48. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 48 comme les Pro-Gbagbo au Ghana ou au Libéria. Par ailleurs, quand un Digbeu se rend au Burkina, il va en exil mais quand un Ouédraogo s’y rend pour la même cause, il rentre chez lui. Cela se fait sans égard pour ceux qui ont la nationalité du pays d’accueil. La question d’apatridie peut certes exister, mais il faut la regarder avec beaucoup de réserve… et pas comme M. le ministre Bacongo. Par ailleurs, à notre avis, M le ministre Bacongo fait une confusion historique sur l’automaticité de l’acquisition de la nationalité. Malgré les fausses certitudes et définitions citées, une chose est claire : La nationalité procède certes du droit mais sous l’éclairage de l’Histoire, de la sociologie, de l’ethnologie et de la philosophie voire aussi de la littérature (orale pour le cas de l’Afrique). Exemple, c’est l’histoire qui nous apprend que le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ont été réunifiés puis séparés entre 1932 et 1947 par le colon. Que fait-on alors des gens nés en Côte d’Ivoire et au Burkina-Faso quand leurs parents n’y étaient que comme simples résidents ? C’est une question de bon sens qui doit amener à écouter les spécialistes de l’économie, de l’histoire et autres, avant de prendre une décision politique convenable. Enfin, sur l’automaticité de la nationalité en cas de succession d’Etats, M. le ministre disions-nous, fait une grave erreur d’appréciation car avant la colonisation puis l’indépendance, les différents peuples africains ont toujours appartenu à des territoires sous la forme d’un foyer national. Ceci est plus que vrai pour les peuples organisés en royaumes. M. le ministre Bacongo ne dira pas que ces royaumes ne connaissaient pas le droit. Nous ne lui ferons pas l’injure de lui définir ce qu’est le droit. Par ailleurs, les Mossis et les Madingues ont leur source historique pour ne pas parler de territoire national dans le Sahel. Cela est différent de quelqu’un qui serait en résidence à titre individuel et volontaire dans un pays quelconque au moment où survient la déclaration d’indépendance. Dans ce cas, tant qu’il n’y a pas d’acte volontaire d’allégeance au nouvel Etat d’une part et d’autre part, tant que la législation du nouvel Etat ne le permet pas, nul ne peut avoir la nationalité automatiquement de cet Etat. Quand des gens se retrouvent individuellement comme ce fut le cas dans le cadre de la colonisation française, dans une ex-colonie, même s’il y a eu des milliers de personnes qui ont émigré, il ne s’agit pas d’un transfert automatique de tout un peuple au sens onusien. L’Uti possidetis en droit international public ne concerne pas seulement que les frontières, il y a également ce qu’il y a à l’intérieur de ces frontières quand il s’agit d’un peuple et non de quelques individus. Nous voulons dire par ces mots à M. le ministre Bacongo, que le référendum est parfois requis pour tout un peuple afin de savoir s’il veut faire partie d’un Etat, à fortiori, un séjour individuel ne peut automatiquement être saisi par le droit du nouvel Etat, sans la volonté de l’Etat ou de l’individu concerné. Et c’est cet acte non équivoque qui s’exprime par la demande de nationalité, quand il s’agit d’individus isolés ou non. Il ne peut y avoir de honte à demander une nationalité, car celui qui l’obtient par naturalisation a les mêmes droits que celui qui l’a de « jure » à la naissance. Pour faire droit aux personnes nées en Côte d’Ivoire et qui seraient issues de peuples dont le foyer national historique est ailleurs (exemples les Burkinabés), au lieu de procéder par un juridisme « niaiseux » comme diraient nos amis Canadiens, vu que la question de nationalité a été à l’unanimité réglée par la représentation nationale d’antan, dans un climat de paix, le nouveau pouvoir aurait pu sans forcer, demander une « dérogation spéciale » pour les ressortissants de certains villages de Bouaflé et de Soubré (Koupéla et consorts) , appartenant à des ethnies d’origine burkinabée et autres. Il n’est dans l’intérêt de personne de vivre avec des étrangers à vie ; surtout quand la plupart de ces gens manifestent le désir d’un vivre ensemble sans équivoque avec les autres habitants. Cela ne fait pas pour autant des apatrides d’eux ! Une telle dérogation se négocie, ses modalités d’application s’étudient afin que dans l’harmonie, tout se décide dans la concorde. Procéder par la force ne résout rien car le futur pouvoir qui succèdera à celui d’ADO ne fera rien d’autre que de remettre les pendules à l’heure. Le RDR n’a pas l’apanage de la violence. D’ailleurs, la violence est l’arme de ceux qui n’ont pas d’arguments et sont par conséquent faibles. En creusant bien dans les motivations de M. le ministre Bacongo, on ne sera pas surpris de savoir qu’il y a des zones d’ombre comme dans le cas de son mentor Alassane Dramane Ouattara. L’émigration est une réalité historique et chacun est venu de quelque part. Mais est-ce une raison de vouloir cacher le soleil avec la main ou effacer du revers de la main, ce qui est plus gros que soi si ce n’est réécrire l’Histoire ? Il a beau être professeur agrégé, M. le ministre Oulaï n’est pas moins homme avec des sentiments surtout quand on est devant une injustice flagrante où on voit son propre peuple être dépossédé de ses terres et autres biens par la force des armes. On aurait pu s’avouer vaincu si seulement ceux- là qui ont les armes aujourd’hui n’avaient pas été accueillis en frères pendant qu’ils étaient en quête de pitance. Attention au juridisme outrageusement maladroit. Pour conclure, disons que la solution ne réside pas dans une construction intellectuelle de juridisme outrageusement maladroit. Etre juriste, ce n’est pas parler comme un livre, c’est digérer cette matière et à sa lumière, proposer voire inventer une solution réaliste et conforme aux desideratas de la majorité du peuple… Le calme avant la tempête ne veut pas dire que M. Alassane Dramane Ouattara peut se permettre tout ce qu’il veut en Côte d’Ivoire. C’est un mauvais signe quand ses alliés du RHDP principalement le PDCI, trainent les pieds pour marquer leur désapprobation. Dans ce cas, ce n’est pas la loi qui doit s’adapter à la volonté d’une minorité mais c’est plutôt le contraire. Tous ces gens pour lesquels ADO veut jouer les justiciers n’ont jamais dans notre pays, été empêchés de demander la naturalisation. Apparemment, depuis 1972, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. C’est ce qui nous amène à suggérer la négociation pour une dérogation spéciale à la réglementation en vigueur au lieu de faire une reforme sans lendemain. Julius Blawa Gueye * SSuurr tteess rroouutteess Sur tes routes, tes routes qui frisent l’éden, le rêve abonde comme le vin aux noces de Cana. Sur tes routes, tes routes aux effluves du ciel, l’amour se trouve un manoir où il entend demeurer jusqu’aux confins de la vie. Sur tes routes, sainte fleur de mon printemps, le bonheur est une flamme diamantifère qui fait de la vie, un délice héroïque. Cédric Marshall Kissy, Le ciel de tes yeux
  • 49. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 49 Ce poème intitulé "Indécence", écrit par PKM, est dédié à toutes ces femmes battues dans le monde, humiliées à longueur de journée, je pense à vous. Je l'ai écrit car un jour une femme m'a interpellée, apeurée et en pleur, disant de prier pour elle car son mari l'a battait... Son visage est encore dans ma mémoire... PKM * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... LLaa pprroobblléémmaattiiqquuee ddee llaa llééggiittiimmiittéé eett ddee llaa llééggaalliittéé L'armée a fini par renverser l'islamiste Mohamed Morsi, le premier Président civil démocratiquement élu en Egypte. Son règne n'a pas tenu l'année dans un contexte tumultueux de tensions sociopolitiques souvent meurtrières. Ici, se concentre toute la problématique de la légalité et de la légitimité. La politique, désormais métaphysiquement identique à la cybernétique, est l'art de rassembler les foules et de les mettre en mouvement. La contestation populaire gagnant en intensité, et en légitimité, a balayé la légalité avec l'appui de l'armée. Morsi a brandi son statut légal et républicain, en parlant de « coup d'Etat ». Mais, le bras de fer n'était pas tenable avec ces milliers de manifestants qui ont explosé de joie à l'annonce de sa destitution. On se rappelle la chute de son prédécesseur Hosni Moubarak. Chassé lui aussi, du pouvoir par des manifestations massives. C'est dire à quel point le phénomène des foules est devenu central en politique. A partir de faits bien identiques, mais d'interprétations différentes, à l'aune du prisme archaïque et primitif du mécanisme victimaire. Les militaires ont ainsi remis le pouvoir au Président du Conseil Constitutionnel Adly Mansour. On attend la tenue d'une élection présidentielle forcément anticipée. Les occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, ont gardé le profil bas. Ils n'ont pas pris le risque de retourner contre le peuple égyptien leurs bombes et leurs missiles démocratiques en ébullition en Syrie pour des milliers de morts! Paul Zahiri * MMaa mmaaiinn Voici ma main Je lève mon Pouce à tous les vrais ami(e)s qui m'entourent. Je pointe mon Index vers le ciel pour les personnes qui m'ont quittée. Je lève mon Majeur pour les hypocrites qui croisent ma route et me font perdre foi en l'être humain. Je réserve mon Annulaire à celui/celle qui partagera ma vie. J'écoute de plus en plus mon petit doigt et je tendrai toujours la main à ceux et celles qui en auront besoin. François Victorien * « Si les hommes se noient encore et toujours au large de nos yeux, c'est que nous les femmes, nous sommes l'océan qui les engloutit et vers lequel toute leur grandeur d'hommes se réalisent ». (Kady, La Petite Sirène). * ** SSoorrttiiee dduu ttuunnnneell Souvent couché la tête penchée le regard dressé le cœur brisé mes pensées vers toi rivées Aznavour trouant mon passé piégé dans le noir plongé tout y est pour que je te revois Je ne t’ai pas oublié On s’est quitté Il le fallait Mais en moi tu résides Tu m’envahis la conscience Pour combien de temps encore C’est tristement beau ce que tu me fascines Pourtant il faut que tu me libères que je me retourne à jamais que je ne te revois plus désormais que ton image en moi dégénère Alors mon âme en paix pourra mieux s’épanouir Couché la tête penchée le regard dressé le cœur émerveillé mes pensées vers naguère rivées Aznavour berçant mon présent gratifié dans le noir plongé tout y est pour que je ne te revois plus enfin Claude L.
  • 50. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 50 Cette rubrique n`a pas pour but d`indexer qui que ce soit, ni de dresser les gens les uns contre les autres. Il s’agit plutôt de contribuer à réveiller les esprits et les consciences sur des sujets épineux concernant spécifiquement la religion. Il s’agit de susciter des réactions qui vont, nous l’espérons, provoquer des actes positifs pour la communauté africaine vivant sur le continent ou ailleurs dans le monde. DDIISSCCOOUURRSS AA DDIIEEUU Salut à toi, Dieu, maître du monde Mon mot vers toi n’est pas une fronde Mais plutôt des paroles bien sensées Freine donc ceux qui voudront me tancer En jouant les juges à tout bout de champ Tant ils se proclament tes seuls enfants Ce sont d’ailleurs eux qui ont provoqué Les questions qu’ici je vais te poser : Que dis-tu de mon prénom africain ? Qu’il serait un prénom pas du tout divin ? Que je dois le jeter sans condition Quand j’adhère à une religion ? Non, je crois rêver, mon Dieu, aide-moi Mon prénom africain, je te le dois Par son sens, il contient tes paroles Que l’on enseigne dans les écoles Pourquoi dois-je choisir un autre nom Lié à la culture de ma religion ? Inspire ces gens, Dieu Le Tout-Puissant Ils me l’ont fait croire pendant longtemps Mais j’ai compris mon erreur, ça suffit Je reprends mon prénom et à jamais Et je l’aimerai contre leurs souhaits Je serai content de les voir surpris Eux qui m’ont trompé pendant des siècles Détruit ma culture par son socle Dis-leur maintenant, Seigneur, qu’ils rêvent Si c’est pour me voir jeter mon prénom De ma culture, c’est lui la sève De mon identité, il est l’amont A leurs religions, je veux adhérer Mais qu’ils me laissent mon nom adoré Grâce à lui je me sens un humain Vouloir me l’enlever semblera vain D’ailleurs je le rendrai très célèbre Sans leur faire de longues palabres. Nohoré Gbodiallo Guikou Bilet Zafla * Attention aux Marchands De miracles EEEttt lllaaa pppeeennnssséééeee rrrééétttrrrooocccèèèdddeee dddaaannnsss llleee ttteeemmmpppsss eeettt lll'''eeessspppaaaccceee bbbiiibbbllliiiqqquuueeesss……… Une rubrique de Paul Zahiri _____________________________ MMiicchhééee eett llaa pprroopphhééttiiee ddee llaa nnaaiissssaannccee dduu MMeessssiiee àà BBeetthhllééeemm Dimanche jour de Dieu! La pensée rétrocède dans le temps et l'espace bibliques, pour méditer la prophétie et le prophétisme hébreu. Toujours dans le sens de l'improbable et du quasi impossible. Quelle est donc la vérité portée par le prophétisme dont ce peuple s'est gavé des siècles durant? Arrêtons-nous sur Michée et la prophétie de la naissance du Messie à Bethléem fort connue de ce peuple. Qui se souvenait plus tard que Jésus était bien né à Bethléem? Pour beaucoup de ses contemporains, il restait un nazaréen. On disait Jésus de Nazareth, un galiléen, dont il était impensable qu'il soit le Messie. Dans l'évangile de Jean, quand on a commencé à se poser des questions sur Jésus, certains disaient "qu'il est peut-être le Christ". Mais, d'autres répondaient "mais voyons le Christ ne peut pas venir de Galilée et Michée l'a dit". D'un autre côté, parmi les gens qui avaient écouté les paroles de Jésus, d'aucuns étaient certains que "vraiment le Christ, c'est lui". Alors que la méfiance ne quittait pas les incrédules, "le Christ pouvait-il venir de Galilée"? Les Ecritures ne disaient-elles pas qu'il serait de la lignée de David et de Bethléem, dont il est originaire? La prophétie de Michée était claire pourtant : "un roi naîtra de la descendance de David... Il fera régner la justice et la paix. Non seulement sur Jérusalem mais sur l'humanité tout entière. Cette prophétie du dessein bienveillant de Dieu était-elle pour Israël et pour tous les hommes de tous les temps? Si oui, s'est-elle réalisée et peut- elle se réaliser? J'en doute de plus en plus. Eh Dieu! Paul Zahiri, Politologue, philosophe * SHALOM SHALOM Très tôt ce matin, j'ai parlé avec Abraham, ensuite Isaac, puis Jacob. Après, je me suis entretenu avec Moïse qui m'a conduite vers Josué. Mon entretien avec Josué a été enrichissant, mais je devais continuer. Alors, pendant mon escale technique, Deborah m'a épatée et puis Gédéon, mais surtout Samson. A la joie de parler avec Ruth s'est ajoutée celle d'échanger avec le Prophète Samuel qui a fait tomber mon menton avec l'histoire de David face à une machine de guerre. De tous les rois dont j'ai lu l'histoire, hummm celle de Salomon est la meilleure. Comme koun-Fu, j'ai continué ma course pour rencontrer le grand Josaphat qui m'a expliqué sa victoire face à ses ennemis. Je me suis dit : je dois prendre un autre billet pour continuer le voyage. Ce que j'ai retenu et que tu dois retenir comme moi, c'est que le Dieu qui a été avec chacun d'eux est le même qui est avec NOUS aujourd'hui. Que Dieu te bénisse Véronique Oupeu * AAtthhééeess :: qquueelllleess ssoonntt vvooss pprreeuuvveess qquuee DDiieeuu nn''eexxiissttee ppaass ?? * « Plus nous ouvrons les yeux, plus la nuit est profonde ; Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde ». (Lamartine) *
  • 51. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 51 SSSAAANNNTTTEEE CCCOOONNNSSSEEEIIILLLSSS LLee cciittrroonn :: SSeess bbiieennffaaiittss eett pprroopprriiééttééss tthhéérraappeeuuttiiqquueess Rafraîchissant, antiseptique, astringent, tonifiant, cicatrisant, riche en sel minéraux et en vitamine C, faible en calories (35 calories par 100 grammes), le citron peut servir à plusieurs usages. Heureusement, on le trouve sur le marché toute l’année. Le Citron est non seulement apprécié en cuisine, mais il possède aussi de nombreuses propriétés : Le citron et les Soins de la Peau Il possède une action adoucissante sur la peau. Vous avez les coudes, les genoux ou les talons rugueux? Coupez un citron en deux, frottez-en doucement sur les parties rugueuses pendant quelques minutes. Un morceau de citron appliqué sur des piqûres d’insectes calmera la douleur et la démangeaison en quelques minutes. Pour la peau grasse, ou pour se débarrasser plus rapidement des comédons, pressez un citron sur une boule d’ouate que vous passez ensuite sur les endroits affectés. Astringent, le citron a également la propriété de resserrer les pores de la peau. Le citron et les dents Une recette de grand-mère : pour des dents plus blanches, brossez-les deux fois par semaine avec un mélange de jus de citron, de citron vert (lime) et de pamplemousse non dilué. Cette solution permet aussi de réduire le tartre. Il faut cependant éviter de sucer une rondelle de citron à cause de sa concentration en acide citrique dommageable pour l’émail des dents. Le citron et les cheveux Pour donner de l’éclat aux cheveux, rincez-les avec un peu de jus de citron après le shampooing. Le citron et la migraine La prochaine fois que vous aurez la migraine, essayez des compresses de jus de citron ou appliquez quelques tranches de citron sur vos tempes. Le citron et les pieds Pieds endoloris ? Pour soulager la douleur, frottez du jus de citron sur la voûte plantaire. Le citron et la santé Réputé pour avoir des propriétés antiseptiques, le citron est utilisé dans de nombreux traitements contre le mal de gorge et permet également de faire des cures pour les mains. Il est de plus utilisé en cosmétologie pour éclaircir et unifier le teint. Il élimine 30% de glucose dans le sang, efficace pour le diabète. Son jus est efficace pour éviter les mucosités : du jus de citron dilué dans de l’eau chaude évite d’avoir la voix enrouée. Un sucre imbibé de jus de citron est le remède le plus efficace qui soit contre le hoquet. Bien que le mécanisme d’action soit inconnu, l’effet est immédiat et garanti et se vérifie facilement sans danger. Le citron dans la cuisine Antiseptique naturel, le citron est reconnu pour sa teneur élevée en vitamine C. C’est une façon bien naturelle de relever la saveur des aliments et de parfumer soupes, sauces, légumes, gâteaux et sorbets. Il remplace avantageusement le vinaigre dans la vinaigrette. Enfin, on l’utilise pour mariner et attendrir la viande blanche, la volaille, le poisson. Achat et conservation Achetez toujours des citrons bien ronds, plus juteux que les ovales. Choisissez-les jaune vif qui contiennent plus de vitamines. Les citrons entiers se conservent dans le bac du réfrigérateur pendant environ deux semaines. Enveloppez les citrons entamés dans du plastique et consommez-les le plus vite possible. Le citron doit être à température ambiante pour donner son maximum de jus. Roulez-le sur une planche ou entre vos mains pendant quelques minutes avant de le presser. Il donnera encore plus de jus si vous le chauffez préalablement aux micro-ondes pendant 30 secondes. Utiliser le zeste Grossièrement râpé, le zeste s’emploie dans certaines soupes et plats exotiques, et parfume délicatement les desserts. On l’utilise aussi dans les currys et dans certains ragoûts classiques. Pour râper le zeste, servez-vous d’une râpe à fromage fine, frottez doucement en évitant de gratter la peau blanche qui donnera un goût amer. Un bon truc Si vous n’avez besoins que de quelques gouttes, percez un petit trou dans le fruit. Vous pouvez reboucher avec un cure- dents ou envelopper le citron dans du plastique. Un citronnier dans la maison Si vous voulez tenter l’expérience d’en faire pousser un chez vous, voici comment faire à partir des citrons du marché : gardez les pépins humides pendant 24 h. Remplissez un pot de 10-15 cm et plantez les pépins à 2 cm de profondeur. Gardez les graines humides pendant la germination. Elles mettront environ un mois à germer et pousseront bien sous une lumière fluorescente ou sur le rebord d’une fenêtre ensoleillée. Mais ne vous faites pas d’illusion sur sa capacité de produire autre chose que des feuilles. Pour voir fleurir un citronnier, il faut l’acheter en pépinière. Soins des plantes Préparez un mélange drainant, riche, neutre, arroser sans excès. Pendant la croissance, utilisez un engrais spécial agrumes, un arrosage sur 2 ; taillez légèrement en mars et surveillez araignées, cochenilles et pucerons. Le citron dans d’autres applications Le jus de citron peut s’avérer très utile pour le nettoyage d’objets en aluminium, et entre dans la composition de la mixture pour nettoyer les ustensiles en cuivre. Il semblerait aussi que le jus de citron ait des vertus spermicides, en raison de sa
  • 52. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 52 forte acidité (pH plus faible que dans le vagin). Des études sont en cours pour vérifier si le jus de citron a une incidence sur le virus du Sida. Le jus de citron peut également servir comme encre invisible. Il suffit d’écrire avec son jus comme encre et, ensuite, de faire chauffer la feuille au-dessus d’une chandelle (pas trop près) pour voir apparaître les écritures. Les risques du citron Le citron est aussi photosensibilisant. Lors de l’application du jus de citron sur la peau, des tâches peuvent apparaître, suite à une exposition au soleil. Il existe deux réactions : la phototoxicité et la photoallergie. Le citron peut aussi causer des brûlures au niveau des muqueuses si son jus ou bien son huile essentielle sont absorbés en trop grandes quantités. Les muqueuses brûlées peuvent être des muqueuses de l’œsophage, de l’estomac ou autres. Si vous disposez d’autres informations, faites-les partager dans cette rubrique. Jean-Rene Vannier * Dans nos prochaines parutions : Brûlures d'estomac et remontées acides : quelques conseils pratiques * Le gingembre : une plante dont les vertus médicinales sont connues et utilisées depuis plus de 6000 ans dans la médecine traditionnelle ... * Prendre soin de soi, de sa vie * Comment se défaire des pensées négatives ? * LLee bboonnhheeuurr Hier, j'ai pris le chemin du bonheur ; J'ai vu Monsieur Simplicité Résoudre un problème compliqué. Madame Partage donnait de son pain Aux enfants qui avaient faim. Monsieur Tolérance faisait traverser Une dame âgée. Madame Rire racontait des blagues Aux veuves chagrinées... Et moi, Voyant cela, J'ai appris que le bonheur N'est pas loin, Il suffit d'ouvrir les yeux, Il est là, à coté de moi, de toi, de nous ! Alors attrapons-le, ensemble ! Anna Tall Torodo JJ’’aaii ccoommpprriiss…… J'ai compris qu'il y a des priorités dans la vie. J'ai compris que les gens que tu rencontres ne sont pas forcément tes amis. J'ai compris que, dans la vie, on n’a pas toujours ce qu'on veut. J'ai compris qu'on n’est rien sur terre : en une seconde tout peut s'écrouler, rien n'est jamais acquis. J'ai compris qu'il ne faut pas être ni prétentieux ni incapable, mais, toujours se préserver de ce qui est blâmable. J'ai compris que certains sujets importants font réfléchir, jusqu'à atteindre l'endroit sensible qui parfois nous déchire, jusqu’à nous permettre d’être responsable, de prendre conscience, jusqu’à aider à savoir à qui nous accordons notre confiance. J'ai compris, que faire du mal aux gens n'est pas du tout bien. J'ai compris que les regrets ne sont plus utiles quand la mort te parvient. J'ai compris que, à tous instants, chaque seconde nous est enlevée de notre crédit de vie. J'ai compris que, sans patience, sans courage, sans volonté, on n’arrive à rien. J'ai compris qu'il ne faut pas se fier à l'apparence, ni à la grandeur. J'ai compris que l'important, c'est ce qu'on a de beau dans la tête et le cœur. François Victorien AAAMMMAAANNNIIIEEENNN ???......... Emprunté à une des nombreuses langues africaines, ce mot AMANIEN, signifie littéralement « comment ça va ? » ou bien « On dit quoi ? », c’est-à-dire : quelles sont les nouvelles du pays ? # 1 LA RESIDENCE DE GOSSIO TRANSFORMEE EN CAMP DE TORTURE Combien sont-ils à être détenus en toute illégalité dans la résidence de Marcel GOSSIO, ex-patron du Port Autonome d’Abidjan, occupée depuis le 11 avril 2011 ? Difficile de répondre à cette question. Une chose est, par contre, sûre : l’habitation est devenue un lieu de torture et d’exécutions sommaires occupée par les FRCI, au nez et à la barbe des personnalités du RHDP qui vivent tranquillement avec leur famille dans les environs. Torture, viol, privation de nourriture, brûlures à l’électricité, à la bougie et au mégot de cigarette. Tout s’y passe. Et cela, en toute impunité au vu et au su des responsables des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire qui viennent quotidiennement en ces lieux, rendre visite à leurs troupes. Selon le même témoignage, plusieurs autres personnes sont malheureusement toujours détenues en ces lieux. Voilà en somme la vision des droits de l’homme du régime de Ouattara et l’utilisation entre autres des domiciles privés occupés par les FRCI. Et pourtant, le Ministre de la Défense du régime M. Paul Koffi Koffi disait récemment avoir engagé des actions pour mettre fin à l’occupation des domiciles des personnalités proches du président GBAGBO. Des paroles destinées en réalité à tromper l’opinion publique. Diomandé Sekouba. eventnewstv # 2 ADO LE COMMIS VOYAGEUR D'AVIONS EN AVIONS, TOUJOURS DANS LES CIEUX ET ENTRE LES NUAGES. ADO LE SEUL PRESIDENT COMMIS VOYAGEUR DU MONDE, MEME POUR ARRIVER AU NORD,
  • 53. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 53 IL ETAIT CACHE DANS UN HELICO AVEC SA FEMME. Kouamé Célestin N'brah. #3 Grève de la faim organisée par les personnes handicapées de Côte d’Ivoire. "Bonjour, je souhaiterais vous faire part de ce qu'une grève de la faim est en cours devant le parlement ivoirien, grève de la faim organisée par les personnes handicapées de Côte d'Ivoire qui réclament du travail. ; je suis moi-même déficient visuel vivant en France mais je suis en ce moment en vacances au pays. Les personnes handicapées de Côte d'Ivoire demandent que le gouvernement Ouattara remette en marche les recrutements dérogatoires au sein de la fonction publique. Aujourd'hui, ces handicapés se mordent les doigts. Laurent Gbagbo avait créé un secrétariat d'Etat chargé des handicapés, mais on a préféré le néant ; car, Ouattara n'a rien à proposer . Alors, il va les laisser mourir. Et, aucune ONG ne lèvera le doigt. Shlomit Abel # 4 La radio et la TV chez nous Cette année, pas de "Podium", ni "Variétoscope" à la RTI, à cause de besoins matériels et financiers, dit-on. Du moins, c'est ce qu'on peut lire dans le journal « L'expression » du jour. Heureusement, "Wozo Vacances" est sauf. Entre nous, si on sacrifiait "Star Karaoké" au profit d'une de ces émissions, ça n'allait pas me poser problème. Tout le monde le sait, "Podium" et "Variétoscope" impliquent plus de monde et permettent d'occuper sainement une plus grande frange de la jeunesse... Yehni Djidji #5 Dans notre TV, aucune émission de culture générale. Trop d'émissions de musique et de divertissement, tels que : Tempo, Ahouaney, samedi ça samedi, rti musique, etc. Trop de place à la musique. Même sur rtburkina, y'a : génies en herbe, des mots et des lettres, etc. (Alain Clotène). #6 Qu'est-ce qu'il leur arrive tous, sentent-ils la roue tourner et en bonnes girouettes, cherchent-ils à aller dans le sens du vent? Sinon comment comprendre que Mr Lézoutié décrie le mensonge et la gabégie de Ouattara en pleine homélie, au point de recevoir une standing ovation? Comment comprendre qu'Anaky et Banchi invitent Laurent Gbagbo à prendre courage? Comment comprendre que Meiway appelle à libérer le président gbagbo? Que leur arrive-t-il ? Aidez-moi à comprendre et compléter la liste. (Touré Fatogoma). #7 Mauvaise gouvernance en Cote d'Ivoire: comment peut-on expliquer le fait que le gouvernement d'Allassane Ouattara ait des difficultés pour payer les fonctionnaires fin juillet 2013, alors que les recettes fiscales de la seule Direction des Grandes Entreprise de la Direction Générale des Impôts (DGI) s'élèvent, à elles seules, à 122 milliards de FCFA? Cette recette ne prend pas en compte les recettes du Trésor, des Douanes et des autres Directions des impôts. Pour mémoire, sachez que la masse salariale des fonctionnaires ivoiriens s'élève à environ 20 millards de CFA par mois. Kassaprèkon Kassa #8 Des autorités du nord quittent la zone suite à des menaces Deux autorités administratives du Nord du pays ont trouvé refuge dans d’autres circonscriptions, suite a des violences et menaces enregistrées dans leurs zones respectives, ont rapporté mardi des témoins à Xinhua. En effet, le sous-préfet de Tiéningboué a dû abandonner la localité après que son bureau et sa résidence eurent été saccagés par des manifestants mécontents. Ceux-ci soupçonnaient l’administrateur d’avoir un parti pris dans la gestion du violent conflit qui a éclaté dans la localité entre agriculteurs et éleveurs, et qui a fait plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels. Le deuxième sous-préfet à être inquiété est celui de Sominassé (nord-est, département de Nassian), Jonas Blai Kpan, victime de violences verbales. M. Kpan s’est vu contraint d’abandonner son poste, en raison de menaces récurrentes reçues des populations. « J’ai reçu un appel anonyme dans lequel mon interlocuteur me disait qu’une descente musclée à mon domicile se préparait. Ayant pris la menace au sérieux, j’ai aussitôt saisi le Préfet de Nassian », a expliqué l’administrateur à un journaliste local. A l’en croire, certains villageois l’accusent d’être à la base du choix d’un centre d’examen dans une autre localité pour les élèves de Sominassé. Le sous- préfet de Sominassé a ainsi trouvé refuge à Nassian, tandis que son collègue de Tiéningboué s’est retiré à Abidjan, en attendant un apaisement. #9 Loi sur la nationalité #10 D'après des sources proches du dossier, le capitaine Bley Kouassi Urbain, presque la quarantaine, est depuis la mi-juillet sur le sol ivoirien. Il vient d'être extradé par les autorités de Niamey vers son pays d'origine. Où de forts soupçons pèsent sur lui quant à son implication dans ce coup avorté qui s'annonçait, selon de bonnes sources, "particulièrement très sanglant". Il s'agissait, explique-t-on, d'une série d'assauts qui devraient être menés contre plusieurs villes dans les parties Est, Ouest, Centre et Sud du pays. Le capitaine Bley Kouassi Urbain s'était reconverti professeur de mathématique au Niger. Ce dernier est également soupçonné d'avoir pris une part active à des attaques perpétrées ces dernières années contre les forces républicaines de Côte d'Ivoire, et qui ont fait plusieurs morts. Natif de Lakota, le capitaine Bley a fait ses premiers pas dans l'armée ivoirienne au début des années 2000 avec le grade de lieutenant. Très vite, il gravit les échelons et se retrouve aide de camp du général Phillipe Mangou, avant d'être affecté à la garde républicaine. Il devient l'un des hommes de main de commandant de cette force, le général Dogbo Blé Bruno. Dès la chute du pouvoir de Laurent Gbagbo en avril 2011, il s'exile au Ghana, puis se dirige vers le Niger où il s'installe à Niamey, la capitale. L'homme qui fait valoir sa bonne maitrise des mathématiques en dispensant des cours de cette discipline dans des établissements secondaires locales, fait des va-et-vient entre Niamey et Accra, où il garde toujours, selon une source proche du dossier, des liens étroits avec ses frères
  • 54. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 54 d'arme exilés. Il a été transféré à Abidjan dans la plus grande discrétion, loin du feu des projecteurs, en attendant de passer devant le tribunal militaire. Armand Tanoh #11 CAMIONS DE RAMASSAGE D’ORDURES: DANGER “Depuis le 11 janvier 2013, le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable a opté pour une nouvelle procédure de collecte des ordures dans le District d’Abidjan. Ainsi, le ramassage des ordures devrait se faire à hauteur de 75 % la nuit, quand les opérateurs commis à cette tâche devraient pouvoir collecter les 25% restant pendant la journée. Ces nouvelles dispositions ont pour but d’accroître le taux de collecte des ordures ménagères dans le District d’Abidjan ”, peut-on lire sur le site du Ministère de l’Environnement. En réalité, depuis le lundi 21 Novembre 2011 et peut-être même avant, la démarche avait été entreprise. Il ne s’agit pas ici des jeunes gens qui fabriquent des chariots de fortune avec des morceaux de bois et qui conviennent avec les riverains avec paiement mensuel, mais des gros camions qui assurent le ramassage dans les grands points de collecte et qui ne réclament pas directement de l’argent à la population. La mesure aurait été prise pour accroître le taux de ramassage. Les odeurs incommodantes du chargement à ciel ouvert ont sûrement milité également en la faveur de cette décision. Mais, une chose est claire : ce ramassage nocturne constitue un danger pour la population. Du moins, selon ce que j’ai pu constater. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un camion de ramassage avec des feux arrière qui marchent. “C’est ce qui tue en rase campagne, disait un chauffeur de taxi. Là-bas, un tel enfin garé dans le noir, c’est la mort assurée. En ville, les lampadaires permettent de limiter les dégâts.” Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un de ces camions marquer un arrêt au feu tricolore quand il était le premier de la file. Des coups de klaxons et il traverse à vive allure la voie. C’est comme s’ils n’ont jamais de frein, ou alors les chauffeurs ont étudié un code de la route qui leur est propre. On pourrait aisément les inclure dans un dictionnaire pour illustrer l’expression “rouler à tombeau ouvert”. Le plus étrange c’est que le matin ils vont bien plus lentement, alors que c’est la nuit qu’il faut redoubler de prudence. Source : abidjanautomatic.com #12 10 prisons au lieu des 10 universités promises Le conseil des ministres qui s’est tenu le mercredi 24 juillet dernier a décidé de la construction de 10 nouvelles prisons en Côte d’Ivoire. La nouvelle a été annoncée avec enthousiasme par le porte-parole du gouvernement, le ministre Koné Bruno. Ces 10 nouvelles prisons porteront le nombre des maisons d’arrêt et de correction à 43, puisque la Côte d’ivoire en compte à l’heure actuelle 33. En décidant de construire 10 nouvelles prisons alors que la Côte d’Ivoire qui sort d’une longue crise a des besoins plus importants voire existentiels, Ouattara montre clairement, surtout à ceux qui en doutaient encore, l’option de son régime. Un régime dont le seul programme est de pourchasser et d’emprisonner ses opposants. Au jour d’aujourd’hui, ce sont environ 800 partisans du président Gbagbo qui croupissent dans les prisons de Ouattara, des plus hauts responsables aux simples militants de base, sans compter ceux qui sont torturés dans les camps de concentration. Il ne se passe pas un jour sans que les services du régime Ouattara n’arrêtent un militant de l’opposition. De sorte que les 33 prisons que compte le pays lui paraissent insuffisants, puisqu’en dehors des prisonniers politiques, elles accueillent chaque jour des dizaines de prisonniers de droit commun. D’où, la nécessité pour. Boga Sivori (source: Ivoirenews.info). #13 Après la RTI, le Rattrapage familial pose valise à la Poste de Côte d'Ivoire : Le DG donne un marché à son neveu de 80 millions F CFA. En effet, selon La lettre du continent du 18 Juillet 2013, « Le DG de La Poste de Côte d'Ivoire, Mamadou Konaté, a attribué début juillet à son neveu et patron de N-Micro service bureautique(NMSB), Youssouf Nabi Touré, le marché de rénovation des Postes de Tafiré, Kong et Diawala, trois villes du nord du pays. Ce contrat attribué de gré à gré avoisinerait 80 millions F CFA. Youssouf Nabi Touré, qui ne possède pas de société de BTP à son nom, est le fournisseur exclusif de La Poste ivoirienne. Il préside également la Fondation Nabintou Cissé - la mère d'Alassane Ouattara. Dans la foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de la Société ivoirienne de travaux, d'études, de réalisation et de maintenance(Siterm), la rénovation de quatre autres bureaux de Poste des villes de M'Bengué, Niellé, Dikodougou et Sinématiali (nord) ». Source : La lettre du continent. #14 Le pardon J’entends les hommes de la rébellion dire que le front populaire et ses alliés doivent demander pardon aux ivoiriens sans oublier la repentance. Je voudrais dire aux rebelles que nous demanderons pardon aux Ivoiriens pour : 1- n'avoir pas mis Dramane Ouattara aux arrêts après son appel a descendre dans les rues pour contester les résultats de l’élection à la quelle il n'a pas participé en 2000. 2-pour avoir levé le mandat d’arrêt lancé par Bédié contre lui Dramane Ouattara pour faux en écriture, faux et usage de faux 3-pour avoir permis que cet apatride de Dramane Ouattara participe au forum de réconciliation entre Ivoiriens 4- pour avoir permis que celui-ci soit président d'un parti pendant que nous ne lui reconnaissions pas sa nationalité ivoirienne en bonne et due forme 5-pour avoir permis que cet apatride obtienne un certificat de nationalité en Côte d'ivoire 6-pour avoir permis qu'il soit candidat en utilisant l'article 48.
  • 55. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 55 Voici les raisons pour les quelles le fpi doit demander pardon aux Ivoiriens chers adorateurs. Sinon, le reste n'est que du vent. En cote d'ivoire si quelqu'un doit demander pardon aux ivoiriens et se repentir c'est bien le chef de guerre dramane ouattara pour avoir mis la cote d'ivoire a feu et a sang. On est ensemble!! Joël Curtis #15 Le PDCI pourra-t-il échapper a un quatrième éclatement? Pour mémoire déjà en 1959, le jeune Auguste Denise se faisait évincer du secrétariat général par Houphouët-Boigny pour avoir demandé des reformes visant a accorder plus de responsabilités aux jeune. Il partira donc avec un certain nombre de personnes. En 1994, ce sera au tour de Djény Kobina à la tête des rénovateurs du parti à qui on indiquera la porte de sorti après lui avoir refusé la parole au congrès. En 2002, Fologo devra prendre aussi cette même porte de sortie pour divergence de vue avec Bédié. Aujourd'hui c'est KKB qui est à la tête d'un groupe de réformateurs qui demandent l'application des textes, notamment celui relatif à la limite d'âge que Bédié avait introduite en son temps pour barrer la route à des caciques du PDCI qui étaient des candidats sérieux au poste de secrétaire général. Le constat étant que le PDCI est réfractaire aux réformes et à la promotion des jeunes, à telle enseigne que jusqu'à 60 ans on est toujours considéré comme tel, pensez- vous que KKB et son groupe auront une fin différente de celle d'Auguste Denise, de Djény Kobina et Fologo? Touré Fatogoma #16 Le FPI absent était à la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Cote d’Ivoire. Chaises du FPI restées désespérément vides ce mercredi au palais présidentiel. Le FPI était-il invité ? Telle est la question que se posait la plupart des invités à cette cérémonie du 53ème anniversaire de la Côte d’Ivoire, sensée réunir toutes les filles et de ce pays au vue des places vacantes. Si le parti de Laurent Gbagbo a été invité, pourquoi la direction a-t-elle décidé de ne pas faire le déplacement du palais présidentiel ? Wassimagnon LLeess ccoonnssééqquueenncceess nnééggaattiivveess eett nnuuiissiibblleess ddeess «« ccoommpptteess dd’’ooppéérraattiioonnss »» Le professeur Nicolas Agbohou démontre, dans cet article, comment les comptes d'opérations profitent à la France et s'opposent fondamentalement au développement socio-économique des pays africains de la zone franc CFA. Les quatre principes de la zone Franc sont la centralisation des changes, la fixité des parités entre le franc CFA et l'euro, la libre convertibilité des francs CFA en euros et la libre transférabilité des capitaux de la zone Franc vers la France. Ils sont tous inspirés par le nazisme monétaire et s'opposent fondamentalement au vrai décollage socio-économique de l'Afrique francophone. Inspirée par le nazisme monétaire dont elle a été victime (lire Le Filament numéro 27, mars 2013), la France oblige chaque Banque Centrale africaine à ouvrir et alimenter, au Trésor Public français, un compte courant appelé : « comptes d'opérations »… Les comptes d'opérations ont des conséquences très nuisibles aux Africains. Quelles sont ces conséquences ? Réponse dans la prochaine parution du Filament. (A suivre) Nicolas Agbohou * « A l’heure actuelle, nous les Africains, nous disposons de plus de 3.000 milliards de francs CFA logés dans les caisses du trésor français » (Professeur Kako Nubukpo). Source : Ouestafnews Dansnotreprochaineparution: Découvrez : « L'association Côte d'Ivoire- Mahibouo » QQuueessttiioonn dd’’EEccoonnoommiiee ??...... …… LLee pprrooffeesssseeuurr NNiiccoollaass AAggbboohhoouu vvoouuss rrééppoonndd …… * QQQuuueeessstttiiiooonnn ddd’’’EEEcccooonnnooommmiiieee ???......... OOnn nnee ppeeuutt ppaass ccoonnssttrruuiirree ll''aavveenniirr dduu ppaayyss eenn ccoommppttaanntt uunniiqquueemmeenntt ssuurr llaa mmeennddiicciittéé ffiinnaanncciièèrree ééttrraannggèèrree.. Force est de constater qu’il n'existe pas sur la terre un seul pays qui soit développé, alors qu’il est dépouillé de souveraineté monétaire. Car, pour faire circuler normalement une voiture, il faut du carburant ou de l'électricité pour les autos électriques. De la même manière, la monnaie est indispensable à l'économie. Elle permet de mettre en mouvement les forces de travail et le génie inventif ou créatif qui produisent la richesse nationale en détruisant la pauvreté locale. La confiscation ou le contrôle de la monnaie par la main étrangère atrophie la puissance de production des richesses par les nationaux qui se laissent dévorer par la pauvreté. Payez une personne avec la monnaie locale et elle vous produira la richesse que vous avez choisie : une maison, des produits vivriers, des tables, des habits,
  • 56. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 56 des routes, des hôpitaux, la sécurité, l'éducation nationale, des loisirs, etc. L'absence de monnaie nationale ne permet pas de mobiliser objectivement les forces de travail du pays. Celui-ci mise alors sur la mendicité financière internationale appauvrissante pour espérer atteindre un développement harmonieux. Le franc CFA oblige les pays africains utilisateurs à déposer 50% de leurs devises ou recettes d'exportation en France qui s'en sert pour multiples usages personnels comme par exemple la couverture de son déficit budgétaire, le paiement partiel du déficit de sa balance de paiement ou de ses importations en provenance des pays étrangers, l'endettement des pays africains avec les intérêts financiers rapportés par les capitaux des Africains confisqués au Trésor Public français, etc. Contrairement à l'idée fausse largement répandue, un seul euro s'échange contre : a) 1500 wons de la Corée du Sud qui, avec 31.700 dollars par habitant en 2011, est aujourd'hui en tête de tous les pays africains derrière lesquels elle se classait en 1960. C'est le cas, par exemple, de la République de Centrafrique, de la RCI et du Cameroun qui ont respectivement 760, 1600 et 2100 dollars par habitant en 2011. b) 12.000 roupies de l'Indonésie qui a 4.300 dollars par habitant. L’Indonésie dépasse largement tous les pays de la zone franc cfa c)-15.000 rials de l'Iran dont le PIB par habitant excède 12.200 dollars et fait trembler l'Occident. d) 27.200 dongs du Vietnam qui, malgré son blocage économique par sa longue guerre contre les États-Unis d'Amérique, a 3.200 dollars par habitant et demeure actuellement le deuxième pays producteur et exportateur mondial du riz qu'importent presque tous les pays perdus dans les forêts africaines très généreuses. e) 655,957 f CFA du Niger, du Mali ou du Burkina Faso qui sont au bas de l'échelle mondiale, malgré la robustesse de leur prétendue monnaie f CFA, en comparaison avec le won sud coréen, la roupie indonésienne, le rial iranien et le dong vietnamien. Par ailleurs, une personne majeure, qui a toutes ses facultés au grand complet, doit s'assumer en gérant ses propres revenus. De même, un pays dit indépendant doit battre sa propre monnaie et la gérer avec une rigueur dans le sens de ses propres intérêts légitimes. Se réfugier dans le f CFA qui appartient à l'ancienne puissance colonisatrice est une revendication de la colonisation nouvelle aux conséquences désastreuses. Le Ghana, l'Angola, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et l'Afrique du sud par exemple sont des pays en voie de développement ou d'émergence, parce qu'ils gèrent correctement leur monnaie dans le sens de leurs intérêts légitimes, à l'inverse des pays de la zone franc qui enrichissement naïvement la France, à leurs propres dépens. Tous les autres pays africains dotés de souveraineté monétaire qui ne décollent pas économiquement doivent : 1-Mieux gérer leur monnaie locale. Exemple, s'il faut 60 litres pour faire le plein d'une voiture, tout versement additionnel se verse et constitue un gaspillage inutile. En économie, on parle de « l'inflation d'origine monétaire ». Trop de monnaie en circulation engendre l'inflation. En revanche, si l'on se contente de mettre dans la voiture seulement 20 litres au litre de 60 litres pour parcourir la distance entre A et B, la panne d'essence sera constatée sur la distance AB ne contenant aucune station d'essence de secours. L'objectif poursuivi ne sera pas atteint. La même triste réalité s'observe en économie quand la quantité de monnaie injectée dans l'économie est insuffisante. Les forces de travail sont disponibles, mais elles ne travaillent pas parce qu'il n'y a pas de monnaie ou d'argent pour les payer. C'est cette réalité constatée quotidiennement en zone franc. 2-transformer chez eux toutes leurs matières premières (agricoles, minières, minérales et énergiques) en produits finis générateurs des richesses appelées les « valeurs ajoutées ». Construire l'avenir du pays en comptant uniquement sur la mendicité financière étrangère est une erreur monumentale Pr Nicolas Agbohou * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... CCôôttee dd’’IIvvooiirree :: AAtttteennttiioonn aauuxx ccoonnttoorrssiioonnss jjuurriiddiiqquueess ssuurr llaa nnaattiioonnaalliittéé De l'humanité à la nationalité, et de la nationalité à la bestialité, la Côte d'Ivoire a fini par toucher les tréfonds de l'infra humanité, cette animalité inversée. Des forces de l'enfer sorties de nous-mêmes dans des barbaries et des atrocités d'une hallucinante guerre. Subséquente à une élection présidentielle bâclée que personne ne pouvait gagner, ni perdre. La suite sera l'intervention militaire franco-onusienne de forte amplitude, avec à la clé des milliers de morts. Pour une formidable et sanguinolente illusion démocratique. Ces morts, dont le sang a séché mais dont la putréfaction cadavérique exhale une odeur pestilentielle. Tant sont nombreuses les victimes qui attendent une sépulture. Mais, "lo pays avanche" et revoilà l'archi-accord de Marcoussis, ce désaccord paraphé, qui nous a conduits dans l'impasse. Le credo reste focalisé sur la nationalité ivoirienne agrégée cette fois de l'apatridie. La Côte d'Ivoire est un pays pour tous et il doit rester le seul Etat au monde destiné à un statut universel. Politiquement, il est incorrect d'y parler de devoirs des étrangers. On ne doit parler que de leurs droits uniquement. Cette option vexatoire reste le terreau fertile où va se recroqueviller l'ivoirité. Ce sentiment national encore impuissant, honni, et vilipendé, mais exaspéré et tenace. On ne le dira jamais assez, mais l'ivoirité n'est pas active mais réactive ; elle n'est pas thétique, mais antithétique. L'histoire bégaie bien souvent et ce que l'homme peut faire, l'homme peut aussi le défaire. Les étrangers, natifs ou immigrés, en Côte d'Ivoire, gagneraient à se garder d'une instrumentalisation politique de leur statut. Ces tentatives de contorsions juridiques en cours pourraient avoir l'effet contraire à celui escompté et les exposer, tôt ou tard, à d'amères épreuves. Paul Zahiri
  • 57. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 57 LLL iii vvv rrr eee sss ààà lll iii rrr eee (Cette rubrique est réservée pour faire découvrir les livres, anciens ou nouveaux, les artistes et les écrivains, que nous jugerons susceptibles de présenter un intérêt, à certains égards). CCÔÔTTEE DD''IIVVOOIIRREE :: OONN IIRRAA JJUUSSQQUU''AAUU BBOOUUTT !! Clotilde Ohouochi "On ira jusqu'au bout" est la célèbre formule lancée par le président Laurent Gbagbo lors de sa première comparution à la Cour pénale internationale, en décembre 2011. Cette formule est reprise, en écho, par Clotilde Ohouochi, comme titre de cet ouvrage où elle raconte comment, en tant que personnalité proche de Laurent Gbagbo, elle a vécu les douloureux événements de la guerre postélectorale. * A la demande du public, l’association RANM revient avec : LE CODE NOIR DE LOUIS XIV. 2 Mars 1685, à la cour du roi Louis XIV, une décision d’une très haute importance va être prise. Une décision qui va bouleverser le cours de l’histoire et changer considérablement le rapport entre les hommes du monde entier... Quelle est cette décision ? Quels en sont les enjeux ? Quels sont les protagonistes de l’époque ?...Mais qu’est-ce que c’est que ce Code Noir ? Quel est son intérêt ?...Comment parler du fondement et de la réalité du Code Noir, ses douleurs, ses non dits et ses zombis ? Comment parler de l’institutionnalisation de l’esclavage des Noirs, avec des précisions historiques mais avec humour tenait d’un pari impossible que l’auteur : Léandre SAHIRI, a su adroitement relever dans son livre : « Le Code Noir de Louis XIV ». L’association RANM à son tour, à travers son spectacle du même nom, vous plonge dans ce livre incontournable et invite tous les humains à partager cette histoire qui conditionne fortement la vie des hommes Noirs du monde entier mais pas seulement... Connaissez-vous LE CODE NOIR ? Si non, recevez une copie gratuite (en PDF) du livre. Si oui, faites-nous parvenir vos avis et commentaires, à publier. Ce livre est une invitation à décoder le «Code Noir». Interview. A lire dans notre prochaine parution * La Condition noire Pap Ndiaye éd. Calmann-Lévy Pap Ndiaye a publié « La Condition noire ». Cet ouvrage très touffu -plus de 430 pages- et passionnant se présente volontiers comme une première pierre à l'érection de black studies en France. Son ambition ? Embrasser la « question noire » dans son ensemble en s'appuyant sur plusieurs disciplines : histoire, sociologie, droit, psychologie… De ces travaux menés par le métis grandi en France mais né d'un père sénégalais et d'une mère française, les Noirs de la métropole émergent non comme un groupe à l'identité monolithique et aux aspirations toujours cohérentes -une « identité épaisse », comme dit Pap Ndiaye- mais comme « une minorité, soit un groupe de personnes ayant en partage l'expérience sociale d'être généralement considérées comme noires ». * « L’ennui, qui dévore les autres hommes au milieu des délices, est inconnu à ceux qui savent s’occuper par quelque lecture. Heureux ceux qui aiment à lire ». (Fénelon, Télémaque).
  • 58. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 58 Mes bonnes résolutions pour changer de vie Yves Deloison Dans ce petit manuel pratique, Yves Deloison propose 200 bonnes résolutions pour renouveler son quotidien, renouer petit à petit avec une vie saine et réapprendre à apprécier les plaisirs simples et les petits bonheurs. Vous y trouverez des conseils faciles à appliquer qui vous permettront de tout changer dans votre vie pour prendre un nouveau départ et renoncer aux habitudes néfastes à l’épanouissement. * Pensées pour moi-même ; citations Nelson Mandela Traducteur : Maxime Berree Editions Points Durant toutes ses années de lutte, Nelson Mandela a consigné ses pensées sur d'innombrables carnets : il est devenu un homme de l'écrit. Ce recueil réunit les phrases les plus significatives de Mandela, sur la discrimination, la vie, la pauvreté ou encore l'amour… dans ce livre, on découvre une autre facette de l'homme politique, devenu le symbole de la tolérance et de l'humanisme, à savoir : sa dimension spirituelle. *** PPPoooiiinnnttt DDDeee LLLeeeccctttuuurrreee Une rubrique pour faire partager vos opinions sur les livres que vous avez lus * RREEGGIINNAA YYAAOOUU:: QQUUAANNDD LLAA PPLLUUMMEE DDEEVVIIEENNTT UUNN GGLLAAIIVVEE On sait de Regina yaou qu’elle est née à Dabou en 1955, et qu’elle est originaire d’Akrou (jacqueville), qu’elle est découverte grâce à un concours de littératu re alors qu’elle est encore au lycée, à t rave rs sa nouvelle « la citadine », et que depuis 1982 elle couvre de mosaïques l’univers de la littérature ivoirienne et africaine, avec des œuvres, qui transcendent les genres : drame, romantique, fantastique. Cette Ré gina Yaou, on devrait tous la connaître, parce qu’elle fait la fierté de la littérature ivoirienne. Mais, la vérité est que cette Régina ne m’inté resse que très peu. Celle devant laquelle je m’incline, celle qui me bouleverse, c’est l’implacable romancière. Je me souviens encore… La première œuvre littéraire qui m’a fait pleurer, a été « Les erreurs de maman ». Pendant des années, ce livre est resté l’œuvre la plus bouleversante que j’avais jamais lu. Et puis un jou r, j’ai lu « le glas de l’infortune », e t j’e n suis ressortie anéantie . « Et puis un jour, j’ai lu « Le glas de l’infortune » Quand Regina Yaou écrit, elle devient thanatos, une déesse qu’aucun malheur ne rassasie. Lezou Marie, la Révolt e d’Affiba et le Prix de la Révolte, aihui Anka, la trilogie des germes de la mort ; pour toutes ses œuvres, le principe reste le même : Faire souffrir les pe rsonnages principaux, du début de l’histoire jusqu’à la fin. Quand on a l’impression qu’elle leur laisse un peu de répit, c’est pour mieux les accabler de désillusion après. Et dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, elle les tuera à la fin. Dans le monde de la littérature contemporaine, beaucoup de critiques s’accordent à dire que la biographie de l’auteur peut avoir un impact sur la personnalité et les actions des personnages ; ou du moins, que l’auteur et le personnage partagent un portrait psychologique plus « Quand Regina Yaou écrit, elle devient thanatos… » ou moins proches. Alors, je ne peux m’empêcher de me demander : D’où provie nt ce tte ame rtume
  • 59. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 59 profonde que Re gina Yaou entretie nt dans ses œuvres littéraires depuis une vingtaine d’années ? Fatim D iaby . Source: rythmesafriqueracines.com AA pprrooppooss ddee ll’’aammeerrttuummee pprrooffoonnddee ddee RReeggiinnaa YYaaoouu Fatim Diaby, en conclusion de son article « REGINA YAOU: QUAND LA PLUME DEVIENT UN GLAIVE » pose la question suivante : « D’où provient cette amertume profonde que Regina Yaou entretient dans ses œuvres littéraires depuis une vingtaine d’années ? ». A mon humble avis, on ne peut répondre à cette question que du point de vue psychocritique. Pourquoi la psychocritique ? La psychocritique est la méthode d’analyse inspirée par la psychanalyse et illustrée par Charles Mauron, à partir des thèses de Roger Fry. C’est une méthode d’analyse qui consiste à étudier une œuvre ou un texte pour relever des faits et des relations issus de la personnalité inconsciente de l’écrivain ou du personnage. En d’autres termes, la psychocritique a pour but de découvrir les motivations psychologiques inconscientes d’un individu, à travers ses écrits ou ses propos. La psychocritique se veut une critique à la fois littéraire, scientifique, partielle, non réductrice. a) Littéraire, car ses recherches sont fondées essentiellement sur les textes ; b) scientifique, de par son point de départ (les théories de Freud et de ses disciples) et de par sa méthode empirique (Mauron se réclame de la méthode expérimentale de Claude Bernard) ; c) partielle, puisqu’elle se limite à chercher la structure du phantasme inconscient ; d) non-réductrice, car Mauron attribue au mythe personnel une valeur architecturale, il le compare à une crypte cachée sous une église romane. Mauron a, par ailleurs, esquissé une théorie sur la liberté créatrice de l’homme et la valeur de l’art… D’où, l’intérêt, pour ma part, de recourir à cette méthode qui permet d’aller au-delà des méthodes traditionnelles d’analyse, notamment stylistique, thématique, linguistique, ethnosociologique…, pour permettre au critique d’éclairer les autres points, et révéler plus, tant sur le texte que sur l’auteur. Puisque c’est, bien entendu, le rôle du critique que d’en savoir davantage et d’en dire plus. Sur ce point, toute la nouvelle critique s’accorde. Au total, c’est la méthode psychanalytique ou la psychocritique qui nous fera comprendre la personnalité inconsciente de Regina Yaou et les fondements, ou les mobiles de l’obsession de certains thèmes et concepts récurrents, entre autres son « amertume profonde », etc. Malheureusement, je ne possède pas ses livres, ni le temps matériel pour faire cette analyse. Léandre Sahiri. * Depuis la classe de 6e , je lis les œuvres de Regina Yaou. J’ai commencé avec Lezou marie, les écueils de la vie, et depuis,, je ne cesse de suivre toutes ses œuvres. Encore une fois, elle écrit merveilleusement bien, avec des histoires proches de nos réalités africaines. Avec un contenu qui instruit et nous fait connaître les frasques de la vie. Longue vie à l’auteur! Catherine Nomel Dans notre prochaine parution “Les sous-sols du paradis” de Désiré Anghoura ” ou l’histoire sombre de ces Africains en quête d’un mieux- être en Occident…” par Henri N’Koumo * LLee mmuurrmmuurree dduu ssiilleennccee J'aime écouter le murmure du silence Au crépuscule qui, majestueusement, glisse Son épais voile sur l'océan amoureux qui caresse Avec tendresse, le sable fin enguirlandé de mousse. J'aime écouter le doux murmure du silence Au milieu des rochers aux épaisses cuirasses Encore tiédies par la chaleur des derniers rayons Du globe de feu qui décline dans le lointain horizon. J'aime me sentir enveloppé du murmure du silence Qui m'élève au dessus de ce monde de tristesse Que je regarde du haut des légers nuages floconneux Qui me promènent dans cet univers des bienheureux. J'aime sentir sur la fine membrane de mes tympans Le langoureux et doux murmure du bienfaisant silence Qui me raconte les plus belles histoires d'antan, Histoires pleines d'amour, de pardon et de tendresse. J'aime m'endormir bercé par le murmure du silence Aux douces sonorités et aux mille couleurs féeriques Qui m'emportent dans une indescriptible liesse Enveloppée de mélodieuses chansons angéliques. Khalil Ben Sory, Belle Nature. * Par manque d’espace imparti aux rubriques, nous ne pouvons pas publier tous les textes, en même temps. Nous nous en excusons. *
  • 60. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 60 (Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique) LES BONS NEGRES DE SERVICE DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE Il est dans l’ordre des choses que, pour évit er que la Métropole perde la ma îtrise des co lo nies, il so it placé à la tête de celles-ci des plus fidéles et des plus lo yaux serviteurs de «La République». En vo ici quelques-uns. Source: «A lt er Info ». Le président du Tchad, Idriss deby. Le président du Togo, Faure Gnassingbè, après 39 ans de règne de son père Photo du président du Gabo n, Ali Bongo a lui aussi succédé à son père Omar Bongo. Photo du président du niger, Mamadou Issoufou. Le président du Sénégal, Macky Sall. Le président du Burk ina Fasso, Blaise Campaoré. Le président du Co ngo - Brazzaville, Denis Sassou N'Guesso. L’ex-président du Mali, Dioncounda Traoré. Le président de la Guinée, Alpha Condé.
  • 61. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 61 Le président du Ca meroun, Paul Mvondo Biya. Le président de la Côte d'Ivo ire, Alassane Ouattara. Auteur: KPOGLI Ko mla Source: lajuda.blogspot.ch Envoyez-nous des informations à publier et vos liens préférés. Contactez-nous pour proposer articles, rubriques, photos et vidéos, etc. D’avance merci. [email protected] * Afrique : La santé du président, demeure le premier tabou constitutionnel Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé une conférence publique, le 11 juin 2013 à Ouagadougou sur le thème « Les tabous constitutionnels de la 4e république ». Cette conférence visait à mettre en lumière les sujets sur lesquels le pouvoir actuel refuse d’ouvrir le débat. Parmi ces tabous constitutionnels, la santé du chef de l’Etat figure en tête. La conférence a été animée par Luc Marius Ibriga, enseignant à l’Université de Ouaga 2 et modérée par le Pr Augustin Loada, directeur exécutif du CGD. « Notre démocratie souffre de non-dits, de beaucoup de tabous, voilà pourquoi 22 ans après, il est temps de lever le voile sur ces zones d’ombre qu’une conspiration du silence maintient hors du champ du débat démocratique ». C’est en ces termes que l’animateur du débat démocratique du CGD, Luc Marius Ibriga, a introduit sa conférence. Pour lui, il s’agit d’une attitude conforme à l’idéal démocratique où il y a le débat. Relèvent des tabous, ces sujets que l’on hésite à analyser à fond par crainte de réveiller des passions, de se trouver confronter à des questions sans solutions véritables. Sans tabou donc, Luc Marius Ibriga a, dans un exposé en trois étapes, fait ressortir les grands sujets tabous constitutionnels au Burkina Faso. Dans l’inventaire des sujets, figure en tête de la catégorie des tabous, des innommés, la santé du chef d’Etat. Selon Luc Marius Ibriga, la santé du chef de l’Etat fait partie des sujets que l’on refuse systématiquement d’inclure dans le champ du discours. « Concernant la santé du président du Faso, tout le monde se rappelle la récente actualité ayant donné lieu aux développements les plus ahurissants comme si le président du Faso n’était pas un être humain, susceptible de connaître la maladie », a souligné le conférencier. Faisant référence à la Constitution, Luc Ibriga a fait savoir que le texte fondamental est muet, au regard des termes de l’article 43. La santé ou la maladie du chef y est évoquée de façon contournée, précise-t-il. Il s’agit tout de même une chape de plomb qui n’est pas propre au Burkina Faso. Les présidents Georges Pompidou, François Mitterrand et le plus récent cas du président algérien en sont des exemples, fait noter le conférencier. Pourquoi un tel état de fait ? S’interroge le conférencier avant de répondre que cela s’explique par la personnalisation du pouvoir. En plus, et spécifiquement dans le contexte culturel burkinabè notamment moaga, la santé de l’empire est liée à la santé de l’empereur moaga. Pour lui, la conception culturelle du chef a une emprise sur le pouvoir moderne. Au titre du deuxième tabou dans la catégorie des innommés, il y a la question ethnique qui fait l’objet « d’un black out total ». Cette non évocation tire sa source de la Constitution qui évoque la question de façon négative, a souligné Luc Marius Ibriga. La classe politique refuse d’évoquer la question identitaire, a poursuivi le conférencier, mais celle-ci ressurgit de façon fracassante lors des élections et, surtout, dans la désignation des candidats. Le troisième tabou constitutionnel relevant de l’innommé concerne le « dualisme juridique qui caractérise la société burkinabè ». Toujours selon le conférencier, « l’article 101 de la Constitution évoque la question de manière sibylline ». Le droit a une emprise sur la réalité sociale burkinabè, fait savoir le conférencier. Plus encore, « il se creuse une distance que rien ne semble pouvoir combler entre la règle de droit et le vécu juridique des populations ». Le conférencier s’est d’ailleurs posé une question, celle de savoir « dans quelle langue dire la démocratie si l’on peut parler de démocratie dans un contexte où la grande majorité des citoyens ne se retrouve pas dans la langue officielle servant de support à la revendication politique et démocratique ? » Une autre catégorie de tabous constitutionnels concerne les tabous indiscutés. Dans cette catégorie, on note « les questions évoquées mais immédiatement refermées parce qu’on évite à pousser l’investigation au « bout ». Parmi elles, il y a la question de la stature envahissante du président du Faso, à sa succession et aux relations de l’armée avec le pouvoir politique. Sur le premier tabou, il pose la question de la « monarchisation » du régime, « seul maître à bord, le président a fini par installer, dans notre pays, une gouvernance singulière à laquelle il a pris goût et qui se caractérise non seulement par son opposition aux valeurs républicaines, mais aussi par l’exercice d’un pouvoir personnel d’inspiration monarchique, l’influence familiale et
  • 62. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 62 clanique, la collusion avec les puissances d’argent, l’absence d’imputabilité du chef de l’Etat et un hyper présidentialisme qui laisse peu de place au Premier ministre et au gouvernement ». Le manque d’ambition présidentielle au CDP est la preuve de la conception que le parti a du pouvoir : « on ne parle pas de la succession du chef pendant qu’il est en vie ». Quant aux relations de l’armée avec le pouvoir, le conférencier a ajouté que l’histoire politique du pays pourrait expliquer cela. « L’incrustation de l’armée au pouvoir depuis 1966 » a conduit à une banalisation de la présence militaire sur la sphère politique. Face à tout cela, le conférencier a suggéré qu’il y ait un inlassable travail et travailler à construire une démocratie républicaine. Luc Marius Ibriga a fini par laisser entendre que « l’analphabétisme massif, l’accroissement de la pauvreté et la dollarisation de la vie, le triomphe d’intérêt narcissique », expliquent la faiblesse de la démocratie au Burkina Faso. Quant au directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), le Pr Augustin Loada, il a tenu à mentionner que ce dialogue démocratique entre dans le cadre du 22e anniversaire de la Constitution de la 4e République burkinabè. Publié le : mercredi 12 juin 2013 Source : Le pays * Les sénégalais jugent Macky sur le Sénégal après Wade Dix sénégalais choisis au hasard entre Ouest foire et le centre-ville de Dakar ont répondu à dix questions ou interrogations sur la rupture tant annoncée, sur le quotidien et sur le régime. De la vendeuse d’arachide au fonctionnaire, en passant par le chauffeur de taxi, les différentes couches de la population se prononcent sur le climat social. L’objectif de ce reportage était de remettre le Sénégalais lambda au cœur du débat politique et de savoir ce que pensent réellement les Sénégalais de ce qui se passe ? Questions-réponses simplement et sans commentaires. A chacun des lecteurs de tirer ses propres conclusions. 1/ Depuis l’arrivée de Macky qu’est ce qui changé dans votre vie ? Talla Ndoye, menuisier métallique : « Je vous dirai 4 mots et c’est simple : désespoir, faim, galère et divorce » 2/ Etes-vous nostalgiques des années Wade ? Badou Ndiaye, chauffeur de taxi : « Oui parce qu’on assurait la dépense quotidienne sans soucis » 3/ Préférez-vous les années Wade ou Macky? Pape Gora Camara, opérateur économique : « Nous préférons dix mandats de Wade à un jour de Macky et 5 ans c’est trop » 4/ Que regrettez-vous des années Wade ? Mère Ngoné Thiam, vendeuse d’arachide et de made : « Je ne peux plus assurer les trois repas quotidiens » 5/ Quelle est la différence entre Viviane Wade et Marième Faye ? Lamine Doucouré, comptable : « C’est bonnet blanc et blanc bonnet, mais le pire est que sous l’ère Macky, c’est Marième Faye qui porte le pantalon au palais » 6/ Que pensez-vous de la traque des biens mal acquis? Jules Ba, banquier : « C’est un arrangement entre bandits de grands chemins ». 7/Que pensez-vous de l’emprisonnement de Karim Wade ? Rokhaya Sene, secrétaire : « C’est une patate chaude entre les mains de Macky, il va vite s’en débarrasser ». 8/Que pensez-vous de l’argent qui ne circule plus à Dakar? Famara Ndiaye, restaurateur : « C’est dû à l’incompétence de Macky qui est un président maudit. ‘kou meunoul baoul lou yakhou yawa’ 9/Différence entre Karim et Aliou Sall le frère de Macky? Paul Sané Retraité : « Wade a sacrifié Karim et Macky va liquider son frère » 10/Que conseillez-vous à Macky ? Kader Manga, agent immobilier : « Qu’il redescende sur terre. Nous en avons ras le bol des difficultés depuis son accession au pouvoir ». A vous de juger ! Mame Penda Sow TTeemmppss ddiiffff iicciillee ss Qu’est-ce que je fais J’erre dans ma tête Le temps me gère Je pense à tout Et même à toi Mais le temps me tourmente Qu’est-ce que je fais J’attends J’attends Et j’attends Vais-je le faire enfin Je n’en sais rien Tout ce que je sais C’est que je ne fais rien Il ne faut pas croire en la solitude Elle est plus dangereuse que la crise cardiaque La preuve… Claude L. Chaque jour, Un nouveau jour se lève, Laissant derrière nous Hier et avant-hier Avec leurs soucis et leurs inquiétudes. Et, Savoir toujours repartir Sur de nouvelles bases Avec une grande détermination, Telle doit être Notre préoccupation de chaque jour. Pour une excellente journée De bonheur et de victoire. Mariame Gba. * Les indépendances africaines LL ’’ AA ff rr ii qq uu ee ee ss tt -- ee ll ll ee vv rr aa ii mm ee nn tt II nn dd éé pp ee nn dd aa nn tt ee ?? Prononcez-vous ! Exprimez-vous ! * Côte d’Ivoire: mercredi 7 août 2013, Happy day! C'est vrai que, en ce mercredi 7 aout 2013, il y a la fête. Mais, que vaut une fête dans
  • 63. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 63 l'esclavage spirituel et temporel? La fête est le summum de la joie qu'on ressent quand on a accompli quelque chose et non faire du mimisme. Nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas indépendants ; donc, il n'y a pas de fête. Alors, concentrons plutôt nos énergies dans la prière et posons des actes qui vont concourir a notre indépendance, la vraie qui libèrera nos esprits des contingences immédiates et qui nous fera agir en êtres pensants. Laissons de côté les émotions qui nous conduisent à l'inconscience et l'insouciance qui est le maitres-mots du colonisateur. John Osagyefo BBOONNNNEE FFÊÊTTEE NNAATTIIOONNAALLEE AA TTOOUUSS LLEESS IIVVOOIIRRIIEENNSS L'amour de la patrie, sans couleur, sans condition, tous les temps, à contre-temps. L'amour de la patrie n'est pas un caméléon aux humeurs versatiles. En paix, en guerre Dans les serres d'une rébellion armée Sous une dictature de pro-ceci ou de pro- cela Sous le diktat des "patriotes" ou des "FRCI-dozos" Mon amour pour la patrie est là Rougeoyante Vibrante Là, dans les entrailles de mon cœur naïf De mon cœur qui bat qui bat qui bat qui bat..... Macaire Etty * LLLeee CCCaaahhhiiieeerrr LLLiiittttttééérrraaaiiirrreee d e Z a c h a r i e A c a f o u Chaque mois, Zacharie Acafou vous propose ici ses notes de lecture d’œuvres littéraires africaines d'expression francophone. ==== Zacharie Acafou Source: ivoire-blog.com * Tel un marchand ambulant… Ceci se passe en Colombie. Un maître d’école va, à dos d’âne, avec des livres, dans les villages les plus reculés du pays pour apprendre aux enfants à lire. Belle initiative personnelle. * RENCONTRE Dans la vie Nous faisons diverses rencontres Tous les jours. Sur nos chemins Nous rencontrons Des gens de tout horizon Des gens aux caractères autant coloriés qu'un arc-en-ciel. Parmi eux Il y a ceux que nous ne verrons qu'une fois Il y a ceux qui restent un temps pour partager Avec nous quelques moments et puis qui disparaissent Il y a ceux qui nous aiment plus ou moins Il y a ceux qui nous envient ou qui nous jalousent Il y a ceux qui restent pour de bon Il y a ceux qui nous apprécient pour ce que nous sommes Il y a ceux à qui nos cœurs parlent et qui prennent le temps Pour percer le mystère entourant notre personnalité Pour nous connaître Pour nous découvrir Pour nous aimer chaque jour un peu plus Avec sincérité Avec grandeur Pour nous aider à maintenir le cap Pour être cette main qui nous relèvera si jamais nous tombons, Pour être ce sourire qui nous parle pour dire : « Non! Ce n'est pas fini, tu peux y arriver, bats-toi! Je suis là… ». Tout ce grand détour Tu l’as bien compris, mon amour, C’est pour tout simplement te dire : Tu es la meilleure rencontre que j'aie jamais faite Tu demeures une personne exceptionnelle Tu as su À travers tes qualités si rares Dans ce monde de brutes et d'hypocrites Conquérir mon cœur. Je te souhaite Pour les années à venir Un bonheur infini. Anna Tall Torodo « Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ». Fatim Souanou Coulibaly * « Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance sont armées de pouvoir ». Voltaire * In memoriam Léandre Sahiri et famille vous remercient de vos soutiens, contributions et marques de sympathie. * AADDIIEEUU PPRROOFFEESSSSEEUURR JJEEAANN-- PPIIEERRRREE KKAAYYAA Le Professeur Jean-Pierre KAYA, Historien, Président de MAAT KA RE et fervent défenseur de la cause Kamite, nous a quittés subitement, ce dimanche 7 juillet 2013, au matin, suite à un arrêt cardiaque, à l'Hôpital Saint Anne de Paris. I l était marié et père de famille. Diplômé de La Sorbonne, il y donnait également des cours. Il donnait aussi des cours à l’École nationale de la magistrature (France). Auteur entre autres de « Ce que philosopher veut dire », (2008) et de « Théorie de la révolution africaine » (T1 2007 et T2, 2008).
  • 64. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 64 TTéémmooiiggnnaaggeess « Nous avons perdu un frère, un visionnaire pour l’Afrique, un guide pour les Africains. Mon cher Maatocrate, Jean Pierre Kaya (JPK), que ton âme repose en paix et que ton idée Maat-kare soit une unification et une sauvegarde de l'Afrique. Toutes mes condoléances à tes familles, puis à toute l’Afrique. C'est la perte d'une grande figure pour l’Afrique. (Ousman Ali Khamis Landaye-mi) * "Le malheur de l'avoir perdu, ne doit pas nous faire oublier, le bonheur de l'avoir connu". (Eddy Evadeck) * À toi Jean Pierre kaya Nous te rendons un vibrant hommage, À toi l’éminent anti-impérialiste acquis au panafricanisme À toi le révolutionnaire, À toi l’historien, À toi le penseur, À toi l’intellectuel... Repose en paix ! Léandre Sahiri * AAddiieeuu mmaammaann JJuulliieettttee AAnnzziiaann Quand chaque dimanche sonnait l'heure du rendez-vous Je prenais mon poste à bout de grève Aujourd'hui que ce monde est conquis par ta douce et suave voix Lorsque tu nous lis le message de paix Aujourd'hui que tu as conquis le cœur des chrétiens et les musulmans Sans oublier les animistes Aujourd'hui que tu réunis les ivoiriens sans regard de couleur ni d'ethnie Le silence sonne à jamais Tu es unique chère animatrice Et nul ne pourra prendre ta place dans nos cœurs Car nous t'avons juré fidélité Maman Juliette Anzian, tu nous dis Adieu S'écoule sur mes jougs, de l'eau, des larmes Pas de mots tel je suis en sanglot Dois-je te dire Adieu? Non, tu es là et regarde tes admirateurs Toukpè, le réconciliateur est abandonné Hier c'était Mister Dioum Aujourd'hui c'est toi Ah le monde de la bonne humeur ! Quel rendez-vous avez-vous pris avec le temps? Quel rendez-vous avez-vous pris sans nous? Que dis-je, nous viendrons un jour vous rejoindre Mais on a besoin de vous. Adieu Adieu maman Juliette Anzian Adieu Adieu Papa Dioum Je rêve que ma télé m'est menti sur votre mort Je rêve que ma radio me dise que vous vivez encore avec nous. Maxime Kouadio N'dri (L’Envol du cœur). * HHoommmmaaggee ppoosstthhuummee àà BBlléé OOlliivviieerr,, ddiiggnnee ccoommbbaattttaanntt ppoouurr lleess ddrrooiittss eett lliibbeerrttééss Pionnier de la lutte pour les libertés et droits démocratique en Cote d’ivoire. Blé Olivier, fidèle compagnon de lutte de Laurent Gbagbo s’en est allé, après 13 ans de lutte contre la maladie. Pour une alternative démocratique en Cote d’ivoire - voici le message que Laurent Gbagbo était venu livrer à l’opinion publique internationale. Montrer aux yeux de l’opinion que le régime de Félix Houphouët était tout, sauf démocratique. En effet après avoir mis sous coupe réglée formations politiques et syndicats hérités de l’époque coloniale, Houphouët continua d’étouffer toute expression des libertés. Les enseignants, qui, seuls revendiquent leur autonomie syndicale sont pourchassés et jetés en prison. Face à ces agissements, le Professeur Laurent Gbagbo, épris de liberté et de justice choisit l‘exil, pour dénoncer ce régime dictatorial ; et exiger la restauration du multipartisme. Ce message a trouvé un écho favorable auprès de certains ivoiriens, comme Blé Olivier. Gbagbo, fait donc appel à ces ivoiriens pour créer le Mouvement ivoirien pour les droits démocratiques. Seri GUEFFIE, Sery S .Sylvestre, Ziguy, Zouzoua Catherine et d’autres, étaient présents à ce RDV. A sa création le MIDD est dirigé par les militants de Lyon, avec à sa tête, Jean Jacques Traoré. Seulement, l’équipe de ce dernier, voulait remplacer la dictature du PDCI par la dictature du prolétariat. Et cela était loin de l’idée de base. Aussi, à la deuxième assise du MIDD, cette déformation congénitale fut corrigée et une nouvelle équipe constituée. Lohourignon Maurice et Ahoua Don Melo prirent alors la direction du Comité Central ; Blé olivier et Lambert GBALOU, le conseil d’administration. La direction du MIDD constituait la structure clandestine du FPI en France . C’est pourquoi, Plus tard après la publication de « Propositions pour gouverner la Cote d’ivoire » , quand Gbagbo décida de rentrer en Cote d’Ivoire, Il confia aux dirigeants du MIDD, le parti en France. Dès lors, nous sommes convoqués à Mulhouse où il résidait avant son départ, pour consignes. Blé Olivier, généreux comme à son habitude, nous y emmena.En 2000 Gbagbo remporta la présidentielle face au général GUEI, mais ce dernier décida de se maintenir au pouvoir. Le candidat Gbagbo demanda alors au peuple de prendre la rue, pour chasser l’usurpateur. Blé olivier, fidèle lieutenant de GBAGBO prit la tête d’un groupe de militants à Abidjan. Malheureusement, au cours de cette marche de protestation, il reçut une balle en pleine tête. IL ne se remit jamais de cette blessure. Le 21 Juin 2013 ,13 ans plus tard, Blé olivier rendit l’âme après une longue maladie. Il laisse derrière lui, une femme et six enfants. Généreux, valeureux combattant de la liberté, Blé Olivier s’en va, mais la lutte pour les libertés et droits démocratiques continue, jusqu'à la victoire finale. Salut à toi, combattant de la liberté. Que la terre te soit légère. Seri GUEFFIE Membre fondateur du MIDD, et militant du FPI * Maître Verges, les Ivoiriens ne t'oublieront jamais. Il est un homme, un grand. Sans être Ivoirien, voire Africain, il s'est senti interpellé par cette injustice qui frappe notre pays, la Côte d'Ivoire et, au-delà, tout le continent noir. Il a pris toute sa place dans cette lutte pour dénoncer l'imposture. "Il", c'est Jacques VERGES. Grand homme de droit, Avocat de son Etat, défenseur des grandes causes. Jacques VERGES ne parlera plus. Il ne pourra plus dénoncer la barbarie qui est faite à la population de Guitrouzon, de petit Duékoué, etc. Il vient de ranger, à jamais, sa robe d'Avocat. VERGES a vécu, VERGES vient de quitter le monde des
  • 65. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 65 vivants. VERGES est mort. Dès la lecture de cette information à la une du quotidien, "Le Nouveau Courrier d'Abidjan", une larme perlait sur ma joue, pour se transformer en sanglots dès que j'ai écrit le mot "mort" de "VERGES est mort". Alors que des Ivoiriens, pour des intérêts bassement matérialistes, n'ont pas hésité à se rendre complices du dépècement de "leur propre pays" (sic), cet homme n'a eu de cesse de dénoncer l'imposture qui est faite à un pays du tiers-monde, la Côte d'Ivoire... Jacques VERGES, repose en paix. Les Ivoiriens ne t'oublieront jamais. Si, un jour, la Côte d'Ivoire recouvre sa souveraineté, vraie, nous devrons baptiser une rue ou construire un monument en ton nom. Nous ne te pleurerons jamais assez. Théodule Seyo HHoommmmaaggee aauu PPrr BBeerrnnaarrdd ZZaaddii ZZaaoouurroouu Nous continuons à collecter les témoignages et les hommages au Pr Bernard Zadi Zaourou, appelé affectueusement « Maître », connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, décédé à l’âge de 74 ans, le mardi 20 mars 2012, à Abidjan et inhumé le 21 avril 2012 à Yacolidabouo, son village natal. NB : Les textes collectés et publiés feront l’objet d’un livre intitulé « Hommage posthume à Bernard Zadi Zaourou ». Serge Grah LLEESS 44 SSAAIISSOONNSS DD’’UUNN JJOOUURR J’aimerais que nos matins Soient des printemps Voir les fleurs dans le jardin Et ne pas compter le temps J’aimerais que nos midis Soient des étés Savourez délicieusement la vie Laisser les soucis de coté J’aimerais que nos soirées Soient des automnes L’un contre l’autre serré Tant que l’horloge carillonne J’aimerais que nos nuits Soient des hivers Telle la glace dans le même lit Unie l’eau de deux rivières Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan FFF aaa bbb lll eee Dans cette rubrique, nous avons opté de présenter, chaque mois, une version des fables de La Fontaine, que nous avons tous lu ou appris, à l’école. Nous avons tous plaisanté avec l'une de ses morales, etc. Allant plus loin, certaines personnes se sont amusées à les imiter, à les illustrer, à les « remodeler » à leur gré. Chaque mois, nous vous proposons ici une fable réécrite sous forme de pastiche ou de parodie. * RRREEEGGGAAARRRDDDSSS CCCRRROOOIIISSSÉÉÉSSS Une chronique de Fernand Dindé Agbo LLee ddrraappeeaauu iivvooiirriieenn rreennvveerrsséé A Abidjan-Plateau, Direction du Commissariat de l'Etat Major des Armées de Côte d'Ivoire, mardi 13 août 2013. (Photo de Léon Serge Koffi) Alassane Ouatttara et ses criminels de guerre parachutés dans l'armée ivoirienne ne savent pas comment se place le drapeau de Côte d'Ivoire. Bande d'imposteurs! Pavanez-vous dans nos bâtiments pendant que vous y êtes! Profitez-en! Profanez tout ce qui est sacré pour ma nation. Mais le temps viendra où vous en sortirez avec confusion. Fernand Dindé Agbo Source : Blog Fernand Dindé * VVVééérrriiitttééésss &&& cccooonnntttrrreee---vvvééérrriiitttééésss (Ils ont dit) (Proposez des citations ou déclarations qui ont retenu votre attention, avec ou sans commentaires, que vous souhaiteriez partager ou discuter avec les autres. Nous les publierons dans cette rubrique). & Je ne suis pas pro-Gbagbo, je suis juste du côté de la vérité. Je l'assume et je le crie haut et fort. Agnimel Jean & Le rôle du journaliste est d’aller chercher, écouter et comprendre, avant d’écrire. César Étou. & Sans trop de prétention, j'affirme que je peux être ministre de l'éducation nationale, en lieu et place de celle qui nous donne du vinaigre. Mais, pas dans ce gouvernement en tout cas. Désolée, je dis ce que je pense. Emmanuelle Gnali & Il en est ainsi depuis la nuit des temps : les promesses n’engagent que les imbéciles. Calixthe Beyala & C'est tellement bien, tellement reposant, rafraichissant et enrichissant de partager ou discuter avec une personne qui a le même esprit que soi. Seigneur, fais le tri et dégage ceux qui veulent me surcharger pour rien. Emmanuelle Gnali & Au Texas il y a un couple gay dont un est le pasteur d'une église. Je ne sais pas entre les 2 qui est monsieur et qui est madame. Les membres disent qu'ils sont des homosexuels NES DE NOUVEAU. Emmanuelle Gnali & Le Président sénégalais Macky Sall a élevé Soro Guillaume à la dignité de Grand-Croix dans l’Ordre National du Mérite sénégalais... Je me demande bien ce que dira Macky Sall si on décore aussi le chef rebelle de la Casamance... Slin Thain & En Côte d'Ivoire, les rues sont belles, les ponts sont en construction, l'état est riche, mais les Ivoiriens ne mangent pas à leur faim. Les prix flambent, les familles n'arrivent plus à joindre
  • 66. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 66 les 2 bouts. Y a-t-il un Dieu dans les cieux qui entende les cris étouffés que poussent les ventres vides? Si oui, alors il va répondre un jour. Emmanuelle Gnali. & Les résistants doivent se former encore à la culture politique. Ça manque dans nos rangs. Andrée Konan & Nous réagissons plus aux articles occidentaux, au lieu d’en produire et faire la une. Nous sommes réactifs au lieu d’être proactifs. C’est cela, négliger l’aspect communicationnel. Athalie Orsot & Ils sont nombreux les Africains qui n'ont pas encore compris que l'Onu, la CPI, les FMI, la Banque Mondiale... sont des instruments au service des "maîtres du monde. Macaire Etty & On m’annonce comme entrant dans un gouvernement, alors que, depuis ma sortie de prison, en novembre 2011, je suis enfermé chez moi. Je ne vois personne. Personne ne m’a parlé d’un tel sujet et je n’en ai discuté avec personne. Enfin, je ne me sens pas concerné par cette rumeur ». Marie Gilbert Aké N’Gbo, l’ancien et dernier Premier ministre du président Gbagbo (4 décembre 2010-11 avril 2011) & « Henri Konan Bédié a été chassé du pouvoir par les armes en 1999, il a appelé à une résistance. On a vu aucune mouche répondre à son appel ; Henri Konan Bédié a vu sa candidature rejetée par la cour suprême en 2000, personne n’a levé le petit doigt ; Henri Konan Bédié conteste les résultats du premier tour de la présidentielle de 2010, il ne reçoit aucun soutien. Alors, pourquoi tout ce bruit pour imposer Bédié à la tête du PDCI-RDA, au moment où ce dernier ne peut plus prétendre être candidat à la tête du parti, du fait de son âge avancé? ». Yao Kouamé Patrick, Président de la Jeunesse du PDCI-RDA en exil. & « Nous avons le devoir de sortir nos populations de l’ignorance dans laquelle les media occidentaux et nationaux les maintiennent. Nous devons les instruire, les éduquer, les former et les transformer, afin qu’ils comprennent le sens de notre combat et qu’ils viennent grossir le nombre des démocrates ». Athalie Orsot & Dans mon pays, des personnes trouvent que la télévision nationale est nulle dès que le parti qu'elles soutiennent n'est plus aux affaires... Macaire Etty & Il y a des hommes qui ne sont forts que chez eux : ce sont ceux qui battent leur femme. Dezz Kobea & Dans ce pays, arrêtons les compromissions! Refusons de prendre quoi que ce soit de n’importe qui. Soyons irréprochables. En tout cas, moi, je suis contre cette attitude de légèreté qui consiste à prendre l'argent des gens sous prétexte que c'est l'argent du peuple. Restore Hope. & Elus à sang pour sang, tous les barons du RDR… Ainsi va la démocratie chez nous, la vraie démocratie. Ballou Bolly. & « J’ai décliné respectueusement l’invitation qui m’a été adressée, comme à toutes les autorités du pays, pour participer aux cérémonies de prises d’armes qui ont lieu depuis quelques ans sur l’esplanade du Palais de la République, en présence du Chef de l’Etat. J’ai décliné cette invitation et je l’ai même dit au Chef de l’Etat. Personnellement, je l’ai informé. Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation. & Les patriotes ivoiriens devraient faire le ménage à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris. Lettê Naa Lettê & Il est temps que les Africains sachent que personne ne viendra adorer leur fétiche à leur place. Qu'ils prennent leur destin en mains avec des décisions courageuses au lieu de toujours tendre la main en espérant que le Blanc fasse le travail à la place du Noir. Franck Koffi & I il est grand temps que les Africains se débarrassent, une bonne fois pour toutes, de leurs chaines cérébrales... Béatrice Koungou. & C’est l’arrogance et le mépris nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui. Eugène Allou Wanyou * AAUU TTEEMMPPSS Quand s’en vont nos ébats, S’abreuver à la fontaine de l’oubli ; Quand s’endorment nos trépas, Pour laisser triompher la vie ; Quand finissent nos débats, Dans une poignée de main amie, Quand subsistent nos éclats, De rires d’amoureux transis ; Quand ne reste que ce fatras, D’inhumains humains qui se nient ; Quand s’alignent les "quand", Sur une feuille de papier blanchie ; Demeure seul fidèle le temps, Qui tant passe, tant reste ici ; Là, là-bas, se tenant aux rives de la vie Pour tenter d’en refréner l’élan. Max Tan LLLeee BBBllloooccc---NNNooottteeesss dddeee MMMaaarrrccceeelll AAAmmmooonnndddjjjiii JJaaccqquueess VVeerrggèèss :: uunn aannttiiccoolloonniiaalliissttee ccoonnvvaaiinnccuu A la charnière des années 1950 et 1960, Jacques Vergès était aussi l’avocat des associations d’étudiants africains en France : UNEK (Cameroun) et FEANF (AOF et AEF). En 1959, après l’arrestation de notre camarade Harris Mémel Fotê, l’Union générale des Etudiants de la Côte d’Ivoire (UGECI), alors présidée par Abdoulaye Fadiga, le choisit comme conseil pour sa défense. Venu à Abidjan pour s’entretenir avec son client, lui et Fadiga qui l’accompagnait furent interceptés en pleine rue dans leur voiture par la police coloniale agissant sous le masque d’Houphouët et, sans autre forme de procès, ils furent expulsés le jour-même vers la France. C’est ainsi que Mémel fut jugé et condamné sans pouvoir être défendu. Originaire de l’île de La Réunion où son père, Raymond Vergès, puis son frère jumeau, Paul, ont été tour à tour des dirigeants politiques progressistes de premier plan, Jacques Vergès était un anticolonialiste convaincu. C’est à ce titre qu’il participa à la défense de nombreux patriotes algériens pendant la guerre de libération de l’Algérie, s’attirant la haine des réactionnaires de tout acabit. Au moment de sa mort, il apparaît, à lire une certaine presse hexagonale, que cette haine est loin d’être éteinte. Cette rancune tenace, c’est aussi un hommage à son courage, à son intelligence, bref, à son humanité profonde et lumineuse. En guise d’hommage à l’ami qui nous a quitté, à l’âge de 88 ans, nous publierons un large extrait de son ouvrage : « Crimes contre l'humanité - Massacres en Côte-d’Ivoire », paru en 2006 aux Editions Pharaos. Marcel Amondji In “Le cercle Victor Biaka Boda” ><><
  • 67. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 67 PPaauuvvrree ppeeuuppllee Le peuple crie Sa soif et sa faim Ses souffrances Le peuple pleure Le torrent de larmes Qui l'envahit Lui, le naufragé. Qui l'entendra de sa sinistre vallée? Les mandarins sont vautrés Au sommet de leurs insolentes pyramides Qui défient le céleste firmament. Le peuple peut faire Ses funérailles Porter son deuil Puéril et triste... Soilé Cheick Amidou * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... FFiieerrss IIvvooiirriieennss,, llee PPaayyss nnoouuss aappppeellllee!! Depuis le 11 avril 2011, les Ivoiriens ont été plus qu'accommodants malgré le caractère liberticide du régime Ouattara. Épuisés par une décennie de rébellion et une crise post-électorale sans précédent, devant la gâchette facile et la justice des vainqueurs des nouvelles autorités, avaient-ils d'autres choix que de marcher comme sur des œufs ?.. Mais aujourd’hui, nous ne devons plus reculer, ni devant les muscles qui nous sont opposés aujourd'hui, ni devant l'appel historique de la patrie... N'est-ce pas que les Égyptiens se levèrent un beau matin pour prendre leur Bastille à la place Tahrir ? Ne sommes-nous pas faits de cette même graine de combattants de la liberté ? Fiers Ivoiriens, le Pays nous appelle! Roger Gballou * * LLL eee bbb êêê ttt iii sss iii eee rrr fff rrr aaa nnn ççç aaa fff rrr iii ccc aaa iii nnn (Une rubrique de Marcel Amondji) AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, LLaa ppaarroollee àà…… FFrraannççooiiss HHoollllaannddee Président de la République française qui présentait en ces termes, à M. Alassane Ouattara, ses vœux à l’occasion de l’anniversaire d’on ne sait quelle « indépendance » : ><>< « Alors que vous vous apprêtez à célébrer la Fête nationale ivoirienne, c’est avec le plus grand plaisir que je vous adresse, à titre personnel et au nom du peuple français, tous mes vœux de bonheur et de prospérité. La relation entre nos deux pays est excellente, comme en témoigne notre identité de vues sur le dossier malien. Je salue une fois de plus votre engagement décisif et votre détermination qui ont favorisé la sortie de la crise et le retour de la légalité. De même, un peu plus de deux ans après votre arrivée au pouvoir, la Côte d’Ivoire est transformée. La croissance et les investisseurs sont de retour, le cycle électoral est terminé et la sécurité largement retrouvée. Je forme le vœu que le pays puisse à présent aborder sereinement l’échéance de 2015 et permette la réconciliation de l’ensemble de ses citoyens. (…) Je me réjouis par avance de votre présence aux jeux de la francophonie à Nice, puis au sommet de l’Elysée, avant, je l’espère de vous rendre visite en Côte d’Ivoire, comme vous m’y avez invité. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération ». François Hollande Source : L’intelligent d’Abidjan 6 aout 2013 @@@ EN GUISE DE COMMENTAIRE « C’est dans les colonies qu’on peut le mieux juger la physionomie du gouvernement de la métropole, parce que c’est là que d’ordinaire tous les traits qui la caractérisent grossissent et deviennent plus visibles. Quand je veux juger l’esprit de l’administration de Louis XIV et ses vices, c’est au Canada que je dois aller. On aperçoit alors la difformité de l’objet comme dans un microscope. ». Alexis de Tocqueville ~~~~ « Même quand la vérité s’impose…, celui qui est né du mensonge ne peut prospérer que dans le mensonge ». Marcel Amondji * Discutons sur le fond Nous nous réservons le droit de ne pas publier les textes qui ne sont pas suffisamment argumentés ou qui contiennent des affirmations sans preuves, des injures gratuites et inutiles… Merci. *
  • 68. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 68 SSoommmmeess--nnoouuss ccoonnsscciieennttss ??...... Pour résoudre la crise Dans mon pays meurtri, D’où montent de douloureux cris, Plus rien n’a de prise. Que de valses et de tangos ! Et que de palinodies ! Et que de comédie ! Nous n’irons plus au Togo. Eyadéma n’est plus, Et Faure n’est pas à la page, Et son peuple enrage : Son ‘coup’ n’a pas plu. Tous les raccourcis Y compris Marcoussis Et les médiations Mbéki N’ont pas abouti. Mohamed II s’affiche Et le pouvoir dément : « RFI ment ; Rien n’est vrai. Chiche ! » Et l’on parle de sédition Quelque part dans le Nord. Et des rumeurs de sécession. Que tout cela est fort ! Sommes-nous vraiment conscients En mettant barrières et obstacles, Et en multipliant les tacles, Que nous courons au Néant ? Faustin Léla Yao (Extrait de « La longue marche sous les tropiques », Ed. du Panthéon. * AAA dddiiirrreee vvvrrraaaiii……… Une chronique de Dr Serge Nicolas Nzi _________________________ « Vient un temps où le silence devient trahison ». (M. L. King) __________________________ Prenons courage et restons debout ! Dans nos pays fragiles d’Afrique, voir loin en politique, c’est commencer par voir ce qui est sur le bout de votre nez, c’est-à- dire, le bien-être des peuples. Ne plus s’enfermer dans la négation des évidences, telle doit être, selon nous, la première règle de la politique comme un service au bénéfice des peuples africains. Au fond, le plus important pour les Ivoiriens, c’est la nature du ciment qui soude la collectivité nationale. Car, la société ivoirienne d’aujourd’hui est la résultante d’une hybridation de populations favorisées par les aléas de l’histoire (une longue histoire de sédimentation, de turbulence, de combats communs contre l’ordre colonial, de cohabitation et d’espérances communes). Voilà pourquoi nous parlons souvent de courage politique pour assumer la responsabilité de direction de notre pays, la Côte d’ivoire. En effet, le courage en politique est d’abord une attitude, celle qui consiste à couper court à un enthousiasme démesuré, à rompre avec des peurs collectives, à s’opposer à des rumeurs, à ramener les sujets au niveau qui doit être le leur, en calmant les ardeurs des excités de son propre camp. Car, on ne remporte pas une victoire contre la nation, mais avec la nation qu’on veut gouverner. Comme vous le constatez, les conditions d’émergence et de stabilisation de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire sont donc loin d’être remplies. Il s’agit de les explorer, de les expérimenter dans le mouvement même qui porte les ivoiriens à s’initier à la citoyenneté ; à se délivrer des catégories politiques du bien et du mal ; à se défaire des opinions définitives et des oppositions tranchées ; à faire l’apprentissage de la diversité et de la tolérance, de la nuance et du compromis sur quelques valeurs essentielles entre Ivoiriens ; à vivre en respectant les différences, en acceptant les divergences, en recherchant le consensus sur les équilibres du vivre ensemble et en s’accommodant pour le reste de vérités contraires, d’incertitudes partagées, de majorités et de minorités provisoires, de victoires partielles et de défaites surmontables. Chers amis et chers compatriotes, l’appel qui découle des grandes questions de notre modeste analyse et sa réponse, n’a pas varié : oui, nous voulons une Côte d’Ivoire digne et prospère pour tous ces enfants, Mais, une Côte d’Ivoire debout, car c’est debout qu’on écrit l’histoire ! Dr Serge Nicolas Nzi (Chercheur en communication, Directeur du centre africain d’études stratégiques, Lugano, Suisse). * AAA GGG EEE NNN DDD AAA Ici vos annonces gratuites : Avis et communiqués, événements (Conférences, colloques, salons, séminaires, forums, festivals, etc.). « La poésie de tout un continent ». Chaque année, depuis 1997, la ville de Durban, en Afrique du Sud, organise un grand festival de poésie africaine dénommée « Poetry Africa ». A cette occasion, un programme composé entre autres de lectures, de performances scéniques, de concerts, d'ateliers et d'improvisations est proposé au public qui voit là l'opportunité de rencontrer les poètes sud-africains, mais aussi des poètes venus de tout le continent. * Partagez vos poèmes A l’instar du Filament, le Blog.editionsmelonic.com publie gratuitement en ligne des poèmes d’auteurs africains, afin de mettre leurs textes accessibles au public et ainsi avoir l'opportunité de mieux connaitre et lire la poésie africaine. Envoyez par email votre texte, (poème, citation, proverbe ou tout genre de composition) a : [email protected] ><>< La Fondation Bouygues Telecom, les éditions JC Lattès et le quotidien Metro, lancent leur 7ème appel à manuscrits pour le Prix Nouveau Talent Fondation Bouygues Telecom - Metro. Vous aimez écrire et rêvez d’être publié ? C’est le moment de vous lancer ! Le roman lauréat sera publié par les éditions JC Lattès, bénéficiera d’un plan de promotion dans le journal Metro et son auteur recevra une dotation de 10 000€ de la Fondation Bouygues Telecom. Pour participer, envoyez votre manuscrit par mail uniquement avant le 30 septembre 2013. Pour en savoir plus sur les modalités et le jury, rendez-vous sur le site : www.lesnouveauxtalents.fr *
  • 69. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 69 LLLeeesss DDDooossssssiiieeerrrsss dddeee lll’’’ÉÉÉddduuucccaaatttiiiooonnn En Afrique, l'éducation dans son ensemble est malade, dit-on. Nous nous devons de diagnostiquer le mal et l’étendue de son ampleur, de situer les responsabilités, afin de préconiser des solutions. C’est l’objet de cette nouvelle rubrique intitulée «Les Dossiers de l’Education». Merci de nous envoyer vos textes, pour faire connaître et partager vos analyses et propositions. CCôôttee dd’’IIvvooiirree :: llee ssyyssttèèmmee éédduuccaattii ff nn’’eesstt pp lluuss àà ll’’aaggoonniiee ;; iill eesstt mmoorrtt Le constat d'échec est clair : notre sy stèm e éducatif n'e st plus à l'agonie ; il e st m ort et il convient de lui préparer de s obsèque s dignes de ce nom . É cole ivoirienne, requiescat in pace ! Dr Famah an SAMAKÉ Source : lebanco. net * Qu’est-ce que l'A.S.C.A.D (Académie des Sciences des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines) ? * RReeddoonnnneerr ddee llaa ddiiggnniittéé àà ll’’ééccoollee iivvooiirriieennnnee eett àà sseess aanniimmaatteeuurrss Nous l’avons déjà dit, il n’y a pas de développement sans une éducation performante et adéquate. Voilà pourquoi il faut redonner de la dignité à l’école ivoirienne et à ses animateurs. Et alors, penser que nos pays pourront émerger un jour, comme par un coup de baguette magique, en laissant l’école et ses animateurs sur le bord du chemin, c’est faire fausse route. « Le parfum dont l’argile a été une fois imprégnée, elle le conservera longtemps » (Horace). Dr. Yodé Simplice Dion (Enseignant-Chercheur, Université FHB d’abidjan-Cocodt, Cote d’Ivoire * «Nous ne devons pas être complices de la mort de l’éducation et de l’instruction dans notre pays». (Koua Justin). * « Si l'Afrique ne donne pas l'opportunité à ses propres enfants de se former, de consolider leurs acquis, de s'enrichir en expérience, de prouver aux yeux du monde ce qu'ils valent, que pourront-ils offrir aux autres, au rendez-vous du donner et du recevoir?». (Mariam Gba). * * « L'école est un parfait outil de développement, on ne le dira jamais assez, pour tous les pays du monde, mais plus pour les pays pauvres ». Emissah Yapi * Grâce à l’école et au peuple… Vous, les personnes bien écoutées dans ce pays, vous faites comme si tout va bien, parce que pendant ce temps vos enfants sont à l’étranger et ça ne vous dérange pas. Mais, sachez que si vous êtes arrivé là aujourd’hui, c’est grâce à l’école et au peuple... Donc, nous vous demandons d’agir avant que ça ne soit tard. Ferdinand Koffi. * CCCooonnnssseeeiiilllllleeezzz ««« LLLeee FFFiiilllaaammmeeennnttt »»» ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss,,, ààà vvvooosss cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss,,, ààà vvvooosss cccooollllllèèèggguuueeesss,,, ààà vvvooosss aaammmiiisss……… * Une rubrique de Bérénice, la luciole d’Abidjan, pour enrichir notre expression, pour faire découvrir ou redécouvrir le sens et le bon usage des mots et des expressions que nous utilisons plus ou moins souvent, peu ou pas, bien ou mal... * 1 Un lapsus : Un lapsus est une erreur qui consiste, pour une personne, à exprimer autre chose que ce qu’elle avait prévu d’exprimer, notamment en substituant à un terme attendu un autre mot. C’est par exemple « Je déclare la séance close ! », d’un vieux président de chambre au moment de la commencer ; ou encore « mon mari peut manger ce que je veux (au lieu de ce qu’il veut », d’une femme autoritaire... Autre exemple, c’est par un lapsus linguae que, lors de la cérémonie d’investiture du samedi 21 mai 2011 à Yamoussoukro, Henriette Dagri Diabaté, la toute nouvelle Grande Chancelière nommée par Alassane Dramane Ouattara, a appelé celui-ci «Monsieur le Préfet», au lieu de Monsieur le Président... Il faut savoir que le lapsus, remplacement d’un mot par un autre, de fait de façon inconsciente, de sorte que, bien souvent, l’on dit exactement le contraire de ce que l’on a
  • 70. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 70 l’intention de dire, mais en rapport direct avec la réalité que l’on vit. Les psychologues nous expliquent que le lapsus est l’expression d’une représentation refoulée qui repose sur le passage involontaire et non prémédité, de l’inconscient vers le conscient. Sigmund Freud précise que la fatigue, l’excitation ou un trouble de l’attention ne peuvent pas suffire à expliquer, ni à justifier un lapsus. Même si Henriette Dagri Diabaté, s’était aussitôt rebiffée, il se trouve que ce lapsus linguae, aux yeux et à l’oreille de bien des gens, n’était pas gratuit et n’était pas passé inaperçu. On distingue : l’erreur commise en parlant (lapsus linguae), en écrivant (lapsus calami), par la mémoire (lapsus memoriae) ou par les gestes (lapsus gestuel ou lapsus manus), etc. Mais, comment nommer une faute commise par le clavier ? D’aucuns ont proposé déjà « Le lapsus clavis ». L’expression est déjà adoptée et utilisée dans certains milieux littéraires depuis qu’elle a été proposée en août 1999 par François Campan. (Macaire Etty, Léandre Sahiri et Julius Gueye. 2 « L e c œ ur a s e s ra is ons q ue la r a is on ig n or e ». Cette expression signifie que l'affection aveugle la raison. Cela veut dire, en d’autres termes, qu’on n'aperçoit pas ordinairement les défauts des personnes qu'on aime, et souvent même on prend ces défauts pour des qualités ; car, l'illusion est un effet nécessaire du sentiment dont la force se mesure presque toujours par le degré d'aveuglement qu'il produit. L e c œu r , dit Pascal, a s e s ra i s o n s q u e l a ra i s o n ne c o n n a î t p a s . Il en est de la haine comme de l'amour : Ni l'un ni l'autre, dit saint Bernard, ne savent juger selon les régles de la vérité. » (De Gradib. humilitatis.) De même que l'amour prend les défauts pour des qualités, la haine prend les qualités pour des défauts. Oh ! qu'il en est peu qui voient les défauts de ceux qu'ils aiment et les bonnes qualités de ceux qu'ils haïssent! Un p è re , dit le proverbe, n e c o n n a î t p a s l e s d é f a u t s d e s o n f i l s , n i l e l a b o u re u r l a f e rt i l i t é d e s o n c h a mp . » (Co n f u c i u s.) L 'a mo u r e t l a h a i n e me t t e n t u n v o i l e d e v a n t l e s y e u x : l 'u n n e l a i s s e v o i r q u e l e b i e n e t l 'a u t re q u e l e ma l . (P ro v . a ra b e ). 3 « C’est du nanan ». « Nanan » appartient à ces créations phonétiques ou terminologiques basées sur les onomatopées. On retrouve le radical « nann » tour métamorphique pour exprimer d’une manière familière que « cela ne pose pas de problème » que « c’est très facile » … On peut dire, en d’autres termes : c’est du gâteau ! Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d’Abidjan * MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN _____________________________________ «« DDeemmaannddeerr ppaarrddoonn àà qquuii eett ppoouurrqquuooii ?? »» « Pour aller à la paix et à la réconciliation, on écoute quand même celui qu’on accuse, qu’il donne sa version des faits. Et c’est sur la base de cela qu’on peut savoir qui a tort ou qui a raison. C’est seulement en ce moment que peut intervenir l’acte. Mais pour l’instant, nous ne savons pas ce qu’on reproche au FPI». Ainsi, s’est exprimé, hier, sur ONUCI-Fm, le Sga du FPI, Dano Djédjé. L’ancien ministre sous le régime Gbagbo répliquait à la proposition faite à sa formation politique, par le chef de l’État, de demander pardon aux victimes de la crise postélectorale de 2010. «Aujourd’hui, c’est le président lui-même qui demande au Front populaire ivoirien de demander pardon. Je pense que c’est mal poser le problème de réconciliation en Côte d’Ivoire, parce que cela suppose que tout ce que nous avons entre pris comme démarche, notamment, les négociations, la participation aux élections, les exilés et les prisonniers et tout, sur tous ces problèmes-là, la seule condition pour le président, c’est que le Fpi demande pardon aux victimes et aux parents des victimes», a poursuivi Dano Djédjé. Et de conclure : «Comme il y a eu beaucoup de victimes, qui demande pardon à qui ? Et comment ? Et pourquoi ? Je pense que, de façon globale, si on veut vrai ment régler le problème de la Côte d’Ivoire, c’est ce que nous souhaitons, il faut s’asseoir, et si au cours de ces discussions, on estime qu’un tel ou un tel a eu tort, s’est comporté de telle ou telle façon, en ce moment-là, nous sommes des êtres humains, celui qui aura eu tort demandera pardon». Benoit Hill Source : Le Nouveau Réveil, 10 juillet 2013. Le roman « Gloire et declin apocalyptique » de Macaire ETTY est disponible. Prenez votre exemplaire en contactant M. NGUESSAN au 00225 05885074 Prix: 7000 F CFA CCCooonnnttteee ddduuu mmmoooiiisss « Pour moi, le conte est le voyage dans le monde de l’imaginaire. C’est surtout la naissance de la connaissance, l’éveil à la sagesse ». (Michelle Tanon-Lora) LLee QQuuiipprrooqquuoo A cause de la stérilité du mari, le couple Kouadio ne pouvait pas avoir d'enfants et ils décidèrent un jour de faire appel à un père de substitution pour agrandir la famille. En clair, quelqu'un qui doit enceinter Madame Kouadio. Le jour où le père de substitution devait arriver, M. Kouadio embrassa sa femme et dit : -Je m'en vais. Le type sera bientôt là. Une demi-heure plus tard, par hasard, un photographe spécialisé dans les photos de bébés faisant du porte-à-porte sonna chez les Kouadio en espérant pouvoir vendre ses services. - Bonjour madame, je viens pour... ? - Oh non, pas besoin d'explication. Je vous attendais l'interrompit je suis un vrai spécialiste des bébés. - C'est pour cela que je vous attendais. - Entrez donc et prenez un siège. Après un moment, rougissante, elle demanda: Eh bien, où commençons-nous ?
  • 71. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 71 - Remettez-vous en à moi. Habituellement, j'essaye deux fois dans la baignoire, une fois sur le canapé et éventuellement deux fois sur le lit. Parfois, le sol du salon c'est sympa aussi. On peut vraiment faire ça n'importe où !! - Baignoire?? Sol du salon ?? Pas étonnant que Gaspar, mon mari, n'y soit pas arrivé. - Madame, aucun de nous ne peut garantir un bon résultat à chaque fois. Mais, si nous essayons plusieurs positions et que je prenne suivant six ou sept angles, je suis certain que vous serez satisfaite des résultats. - Mais ça fait beaucoup, quand même... s'étrangla Mme Kouadio. - Madame, suivant ma méthode, un homme doit prendre son temps. J'aimerais entrer et sortir en moins de 5 minutes mais vous seriez déçue, j'en suis sûr. - Je ne savais pas fît timidement Mme Kouadio. Le photographe ouvrit sa sacoche et sortit un album de photos de bébés. - Celui-ci a été fait sur le toit d'un immeuble à Cocody. - Oh, mon Dieu ! s'exclama Mme Kouadio, triturant son mouchoir. - Et pour ces jumeaux, le résultat est exceptionnellement bon quand vous considérez combien ça a pu être difficile pour la mère. - Elle a eu des difficultés ??? demanda Mme Kouadio. - Ho que oui ! J'ai du l'emmener au Zoo pour faire correctement le boulot. Les gens se sont agglutinés sur quatre ou cinq rangs, se poussant pour avoir la meilleure vue. Une vraie représentation théâtrale! - Quatre ou cinq rangs?, demanda Mme Kouadio les yeux écarquillés d'étonnement. - Oui, répondit le photographe, Et ça a duré plus de trois heures ! La mère criait et hurlait sans arrêt. J'avais du mal à me concentrer. Quand le soir est tombé, j'ai pu enfin commencer. Et puis, quand les écureuils se sont mis à mordiller mon équipement, j'ai juste eu le temps de tout remballer... Mme Kouadio se pencha : - Vous voulez dire que les écureuils ont mâché votre... hum... équipement?? - Exact! Bon, madame, si vous êtes prête, je vais installer mon trépied et nous pourrons commencer. - Votre... TRÉPIED ??? - Oh oui, j'ai besoin d'utiliser un trépied pour maintenir mon Canon. Il est vraiment trop gros pour que je puisse le tenir longtemps... - Madame ??? MADAME ???... Oh mon Dieu ! Elle s'est évanouie. Serge Grah . Proposez-nous des contes. Email : [email protected] * LLEE SSOOLLEEIILL AAMMOOUURREEUUXX DDEE LLAA LLUUNNEE Matinal, le soleil se réveillait peu à peu. Et la lune, voûtée, éteignait son feu. Qui était cette femme qui, malgré Sa vieillesse, envoûtait les majestés ? Dans ses bras, il la voulait coûte que coûte ! Sur ce, il se jeta sur l’autoroute. Balayant sans relâche les âmes infâmes, Or et Diamant exultaient sous ses flammes. Ses ailes incandescentes, ivres d’Amour, Faisaient suer les peintres dans les faubourgs. Mais, la blonde, endormie telle une reine, Se riait de ce roi qui n’avait que la trentaine ! Aimé Comoé In « L’averse de l’aurore » * AAAuuu TTTaaabbbllleeeaaauuu ddd’’’HHHooonnnnnneeeuuurrr De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau, sous les yeux de tous, les noms des premiers de telle ou telle discipline, nous avons institué cette rubrique «TABLEAU D’HONNEUR» pour «épingler», mettre en lumière, les personnalités qui se sont distinguées ou se distinguent par leur intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs professions ou de leurs inventions... Afin de mieux les faire connaître et pour que leurs vies et leurs réalisations puissent servir de modèles, du moins, puissent faire boules de neige. * Au tableau d'honneur de ce mois, nous vous présentons une autre grande figure de notre temps, et notre histoire. Il s’agit de cet inventeur révolutionnaire qui a permis, pour la première fois, à la France de rentrer dans le club très fermé des 4 meilleurs inventeurs « high tech » de tous les temps, derrière le Syrien Américain d’adoption Steve Job (Apple), Mark Zuckerberg (Facebook) et James Cameron le grand cinéaste de Titanic et Avatar entre autres. Il s’agit, en l’occurrence de : BBEERRTTIINN NNAAHHUUMM L’i ngéni e ur de géni e, Ber ti n Nahu m, e st un Béni n oi s n é au Sénégal (t ou t en Af r i q ue) . Il a fait ses études d’ingénieur à l'Institut National des Sciences Appliquées de Lyon. Il les a poursuivies en dehors de la France, notamment à Coventry, en Angleterre. Selon ses propres dires que tout Noir en France confirmera, « Comme beaucoup d'entreprises innovantes, nous avons eu beaucoup de mal à être reconnu en France et à être pris au sérieux. Bien souvent, il faut passer par l'étranger pour convaincre la France». Qu’a -t -i l i nvent é, M . Ber ti n Nahu m ? Il a commencé au cours de ses études, à Lyon, à participer à la conception d'un logiciel capable de détecter automatiquement des lésions crâniennes à partir de scanners, puis il a créé des robots capables d’aider les chirurgiens pour plus de précision dans leurs gestes. Car, dit-il, « je trouvais que ces travailleurs manuels étaient restés au stade artisanal, alors qu’ils font un noble métier ». Il fallait donc, moderniser, absolument. C’est que fit Bertin Nahum. En effet, plusieurs robots d’assistance aux interventions chirurgicales virent le jour, grâce à son génie. Et ce, depuis 2002. Le premier robot baptisé « Brigit » servait à la pose de prothèse de genou. Le brevet fut vendu au laboratoire d’implants Zimmer, qui devint le leader mondial de la prothèse articulaire par
  • 72. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 72 navigation, donnant une meilleure précision pour de meilleurs résultats. L’invention qui le met en lumière actuellement date de 2007, avec le robot « Rosa » pour la navigation neurochirurgicale qui a fait ses preuves. Voici le cas de cette Canadienne opérée l ’année d er ni èr e d’u ne épi l e psi e du e à une tu meur du c er veau gr âc e au r ob ot R o sa. La première machine a été commercialisée en 2009. Depuis une quinzaine d'hôpitaux dans le monde en sont équipés en Italie, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada mais aussi en Chine et bientôt au Japon et au Moyen Orient. Puisqu’on ne croyait pas au sérieux de son invention, Bertin Nahum a dû créer sa propre petite entreprise qui emploie une vingtaine de salariés et qui enregistre en mars 2012 un chiffre d'affaire de deux millions d'euros. Elle s’appelle MEDTECH. Le classement en question a été réalisé par le magazine scientifique canadien Discovery Series en septembre 2012. Actuellement en France, sept CHU utilisent le robot Rosa, qui coûte 300.000 euros. Si le marché français n'a pas été facile à pénétrer, Bertin Nahum ne se décourage pas, au contraire, il compte développer le même type de robot pour la chirurgie de la colonne vertébrale, toujours dans une optique internationale. Edouard Yro Gozz, Fondateur et directeur de publication ivoirenewsinfo.net Source : ivoirenewainfo.net Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre «Tableau d’honneur», n’hésitez pas à nous en faire part. * LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses... PPoouurr éévviitteerr àà llaa CCôôttee dd’’IIvvooiirree ddee ssoommbbrreerr ddaannss uunnee gguueerrrree aattrrooccee,, OOuuaattttaarraa ddooiitt qquuiitttteerr llee ppoouuvvooiirr Après avoir conceptualisé, déclenché et animé une rébellion, qui l'amena d'ailleurs au pouvoir, Alassane Ouattara arbore aujourd'hui la « démocratie » comme carte d'identité politique. Pourtant, il ne pratique pas ce modèle politique en Côte d'ivoire. En effet, avec sa tendance ubuesque et compulsive à écrabouiller tous ceux qui s'opposent à lui, son extravagante impulsivité, son agressivité, son himalayesque égocentrisme, sa pantagruélique soif de pouvoir (comme le soulignait Jean François Khan), en parlant de Sarkozy dans "PETIT CÉSAR", Alassane Ouattara prône l'exclusion dans une Côte d'ivoire déchirée et divisée. De plus, il ne supporte pas la contradiction politique. Il se plaît à trouver l’accalmie qu'à travers la dozotization de l'Etat et de la diabolisation de ses opposants, qui sont emprisonnés et jugés parce qu'ils sont opposants. Pour lui, les opposants sont source de tant de problèmes : la crise économique actuelle, c'est Gbagbo ; le mal vivre en Côte d'ivoire, ce sont les pro- Gbagbo ; l'insécurité, ce sont les" ex- miliciens" patriotes non désarmés. S'il y a un domaine où l'Etat ouattariste a le plus failli, c'est la sécurité des Ivoiriens. En effet, dans l'ancienne société traditionnelle, les organisations structurelles (tribu, clan, famille élargie qui structuraient le tissu social et régulaient le pouvoir, protégeaient l’individu qui en est membre, quel que soit son statut. Ces organisations structurelles faisaient face aux empiétements qui pouvaient leur porter préjudice. Dans la société moderne, la majorité des citoyens n'existe socialement qu'à l'état d'individus. En dehors des familles puissantes et des clans organisés et dominants, le citoyen lambda affronte seul la vie. C'est pour cette raison que l'Etat central devient tout puissant, parce que les anciennes structures de commandement et de coopération se sont effritées, au point parfois de lui être soumises a l’Etat. Et celui- ci, censé représenter l'intérêt général, a alors, pour devoir de protéger le citoyen esseulé. Et, le partage du pouvoir, en son sein, a pour but cette protection. La modernité suppose le pouvoir de la justice pour mieux asseoir la protection et la défense du citoyen. Or, ce n'est pas du tout le cas, en ce moment, chez nous. Un coup d’œil jeté sur les exactions des dozos et autres milices burkinabés montrent combien l'Ivoirien est en danger, parce que n'ayant pas une sécurité assurée par l'Etat. C'est une question sur laquelle pèse un silence lourd et complice du "gouvernement ouattara". Il faut l'exposer et l'étaler au grand jour, afin de ne plus en faire un tabou. Il manque le courage et la compétence pour s'attaquer aux problèmes réels d'insécurité en Côte d'ivoire. Pendant que les citoyens sont agressés et massacrés par les FRCI, l'Etat ne dit rien et ne fait rien. Il devient ainsi complaisant d'une situation. Ouattara, au lieu de gérer l'Etat pour lequel il a fait la guerre aux Ivoiriens, est préoccupé à éliminer la famille Gbagbo et liquider le FPI et tous les opposants à son régime. Il pousse même l'indécence jusqu’à demander aux Ivoiriens meurtris par la violence qu'il a introduite dans le pays, de "demander pardon" à leurs assassins... Alors, dans un contexte politique qui s'apparente aux années de l'URSS de Staline, (ces ivoiriens qui luttent par des moyens modernes et légaux), les idéologues et les thuriféraires du pouvoir Alassane Ouattara, s'ils existent, devraient faire l'effort de relire l'histoire de la démocratie pour mieux comprendre le mécanisme de son fonctionnement... Ouattara a peur de la démocratie et du FPI. Alassane Ouattara tente d'amoindrir le mal pour s'auto-convaincre de sa popularité en Côte d'ivoire. Pour ce faire, Ouattara, nombriliste à souhait, ne voit que lui seul et ignore les autres ivoiriens... Il s'accommode, actuellement, du malaise qu’entraîne la détention prolongée de nombreux Ivoiriens et de l'annonce de leur jugement aux assises, et de la division des ivoiriens en pro-Gbagbo et pro-Ouattara... Par conséquent, Ouattara doit quitter le pouvoir avant que le pays ne sombre dans une guerre atroce qu'il est entrain de préparer, par ses méthodes iniques et cruelles de gouvernance Zokohi Zadi *
  • 73. Le Filament magazine n° 31 juillet et août 2013 Email : [email protected] Page 73 LLEE GGOOÛÛTT DDEE LLAA PPOOUUBBEELLLLEE Il n’y a pas que les fous Qui s’alimentent à cette cantine providentielle, Il y a bien sûr des personnes comme moi et vous Qui plus d’une fois avons consommé les mets succulents de la poubelle. On y trouve tout remède balsamique, Des vices, péchés et déchets recyclés qui procurent tant de bien à l’âme ; Des plaisirs censurés qui ont un puissant pouvoir thérapeutique, Des anesthésiants métaphasiques qui aseptisent toutes larmes. Lorsque dans cette société moraliste nos mains, cœurs et âmes sont bredouilles, Nous escaladons la censure et avons recours à d’autres sources ; C’est alors dans les égouts et dans la poubelle que l’on fouille, Le superflu qu’on y trouve nous fournit de miraculeuses ressources. Des hommes spirituels et moralistes la condamnent fermement, hypocritement… Pourtant, ils cachent leur pathologie boulimique pour les ordures. Ils se dérobent des regards pour s’y nourrir nuitamment, Elle leur procure l’obésité et une dépendance à la démesure. La poubelle a une raison d’existence pédagogique, Elle conduit fidèlement à la maturité et à la reconnaissance de soi ; Elle est souvent incontournable pour l’équilibre psychologique, Le poète n’est guère de ceux qui ne disent que du mal à son endroit. Si plusieurs la damnent et la soumettent à des hypocrites critiques, De la reconnaissance le poète lui témoigne et lui prouve. Elle lui rappelle des souvenirs exotiques, des senteurs érotiques, des sensations impudiques Mais le plus important est de n’être permanemment l’ordure qui s’y trouve. Yahn Aka Auteur de “Le Pouvoir de la Vanité” * VVIISSIITTEE DDEE MM.. SSOORROO GGUUIILLLLAAUUMMEE AA GGAAGGNNOOAA,, OOUU QQUUAANNDD LLAA TTRRAAIITTRRIISSEE,, LL’’IINNDDIIGGNNIITTEE EETT LLEE FFAAUUXX SSOONNTT MMAAGGNNIIFFIIÉÉSS !! Une image qui résume beaucoup de choses: Soro le traître à la République est accueilli par ceux qui l'ont suivi sur le chemin de l'indignité, Kassaraté et Allou Eugène, avec en toile de fond des dozos présentés comme les populations autochtones afin de masquer le boycott de cette visite par les vrais et dignes fils et filles de la région. Côte d’Ivoire Yako. * MMMooottt dddeee fffiiinnn ___________________ En réalité, le temps est neutre; il peut être utilisé pour construire ou pour détruire… Notre génération ne doit pas se reprocher seulement les actes et les paroles au vitriol des méchants, mais aussi l’effrayant silence des justes. Nous devons admettre que le progrès de l’humanité ne roule jamais sur les roues de l’inéluctabilité. Il n’est amené que par les efforts inlassables et persistants des hommes qui ont la volonté de collaborer à l’œuvre de Dieu. Sans ce dur labeur, le temps lui-même devient l’allié des forces de stagnation sociale”. Les théologiens catholiques soutiennent que le Dieu, qui nous a créés sans nous, ne veut cependant pas nous sauver sans nous. Par conséquent, je considère que l’idée selon laquelle “c’est Dieu seul qui peut nous sortir de cette situation” est non seulement une connerie, mais une insulte à ce Dieu-là qui envoya Moïse auprès de Pharaon pour libérer son peuple de l’esclavage en Égypte (Exode 3, 7). Comme Luther King, je dirais en conclusion que les Ivoiriens ne peuvent pas attendre 2015 ou 2020 pour prendre leurs responsabilités. Le moment est venu de sortir de notre peur et de notre torpeur. C’est maintenant que nous devons agir. Pourquoi? Parce que, avec la substitution des Guérés par des Burkinabè à l’Ouest de la Côte d’Ivoire et l’octroi de la nationalité ivoirienne à des milliers de Maliens, Burkinabè et Guinéens d’une façon qui ne respecte pas les lois ivoiriennes, nous risquons à terme de devenir étrangers dans notre propre pays. Parce que Dramane Ouattara a été placé au pouvoir pour défendre les intérêts des étrangers (France et CEDEAO) et non ceux des Ivoiriens. Je l’ai dit je le répète : Le moment est venu de sortir de notre peur et de notre torpeur. Jean-Claude DJEREKE [ A u t e u r d e “ L ’A f ri q u e e t l e d éf i d e l a s e c o n d e i n dé p e n d a n c e ” ( P a ri s , L ’H a rma t t a n , 2 012) e t c h e rc h e u r a s s o c i é a u Ce rc l e c a d , O t t a w a , Canada. * Ne manquez pas la prochaine parution du Filament magazine, votre journal politico- culturel libre et indépendant.